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2yeux2oreilles - Page 24

  • Premère journée de travail à Bangkok

    [Préambule : Désolée les amis, je ne vous ai pas écrit hier mais c'est la faute de l'extraordinaire masseuse thailandaise qui m'a pétrie hier soir : je me suis écroulée en rentrant à l'hôtel. Je profite donc de ma pause déjeuner pour rattrraper mon retard car, vous vous en doutez, j'ai déjà beaucoup de choses à vous raconter ! C'est pas bien grave, il n'est que 7h03 en France ...]

    Ce matin, je me lève bien avant mon réveil ; il est 6h30 lorsque j’ouvre la porte-fenêtre de ma terrasse pour ma séance de saut à la corde. Ma première nuit à Bangkok a été courte : je n’ai dormi que de minuit à 3h30. La faut au décalage horaire sans doute car mon lit est ultra confortable et ma chambre silencieuse.

    N’empêche, même la tête dans le cul, faire son Rocky Balboa avec une telle vue me console. En revanche, je suis en nage au bout de quelques minutes et finis en slip et soutien-gorge. De toute façon, je n’ai aucun vis-à-vis, donc pas de problème.

    A 8h15, je descends au petit déjeuner. Ptain, ça rigole pas dans le coin ! A côté des traditionnels pancakes et œufs au plat, il y a des marmites de soupe et plusieurs plats de porc au curry, bœuf à la japonaise, nouilles sautées. Et je constate que les gens mangent vraiment ça au petit déjeuner. A la télé, CNN diffuse en boucle les images des Philippines dévastées. Je me dis que ça doit rappeler de biens mauvais souvenirs aux Thailandais.

    A 8h45, comme convenu, je retrouve la « lady in black » dans le hall de l’hôtel. C’est comme ça qu’elle s’est décrite par mail, et en retour je lui ai envoyé une photo de moi. Je mets enfin un visage sur son prénom. Elle nous a commandé un taxi, pourtant leur bureau n’est qu’à une station de skytrain de là. « Il fait trop chaud pour moi » explique W.

    Me voilà accueillie avec un café et un verre d’eau. Je découvre enfin les visages derrière les noms de celles avec lesquelles j’ai fait plusieurs conference calls, ces derniers mois. Nous branchons les ordinateurs et démarrons la journée. Elles sont très sympathiques mais ça n’est pas vraiment une surprise : ne dit-on pas que la Thailande est le pays des sourires ?

    Vers 11 heures, W. me tend un menu pour que je fasse mon choix. J’ai décidé de manger rapidement dans la salle de formation car j’ai deviné qu’elles avaient beaucoup de travail et ne veux pas les monopoliser en les obligeant à m’accompagner à l’extérieur. Je commande, un peu au hasard, des nouilles au poulet. En fait, c’est un peu bizarre, il y a une sorte de soupe qui l’accompagne. Je m'apprête à la boire mais heureusement, W. précise que c’est la sauce. Le lendemain, je découvrirai sur le menu qu’il s’agit d’un « gravy » (beurk).

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    L’après-midi se poursuit dans la bonne humeur. On m'apporte même un café et un panier de bonbons. Mes stagiaires m'apprennent comment dire "Merci" en thai mais il me faudra encore 24 heures pour le mémoriser et commencer à l'utiliser. Elles ne se remettent pas du fait que je bois mon café noir et sans sucre. "Ici, on met beaucoup de lait et très peu de café" expliquent-elles. A la pause, la responsable du service, une femme sophistiquée, vient prendre de mes nouvelles et s’enquérir de mon programme en Thailande. Lorsque je lui dis que j’aimerais me faire masser, elle me donne une de ses bonnes adresses.

    Vers 17 heures, je libère mes stagiaires et reste dans les locaux encore une bonne heure et demie car j’ai remarqué une anomalie dans le paramétrage de mon logiciel. La nuit est déjà tombée quand je quitte enfin le frigidaire dans lequel j’ai passé cette journée (heureusement que j’ai prévu un foulard en soie pour protéger ma gorge fragile des ravages de la climatisation) et retrouve la moiteur de la rue.

