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2yeux2oreilles - Page 25

  • Zob or no zob in the job ?

    nikoleta.jpgCoucou la revoilou !
    Non, je n'ai pas déserté ce blog à cause d'un coup de blues automnal, ni parce que j'ai rencontré l'amour (hélas).
    Depuis 6 mois que j'ai changé d'employeur, je n'ai pas eu le temps de relater mon unique déplacement (mazette, que ça fait du bien de passer toutes ses soirées à Paris !) ni les nombreux gueuletons parisiens que j'ai pu m'offrir avec mes amis retrouvés. Et si j'avais dû vous parler boulot, ç'aurait surtout été pour me plaindre, ce que je vous ai sciemment épargné.
    N'empêche, ces 6 mois chez mon nouvel employeur ont été l'occasion d'ouvrir grands mes yeux et mes oreilles, et de mettre en application les préceptes de la communication non violente, et de la communication tout court. Je vous raconterai cela bientôt, quand j'aurai pris le téléski pour une nouveau tour de piste.

    Jeudi soir, j'ai pris l'avion pour Toulouse, où je devais donner une formation le lendemain. Les 5 participantes avaient exigé de commencer la formation à 8h pour finir tôt, une partie d'entre elles venant d'Aix en Provence. La chef de ce projet de mon client m'accompagnait sur cette dernière session. Je la connais bien, nous travaillons ensemble depuis juin dernier.
    Nous atterrissons à Tououse vers 20h. Il nous faut traverser Toulouse pour rejoindre l'hôtel. Épuisée, je me suis endormie dans l'avion et n'ai qu'une envie : expédier le dîner et me coucher. Je demande à notre taxi s'il y a des restaurants sympas autour de l'hôtel. "Ah oui, vous avez tous les restaurants autour de l'hôtel" répond-elle. Mais encore ? "La Pataterie, la Boucherie, le wok, une crêperie, Hippopotamus ...". Je grimace; c'est pas ce soir que je vais me faire un bon restaurant toulousain. Sur le parking, les provinciales nous attendent. Je vous laisse imaginer les retrouvailles entre le siège parisien et les filiales régionales : ça piaille, ça glousse. Pour elles, mères de famille, c'est visiblement LA sortie de la semaine. Comble de malchance, je peux m'assoir sur la perspective de réussir à dégoter un canard dans cet éventail de chaînes de restauration, il y a une végétarienne dans le groupe. Exit donc la Boucherie. Nous atterrissons dans une crêperie peu avant 21h . Venir à Toulouse pour bouffer une crêpe ... me voilà de mauvaise humeur, et celle-ci s'accentue quand je découvre sur la carte qu'ici, la crêpe "savoyarde" se fait au roquefort ... (sic).
    Bon allez Fiso, tu avales ta crêpe et au pieu. A 23h, voyant mes convives lancée dans des discussions interminables, j'esquisse un "Je vais vous laisser, je suis crevée". Elles me retiennent d'un "On va y aller aussi" et comme je suis polie, il est 23h45 quand je me couche. Avoir la tête dans le cul pour une soirée aussi médiocre, ça fait mal au cul (excuse my french).
    Le lendemain, la chef de projets et moi sommes les seules en salle de formation à 8h. Ces dames se pointent tranquillement à 8h30. Je l'ai un peu mauvaise, d'autant plus que la formation, habituellement sur 2 jours, va devoir être menée au pas de course. Dans la matinée, je suis obligée de recadrer la chef de projet qui me court-circuite et explique en aparté le fonctionnement du logiciel. Vers 12h30, au moment de partir déjeuner, je préviens le groupe : "Nous avons encore pas mal de choses à voir, il faudrait déjeuner en 1 heure maximum". Je parviens à les presser pendant le déjeuner pour que nous soyons de retour à 13h30 sauf que 2 ou 3 moineaux s'échappent pour fumer une clope. La formation reprend donc à 14h.

