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J'aime - Page 9

  • Tata Fiso entre en scène (et n'a pas l'intention de la quitter !)

    Un samedi, vers 15h, je traverse la gare Montparnasse, les cherche du regard. Derrière un poteau de béton, un petit lutin rouge sautille. Son père me tourne le dos. Je chope le crottin de chavignol mousseux qu'elle a sur le sommet du crâne. Elle me jette un oeil surpris. "Tata Fiso !" s'écrie son père en se retournant vers moi.
    Cette petite fille, je la connais à peine. Je ne l'ai vue que 3 fois depuis qu'elle est née. Victimes collatérales de la rupture entre ses parents, nous nous sommes résignés, pour ne pas trop souffrir, à ne pas nous y attacher. A l'évoquer comme si elle était la fille d'un ami, et pas la seule petite fille de la famille, notre sang. Mes parents n'ont pas de pot; trois enfants et à ce jour, seulement une petite-fille qu'ils ne voient pas.

    Pourtant, là, en la voyant m'observer du coin de l'oeil, faussement timide, un sourire en coin, sûrement surprise de cette femme qui embrasse chaleureusement son papa, je réalise à quel point c'est injuste, pour elle et pour nous, ses tantes et grands-parents. La colère et la tristesse ont quelquefois noirci mes soirées solitaires, à un bout ou l'autre de la France.
    Après quelques minutes d'observation, une petite main cherche la mienne. Ce soir, entre amant et petite fille, j'ai choisi : c'est avec elle que je dormirai.
    Chez moi, elle peut donner libre cours à sa curiosité. Je réalise vite à quel point mon appartement de célibataire est peu approprié au furetage d'une petire fille curieuse. J'ai bien pensé à mettre hors d'atteinte la statue de bois de Don Quichotte et sa lance acérée mais je n'avais pas vu qu'au fond du panier où je range mes clés, il y a une punaise.
    Mon frère met de la musique, un grand sourire illumine son visage et elle remue son popotin instantanément, ravie de danser avec nous. Après un briefing sur la technique de changement d'une couche, son papa nous quitte après un "Tu es gentille avec tata, hein ?" auquel elle répond par un bisou à ladite tata qui se transforme instantanément en guimauve.
    Elle déambule en collant sur le parquet glacé de mon appartement. C'est le moment de lui offrir une partie des cadeaux que je lui ai ramenés du Maroc. Elle ouvre de grands yeux ronds devant le bleu vif de la délicate paire de babouches brodée et les chausse. Quelques heures plus tard, j'ai changé ma première couche pipi et nous sommes serrées l'une contre l'autre, sur ma chaise longue, et lovées sous la couette. Elle est agitée, me parle un langage délicieux que je ne comprends pas, monte sur moi, redescends, admire les babouches qu'elle ne quitte plus d'une semelle, c'est le cas de le dire. Vers 23 heures, enfin, elle s'endort sur moi. J'attends qu'elle ait sombré dans un sommeil profond puis la transporte jusqu'à mon lit où nous nous endormons toutes deux.
    A 7 heures, des pleurs me réveillent. Le réveil dans un endroit inconnu, à côté d'une tata froissée par le sommeil, est visiblement source d'angoisse pour la petite. Je tente de la clamer mais rien n'y fait alors je l'emmène jusqu'au salon où elle découvre son papa endormi, auquel elle balance une grande gifle. Je sais mieux qu'elle qu'il en faut plus pour le réveiller ...
    Vers 10 heures, je change ma deuxième couche, plus chargée et mets la petite sous la douche. Elle est ravie, sautille (la flippe !), fait des galipettes sur le lit, cul nu, et n'a visiblement aucune envie de mettre une nouvelle couche. Je bataille ferme, la chipie gigote, m'échappe, enfin, je la tiens, zip, zip, zut, j'ai mis la couche à l'envers, tant pis !
    Elle tourne en rond, je l'habille, la hisse sur mes épaules et nous voilà parties faire un tour au marché. En chemin, trop fière de la présenter, je propose un café à un pote, à l'endroit habituel. Le marché, c'est un festival des sens pour une petite fille : couleurs, cris, foule, elle ne sait plus où donner de la tête. Je lui achète un pain au chocolat, la jeune femme au stand de café lui offre une grenadine qu'elle renverse après deux gorgées. Elle me fait quantité de câlins et se réfugie dans mon cou dès que quelqu'un se penche sur elle. Les compliments fusent, bien sûr, on croit que c'est la mienne, et lorsque mon pote aux dreadlocks se pointe, m'est avis que les cheveux mousseux et le teint doré de J.nous désignent aux yeux de tous comme les heureux parents.
    Vers 13 heures, nous reprenons le chemin de la maison et j'immortalise notre duo devant un miroir, pas le choix. Les petites mains de J. sur mes joues et son regard ravi, juché sur mes épaules un peu vermoulues, me font penser que j'ai gagné mon diplôme de tata Fiso.

