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J'aime - Page 12

  • Week-end entre filles dans la maison Ricorée

    Quelle joie de revenir dans cette maison, aux confins de la Suisse, où les très belles amies de Mamz'elle Gigi, la brune et la blonde vénitienne, attendent notre arrivée. L’exubérante brune me saute dessus et m’embrasse comme du bon pain. Tandis que nous dînons de saumon fumé, nous rions aux grimaces de Gi, harcelée par un moucheron intrusif. 

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    Le lendemain, la jolie brune m'emmène dans sa décapotable rouge, à l'ouverture des portes délicieusement rétro, rejoindre les deux autres dans le centre de Genève éventré par les travaux du tramway. Dans un restaurant japonais, nous picorons des trucs improbables dans les assiettes colorées des unes et des autres (là c'est ma main qui va enfourner des algues dans ma bouche).

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    Je n'avais pas prévu de faire du shopping, mais ici c'est déjà les soldes alors je me laisse entraîner par leur enthousiasme et nous voilà buvant du champagne dans la boutique Gucci, humant des parfums, avant de poster des guetteuses et de nous déshabiller dans les rayons d'H & M pour essayer quantité de robes et tuniques. Chacune de nous défile en guettant le verdict des 3 autres : à quatre, le vote à la majorité est imparable. M. me dégote une superbe robe d’un violet intense, que j’ai hâte de porter, et je lui tends en retour des couleurs poudrées qui mettent en valeur son joli teint clair. Quand à Gi, elle s'entête à mettre un tablier à une vache et finit en Hervé Léger.

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    En fin de journée, nous buvons un verre au bord du lac, S. la jolie brune joue les photographes  -la nouvelle image de mon blog, là à gauche, c'est elle - et nous filons de l'autre côté, au Rouge et Blanc, un restaurant à viandes et vins dont elles m'ont tant parlé et que j'ai hâte de découvrir.

    M. et S. se chargent de sélectionner nos côtes de bœuf – persillée pour Gi et moi - et nous entamons une dégustation de vins orchestrée par le charmant serveur. « Vous avez le gosier en pente, dis donc ! » nous lance Gi, qui n'était pas la dernière à siffler les coupes de champagne chez Gucci.

    Peu de temps après, on nous apporte sur une belle ardoise 2 magnifiques côtes de bœuf et 3 énormes os à moelle que nous dégustons à la petite cuillère, accompagnés de roquette et pommes de terre grenaille que nous faisons couler avec un verre de Faugères. Un délice !

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    Nous nous promettons d'aller danser lors de mon prochain séjour et j'apprends une nouvelle expression "mal borgnolée". Gi me fait mourir de rire avec son langage et pourtant j'en connais un rayon, côté expressions fleuries.

    Le lendemain matin au réveil, après un verre d’eau, Gi et moi partons courir. Il fait déjà très chaud et j’essaie de faire abstraction du cagnard en admirant les champs et la chaîne du Jura face à nous.

    De retour à la maison, pendant que je me douche, les filles préparent le brunch.

    Je marche pieds nus sur les dalles jusqu’au jardin où, sur la table en bois, trônent des victuailles appétissantes : les fameux tvoroklini azéris, de la coppa, de l’anguille fumée, la confiture de fraises de la maman de M., des noix vertes au sirop, un bocal de fraises confites rapportées de Baku, de la confiture de cloudberries. Et un dessert amoureusement préparé par notre charmante hôtesse, des tiramisus aux fraises !

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    Allongée au soleil à feuilleter les magazines à la con des copines en écoutant Cock Robin et en me moquant des orteils de S., je déplore de devoir prendre, dans moins de 3 heures, le train qui me ramènera dans ma jungle urbaine …

    Je les aime vraiment, ces trois-là, et je me sens bien dans la maison Ricorée. La gare de Lyon est définitivement ma gare favorite.

     

  • Extra(its)

    "On ne peut pas désirer ce qu'on a déjà; c'est contre-nature"

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    "Liaison extra-conjugale : c'est ainsi qu'on nomme les plus belles passions romantiques, de nos jours."

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    "Longtemps, mon seul but dans la vie était de m'autodétruire. Puis, une fois, j'ai eu envie d'être heureux. (...) Ce que j'ai appris depuis, c'est que c'était la meilleure manière de me détruire. Au fond, sans le faire exprès, je suis un garçon cohérent."

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    "Entendre que l'amour dure trois ans n'est pas agréable; c'est comme un tour de magie raté, ou comme quand le réveil sonne au milieu d'un rêve érotique. (...) Après trois ans, un couple doit se quitter, se suicider, ou faire des enfants, ce qui sont trois façons d'entériner sa fin."

