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Bouillon de culture - Page 2

  • Errance Polonaise

    J'ai récemment retrouvé Cyril, rencontré lors d'une soirée blogueurs il y a un an. Il est parti à la rencontre de ses origines et en a fait une  expo qui se tient en ce moment au Sélect, du côté de Montparnasse. Et j'irai, bien sûr. 
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  • Deux jours à tuer

    2 jours à tuer.jpgBien que j’aie vu ce film dès sa sortie, attendue avec impatience, je n’en ai alors pas parlé ici.

    Non que j’aie été déçue, mais parce que je ne savais pas comment l’aborder sans en dévoiler le thème, si éloigné de ce que j’avais imaginé en visionnant la bande-annonce.

    Albert Dupontel est un artiste pour lequel j’ai une affection ancienne et particulière. C’est mon frère qui me l’a fait connaître dans ses one-man shows à la fois cyniques et tendres. Je préfère Dupontel en acteur plutôt qu'en réalisateur; je n’avais pas accroché avec « Bernie ».

    En revanche, dans « Irréversible », le personnage posé, moral, qui glisse dans la violence aveugle, m’a interrogée – et pour longtemps - sur la part d’animalité et les instincts qu’on a tous en nous.

     

    "Deux jours à tuer", l’histoire d’un quadra à qui tout a réussi - femme, enfants, argent - et qui envoie tout valser en un week-end.

    La scène du dîner avec les amis, où Antoine est absolument odieux, met mal à l’aise. Au début, pourtant, j’ai souri. Qui n’a pas rêvé au cours d’un repas de famille bien pesant – mes amis, je les choisis - de rentrer dans le lard d’un tel ou telle qu’on a jamais pu saquer mais qu’on subit parce que « tu comprends, c'est la famille, quand même » ?

    Mais dans cette fameuse scène, quand Antoine en vient aux mains, que sa femme et ses amis pleurent devant l’inconnu qu’il est devenu, on comprend que quelque chose de grave est arrivé.  

    Le malaise s’accentue au fur et à mesure qu’Antoine s’enfonce dans l’autodestruction. Et puis, Antoine se barre et prend un ferry pour … l’Irlande. Putain, encore elle ! Le choc quand j’ai reconnu les paysages du Connemara ! Je les ai sillonnés si souvent, sous la pluie ou le soleil, avec ma sœur, mon frère, mes amis.  

    Et là, devant ces paysages sauvages, à couper le souffle, j’étais accrochée à mon fauteuil avec une boule dans la gorge et une envie soudaine de m’attabler devant un panier de crab claws et une pinte de Guinness bien fraîche, dans un pub surplombant les lacs. Je me suis souvenue des après-midi à jouer aux fléchettes, simplement, au son d’une cornemuse, en papotant avec les papis du coin, tout burinés. De l’eau fraîche et cristalline qui filait entre mes doigts. Des murets de pierre et des moutons badigeonnés de peinture avec lesquels on se trouve nez à nez, au détour d’une route.

    J’ai eu mon petit coup de cafard, quoi, et le secret d’Antoine, qu’on apprend là, au cours d’une partie de pêche, n’a fait que donner une dimension plus dramatique à ces paysages sauvages et somptueux, où le sentiment de solitude peut être si écrasant et exaltant.

    La scène finale du film, si elle m’a mise en colère contre Antoine, ne m’a pas surprise. Je l’ai trouvé terriblement égoïste, cruel, et donc tellement humain. L’être humain est ainsi fait  qu'il veut qu’on l’aime, quoi qu’il en dise, et Antoine n’a pas assumé sa décision jusqu’au bout.

    Ca faisait longtemps que je n’avais pas pleuré au cinéma. Je m’étais même demandé si je ne devenais pas insensible, avec l’âge. Mais là, j’ai pleuré des rivières, et la chanson du générique de fin, « Le temps qui reste », par Serge Reggiani, n’a fait que redoubler ma tristesse.  

    Plus tard, je me suis souvenue que j’avais imaginé, il y a des années, que quelque chose de similaire m’arrive. Je m’étais alors juré de faire comme Antoine. En serais-je capable aujourd’hui ? La réponse est non. J’ai des défauts mais je ne suis pas orgueilleuse.