    Dans l'après-midi, je coupe court aux débats internes et remet gentiment en place celles qui, n'écoutant pas, ont le malheur de me poser une question sur quelque chose que je viens d'expliquer. Chez mon nouvel employeur, les formations sont essentiellement des formations de groupe (de femmes, de surcroît) et je dois pratiquer la gestion de groupe, ce que je n'ai pas eu à faire jusqu'ici. C'est épuisant, d'autant plus que les directions financières qui imposent mon logiciel à leurs équipes ne communiquent pas en amont et que c'est moi, la formatrice, qui me prend en frontal les questions sur l'organisation interne et la mise en place de nouvelles procédures. Je dois prendre en charge, que je le veuille ou pas, une partie de la conduite du changement qui leur incombe.
    A 16h30, la formation se termine. Ces dames regardent leur montre depuis 45 minutes, je leur rappelle donc gentiment que leurs divers retards dans la journée nous ont fait perdre 1 heure. Et puis, je peux bien l'avouer, je suis assez mécontente que par souci d'économies, mon client ait réservé un vol Easyjet à 19h50, ce qui va me faire atterrir à Orly à 21h10. "Oh ça va, on va être rentrées pour 22h" a répondu la chef de projets quand je lui ai fait remarquer qu'on allait rentrer tard. "Ça va peut-être pour toi, mais moi, j'avais quelque chose de prévu ce vendredi soir et ma soirée est foutue", lui ai-je mis dans les dents.

    L'autre attraction du coin, c'est le sex shop qui se trouve à quelques mètres de leur bureau. "J'irais bien y faire un tour", dit la chef de projets. Cette alternative à un poireautage de 2 heures à l'aéroport me redonne un peu le sourire. J'entre dans le sex shop et la vendeuse propose de nous faire visiter la boutique. Je fais comme si je ne connaissais rien, bien entendu. Nous commençons par le rayon lingerie où à ma grande surprise, ma cliente se lâche et achète une nuisette. Il faut dire que les nuisettes des marques LivCo et Obsessive sont très raffinées et à un prix tout à fait abordable (+/- 40€). Les bas de la marque Chérir me tapent dans l'oeil. Notre hôtesse nous escorte à travers les rayons : "anal", "hommes", "SM" avec de jolis martinets à plumes qui donnent des envies de fessées, enfin les huiles et crèmes massantes qui mettent le feu au cul, y'a pas d'autre mot. Je lorgne le raffinement des menottes et opte pour une nuisette, des bas et un cadeau pour les copines, des zizibons.

    Un ancien collègue m'appelle, je lui réponds, en me marrant d'imaginer sa tête, que je suis dans un sex shop à Toulouse avec une de mes clientes. "C'est dommage que vous ne restiez pas ce weekend, dit la patronne du lieu, il y a une soirée filles ce soir". A la caisse, je rigole : "Être situé boulevard du Libre Échange, pour un sex shop, ça ne s'invente pas !"

    Si ça vous intéresse, je fais un peu de pub à la boutique Easy Love de Toulouse car elles sont vraiment sympas.

  • L'Artiste et le Cuisinier

    l'artiste et le cuisinier, lyon, restaurantsPendant longtemps, 20 années nous séparant, il a été un gamin pour moi et puis, il est devenu un homme et nous nous sommes découverts des centres d’intérêt communs. Il y a quelques années, j’ai profité d’un déplacement à Lyon pour dîner avec lui et sa chérie du moment puis l’ai invité pour un weekend parisien au cours duquel j’ai  découvert qu’il avait une âme d’aventurier et était amateur de gastronomie nippone. Alors désormais, je profite de mes rares venues à Lyon pour passer un moment avec lui, et je ne m’ennuie jamais.

    Hier soir le beau gosse de la famille m'a emmenée au restaurant. On m’avait donné de bonnes adresses mais j’ai préféré le suivre, dans les hauts de Lyon, à la Croix-Rousse, où nous nous sommes installés  dans la salle de " L’artiste et le cuisinier", ouvert il y a moins de 2 ans. La décoration y est sobre et apaisante, murs blancs creusés de niches dans lesquelles se cachent de beaux objets de bois sombre, statuettes et masques africains, rapportés des voyages des patrons. La jeune femme très accueillante que j’ai prise pour une serveuse particulièrement calée en vins est en fait l’Artiste. Et le Cuisinier, ben … il est en cuisine.

