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  • Mon repas préféré

    Le petit-déjeuner est un moment privilégie de ma journée. J'aime ce moment ou ébouriffée, pas maquillée, nonchalante, je partage ce moment d'intimité avec d'autres, avant que chacun vaque à ses occupations. Je fais partie de ces gens qui sont d'excellente humeur, dès le pied posé par terre. Impossible de commencer une journée le ventre vide. Si je délaisse volontiers les viennoiseries au petit déjeuner et le pain aux autres repas, mordre dans des tartines beurrées est un plaisir dont je ne me lasse pas. Depuis 4 ans, avant d'attaquer mes 6 kms de vélo, je déjeune de café ou thé vert, de pain de préférence bio - ah les grandes tranches odorantes du pain St Jean de la boulangerie "Au pain naturel" - beurré et de fromage. Réminiscences inconscientes de mes origines flamandes ou de mon enfance en Allemagne, je préfère les petits déjeuners salés. Et quand je voyage, le moment où mon hôte dépose sur la table le petit déjeuner local est toujours magique.

    Ce matin, je me suis souvenue avec bonheur de mes petits-déjeuners à la Réunion, chez Christian et Sorène. Des mangues parfumées et tendres et des ananas Victoria sucrés, juste saupoudrés de sel pour en rehausser le goût. Le bonheur tranquille, sous l'auvent en bois de leur terrasse qui surplombait Sainte-Clothilde et laissait voir un bout de mer bleu profond. Et d'autres matins souraints me sont revenus en mémoire.

    Dans la cour ombragée de la casa de Dona Rosa, à Antigua, une superbe ville coloniale du Guatemala, un granola croquant et caramélisé surmonté de papayes, mangues et autres fruits tropicaux ou des "panqueques" à la banane.

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    Et puis, les petits-déjeuners dans un B & B au fin fond du Connemara. De la fenêtre, on voit l'herbe très verte et la mer au delà des rochers. Sous la pluie ou le soleil, la lumière est magnifique. La maîtresse de maison, tout en devisant sur le temps qu'il va faire - sujet de conversation préféré des Irlandais - dépose une assiette remplie de bacon, oeufs, saucisses roses, haricots blancs à la tomate et rondelles épaisses de boudin blanc et noir. Et aussi du pain fait maison, dont elle est très fière. 

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    A Manhattan, chez Bubby's, un stack de "fluffy pancakes" aux fraises et bananes ou encore un bagel au cream cheese avalé sur le pouce à un coin de rue. Je peux avaler un nombre invraisemblable de pancakes, j'adore ça.

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    A Puerto Columbia, un village de pêcheurs sur la côte Caraibe du Vénézuela, un jus de guanabana, chaque matin.

    Et puis, à Avanos en Cappadoce, au centre de la Turquie, dans  la cour de la pension Kirkit, sur la table en bois, des olives noires, du fromage de brebis, et de belles tranches de pain sur lequel on étale du pekmez, une confiture de raisin fabuleuse.

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    Et vous, quel est votre petit-déjeuner préféré ?

  • Nico l'a 42 ans

    C'était l'anniversaire de Nicolas, mon chevelu préféré, hier. Je ne pouvais pas rater ça, d'autant plus que j'étais en vacances. J'ai eu la mauvaise idée d'y aller en tramway, et pas en vélo, du coup je me suis retrouvée nez à nez avec un contrôleur qui m'a mis la main aux fesses une belle amende de 40 € (prix initial 62 €, j'ai négocié de pied main ferme).

    A la Comète, la tristesse suscitée par l'absence de Tonnegrande et du vieux Jacques a été amoindrie par le plaisir de retrouver Balmeyer et de rencontrer Didier B. avec lequel j'ai discuté plus tard du tour du monde dont il est rentré l'année dernière. Peu après, Oh!91 est arrivé, super sexy dans son top noir à lacets qui laissait entrevoir une toison aussi discrète que soyeuse (ben oui, j'ai touché).

    On a fait la fermeture de la Comète, puis retrouvé Igor devant l'Aéro ou j'ai bu du jus de fraise (si, si), puis sur les conseils de Nicolas, nous avons tous 3 rejoint Fratello's, un restaurant iltalien sur la N7 qui a le bon goût de diffuser le jazz classieux de la TSF. "La vérité est au fond de l'assiette", dit la carte, et bien, les portions étaient généreuses, les fruits de mer tellement savoureux que je m'en suis léché les doigts, et les noix du vieux Jacques de Saint-Jacques merveilleusement charnues.