    Ambassadrice de la paix, je vais désormais entamer mon plaidoyer pour qu'on nous laisse enfin l'aimer. 

    PS : Depuis, j'ai dormi 3 nuits avec elle, lui ai acheté des albums à colorier et des feutres, et un maillot de bain car cet après-midi, je l'emmène à la piscine.

    Nin-Jade

  • Dans nos murs

    Dans nos murs.jpgIl y a quelques semaines, j'ai reçu ceci dans ma boîte aux lettres :


    Bonjour,
    Pour ceux qui ne le savent pas encore, la jolie petite maison du 40 rue de la Vanne va bientôt être détruite.
    Presque 100 ans de vies, de joies, d'amour, d'épreuves, d'amitié, de fraternité, de partage et d'échange, vont s'éteindre avec elle et rester dans nos coeurs.
    Etant la fille des propriétaires et ayant toujours vécu dans cette maison, je souhaite marquer le coup, lui rendre un dernier hommage. Afin donc de fêter les vies qu'elle a portées et se remémorer les bonheurs partagés, j'organise avec l'association Arti'Street un évènement sur 3 jours les 2, 3 et 4 septembre 2011.
    Nous présenterons donc pendant ces 3 jours des expositions (photos, peintures, graffs, une exposition sur l'évolution de la ville de Montrouge), des concerts et des performances en tout genre.
    L'accès à la maison sera ouvert tout le week-end et jusqu'à 1h00.

    Hier soir donc, guidée par la musique, je me suis pointée devant cette maison peu après 21h.

    Dans l'ancien garage, une jeune fille accroche un bracelet vert à mon poignet. Il n'y a pas plus d'une dizaine de personnes, tous dans la vingtaine. Seule, je suis un peu intimidée.
    Le jardinet est décoré de lampions et de guéridons en métal. La maison, vidée de ses meubles, est ornée de tags. Au rez de chaussée, dans ce qui devait être le salon, je suis attirée par de très grands tableaux. Ce sont des portraits d'artistes noirs réalisés au collage. J'y retrouve Myriam Makeba, Louis Armstrong, James Brown, Frantz Fanon, fondateur du mouvement de pensée tiers-mondiste, dont j'ai lu "Peau noire, masques blancs" : : 

    accesblack.jpg

    Je décide de me réfugier au sous-sol, où un jeune home blond mixe à merveille des morceaux de hip-hop. Gangstarr, merde, j'ai envie de danser ! Je pense à mon petit frère, s'il était là on danserait ensemble, du coup je l'appelle.

    « Il parait que tu es mignonne, dit-il en décrochant.
    — Ah bon ? Qui a dit ça ?
    — Mon pote Antoine. Ta photo est apparu sur mon téléphone quand il a sonné, il a dit "Ouh ! elle est mignonne !
    — Embrasse ton pote Antoine de ma part !
    Je lui dis qu'il me manque. « T'inquiètes, Fiso, je reviens définitivement à Paris dans 2 semaines, au plus.»
    Je raccroche avant que ma voix ne fasse des remous et retourne écouter la musique. Dommage que je n'ai pas, dans mes ami(e)s, d'amateurs de hip-hop. Les vieux de la vieille qui dansaient avec moi au Bobino et au Rex se sont mariés et ont fait des gosses. ils passent sans doute désormais leurs soirées devant la Star Ac' ou des séries américaines. J'en appelle un, pas rentré dans le moule non plus, mais il décroche en disant : « Je suis au taf', je te rappelle.»