    Sur le parking du Tesco tout proche, il y a une foule en train de sauter avec entrain, coachée par un prof de step juché sur un podium. Je m'arrête pour observer cette drôle de foule et une des participantes, visiblement contente de me distraire, met le turbo et remue les bras avec vigueur. Les trottoirs de Bangkok ressemble à ceux de Marrakech et Casa ; des dénivelés inattendus, des trous. Je retrouve sans peine la station de Skytrain.

    Au guichet, sur les conseils de W., je demande une « rapid card » (en fait, barrière de la langue oblige, il s’agit d’une Rabbit Card, avec le petit lapin qui va bien). En contrebas de la station de métro aérien, il y a un alignement de toiles de tentes blanches illuminées, on dirait le marché de Noel de La Défense. C'es tous les jours Noel, ici.

    Dans le métro thailandais, c'est comme en France : one ne met pas ses doigts sur la porte sinon "on risque de se faire pincer très fort" et on est prié de laisser sa place aux enfants, aux personnes âgée ou handicapées, aux femmes enceintes . Un autre voyageur de marque mérite ce traitement de faveur, vous savez qui ? Allez, je vous donner la réponse en image : 

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    J'ai lu dans mon guide qu'il ne fallait pas non plus s'assoir à côté d'eux car tout contact avec les femmes leur est interdit. C'est toujours bon à savoir. Je monte dans le skytrain où des mini-écrans diffusent des publicités en boucle et descends à la station suivante, Bang Chak. Je jette mon ordinateur dans ma chambre et file, munie de l’itinéraire dessiné par W., me confier aux mains d’une masseuse, dans l’espoir de dormir enfin comme un bébé cette nuit.

  • Bangkok, sur Sukhumvit Road

    bangkok,viva gardenHier, 13h50, mon weekend de 3 jours est sérieusement écourté car je m’envole pour un voyage professionnel à Bangkok. Toute première fois, toutoute première fois en Thailande.

    Dans l’avion, pourtant en lacune de sommeil, j’essaie de dormir mais je somnole tout au plus. Premier film : "Jasmine" de Woody Allen, qui était sur ma liste de « to do ». Les larmes me viennent aux yeux devant la déchéance de Cate Blanchett. Je jette un œil par le hublot contre lequel je suis collée : nous traversons une étendue noire seulement illuminée par une ville pieuvre. L’équipement sophistiqué d’Air France satisfait ma curiosité : nous sommes au-dessus de Bucarest et survolons ma Roumanie chérie. Le hasard n'en est pas un. J’envoie un baiser à Dana.

    Après Jasmine, toujours pas envie de dormir et j’enchaîne sur « Le Passé »,  d' Asghar Farhadi, où le ténébreux Ahmad (Ali Mossafa) me séduit totalement par sa douceur et sa bienveillance. La communication non violente n’a pas de secrets pour lui et je l’envie. Bérénice Bejo y est également très touchante et j'ai eu très envie de faire un énorme câlin au petit Fouad (Elyes Aguis), privé de maman. Je n'avais pourtant pas accroché avec le précédent film de M. Farhadi, "La séparation", plebiscité par tous, mais là, je suis touchée, vraiment (deuxième série d'yeux humides). Puis je me change les idées sur « La boucle », une gentille comédie avec Clovis Cornillac.

    Il est un peu plus de 7 heures lorsque nous atterrissons à Bangkok. Une pancarte affiche mon nom et je m’engouffre dans la « limousine » que ma cliente m’a réservée. Une heure plus tard, il me dépose aux confns du quartier d’affaires, sur Sukhumvit Road. Le Viva Garden, ouvert en 2011, est splendide.

    bangkok,viva garden

    Un portier m’accompagne et me fait découvrir ma chambre, que dis-je, mon appartement. Une cuisine entièrement équipée, un salon, chambre, salle de bains, et surtout une terrasse qui en fait tout le tour et offre, du 8ème étage, une belle vue sur Bankok. Comment je vais kiffer mes séances de saut à la corde, moi !