    Aux douze coups de minuit, mes deux princes charmants m'ont enlevée dans leur carosse métallisé pour une destination bien connue. Aux douze coups de midi, je filais retrouver Seiji qui m'emmenait déjeuner de boeuf émincé et sauté au gingembre chez Miyoshi, du côté de l'Opéra. Nous nous sommes ensuite posés sur un banc dans le jardin des Tuileries et avons devisé sur le Japon, Amélie Nothomb et les blogs. "En mai, fais ce qu'il te plaît", au programme, soirée japonaise et une soirée blogueurs chez moi pour avoir l'occasion de mieux connaître la compagne de Balmeyer, que je n'ai croisée que trop vite.

    Fratello's

    37, avenue de Fontainebleau, au Kremlin-Bicêtre (tél : 01.49.59.81.58)

    Miyoshi

    11 rue Danielle Casanova, Paris 1er, M° Pyramides (tél : 01.42.86.80.80) 

  • Amours plurielles

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    Lundi, la soirée fut passionnante et chaleureuse. J'ai convaincu ma copine Chacha de m'accompagner au Café de l'amour et je pense qu'elle ne l'a pas regretté. Françoise Simpère, journaliste et auteur érotique, en était l'invitée et nous proposait d'explorer la planète des hommes. Alléchant programme pour une voyageuse comme moi !

    Un très joli brin de femme, douce, et drôle, cette Françoise. Elle a d'abord rappelé les échecs des relations amoureuses, basées sur les mêmes principes que nos économies occidentales : sexualité de consommation, performance, résultat, refus du risque, enfermement de l'autre dans des critères ...

    On a maintenant compris que nous devions changer de modes de vie pour pour sauver la planète et le vivant, pourquoi ne pas réfléchir à une écologie de l'amour ?' Elle nous a invités à lister des valeurs de l'écologie applicables à la romance. 

    • Privilégier le naturel

    Les magazines féminins créent la frustration et poussent les femmes à consommer en les astreignant à ressembler à une femme calibrée. Elles s'épilent, se parfument, se maquillent alors que lorsqu'on lit des textes érotiques, on s'aperçoit que les hommes aiment l'imperfection, les odeurs féminines et même, pour certains, les poils.

    • Respecter les cycles

    Comme la nature, les êtres sont régis par des cycles biologiques et l'amour a des saisons au cours desquelles la libido est plus ou moins forte. Pourtant les femmes, à la moindre baisse de désir de leur compagnon, ont tendance à remettre en question leur couple. Pourquoi alors ne pas prendre ses distances plutôt que s'engueuler et aboutir à une séparation ?

    • Diversifier les énergies

    L'amour n'est pas le "tout-orgasme", les rencontres ne doivent pas avoir systématiquement la jouissance comme but. Le couple doit redécouvrir les énergies douces, les massages, le plaisir de parler ensemble, sans sexe obligatoire. Françoise dit "Pour du plaisir, ce n'est pas stimuler votre homme que vous devez faire, comme on vous le dit, c'est le détendre". Les hommes sont terrorisés par l'obligation de "faire jouir" alors que l'orgasme ne dépend pas d'eux mais de l'état d'esprit dans lequel est la femme. Les hommes doivent aussi se faire désirer, et certains ont du mal à accepter cette idée.

    • Pratiquer la biodiversité

    Stop à la "monoculture" qui appauvrit, dessèche et rend dépendant, mettant une responsabilité énorme sur les épaules d'une seule personne ! On peut aimer plusieurs hommes, cela n'empêche pas que chaque relation est unique.

    • Développer durable et recycler

    Abandonner l'idée de propriété et laisser les relations passées devenir durables. Les ruptures font beaucoup souffrir parce que dès lors qu'on n'aime plus quelqu'un, on le raye de sa vie, le plus souvent pour satisfaire l'instinct de propriété du nouvel amour. L'être humain s'est fixé un objectif impossible, c'est d'aimer une seule personne. Il est malheureux toute sa vie parce qu'il n'y arrive pas.