    Un peu plus tard, je suis la flèche "Expos" et monte au premier étage. Une pièce abrite des portraits de tatoués et d'un vieil homme. Une autre des vues comparatives de Montrouge avant et aujourd'hui, mises en place par le sexy Guacamelo (il a passé le week end à se balader torse nu, le bougre!) J'adore imaginer la vie avant. En vieillissant, je succombe doucement à cette ridicule idée que c'était mieux avant. Pourtant, pour rien au monde je ne voudrais frotter le linge au lavoir avec les bonnes femmes du village, cuisiner chaque jour pour une tablée de dix ou quémander de l'argent à mon mari. Quoique. Elles se posaient moins de questions à l'époque. Bref, je m'égare.

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    Je redescends dans la pièce aux collages et me plonge dans une analyse plus minutieuse de ces magnifiques portraits. J'aime particulièrement ceux de Tracy Chapman et James Brown. Je regrette l'absence de Boug' qui s'était collée aux collages, à une époque. J'ai toujours une pile de magazines féminins à la con en stock pour elle. J'essaie de déchiffrer le nom de l'artiste, écrit à la verticale. Une jeune femme à la tignasse mousseuse, accompagnée d'une petite fille dans une robe rose de princesse, prend des clichés des tableaux : "C'est mon papa qui les a faits !"
    Chouette ! J'ai devant moi la réponse à mes interrogations. L'artiste, c'est donc Mustapha Boutadjine. Il vit à Bagneux mais son atelier est dans le 13ème arrondissement. Les portraits exposés ici appartiennent à la série "Black is toujours beautiful". Ci-dessous, d'autres portraits, issus des galeries "Insurgés" et "Poètes" :

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    « Normalement sa photo est insérée dans chaque tableau, il a des moustaches » dit-elle.
    Et en effet, sur celui de Tracy, je découvre un moustachu aux faux-air de Dali. Je m'extasie à vois haute et une jeune femme brune engage la conversation. Elle vit à quelques rues de chez moi, travaille dans le social et évolue dans le milieu artistique. D'après ce qu'elle a appris, la jolie maison laisserait place à un immeuble de logements.

    [Nous passerons le reste de la soirée ensemble, danserons un peu au sous-sol avant de boire un verre dans le jardinet. Cette jolie initiative de rassembler des gens, dans un quartier où il ne se passe jamais rien, ouvre une discussion sur notre ras-le-bol du virtuel. J'ai fini par céder et ouvert un compte Facebook il y a quelques mois, principalement destiné à mes connaissances hors-hexagone et j'en ai marre de ces connaissances ou même ami(e)s qui ponctuent mes rares publications de "J'aime" ou me balancent des "Coucou" publics, auxquels je ne réponds pas, alors qu'ils ont mon numéro de téléphone.]

    Dans le jardin, une jolie jeune fille aux lèvres fardées de rouge et au décolleté pigeonnant, canette de bière à la main, me claque deux bises. Elle est chanteuse de textes français et aussi de psyché-rock et clôturera le festival dimanche.

    Edit du 10 septembre :

    Le lendemain, samedi, j'ai fait la connaissance de Nassima, fille de l'artiste qui fait de très beaux collages, d'un grafeur en live branché reggae, de Sabrina, chanteuse soul et de Sarah, à la fraîcheur irrésistible et au sourire flamboyant.  Et puis, surtout, j'ai eu la chance d'écouter le groupe Square Circle et suis tombée sous le charme de son très charismatique chanteur, Julien. J'ai cherché des infos sur internet, mené ma petite enquête, dégoté deux vidéos Youtube mais pas de site internet, de page FB ou MySpace exploitable, et fini par lui envoyer un mail sur Facebook, où j'ai retrouvé sa trace. Dans la journée, j'ai croisé des têtes familières : un couple de mon immeuble qui comptent parmi mes chouchous, ma voisine rouquine du bout du couloir qui venait faire un tour en curieuse.