    A 9h45, soit 3h45 en France, sur laquelle mon horloge biologique est encore programmée, je me couche pour 3 heures de somme. Je ne veux pas trop dormir car demain matin, j’attaque ma première journée de formation et je dois me caler sur mon nouveau fuseau horaire.

    Il est pourtant 15h30 quand je m’extirpe du lit, déphasée. Je déballe ma valise et sors pour mon premier contact avec la Thailande. L'humidité ambiante nappe vite ma peau d'une moiteur tropicale. Il fait 30°C, la chaleur est supportable. Première mission : je n’ai pas mangé et surtout pas bu depuis 6h ce matin. Mon hôtel est situé au bord d’une grande artère où les bâtiments sont noircis de pollution. Il y a foule et les stands ambulants de nourriture se succèdent. Rien ne m’est familier si ce ne sont les fruits.

    Je bifurque à droite dans une rue super animée. On y vend de tout : des sachets de papayes, ananas et autre fruits joliment ciselés, des babioles made in China. Des hommes retournent consciencieusement des brochettes sur un grill. Des marmites fumantes mijotent des soupes aux ingrédients non identifiés. Une femme presse des jus de fruits. Je les connais tous, sauf un. Question à Maurice l’alsacien, habitué du pays et même de la région : c’est quoi un clitoris blend ? 

    Plus loin, un homme effiloche des oreilles de cochon cuites. Il y a beaucoup de salons de coiffure.

    Je devine vite que pour traverser Sukhumvit Road, il faut monter sur la passerelle qui l’enjambe et dessert le BTS, le métro aérien. De là-haut, je repère des femmes penchées sur des marmites en fer blanc. J’arrive, les filles !

    Sur place, je n’arrive pas à identifier ce qu’elles mijotent. Je me rabats sur leur voisin et gobe deux petites brochettes de ce qui me semble être des cœurs de canard. Faites pas cette tête, c’est plein de fer et ma dernière tentative de don du sang à l’EFS a échoué pour cause de carence en fer.

    J’achète aussi 2 bouteilles d’eau et un sachet d’ananas. Ça ne vaut pas le Victoria de la Réunion mais c’est rafraichissant. Je prépare mes affaires pour le lendemain, consulte un peu mon guide. A la réception, je demande au portier si l’un des restaurants de mon guide serait à proximité. Pour l’instant, je n’ai rien compris du système de numérotation des rues à Bangkok. Le portier me tend le  prospectus d’un restaurant sino-thai avec danses traditionnelles, où un taxi peut m’emmener. Je fais la moue : il va pas me refaire le coup du hamam à Marrakech, hein ? Il se ravise et entoure un point sur mon plan : le restaurant s’appelle LVIS, c’est un restaurant en plein air (enfin, façon de parler).  Parfait. Je quitte l’hôtel, rattrapée par le portier qui me serre la main et lance « My name is Path, and you ? », ce qui me vaut un hilare « Comment ça va ? »

    Je traverse Sukumvit, repère un salon de massage. Après quelques rues, la banane du rocker m’indique que je suis arrivée. Des lampions éclairent le LVIS restaurant où des thais sont déjà attablés. Je m’installe et commande une salade de papaye verte, un crabe et l’habituelle bière pour fêter mon arrivée en terre inconnue. Une jeune femme souriante pose une bière d’1 litre devant moi. Oh merde ! Comment je vais boire tout ça, moi ?

    Quelques minutes plus tard, ma salade de papaye (50 Bht. soit 1€20) arrive, agrémentée de pignons de pin grillés et de tomates. Son ptit nom en thai c'est Som Tum (merci Maurice) et en version originale c'est ส้มตำ. C’est bon, c’est frais et … ça arrache la gueule !

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    Enfin, le crabe, "Stir fried crab meat with curry powder" (350 Bht. soit 8€30). Ah oui, quand même ….

    Après enquête, son nom thai serait Pu Pad Pong Garee. En version originale et juste pour le plaisir des yeux, c'est ปูผัดผงกะหรี่ . La chair du crabe est mélangée à des oeufs battus, oignons, ail, sauce de poisson, sucre, curry de Madras, poivre blanc, coriandre, célery thai et oignons verts. Maurice, corriges-moi si j'ai faux.