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    Tout le problème de l'amour, me semble-t-il, est là : pour être heureux, on a besoin de sécurité alors que pour être amoureux on a besoin d'insécurité. Le bonheur repose sur la confiance alors que l'amour exige du doute et de l'inquiétude.

    Bref, en gros, le mariage a été conçu pour rendre heureux mais pas pour rester amoureux. Et tomber amoureux n'est pas la meilleure manière de trouver le bonheur; si tel était le cas, depuis le temps, cela se saurait.

    Je ne sais pas si je suis très clair mais je me comprends : ce que je veux dire, c'est que le mariage mélange des trucs qui ne vont pas bien ensemble."

    ("L'amour dure trois ans", de Frédéric Beigbeder)

  • Kinky boots

    img_009713.jpg "On parle souvent de la mauvaise influence du cinéma X, de ses consommateurs égarés qui en viennent à prendre leurs fantasmes de super-baiseuses perverses, insatiables et dociles pour la norme et ainsi à se comporter comme des rustres, voir à devenir violents lorsque la réalité les ramène à leur condition.

    On devrait se pencher sur les effets secondaires provoqués par l'abus de comédies romantiques. Tout comme le porno met en scène des femmes qui n'existent pas, la comédie romantique dépeint des profils qui n'existent que dans le fantasme féminin. La surconsommatrice de mièvreries sentimentales en vient non seulement à croire que l'homme dont elle rêve existe mais en plus qu'elle l'a épousé. Qu'il a juste besoin d'être un peu upgradé. Et que c'est indolore.

    On parle d'un homme qui après avoir passé dix heures à sauver l'emploi qui paye le loyer, les traites de la voiture et l'armoire pleine de chaussures de marque que madame ne porte jamais, est capable de rentrer à la maison souriant et détendu comme s'il venait de passer la journée à faire les vitrines avec ses amis, disponible pour mettre la table, écouter le récit d'une journée de femme au foyer et discuter de la couleur du papier peint de la future chambre d'ami (quand il aurait bien voulu virer son bazar)."

    La suite de ce brillant billet, c'est chez Kinky ...

  • Aux alentours de Montpellier

    Une semaine à Montpellier, je m'étais dégoté un hôtel confortable : le domaine de Massane, à Baillargues, avec golf, hôtel et spa. La journée de travail démarre sur les chapeaux de roue, et en fin de journée je repars, épuisée et pestant contre l'insupportable grande gueule qui m'a cassé les oreilles toute la journée. « Ras le bol des gonzesses hystériques, qu'est-ce qu'elles ont toutes en ce moment ??" C'est vrai quoi, en 2 semaines, je me suis tapé deux chieuses de première. Après quelques baffes à mon GPS qui persistait à m'envoyer dans le village Emmaüs (hystérique, moi, vous plaisantez ?), je traverse la voie ferrée et me gare sur le parking de l'hôtel où je croise quelques golfeurs qui poussent leur chariot. Le gazon vert tendre, le silence impeccable et la perspective de me retrouver au calme dans ma chambre concourent à me détendre immédiatement.  Je descends l'allée de graviers, la piscine désertée est d'un bleu hollywoodien, ma chambre cachée derrière un jardinet.

    Quel dommage qu'on m'envoie là en hiver ...

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    C'est marrant, chaque semaine, je ressens la même impatience à la perspective de découvrir ce qui sera mon chez moi pour quelques nuits. La chambre, située au rez de chaussé, est sombre mais douillette, les rideaux épais et je m'amuse du pochoir au-dessus de la tête de lit.  

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    Après m'être installée, je me dirige vers le restaurant la Lucques au décor contemporain, musique lounge, où je choisis une table près de la fenêtre, au-dessus d'une rangée de voitures de golf. Le restaurant, comme l'hôtel, est quasi-vide en ce lundi soir.

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    Le menu est fort prometteur. En entrée, je choisis un avocat rôti en croûte de roquefort sur mesclun aux noix. Etonnant et savoureux mariage d'un avocat juste tiède et crémeux habillé d'une pâte feuilletée, un vrai délice. La photo, un rien floue, n'est pas particulièrement appétissante mais dans la bouche !

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     J'ai ensuite dégusté un pavé de cabillaud en écailles de courgette, brandade et coulis de poivrons doux à l'orange, à la chair nacrée et cuite à point. Le chariot de desserts aurait pu, en revanche, rester facultatif.