    Le soir, j'y suis retournée avec mes deux seuls amis du quartier et j'ai chopé le chanteur sur la pelouse. En plus d'avoir une énergie folle sur scène, il est absolument charmant, ce Julien. Il a été fort surpris que j'ai réussi à dégoter autant d'infos sur lui, et le coup de la recherche de sandwiches dans Londres l'a bluffé. C'est qu'il ne sait pas que je suis un petit reporter, le Julien, et têtue, en plus. J'ai ainsi appris qu'ils sortaient un CD en novembre et il a confirmé ce que j'avais deviné, à savoir qu'il vit à Londres.J'espère bien que Julien me tiendra informée, comme il l'a promis, de leurs dates de concerts car j'ai bien l'intention de les suivre.

    Rock.jpg

    J'aurai passé 3 jours dans la maison de la rue de la Vanne. Le dimanche, les proches se sont succédés pour les derniers moments dans la maison qui sera remplacée bientôt par un immeuble de bureaux. Le regard de Josette, retraitée qui vint là pendant des années, s'embua lorsqu'elle passa pour la dernière fois le portique de la maison. Les anciens propriétaires et les filles de la maison étaient là, eux aussi.

    Le soir, blessée par la bétise de 2 connards que j'ai eu le malheur de croiser, je suis aller mater un western devant un plateau de sushis chez un copain tout à fait charmant, lui. Et tant pis si, à l'heure où je suis rentrée chez moi, il me restait 4 heures de sommeil (il est 5h, Fiso s'éveille ...)
     

    Arti'Street

  • Parisienne d'un jour, parisienne toujours !

    Parisien D'un JourTadam !

    Je suis très fière de partager avec vous la joie suscitée par un mail confirmant mon adhésion à l'association Parisien D'un Jour ! Yeepee !

    La télé ne diffuse pas que des conneries, la preuve, c'est en l'écoutant d'une oreille distraite que j'ai appris l'existence de cette association de bénévoles qui souhaite redorer l'image du parisien en proposant des visites hors des sentiers touristiques.

    Mercredi soir, 19h, je suis la dixième participante à la réunion de présentation qui se tient dans une pizzeria près d'Opéra. La femme qui nous accueille dresse le portrait des touristes qui font appel à PDJ : principalement américains, canadiens, australiens, italiens et allemands, ils souhaitent d'abord rencontrer des Parisiens et en apprendre plus sur leur vie quotidienne.

    Pourquoi je rejoins cette association ?

    D'abord, parce que j'ai toujours été heurtée par "l'accueil" réservé aux touristes - provinciaux ou étrangers - qui viennent découvrir les innombrables beautés de cette ville qui tire pourtant beaucoup de bénéfices de ce tourisme qu'elle méprise. A mon petit niveau, je m'efforce, aussi souvent que possible, de redorer l'image des parisiens. 

    Ensuite parce que j'ai moi-même profité de vacances parisiennes (6 semaines en tout depuis juin) pour jouer les touristes dans cette ville que je traverse toujours en courant. Munie des livres offerts par mes collègues bien-aimés et Boug', je me suis interrogée, extasiée, documentée, j'ai remonté les siècles et je crois que j'aime enfin Paris. Auparavant, j'appréhendais les questions des visiteurs, aujourd'hui, je me sens capable de leur faire découvrir des choses. 

    Egoistement, cette "responsabilité" va m'obliger à me documenter afin de ne pas raconter trop de conneries à mes touristes. Donc à continuer cette entreprise récente de me cultiver sur l'histoire de Paris déclecnchée, sans nul doute, par le fait que j'habite non loin de l'axe par lequel les armées de Libération sont entrées dans Paris. Tout alentour rappelle les souffrances, sacrifices et victoires.

    Ce que j'aime dans le concept de l'association ?

    La liberté laissée aux bénévoles qui décident des parcours, heures et lieux de rendez-vous. Le credo de Parisien D'un Jour, c'est de proposer aux touristes de découvrir ce qu'ils ne trouveront pas dans leurs guides : le Paris de chacun, ses endroits préférés, ses restos, son marché (je vais m'éclater, moi !) un quartier, des anecdotes, en toute modestie. La seule obligation, c'est de faire au moins 6 visites par an.  

    Les rencontres que je vais y faire, non seulement celles des touristes que je guiderai mais aussi celles que je ferai parmi les 220 bénévoles qu'elle compte à ce jour.

    Les apéros mensuels (ben ouais, merde, on est aussi là pour s'amuser !) et surtout (si si !) les visites réservées aux bénévoles (à venir : le Panthéon, l'Hôtel de Ville, l'UNESCO). Seul hic : elles ont lieu en semaine et en journée mais plutôt le jeudi et le vendredi. Ca me laisse quand même une chance de pouvoir poser des RTT.