    « Deux jours à tuer », si vous l’avez vu, vous en avez pensé quoi ?

     

    PS : J’ai volontairement omis de révéler le secret d’Antoine, pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n’auraient pas encore vu ce film de Jean Becker, tiré du roman éponyme de François d’Epenoux.

    PS2 : Allez, pour finir sur une note gaie, je vous remets un sketch d’Albert …. vous pourrez en trouver d'autres .

     

  • A demain soir ?

    oumar_thiam_sunset_myspace.jpgDemain soir, Paris Carnet à l’Assassin et Oumar Thiam en concert au Sunset.

    Je me coupe en 2 ? Non, je vais aux deux !

    Paris Carnet, c’est la 60ème, et c’est demain à partir de 19h30, à l’Assassin.

    On peut s’inscrire ou se pointer comme une fleur, boire, manger (ou pas), en tout cas, c’est convivial et toujours sympa. (Mona, Mademoiselle Ciguë, vous venez ?

    => Nicolas, oui, y'a une buvette :)

    Oumar, c’est 2 concerts, un à 20h et un à 22h, au Sunset, rue des Lombards. Ca déchire, je suis fan, j'en ai déjà parlé et .

    Alors, à demain ?

  • Il y a longtemps que je t'aime

    1546231012.jpgJe déteste qu'on me prenne pour une conne, et qu'on dispose de mon temps, surtout un samedi. C'est ce qui est arrivé ce midi. J'ai donc passé une journée très moyenne, mais ça se règlera.

    Ce soir, donc, comme il y avait un brin de soleil, je suis allée au ciné pour voir un film auquel on emmène généralement pas un homme.

    Kristin Scott-Thomas est une de mes actrices favorites, je la trouve très belle et chic. J'aime les beautés froides, femmes ou hommes. Fanny Ardant, Nathalie Baye, Nastassja Kinski, Isabelle Huppert et Julianne Moore sont toutes, pour moi, de très belles femmes. Kristin Scott-Thomas, je l'avais découverte dans "Lunes de fiel" mais surtout remarquée dans "Le patient anglais".

    Les premiers plans de "Il y a longtemps que je t'aime" la montrent brune, sans maquillage, cernée. Grossie, engoncée dans des vêtements austères, elle est bien loin de la garce blonde sophistiquée du patient anglais.

    Elle sort de 15 ans de prison pour le meurtre de son fils et est accueillie par sa jeune soeur (Elsa Zylberstein). Laquelle Elsa, désarmante de fraîcheur et de spontanéité, m'a rappelé ma jolie luciole provencale aux yeux bleus.

    J'ai pleuré une bonne partie du film. Il faut dire que j'avais déjà bien chialé hier soir dans mes sashimi, et bizarrement, la situation était assez similaire. Le choc et des larmes de tristesse d'apprendre que quelqu'un qu'on connaît depuis près de 20 ans a vécu un drame terrible dont on a jamais rien su.

    "Il y a longtemps que je t'aime" est un film bouleversant sur l'enfermement, la culpabilité, le manque d'amour et le jugement. En plus, en générique de fin résonne "Dis quand reviendras-tu" de Barbara, que j'ai chantonné sur le chemin du retour. A voir, mais préparez les mouchoirs !

  • Biennale d'art contemporain à Eragny sur Oise

    Vendredi dernier, mon ami Igor, dont les œuvres avaient été sélectionnées, m’a invitée au vernissage de cette exposition. Cet évènement se veut être le témoin des croisements culturels et métissages dans l’Art Actuel. Les œuvres très africaines de mon ami hongrois y avaient donc tout naturellement leur place.