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    Je commence à manger et c’est … comment dire … merveilleux. Ca pique aussi, bien sûr. Mais j’échangerais 10 entrecôtes chez Félicie contre ce plat. Très vite, mon corps exprime sa satisfaction ; j’ai la langue en feu et le nez qui coule.  Je me refugie aux toilettes pour me moucher. Peu après, je suis en nage, les cheveux collés aux tempes. Après un 2ème passage aux toilettes pour vérifier qu’effectivement, je ne ressemble plus à rien, je repars à l’hôtel, repue et même gavée. Mais qu’est ce que c’était bon !

    A l’hôtel , Path veut savoir comment s’est passé ma soirée. Quand je dis que j’ai pris une papaya salad, il répète,incrédule : « A papaya salad ? Very spicy ! »

    Je monte dans l’ascenseur en me marrant : « Ah oui, tu m’étonnes que c’est very spicy, je l’ai senti mon frère, et pas qu’un peu ».

    Après un tour du propriétaire, la piscine, que je goûterai demain après ma première journée de labeur, et la salle de fitness, je monte écrire ce billet. Et maintenant, il est 22h43, ma cliente vient me chercher demain à 8h45, je vous laisse et vous donne rendez-vous pour la suite.

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  • Budapest, 3ème !

    budapest,szechenyi,rudas,kiraly,gellértIl y a quelques mois, mon amie de lycée Esperanza m’avait lancé « On se fait quand un weekend entre filles ? ». Le dernier, c’était … pfouuuu … un bail, là !

    Elle avait précisé « Même en France, hein, on pourrait se faire un spa ? »

    A ce mot magique, mon cerveau avait répondu : Budapest ! La ville où allier culture et détente sans se ruiner.

    Nous avions décidé de profiter du pont du 1er novembre pour nous offrir un weekend prolongé et fêter son anniversaire dans la ville de l’eau. Le prix du billet, réservé tardivement, avait été un peu douloureux : 210€. Sur place, j’avais réservé au Broadway Hotel, un 4 étoiles à 2 pas de l’opéra. L’opéra, justement, un des vieux rêves d’Esperanza et un cadeau d’anniversaire tout trouvé. Mon ami et complice Oh !, budapesti de cœur, s’était chargé de l’achat des billets depuis Paris.

    Je ne vais pas vous raconter tout le séjour car mes visites sont les mêmes que les précédentes fois et je les ai racontées . Et je compte bien, lors de mon prochain séjour, délaisser enfin les visites touristiques pour m'encanailler en compagnie de quelque fêtard dans les bars et cafés de Budapest.

    Le mercredi, jour de notre arrivée, il nous faut bien 1 heure pour quitter l’aéroport. La dernière fois que je suis venue, c’était en voiture, Budapest étant alors une étape de notre road trip de Paris à Ramnicu Valcea, chez Dana la roumaine. J’ai donc oublié comment rejoindre la ville (et je n’ai pas consulté mes 2 guides touristiques non plus, il faut l’avouer). Bref, après quelques piétinements, nous voilà dans un bus, puis dans un métro et une fois sur Oktogon, je me repère. Nous posons les bagages et allons faire un tour de reconnaissance dans le quartier.

    En fin d’après-midi, ravies de nous dégourdir les jambes, nous marchons vers les bains Szechenyi. En chemin, assoiffée, je fête ma parenthèse budapestoise devant une bière. Nous traversons la belle place des Héros puis à l’approche des bains, je vérifie ma route auprès d’une passante. « Les bains sont par là, mais c’est fermé » dit-elle. Fermés ?? J’insiste « Normalement ils ferment à 22h ? » « Non, non, 19h » assure la dame.