    Le concept du restaurant est de proposer, outre l’habituelle carte renouvelée chaque semaine, 3 menus dégustation qui permettent de goûter plusieurs entrées et desserts en portions. Comme au Pinxo, une de mes belles découvertes 2013. « L’Artiste et le Cuisinier » à 25€ propose ainsi 2 entrées et desserts sélectionnés par le Cuisinier et un plat à choisir à l’ardoise. Hier soir, le festin démarrait avec un involtini de speck au chèvre et des gnocchi de châtaigne sur une émulsion au parmesan. On continuait les réjouissances sur une dorade royale, aubergine au cumin ou un cochon noir caramélisé au miel, pâtissons et courges au poivre de Selim. Et on se faisait mousser les papilles sur un tiramisu et un crumble de fruits rouges.

    Le « Voyage » à 32€ permet de choisir ses 2 entrées, plats et desserts à  l’ardoise. Pour les vrais aventuriers, le « Tour du monde » à 42€ promet de surprendre vos sens en partant à la découverte de 10 pièces improvisées par le Cuisinier. Et enfin, le choix à l’ardoise d’entrées (6€), plats (16€) et desserts (8€) avec quelques suppléments tout à fait raisonnables.

    A ce stade de suspense, il m’a fallu un kir à la châtaigne pour réfréner mes ardeurs et plusieurs minutes pour arrêter mon choix. Mais le tiramisu étant un dessert qui m’écœure facilement, j’ai opté, et mon cousin aussi, pour un joli voyage dont je choisirais les escales. Pour moi, une première escale en Amérique du sud avec un ceviche de dorade et gambas au combava, puis une halte entre Italie et Corse avec des gnocchi à la châtaigne (chauds les marrons !), suivis d’un cochon (avouez que vous vous y attendiez ?). Pour finir, un classique moelleux au chocolat mais à 80% de cacao, s’il vous plaît et une curiosité que je n’aurais ratée pour rien au monde : un millefeuille d’avocat à la praline. Mon cousin choisit également un ceviche et un pot de rillettes de lapin au Coca-Cola (sic ! puis un magret de canard à la praline, chutney de betterave et framboise, et enfin un crumble de fruits rouges et une tarte aux citrons jaunes et verts. Ayant sollicité les conseils de notre pétillante hôtesse, ce fut un enchantement de l’écouter décrire avec gourmandise les produits qu’elle dégote chez de « petits vignerons » et défendre leur retour à la biodynamie. Au passage, j’ai appris la différence entre biodynamie et agriculture raisonnée.

    Et ensuite ? J’ai perdu tout contrôle de moi-même à la seconde où elle a posé la première ardoise devant moi. Le parfum des gnocchi de châtaigne a empli mes narines et j’ai fait une expérience sensorielle inoubliable. Sous une enveloppe dorée et croustillante que leur a donné un passage dans le beurre, j’ai découvert une texture crémeuse extraordinairement sensuelle et une saveur de sous-bois tout à fait virile aux parfums de châtaigne, champignons et parmesan.  J’ai trouvé à ces bouchées une plus grande ressemblance avec leurs cousines lyonnaises, les quenelles, qu’avec des gnocchi. En photo, ça ne rend pas grand-chose car les gnocchi se vautrent dans un bain de mousse mais un ravissement, vous dis-je !  

    Le ceviche de dorade et gambas, avec son petit velouté de tomate, était d’une fraîcheur exquise et digne des meilleurs sashimis. Quand aux rillettes de lapin au Coca-Cola du cousin, il était évident qu’elles étaient faites maison, et savoureuses. Avec ça, nous avons commencé à déguster, lui une Démarrante  des vignes de Cornas, en Ardèche, et moi un Côtes du Rhône, parfaits. Et j’ai découvert que mon jeune cousin était également grand amateur de vins. La classe, je vous dis.

    Mon plat jaune comme un soleil présentait une pièce de cochon goûteuse en sucré-salé élégamment accompagné de courges et pâtissons. Le cousin s’est régalé de son magret aux pralines, en symphonie bordeaux et rose. Le restaurant délaisse les habituels féculents pour prises de risque végétales et raffinées et je trouve que c’est une belle idée, d’autant que le pain est savoureux et parfait pour saucer les plats. 

    l'artiste et le cuisinier, lyon, restaurants

    En dessert, le moelleux au chocolat respectait les codes habituels : cuisson parfaite et comme le précisa notre hôtesse, aucun ajout de sucre hormis le filet de caramel qui le zébrait. Le millefeuille d’avocat fur le deuxième coup de massue de la soirée. Un guacamole crémeux et sucré piqué de brisures de pralines roses, voilà ce que j’ai découvert sous les couches de feuilletage. L’appareil aux citrons, un poil trop liquide à mon goût, était posé sur une pâte meringuée des plus aériennes. Je souhaite aux Lyonnais que l’Artiste et le Cuisinier les régalent encore de longues années et je pressens déjà que ma copine Gi’ ne manquera pas d’aller découvrir l’endroit. Aux chaudes soirées, on peut même profiter d'une magnifique terrasse intérieure.