    Une vingtaine d’artistes venus principalement d’Europe, avec en « tête d’affiche » le peintre-sculpteur français Rachid Khimoune, sont exposés à la 5èmeBiennale d’Art Contemporain : Ghani Alani(Irak), Dorota Baer (Pologne), Carla Benvenuto et Valéria Capitanio(Italie),Corinne Bretel, Pascal Catry, Jean-François Chenais, Nathacha, Laurent Vignais et Marie Wermuth(France), Alvar Calvet-Castells et Gabriel Hernandez(Espagne), Knagny Folly (Togo, France), Bruno Gérard (Belgique), Igor Laszlo(Hongrie), Noé Nguyen (Vietnam), Stoïmen Stoïlov (Bulgarie) Diana Stoïlova (Autriche)

    J’ai aimé la clarté de la salle et le regroupement des œuvres par artiste. D’emblée, mon œil fut attiré par les sculptures longilignes, en acier, de Laurent Vignais qui rappellent le style de Giacometti. Je restai songeuse devant un couple enlacé dans un baiser.

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    Je tombai ensuite devant un arbre étrange, œuvre du peintre-sculpteur Rachid Kimoune (et compagnon d’Eve Ruggieri). L’arbre s’appelle « Strange fruit » et porte de drôles de fruits, comme dans la chanson de Billie Holiday : les masques de visages humains se balançant au bout de chaînes.

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    Un peu plus avant, sur un monticule de sable, de drôles de tortues dont la carapace est remplacée par des casques des armées de tous pays :

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    J’avais vu un reportage sur cet artiste, Rachid Khimoune, qui s’amuse à composer un monde imaginaire et poétique en utilisant des objets de notre quotidien : plaques d’égout, prises électriques, ampoules etc. Son oeuvre la plus célèbre, « Les Enfants du Monde » est installée dans le parc de Bercy depuis 2001. Chacune des 21 sculptures a son jumeau dans le pays « d’origine », d’où Rachid Khimoune a prélevé la « peau des sols », nécessaire à leur construction. Ci-après, vous pouvez découvrir Enzo le Vénitien et Ayako la Japonaise. Mignons, non ?

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    Je restai un long moment dans l’espace consacré au plasticien espagnol Alvar Calvet-Castells. Ses pièces en noir et blanc, graphiques et apaisantes, m’ont intriguée tout autant qu’un livre dans lequel il pose une série de questions à des Marocains. Pour chaque question figure la réponse en arabe de son interlocuteur et sa traduction en espagnol. Rejointe par mon ami O., nous nous amusâmes à déchiffrer ensemble, lui en arabe et moi en espagnol, les réponses des personnes interrogées. Des réflexions empreintes de sagesse, parfois surprenantes. Par exemple, à la question « De quoi rêves-tu ? », il n’est jamais fait allusion à la richesse et l’argent.

    Par exemple :

    C’est quoi pour toi l’Espagne et l’Europe ?

    "L’eau salée nous sépare" mais aussi "des pays de droits humains ou, paradoxalement, où certains ont beaucoup et d’autres rien".

    Ou encore :

    De quoi as-tu peur ?

    "De rien" mais aussi "De l’intolérance et du terrorisme".

    C’est quoi pour toi le paradis ?

    "Rien" mais aussi "Un endroit où il n’y a plus de races parce que nous sommes tous les enfants de Dieu".

    Ensuite, je me suis extasiée avec Igor devant les tableaux remarquables du bulgare Stoïmen Stoïlov qui retranscrit les symboles des mythes et légendes des civilisations antiques. Ses œuvres d’une finesse remarquable ont l’aspect du parchemin. J’ai lu depuis qu’il avait été fort influencé par les aborigènes parmi lesquels il avait vécu.

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    Bien sûr, j’ai retrouvé avec plaisir les mosaïques d’Igor que j’ai la chance de pouvoir admirer à loisir chez lui. Je vous en mets une, pour le plaisir, ma préférée, "Séduction wodaabe" :

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    Le temps d’un discours, de quelques petits fours et du tintement joyeux d’une flûte de champagne et nous sommes allés dîner tous les 3 dans une brasserie … ch’timi !

    Pour l’expo, si vous passez dans le Val d'Oise, c’est jusqu’au 6 avril !

    Salle des Calandres (Théâtre de l’Usine) à Eragny-sur-Oise (95)

    Entrée libre

    Mardi, mercredi, jeudi, de 14 h à 19h

    Vendredi de 14h à 20h

    Samedi et dimanche de 10h à 12h et de 4h à 18h

    Renseignements au 01 34 48 35 55