    Être une tête de mule a parfois des avantages. Je décide de pousser jusqu’aux bains. Le hall d’entrée côté métro est effectivement désert et les caisses fermées mais à travers la fenêtre, il y a plein des gens qui batifolent dans le décor néo-classique de Szechenyi. Nous faisons le tour du bâtiment, côté fête foraine, et là c’est le soulagement : les bains ferment à 22h. Je jubile « T’as vu, heureusement qu’on est venues quand même ! »

    Esperanza oublie sa frilosité et cavale sur les bords des bassins. J’aime vraiment les bains en plein air de Szechenyi. Nous dînons dans le décor seventies de Menza, adresse chaque fois fréquentée avec le même bonheur. J’y prend un gulyash et Esperanza, un poterkolt (le goulasch tel qu’on l’entend en France), accompagné de pâtes maison qui ressemblent à s’y méprendre aux spatzle de mon enfance germanique.

    Vers 23h30, nous nous couchons dans de minuscules lits 1 place (la literie n'est pas ce que la Hongrie fait de mieux, visiblement) et découvrons le principal inconvénient de notre hôtel, et pas des moindres : une isolation phonique à chier. Le lendemain, courbe du sommeil en dents de scie et verdict sans appel de mon appli Sleep As Android : 48% de sommeil profond. Nous prenons le petit déj puis marchons jusqu’au pont Szechenyi que nous traversons. Nous délaissons le croquignolet funiculaire et grimpons à pied, sous un soleil radieux, jusqu’au quartier du château. Je tombe même le blouson. On ne se lasse pas de la vue depuis le bastion des pêcheurs.

    En redescendant, nous retraversons, toujours à pied, le pont des chaînes et poussons jusqu’à la synagogue, qui marque le début du quartier juif. Il est temps de faire une pause gourmande car nous n’avons pas déjeuné. J’entraîne Esperanza dans le décor chicissime du Café New York. Pas donné pour Budapest mais très correct par rapport à la même chose à Paris : environ 12€ pour un chocolat chaud – dans mon souvenir beaucoup plus épais et puissant en chocolat- et une pâtisserie. Pour moi, un cheesecake accompagné d’une savoureuse compotée d’abricots, histoire de compenser le chocolat, pour elle, un gâteau au chocolat qu’elle a eu bien du mal à digérer.  Ensuite, direction les bains turcs Kiraly, une des traces de l'occupation ottomane, sur l’autre rive, pour notre trempette quotidienne dans l’eau chaude et bienfaisante. 2400 Ft, soit un peu plus de 8€, voilà le - modique - prix à payer pour plusieurs heures de paresse ...

    Le lendemain, après 43% de sommeil profond, départ pour le joli village serbe de Szentendre, à une quinzaine de kilomètres de la ville.

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    Le déjeuner se fera, comme d’habitude, au Dragon d’Or mais cette fois, pas question de me goinfrer et de passer des heures à digérer. Est-ce la conséquence de ma nouvelle hygiène alimentaire ? Je ne me régale pas du fameux foie poêlé à la Oroshaza et arrosé de cognac, trop gras dans sa tranche de lard (3900 Ft soit 13€, vous imaginez le prix d'un tel plat en France?). Les pommes de terre au fromage de brebis et les épinards à l'ail qui l'accompagnent sont savoureux. Esperanza, quand à elle, profite d’une des particularités de la Hongrie – plus grand pourvoyeur de foie gras – pour se taper un filet d’oie mariné, badigeonné de miel et grillé, saupoudré de graines de sésame, servi avec du chou rouge et de la purée de pommes de terre (3100 Ft soit 10€). Je réalise d'ailleurs en parcourant mes vieux billets sur Budapest que Boug' avait alors fait le même choix.

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    En revanche, la crêpe aux griottes et noix saupoudrée de sa chapelure à la cannelle et servie avec son coulis de pâte d’amandes chaud (qui en fait sont 2 crêpes, mon foie s'en souvient encore, maintenant je sais) et que j'ai donc la bonne idée de partager avec Esperanza, est toujours à se damner.