    Après une excellente nuit, on m'a livré un petit-déjeuner salé, comme je l'avais demandé. Un sans faute. Ayant une journée libre, j'ai invité deux amis à profiter avec moi du spa de l'hôtel, que nous avions pour nous tous seuls. Pour 11€, accès illimité d'une journée au sauna, hammam, jacuzzi, piscine intérieure et salle de musculation (non merci).  J'en imagine déjà certains, rêvant d'une photo de Fiso au hammam. Suffisait de demander, mes ptits loups, je m'éxécute ! (photo tout en bas du billet, pour ne pas choquer les âmes prudes, mais vous revenez ici, après, hein?)

    Le soir, rejoints par un de mes collègues qui passait à proximité, nous avons de nouveau dîné sur place, eux ont suivi mes conseils et choisi mon entrée de la veille, moi un Tataki de crevette et nem aux pleurottes, gaspacho de concombre à la menthe - j'ai juste compris trop tard que la verrine rempli d'un truc rouge, c'était la sauce du nem aux pleurotes - suivi d'une Zarzuela de loup, marmelade d'orange au chorizo, polenta au coeur de langoustines puis en dessert une Noix de coco à la neige, bâton de meringue, sucette chocolat vanille, espuma carambar (ben oui, c'était fête).

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    Seul regret : dans un cadre aussi verdoyant, interdiction formelle de jogger et même de se promener sur le domaine. Rentrée du boulot à 17h, dans mes baskets à 17h05, la jeune femme de l'accueil confirme l'interdiction et m'indique un endroit où courir, une route où défilaient les 4x4, merci bien, surtout à la nuit tombante. Passablement énervée, j'ai donc investi un terrain de golf uniquement fréquenté par 2 chevaux, sur lequel j'ai couru une petite demi-heure. Massane, paradis des golfeurs mais pas des joggeurs.  

    Note à moi-même: la prochaine fois, pour éviter les incroyables bouchons de la N113 et sur les conseils de la coiffeuse de la galerie commerciale d'un Super U de la région, j'irai à l'hôtel le Méditerrannée à la Grande Motte, dont les chambres ont été décorées par des artistes locaux. Elle m'a aussi vantée avec beaucoup d'enthousiasme le restaurant de l'hôtel, le Prose.

    Chose promise, chose dûe, LA photo de Fiso au hamam :

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    Comment ça vous voyez rien ? Ben, la vapeur, c'est quand même le principe du hammam, j'y peux rien, moi !

  • La petite fille de Monsieur Linh

    Conseillé par une de mes clientes, déniché dans les rayonnages de ma médiathèque municipale deux jours plus tard. Dans l'avion qui me ramène de Brest, j'écrase une larme. Ma voisine allemande demande : "Vous l'avez fini votre bouquin ? La fin est ... incroyable, j'ai dû la relire plusieurs fois pour être sûre d'avoir compris".

    "La petite fille de Monsieur Linh", de Philippe Claudel, amitié pudique et bouleversante entre deux solitudes qui ne parlent pas la même langue. Témoignage de la folie des guerres et de la souffance des émigrants. Extrait choisi :

    "Les deux amis s'en vont. Ils descendent le chemin qui se coule dans la forêt. L'air embaume la terre humide et la fleur de frangipanier. Les mousses ressemblent à des coussins brodés de jade et les bambous frémissent des bruissements de mille oiseaux. (...) Dans les rizières, les femmes en chantant repiquent les jeunes pousses de riz. Leurs pieds disparaissent dans la mare chaude et boueuse. Des buffles méditent, la tête basse, tandis que des pique-boeufs paradent en ébouriffant leurs plumes blanches. Des enfants tentent d'attraper des grenouilles en poussant de grands cris et en frappant l'eau avec des baguettes de saule.

    "Que c'est beau ! s'exclame le gros homme. 

    - C'est mon pays...", dit Monsieur Linh en faisant un geste de la main comme s'il en était le seigneur.

    Lorsqu'ils arrivent en vue du village de Monsieur Linh, ils sont déjà suivis par toute une troupe d'enfants que le vieil homme apostrophe et réprimande. Mais il n'y a pas de méchanceté dans ses mots car ces enfants qui piaillent, cette troupe brune aux yeux noirs, aux cheveux d'encre qui narguent le soleil, aux ventres rebondis, aux sourires de lait et aux pieds nus, ce sont les jeunes pousses, les aubes des lendemains, les ruisseaux de sève de son pays, de sa terre qu'il aime et porte au plus profond de son être.