    Sur la route du retour, dans ma petit 308 rose givrée, nous avons bien ri en entendant une reprise épouvantable en arabe de « Let’s get it on » de Marvin Gaye en mode "Yalla habibi come on" . Ce soir, le mystère a été levé : c'est une parodie de Sacha Baron Cohen, ça me rassure ! N’empêche, la radio RTU 89.8, qui fait la nique à la pub et la part belle à l’afrobeat et autres "musiques du monde" m’a accompagnée pendant ces 3 jours forts agréables.   

    L'Artiste et le Cuisinier au 3 rue Belfort, Lyon 4ème. Tél : 04 72 26 35 56 (réservation conseillée)

    Ouvert du mercredi au samedi et le dimanche pour le brunch.

  • Daouda ou da da da

    Lundi, j'avais rendez-vous avec une belle brune au métro Pyramides à 19h30. J'avais prévenu que je serais vraisemblablement là à 19h40. A 19h37 très précisément, alors que, mon métro s'engouffrant dans le tunnel entre Opéra et Pyramides, je me félicite déjà de ma perspicacité, la chenille de métal s'immobilise. "Bla bla bla, merci de votre patience". J'envoie un sms à la belle brune "J'ai failli être là à 19h40 !"

    Les minutes s’écoulent. Le conducteur réitère son annonce. Ça commence à faire long quand même 5 minutes d'attente dans un tunnel, surtout que j'ai une faim de loup. Après un moment, il annonce qu'il va couper le courant et que nous risquons d'être plongés dans le noir. Mon espoir d'un retard à peine perceptible s'éteint en même temps que les loupiotes.

    A 19h54 (croyez-pas que j'ai une mémoire aussi précise, j'ai les sms sous les yeux), coup de théâtre : "Nous allons devoir évacuer, ne vous inquiétez pas, le courant est coupé, je vais venir évacuer chaque wagon avec une échelle et je vous demande de marcher le long du mur jusqu'à la station Pyramides".

    Je me marre. Ça c'est une première ! Tout en coulant un regard compatissant vers les touristes à valise, je me félicite d'avoir choisi, le matin même, un pantalon en toile et des baskets. Comme ça fait déjà 30 minutes qu'on est bloqués dans ce wagon, un homme ouvre les portes et nous sautons tous du wagon sur le sol (un bon mètre de hauteur quand même). Une jeune femme se plaint derrière moi de son infortune. "Oh moi, tant qu'il n'y a pas un rat pour me grimper le long de la jambe, tout va bien !" dis-je. Un homme réplique "Oui, par contre, s'ils rebranchent le courant, on passe tous dans Le Parisien demain matin !"

    Finalement, on se marre bien dans cette longue procession qui s'achemine lentement sur le sol caillouteux du tunnel. Tout le monde sort son appareil photo et les flashes éclairent le boyau métallique. A défaut d'être dans Le Parisien, je vais me retrouver sur Facebook ou Twitter, pas de doute. La station Pyramides est quand même assez loin et on marche bien sur 200 mètres. A 20h15 je retrouve la belle brune devant Naniwa-Ya et après les nouilles, raviolis et boulettes de poulpe, on va se prendre le dessert au Stube, juste en face de l'Oustaou (je vous jure que c'est un pur hasard que je me retrouve dans ce bar toutes les semaines).

    Peu avant 22h, la belle brune me quitte et moi je vais juste faire une bise à Chichi. Sauf que comme je passe souvent à l'Oustaou, je commence à connaitre les habitués et du coup, maintenant, je trouve toujours quelqu'un pour me donner une bonne raison de boire un verre. A 23 heures, je prends le bus avenue de l'Opéra : ce soir, je devrais me coucher avant minuit.