    Après la visite du musée du massepain, le retour en HEV est bien moins laborieux, en ce qui me concerne, que la dernière fois avec Boug’. Nous prenons le tramway jusqu’aux bains Gellert et je comprends pourquoi mon ami Igor peste contre l'augmentation des prix à Budapest. L'entrée aux Gellért a bien augmenté en 5 ans : 5100 Ft, soit 17€  contre 3000 Ft (10€) en 2008! Il y a d'autres changements aux Gellert, au grand dam de mes amis homos : quelques débordements expliquent sans doute que tous les bains y soient désormais mixtes. Ça leur pendait au nez, j'ai envie de dire. Je découvre donc une nouvelle salle, inconnue jusqu’alors. Gellert, un autre endroit, avec le café New York, trop cher, où je ne retournerai sûrement plus. D’ailleurs, je note qu’à la différence de mes précédents séjours, les personnes âgées, sans doute découragées par les prix, se font très rares dans les bains bondés de touristes. On y entend bien plus la langue de Molière que celle des locaux.

    Le soir, nous dînons au Hoppa restaurant, un fort sympathique resto où je mange la meilleure goulyash de ma vie (voir billet précédent).

    Le lendemain matin (51% de sommeil profond), copieux petit déjeuner à l’hôtel car aujourd’hui encore, pas de déjeuner. Nous allons à l’opéra, msieu-dames ! J’ai troqué le look naturel (chaussures plates et peau nue) contre des escarpins et une touche de maquillage. Peu avant 11 heures, nous entrons dans l’opéra de Budapest et nous installons devant « Madama Butterfly » (en VO dans le texte). Nous sommes très bien placées (merci Oh !) et mon amie semble émerveillée. Moi aussi, d'ailleurs, et je retiens mes larmes à plusieurs reprises devant le chagrin de Butterfly.

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    Il est 14h quand nous ressortons du majestueux hall. Notre goûter sera précoce aujourd’hui car ce soir, j’ai réservé dans un super resto et il ne s’agit pas de caler devant la nourriture. Nous entrons dans la pâtisserie Szamos, juste à côté de l’hôtel Corinthia, recommandée par mon ami Divyne, qui s’est récemment offert un appartement dans le quartier juif. Et c’est là que je décide de ne plus aller au café New York … La carte des pâtisseries est longue comme le bras et chacune coûte dans les 500 Ft (1€70). Je choisis une Szilvagomboc Torta (traduite par « Plum dumpling cake » : une génoise au chocolat et à la crème vanille, garnie de pruneaux et au milieu d’un pruneau en pâte d’amande. Quant au chocolat (670 Ft soit 2,25€), il surpasse, et de loin, celui du café New York car on vous sert un petit pot de chocolat pur, un pot de lait chaud et une coupe de crème fouettée, et à vous de doser … Un délice !

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    Nous nous en tirons pour moins de 5€ chacune … Et je repars avec 2 gâteaux, 1 Isler et 1 Barackos Aromszog. Je voulais les offrir mais il paraît que ça ne se garde pas plus de 2-3 jours alors j'en ai mangé un dimanche de retour chez moi et je me réserve le suivant pour demain ... (smiley). Dans la salle attenante, je découvre que la mélodie au piano ne provient pas d’un disque mais bien d’un musicien, penché sur son piano.

    budapest,szechenyi,rudas,kiraly,gellértVoici le moment de notre dernier bain, et ce sera aux Rudas, les bains préférés du pacha Buda Arslan qui les fit construire en 1550. Un ingénieux système permet de repérer rapidement les cabines libres (oui car au Rudas comme aux Kiraly, vous bénéficiez d'une cabine personnelle en bois qui vous évite de fourrer vos affaires pêle-mêle dans un casier). A l'entrée, on vous remet donc un bracelet en plastique muni d'un bip, vous le passez sur une borne et celle-ci vous affiche le numéro d'une cabine libre, que vous fermez et ouvrez avec le même bip. Les bains Rudas sont un bel endroit, plus beau que Kiraly. Et ce n’est pas Esperanza, qui s’est en prime offert gommage et massage par un superbe jeune homme tatoué juste ce qu’il faut pour faire frémir les dames, qui me contredira. « C’est mon anniversaire » a-t-elle répondu ! Imparable. Je suis donc allée oublier mon désespoir sur une des chaises longues de la salle de repos (voilà une chose bien agréable aux bains Rudas).