    Françoise Simpère est adepte des amours plurielles, en toute transparence et selon un pacte établi entre elle et son mari (depuis 30 ans) lors de leur rencontre. Elle a des relations d'amitié très fortes avec d'ex-amants et insiste sur le fait que ces histoires ne sont pas des histoires de cul. Françoise dit "L'homme qui sait qu'il est aimé et qu'en plus, il peut connaître d'autres amours serait fou de quitter la femme qui l'aime à ce point".

    A ce moment, une personne dans la salle objecte à Françoise qu'elle prend beaucoup de risques en confrontant son couple à d'autres. "En s'enfermant dans l'illusion d'une vie à deux, on prend aussi beaucoup de risques, répond-elle. A la moindre tentation, le couple peut péter. Je suis consciente que je ne peux pas TOUT apporter à mon mari. Et comme je l'aime, et que je veux qu'il puisse avoir tout ce qui peut le rendre heureux, j'accepte que d'autre femmes lui apportent ce que moi je ne peux pas lui apporter.

    Elle rapporte une phrase de son mari qui, dit-elle, lui a fait énormément plaisir. "Je n'ai jamais voulu me priver de quoi que ce soit sous prétexte que j'étais un homme marié. J'aime d'autres femmes mais je n'ai pu imaginer un projet de vie qu'avec toi."

    Pour aller plus loin, "Jouer au monde", le blog de Françoise : http://fsimpere.over-blog.com/

    Et bien, je vous le dis, sa philosophie de l'amour me plaît énormément. Et vous, vous en pensez quoi ?

  • Torpeur

    Préambule : Raisonnablement, ce billet aurait dû figurer ailleurs. Mais je n'ai pas envie d'être raisonnable aujourd'hui. Ni de vous choquer. Il sera donc légèrement édulcoré.

    Je me réveille, soulève le rideau. Ciel gris, nuages sombres. J'allume la télé et me love sous la couette, écoutant en fond sonore un hommage à un grand poète. "Échappées belles" me propose un trip à San Francisco, non merci, je me brosse les dents, enfile un sweat sans manches à capuche, un jogging et après un thé vert et une barre de céréales - sans huile de palme - j'enfourche mon vélo jusqu'au parc. Je commence à courir dans l'odeur de terre mouillée.

    Il y a une semaine, je courais là avec Fred. On avait croisé une très jolie jeune fille, cheveux attachés, visage impeccable, maquillée, fraîche. J'avais ironisé sur mon admiration devant ces femmes sur lesquelles l'effort ne laisse aucune trace. J'avais dit à Fred que je ne courais jamais avec un homme avant d'avoir fait l'amour avec lui, et ça l'avait fait rire. Ou alors les potes de mon frère, j'avais répondu, devançant sa question. Quoique, à y bien réfléchir, y'en a bien ou deux avec lesquels... Bref. Ce matin, je suis là, seule, bien. Et ce n'est pas à eux que je pense. Est-ce la proximité des joggeurs, de leurs fesses moulées, de leurs odeurs d'hommes au réveil que j'imagine, des auréoles de transpiration dans leur dos ? J'ai envie de faire l'amour.

    Au milieu du 3ème tour, la pluie commence à tomber. Elle ruisselle sur mes bras nus et trempe mes cheveux. Le parc se vide soudain. Comme ça doit être jouissif d'être nue sous la pluie ! Je m'imagine roulant dans l'herbe humide, sous son corps. Il m'embrasserait dans le cou, lécherait le sel de ma peau. La pointe de mes seins, caressée par la brise, deviendraient tour à tour dures et tendres dans sa bouche. L'endorphine fait son oeuvre dans mon corps devenu léger. Je ne sens plus l'effort, et je cours, je cours. 6 tours, 55 minutes, un petit sprint pour finir. Je suis prête.

    Je t'appelle, tu dors encore et me répond d'une voix rauque. Quand tu ouvres la porte, nu, mon oeil s'allume  et mon sang ne fait qu'un tour. Tu me serres contre toi. "Mmmm ...Tu as couru ?", demandes-tu, emplissant tes narines de mon odeur animale. Je réponds avec un sourire : "Vas te coucher, je fais un café, j'arrive".