    Au coin de ma rue, un homme d'une soixantaine d'années me fait des signes. Je m'approche, sur mes gardes, prête à lui décoller un jump-kick entre les gencives (après 22 heures dans une rue déserte, je ne suis plus une dame). Il ne parle visiblement pas un mot de français et me tend une carte magnétique d'hôtel en répétant "Campanile, Artistide Briand". Je suis perplexe. Il y a plein d'hôtels dans mon quartier mais un Campanile, ça ne me dit rien. Je tape sur un moteur de recherche pour trouver l'adresse, car il ne l'a pas (ah ces touristes !) et lui montre le numéro sur l'écran en lui indiquant la direction à prendre. Il rejoint une femme qui l'attend au coin de la rue et je me dirige vers chez moi avant de ralentir. Non vraiment, un Campanile dans ce coin, je ne vois pas. Ça m'embêterait de leur avoir indiqué une mauvaise direction, surtout qu'ils ne parlent pas français et sont complètement paumés. Je fais demi-tour et rattrape mes deux touristes qui sont plantés devant le numéro indiqué où comme je m'en doutais, il n'y a aucun hôtel. Je devine qu'ils sont russes. Dada : ils confirment. Je lance de nouveau ma recherche et cette fois, j'appelle l'hôtel qui valide l'adresse. "Vous êtes dans quelle ville ?" demande-t-il avant de me fournir le pourquoi du comment "Ah mais non, c'est à Arcueil !". J'ai envie de lui dire "Campanile porte d'Orléans, mon cul oui !" mais il n'y est pour rien dans la publicité mensongère faite aux touristes.

    Au moins, je me serai couchée moins conne ce soir-là : j'ai appris que lorsqu'une rue traverse plusieurs villes, sa numérotation redémarre dans chacune. En l'occurrence il n'y a pas un seul n°73 avenue Aristide Briand. Devant la mine de mes touristes, je me résigne : je ne me coucherai pas avant minuit ce soir. J'essaie de leur expliquer pourquoi leur hôtel n'est pas là où il devrait être puis leur fais signe de me suivre. En avant, toute !

    J'ai vérifié : il y a 1,3 km entre l'endroit où je les ai récupérés et leur hôtel. Nous avons marché une bonne demi-heure. De plus, la conversation était très limitée, la dame ne parlant que peu le français et pas du tout l'anglais. Elle n'arrêtait pas de dire "Merci beaucoup madame". A minuit, je les lâche devant leur hôtel et j'attends le bus qui me ramènera chez moi car j'ai la flemme de refaire le trajet à pied. A 0h25, je me couche.

    Le lendemain, mon frère auquel je raconte toutes les aventures vécues en l'espace de 4 heures me dit : "C'est bon pour ton karma, Fiso, tes bonnes actions vont te revenir".

    Et avoir la tête dans le cul, c'est bon pour mon karma, Léon ?

     

  • Gusto Divino

    il gusto divino, restaurants, boulogne-billancourtGusto Divino, c'est un restaurant-traiteur italien ouvert en début d'année, à Boulogne-Billancourt, non loin du métro Marcel Sembat.

    Une façade sombre qu'on pourrait louper, et ce serait bien dommage. Dès ma première visite, j'ai été séduite par le lumineux sourire de Jérôme, le patron, et le temps qu'il consacre à chacun de ses clients, affluence ou pas, pour détailler avec une fierté évidente les produits frais qui parfument ses plats. Ce jour-là, il m'assura que la sauce tomate était faite par la grand-mère. Je ne sais si c'était une blague, en tout cas on a envie de tout goûter tant il les vend bien, ses plats.
    J'y ai déjeuné souvent avant l'été (hélas, il lui manque une terrasse) et converti beaucoup de mes collègues. Récemment, j'y ai emmené un client italien qui a validé la qualité de la maison et reconnu les produits de l'Italie du sud.
    Gusto Divino propose plusieurs formules plat-boisson-dessert au déjeuner, renouvelées chaque jour par le jovial cuisinier : pâtes fraiches (12€50), plats (11€), salades (10€) et foccacias (12€), comme celle que dégusta mon frérot ce jour-là. L'union de la mozzarella et du speck, sur un lit de roquette parfumé au basilic.