    Côté bains, mon tiercé gagnant est don : Szechenyi et Rudas. Il m’en reste quelques autres à tester, absents des guides touristiques car sans doute moins somptueux, où je pense débusquer les hongrois.

    Le soir, nous entrons au restaurant Rosé, une autre bonne adresse de mon pote Divyne qui habite tout à côté. Chaque soir, des musiciens y jouent de la musique « tzigane ». En fait, macaron « Guide du routard » oblige, l’endroit est très fréquenté par nos compatriotes et les musiciens jouent ce que vous voulez. Divyne réclame à distance « El concierto de Aranjuez » et j’en profite pour lui dédier mon verre de vin. Quant à moi, sous le charme des yeux noirs du violoniste, je choisis la mélodie du même titre. Et comme je vends la mèche, il joue aussi pour l’anniversaire d’Esperanza. Celle-ci, restant dans le thème de son weekend, opte pour un magret de canard aux noix et miel, accompagné d’une sauce aux fraises des bois et basilic, sur un lit de courgettes et carottes juste braisées.

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    De mon côté, je choisis un plat typiquement hongrois : un suprême de veau à la crème aigre et paprika, accompagné d'un dôme de pâtes maison (toujours mes spatzle bien aimées).

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    En dessert, nous faisons les gourmandes et prenons chacune une crêpe fourrée au cottage cheese et pêches, qui hélas baigne dans la crème pâtissière (z'aiment bien noyer les plats dans la sauce / crème, en Hongrie). Montant de l’addition : moins de 15€.

    Le lendemain, c'est la pire nuit, matérialisée en rouge sur mon appli. L'heure est grave : 39% de sommeil profond. Après un atterrissage mouvementé, je reste prostrée sur mon canapé, transie de froid. Et le soir, je plonge avec bonheur dans mon océan d'1m60 sur 2 mètres. Bilan : 82% de sommeil profond. Alors, elle est pas fantastique mon appli ? Mmmm ?

    En résumé, les amis, à Budapest, 2 impératifs pour vous remettre des kilomètres que vous parcourrez à travers la ville : les bains et le chocolat chaud ! Vous trouverez ici une liste de pâtisseries (en revanche, évitez Gerbeaud, soi-disant the place to be, surfait et cher).

    Au passage, ne ratez pas la vidéo d’accueil du site du restaurant Rosé, qui devrait définitivement vous convaincre d’aller faire un plongeon à Budapest : http://www.roserestaurant.hu/

  • Hoppa Restaurant à Budapest

    C'est un restaurant au décor très improbable : nappes plastifiées à carreaux rouges et blanc, reproductions bon marché de tableaux collées les unes à la suite des autres, conserves de fruits et légumes empilées. Mais Grace Jones chantait sur un sample de LL Cool J et la serveuse aux cheveux blonds en brosse nous a décoché son plus beau sourire. Au Hoppa Restaurant, nous a-t-elle assuré, tout est fait maison, même le pain. La carte propose plusieurs soupes : l'incontournable gulyash mais aussi des veloutés au poulet et estragon, à l'oseille. On peut y déguster des viandes et des plats typiquement hongrois comme le fameux poulet au paprika, du canard, un ragoût de tripes de boeuf à la cervelle (on vous prévient entre parenthèses que c'est brutal) et des pâtes maison. Je n'avais pas faim (en fait je n'ai aucun appétit ici) et ils étaient en rupture de stock de poulet au paprika, j'ai donc choisi le gulyash hongrois (comme hier soir, en fait). La jeune femme a apporté une large assiette creuse et j'ai tout de suite su que ce gulyash là serait différent des autres. De fait, c'est le meilleur que j'ai mangé jusqu'ici ; la viande de boeuf n'était pas bouillie mais fondante, les carottes encore fermes et un gnocchi moelleux trônait dans la soupe goûteuse (et pour une fois raisonnablement salée). A l'étage, j'ai croisé un artiste peintre aux faux airs de Hughes Auffray, penché sur ses pinceaux. Les toilettes étaient entièrement décorés de ses motifs pailletés. Comme je ne sais pas quel symbole désigne hommes et femmes, j'ai choisi le toilette où il y avait du papier : il faut savoir parer au plus urgent, dans la vie, non ? En partant, j'ai complimenté nos hôtes. La nourriture est vraiment bonne, le service sincèrement convivial. On se sent bien au Hoppa Restaurant.