    Voilà, je suis super contente et j'ai hâte de commencer. En plus mes touristes m'inspireront sans doute, à leur insu, des billets pleins d'anecdotes pour alimenter ce blog.

    PS1 : Je voulais faire un billet court. J'abandonne. Je suis une expansive.

    PS2 : J'ai besoin de votre avis, amis lecteurs. Devrais-je créer une rubrique PDJ ?

  • Hier encore, j'avais 10 ans

    J'étais assise dans les gradins et d'étranges créatures évoluaient sur scène : des lombrics métalliques, des personnages au visage en pâte à modeler, au gré des émotions et des attractions, des mains géantes qui s'étreignent, des marionnettes en tissu chamarré qui perdent la tête, des boules qui roulent et n'amassent pas mousse.

    Sans paroles, ni musique, le langage - corporel - des personnages de la troupe suisse Mummenschanz est universel. On est intrigué, émerveillé, questionné, ému, hilare. Dans la salle, les rires des enfants fusent tout autant que les fous-rires des adultes.

    Et à la fin du spectacle, on découvre avec surprise et d'autant plus d'admiration les cheveux blancs du quatuor d'artistes qui, après 40 ans d'existence (on les as vus au Muppet Show, notamment), dépassent la soixantaine.

    Mummenschanz, je m'y suis frottée par curiosité, je n'ai qu'une envie : y retourner !

    Et quelques chanceux(ses) pourront même les voir à Genève en fin d'année ...

  • Deux jours à l'Oh ! (ça mouille)

    Au festival de L’Oh!, y’avait pas beaucoup de soleil, du vent, des gros nuages sombres et de l’eau, un peu trop. Ca devient une blague qui se répète chaque année ou presque mais ça ne suffit pas à me décourager.

    Le festival de l’OH !, j’y ai circulé en bateau, à vélo. J’y ai mangé des glaces « Bollywood » au curry-coco, banane-cardamone, Earl Grey (trop bon !), j’ai même pécho la recette (et j'ai trouvé celle-ci sur le net).

     

    Festival 2011jpg.jpg

    Et puis, j’ai vu 2 fois la Flak, « déambulation plastique et chorégraphique » de la compagnie Ecart,  voguer sur sa péniche, et je me suis laissé émerveiller par ses danseurs évoluant au son du ukulélé, et les bulles de papier, comme des cocons. Un spectacle plein de poésie, délicieusement enfantin.

    Samedi, à Maisons-Alfort, où je suis parvenue après d’intenses efforts, un bain de soleil suivi d'une douche froide et un tour de toupie sur la Marne (hé oui, on est tributaire de l’écluse), j’ai écouté les envoûtantes voix de « Divana », un groupe de musiciens et poètes tsiganes du Rajasthan. En soirée, à Bercy, j’ai retrouvé le beau Anuj aux yeux de jais qui a rassemblé une foule curieuse et même intrigué le soleil au point de le faire bousculer les nuages.

    Dimanche, j’ai pédalé jusqu’à Bercy et un joli minois m’y a rejointe. On a refait un tour au stand de glaces, gagné des gourdes plates, vachement pratiques, vu la compagnie Pascoli et ses parapluies, qui heureusement n’ont pas eu d’autre utilité que visuelle et écouté la conférence de Vandana Shiva, écolo-féministe que j’ai raté lors des Mardis de l’Eau, qui se bat pour qu’eau et nourriture restent des droits et ne deviennent pas des marchandises. Cette femme charismatique gagne ses procès contre Monsanto et d'autres multinationales, parfois au terme de longues années de lutte. Les chiffres qu’elle fournit font froid dans le dos : 250.000 suicides de paysans indiens endettés par leur dépendance aux semences OGM.

    Cette édition fut une belle réussite. J’ai pensé à Céleste, qui aurait sans doute aimé y assister. L’année prochaine, un autre grand fleuve sera l’invité de ce festival populaire « unique en son genre car intransportable », où artistes et mariniers se rencontrent, où tous accomplissent des prouesses physiques et techniques. Un grand bravo aux organisateurs !