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    Pour faire couler tout ça, Jérôme fait venir d'Italie des limonades artisanales et bios. Et en cuisine, Luciano confectionne des desserts à se pâmer : je raffole de sa mousse puissante en chocolat et légère en sucre, comme j'aime.  Il a même réussi à me faire aimer son tiramisu, dessert qui m’écœure habituellement. "C'est parce qu'il le fait au jaune d’œuf et le travaille jusqu'à obtenir une mousse. C'est comme ça qu'il faut le faire, sinon le mascarpone est écœurant" a dit mon client italien. Tout s'explique.

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    S'il n'y a plus de places dans cet exigu restaurant qui peut difficilement accueillir des tablées supérieures à 4 convives, on peut aussi emporter les petits plats de Jérôme, dans de jolis boites en bambou.
    Pour finir, Jérôme vend aussi des pâtes fraiches, charcuterie, fromages (dont la célèbre burrata) et épicerie fine. Mais attention, le restaurant-boutique ferme vers 19h !
    Je lis sur le site - qui mériterait une mise à jour - que des cours de cuisine étaient prévus en 2013. En attendant, Jérôme (à gauche) et son cuisinier, Luciano, ont gentiment pris la pose pour illustrer ce billet.  Le jeune serveur, dont le visage m'est étrangement familier, apporte la touche finale à ce joyeux et attentionné trio. Vous la sentez, la convivialité ?

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    Gusto Divino au 165 rue d'Aguesseau (angle avenue André Morizet) à Boulogne-Billancourt

    Tél : 01 79 71 33 86

  • Dimanche, jour du baigneur

    Depuis quelques semaines, mes dimanches ont pris une routine fort agréable.
    Vers 11h45, je monte dans un bus qui me dépose devant la piscine du Kremlin-Bicêtre. Je suis dans l'eau aux alentours de 12h15 et nage 45 minutes en moyenne, parfois 1 heure. Vers 13h30, je traverse le marché du KB et m'arrête à mes stands préférés.
    Celui des femmes maghrébines, tout sourire dehors, qui cuisent des crêpes à trous, des pains maison tout chauds et vendent de savoureux petits sandwichs.
    J'avais trouvé leur nom sur internet mais hier quand je leur ai demandé un batbout, elles ont désigné un pain rond nature.
    - Et ça c'est quoi ? leur ai-je demandé en pointant les mini-sandwichs.
    - Des fricassés, ont-elles répondu.

    Soit. Je leur achète donc, chaque dimanche maintenant, un "fricassé" au thon et olives vertes, histoire de me tapisser un peu l'estomac après la piscine et avant l'apéro.Pour la recette, c'est , par exemple.

    Fricassé.jpg

    Ensuite, je m'arrête chez quelque maraîcher où je me leste de figues, avocats ou autre envie. La semaine dernière, j'ai acquis une belle tranche de pastèque et réalisé une recette devant laquelle je salive depuis des années : gelée de pastèque à la canelle, pistache, orange confite et chocolat. La recette est complètement foirée, la gelée n'a jamais prise. Il faut dire que j'ai réduit la quantité de sucre de moitié. Et je pense que le chocolat devait rester dur, hors le mien a fondu.Ceci étant dit, je ne suis pas fan du chocolat qui gâche la fraîcheur de la pastèque.

    Bref, je vais devoir me taper des dizaines de cubes liquides de pastèque. Et réitérer l'expérience avec des recettes plus épurées, comme celle de Viviana, blogueuse disparue trop tôt, à moins que je ne m'aventure dans une version salée pour l'apéro.

    Gelee-de-pasteque_visuel_recette.jpg
    Pour finir, je stoppe chez un boulanger qui vend un assortiment de natas toutes plus délicieuses les unes que les autres : nature, aux poires, au chocolat et praliné, et hier au curacao.  En prime, il m'offre une crêpe au sucre à chaque fois.
    A la Comète, je retrouve Nicolas, le nez sur son I-Phone ou dans un verre. Mais pas hier. Il était en route pour la Bretagne, m'a invitée à appeler Tonnegrande, visiblement rentré de Guyane, lequel m'a répondu à ... 19h30.
    Que vais-je faire sans toi, Nicolas ? Les copains ne sont pas foutus de prendre la relève !