    Quand j'entre dans la chambre sombre, tu dors sur le ventre, les bras hors de la couette, ou tu fais semblant. Je me déshabille rapidement, grimpe sur ton dos et enserre tes mains dans les miennes, cramponnant tes doigts. J'embrasse tes épaules veloutées et chaudes, ta nuque. Ton dos se contracte. Je te garde comme ça quelques minutes, prisonnier de mes cuisses puissantes, et joue dans ta nuque, longuement. Ma langue et mes lèvres te goûtent religieusement, je pince, je mordille, je lèche. Je suis dans un état second et les odeurs que nos corps exhalent déroulent un scénario des plus excitants. Je baisse le drap jusqu'à dévoiler tes fesses et m'assied entre tes genoux. Que tu es beau ! Je les pétris doucement et les embrasse. Je suis amoureuse des fesses des hommes. Au bout d'un moment, tu n'en peux plus d'être immobilisé et te retourne, me déséquilibrant doucement. Tu me regardes d'un oeil gourmand et poses tes mains sur mes hanches, sur ce repli attendrissant que tu aimes tant. Ton sexe est dressé à quelques centimètres de mes cuisses. Mais ce matin, j'ai décidé que tu serais passif. 

    Laisse-toi faire. Et surtout regarde-moi.  

     

  • Qu'est ce que je fous là ?

    La musique assourdissante, la chaleur, le bord de l'eau. Tout le monde s'applique à faire semblant d'être heureux dans cette ville en carton pâte ou hôtels, fast-food et bars à bière s'alignent. Je ne suis jamais allée à Ibiza en haute saison, mais j'imagine que ça ressemble à ça. Les anglaises éméchées, à moitié à poil, se donnent en spectacle debout sur les tables, les serveurs font semblant de trouver ça drôle, plus elles boivent, plus ils ramassent. Moi je me demande ce que je fous là, et surtout avec toi. Je me traîne un cafard monstrueux et te jette des coups d'oeil haineux. Toi, pauvre con, les mains dans les poches, un sourire béat sur les lèvres, je te mettrais des baffes. Comment peut-on être aussi étranger à ce qui se passe autour de soi ? Je n'ai qu'une envie, me tirer, te planter là, avec ton air de fils à maman, tes guides touristiques à la con, ton sac à dos de gamin attardé, tes photos mitraillées sur lesquelles je refuse toujours de poser. Tu proposes de boire un verre et me désigne un pub irlandais. T'es vraiment trop con. Le seul endroit ou il ne fallait pas m'emmener ce soir. Je commande une Guinness bien sûr. Je ne décroche pas un mot, mes lèvres sont serrées, le breuvage noir a noyé le vert de mes yeux et toi, tu as toujours cet air placide d'abruti qui ne capte rien. A notre droite, 2 couples d'anglais. Une brune, la quarantaine, sûrement tombée d'un charter en provenance direct de "Manchesta", brûlée aux UV, vulgaire, bourrée.

    Tout à coup, à la techno succède "Dirty ol'town". Une boule au creux du plexus et les larmes qui montent lentement. Ben comme ça au moins, tu me foutras la paix. Je chiale dans ma Guinness et le sel de mes larmes rajoute à son amertume. "Ca a pas l'air d'aller" tu dis. Sans blague ? Putain, quel esprit d'observation ! Je te réponds même pas. Je ne suis plus là, dans ce bar minable. Je suis dans une bulle qui me transporte dans le Connemara, dans un pub surplombant les lacs, ou je passe l'après-midi à jouer aux fléchettes.

    L'anglaise siliconée entreprend de danser et essaie de sautiller. Pitoyable, elle manque de se casser la gueule. Ca la fait rire, elle me regarde, je lui souris, elle est pas méchante cette femme, c'est mon chagrin qui m'étouffe ce soir et me rend haineuse. J'ai envie de lui dire "Vous avez pas la moitié de la classe des irlandaises, laisse-tomber, aller cuver".

    Je ne me suis jamais sentie, de ma vie, aussi peu à ma place. Je te regarde et je dis "Bon, écoute, je vais pas jouer la mascarade plus longtemps, je passe à l'hôtel, je prends mes affaires et je continue seule."

    Tu bafouilles, et nos belles vacances en amoureux ? Ah ben oui, toi qui voulais ramener des photos à tes potes ...Je suis pas amoureuse, voilà, je te l'avais bien dit que je voulais pas prendre des photos de nous deux. Tu vois pas que depuis le début, je suis dans mon coin, c'est pas moi ça, demande aux autres. Y'a pas de nous deux, c'était une erreur, ça aurait jamais dû durer aussi longtemps. J'ai cru qu'être avec toi c'était mieux qu'être seule, mais je me suis jamais sentie aussi seule que depuis que je marche à côté de toi.

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