  • Désirs et volupté

    Samedi, j'ai emmené l'artiste peintre de la famille, de passage dans le coin, visiter avec moi une exposition que j'avais repérée et qui promettait mille délices : "Désirs et voluptés à l'époque victorienne", au musée Jacquemart-André.
    J'avais oublié à quel point l'hôtel particulier qui abrite le musée Jacquemart-André est somptueux et mérite à lui seul les 11€ qu'il faut débourser pour pénétrer dans son enceinte. J'ai dû tirer Mère Mi par la manche jusqu'au premier étage où se tenait l'exposition, elle qui, malgré une vingtaine d'années à Paris, ne connaissait pas l'endroit.
    Premier plaisir : les photos - sans flash - sont autorisées ici. 8 salles dévoilent une cinquantaine d’œuvres à travers lesquelles les peintres britanniques, appartenant au mouvement esthétique, ont sublimé la beauté et la sensualité féminine, sous le règne de la reine Victoria. Ce soir, je me coucherai moins bête, j'ai également appris ce qu'était le préraphaélisme.
    Dans la salle 1 "Désir d'antique", on découvre l'engouement de Lawrence Alma Tadema, d'origine néerlandaise, pour l'Antiquité. Et une toile grand format magnifique, "Les roses d'Héliogabale", qui restitue un épisode tragique du règne du jeune et pervers empereur Héliogabale : celui-ci, lors d'un banquet, ordonna de déverser le contenu d'un plafond réversible sur ses courtisans qui moururent étouffés sous une pluie de violettes (remplacées ici par des roses).


    La salle 4 rend hommage aux "Femmes fatales", celle dont la beauté vénéneuse ensorcelle et qui fut grandement représentée par John William Waterhouse. On y trouve plusieurs portraits de sorcières comme désolées de semer l'épouvante, comme "La Mer Enchantée".

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    Les encadrements gravés sont somptueux aussi, comme sur ce tableau d'Arthur Hughes, dans la salle 5 dédiée aux "Héroïnes amoureuses", où l'on peut lire :
    "Geraint le courageux chevalier de la Cour d’Arthur avait épousé Enid. Le seul enfant d’Yniol. Et il l’aimait comme il aimait la lumière du ciel".

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    Moi j'ai été subjuguée par la robe d'un velours qu'on aurait cru pouvoir toucher du doigt tant il était réel, celui du "Sentier de l'amour" de Talbot Hugues. D'une manière générale, j'ai trouvé la luminosité des huiles sur bois exceptionnelle.

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    Salle 7, on célèbre la "Volupté du nu", plutôt imberbe, comme l'aime Patton. J'ai goûté le très beau pastel de Dante Gabriel Rossetti qui célèbre la beauté rêveuse de Venus Verticordia (reflet inévitable, désolée).

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    Et bien sûr, "Crénaia, la nymphe de la rivière Dargle", qui orne l'affiche de l'exposition et dont j'ai découvert qu'il avait été peint pour le vicomte irlandais Powerscourt dont j'ai jadis visité la demeure, près de Dublin.

    Enfin, on s'adonne, salle 8, avec les artistes qui composent cette exposition au "Culte de la beauté". Cellle qui m'a fait tendre la main pour cueillir les iris si réels de la toile de Godward, "L'absence fait grandir l'amour".

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    Vous ne trouvez pas qu'on les croirait vivants ?

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    J'ai aimé aussi sa "Beauté classique", pleine de mystère.

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    Sur le site du musée, vous pouvez trouver le parcours de l'exposition et l'analyse de plusieurs toiles.