Quelle joie de revenir dans cette maison, aux confins de la Suisse, où les très belles amies de Mamz'elle Gigi, la brune et la blonde vénitienne, attendent notre arrivée. L’exubérante brune me saute dessus et m’embrasse comme du bon pain. Tandis que nous dînons de saumon fumé, nous rions aux grimaces de Gi, harcelée par un moucheron intrusif.
Le lendemain, la jolie brune m'emmène dans sa décapotable rouge, à l'ouverture des portes délicieusement rétro, rejoindre les deux autres dans le centre de Genève éventré par les travaux du tramway. Dans un restaurant japonais, nous picorons des trucs improbables dans les assiettes colorées des unes et des autres (là c'est ma main qui va enfourner des algues dans ma bouche).
Je n'avais pas prévu de faire du shopping, mais ici c'est déjà les soldes alors je me laisse entraîner par leur enthousiasme et nous voilà buvant du champagne dans la boutique Gucci, humant des parfums, avant de poster des guetteuses et de nous déshabiller dans les rayons d'H & M pour essayer quantité de robes et tuniques. Chacune de nous défile en guettant le verdict des 3 autres : à quatre, le vote à la majorité est imparable. M. me dégote une superbe robe d’un violet intense, que j’ai hâte de porter, et je lui tends en retour des couleurs poudrées qui mettent en valeur son joli teint clair. Quand à Gi, elle s'entête à mettre un tablier à une vache et finit en Hervé Léger.
En fin de journée, nous buvons un verre au bord du lac, S. la jolie brune joue les photographes -la nouvelle image de mon blog, là à gauche, c'est elle - et nous filons de l'autre côté, au Rouge et Blanc, un restaurant à viandes et vins dont elles m'ont tant parlé et que j'ai hâte de découvrir.
M. et S. se chargent de sélectionner nos côtes de bœuf – persillée pour Gi et moi - et nous entamons une dégustation de vins orchestrée par le charmant serveur. « Vous avez le gosier en pente, dis donc ! » nous lance Gi, qui n'était pas la dernière à siffler les coupes de champagne chez Gucci.
Peu de temps après, on nous apporte sur une belle ardoise 2 magnifiques côtes de bœuf et 3 énormes os à moelle que nous dégustons à la petite cuillère, accompagnés de roquette et pommes de terre grenaille que nous faisons couler avec un verre de Faugères. Un délice !
Nous nous promettons d'aller danser lors de mon prochain séjour et j'apprends une nouvelle expression "mal borgnolée". Gi me fait mourir de rire avec son langage et pourtant j'en connais un rayon, côté expressions fleuries.
Le lendemain matin au réveil, après un verre d’eau, Gi et moi partons courir. Il fait déjà très chaud et j’essaie de faire abstraction du cagnard en admirant les champs et la chaîne du Jura face à nous.
De retour à la maison, pendant que je me douche, les filles préparent le brunch.
Je marche pieds nus sur les dalles jusqu’au jardin où, sur la table en bois, trônent des victuailles appétissantes : les fameux tvoroklini azéris, de la coppa, de l’anguille fumée, la confiture de fraises de la maman de M., des noix vertes au sirop, un bocal de fraises confites rapportées de Baku, de la confiture de cloudberries. Et un dessert amoureusement préparé par notre charmante hôtesse, des tiramisus aux fraises !
Allongée au soleil à feuilleter les magazines à la con des copines en écoutant Cock Robin et en me moquant des orteils de S., je déplore de devoir prendre, dans moins de 3 heures, le train qui me ramènera dans ma jungle urbaine …
Je les aime vraiment, ces trois-là, et je me sens bien dans la maison Ricorée. La gare de Lyon est définitivement ma gare favorite.