Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

J'aime - Page 6

  • Mon ami et ex-chef de projets : l'intégrateur-explorateur

    A fond cerveau droit, mon Obs ! Et un joli équilibre entre cortical (pensées) et limbique (émotions).

    Cet épicurien, doté de curiosité et de vrais dons de cuisinier a, selon moi, un mélange dominant Explorateur-Intégrateur.

    A ses capacités créatrices s'ajoutent de vraies qualités humaines. C'est un des vrais experts de la boîte, aussi bon pour suggérer des améliorations outils que pour conseiller sur le métier. Brillant, polyvalent, il est une menace pour les incompétents et les faiblards qu'il détecte très vite. C'est pour ces raisons, je pense, qu'il ne fait pas l'unanimité.

    Exigeant et l'écoute, il n'accorde pas facilement sa confiance mais une fois qu'on l'a acquise, il encourage et valorise ses collègues et collaborateurs. C'est une qualité qui m'a beaucoup aidée lorsque, formatrice débutante, il m'a choisie sur un projet à fort enjeu (lui ou ma boss, je ne sais pas d'ailleurs mais que le choix lui ait été laissé ou imposé, il m'a beaucoup apportée).
    Il a de l'intuition, s'en sert et se trompe rarement.

    Son côté explorateur, on le reconnaît à sa geek attitude. Il lui faut le dernier I-Phone, et avant tout le monde. Il change aussi souvent de moto (mais pas de femme). Comme il a un driver qui le titille, il s'est laissé déborder depuis un peu plus d'un an et ça a parfois gêné mon travail.

    Sa face intégrateur, on ne peut pas la rater. Il est d'une grande sensibilité et sensible aux critiques. Il s'inquiète, toujours sincèrement, de savoir comment vous allez et n'hésitera pas vous consacrer du temps si besoin. C'est, à mon avis, un ami d'une grande loyauté et fidélité. Du coup, il a les défauts de ses qualités : son côté protecteur m'a parfois agacée et j'ai pu le trouver envahissant.

    Quand je travaillais avec lui, j'appréciais de pouvoir l'appeler à n'importe quel moment, pour obtenir son avis ou vider mon sac. Même à 23 heures, il se rendait disponible pour quelques mots et un sourire. De mon côté, après m'être cabrée quelquefois, j'avais compris que ses besoins de retours n'étaient pas le signe d'un manque de confiance mais un besoin d'être rassuré.

    Ça, c'est le portrait que mes profils Analytique/Intégrateur dressent de lui. Je lis les caractéristiques des profils Explorateur / Intégrateur et je note ce qui lui ressemble :
    - énergique, rapide, indépendant, direct, fonceur.
    - énergie et décision
    - va droit au but et passe en force (je mettrai une nuance : "peut" passer en force car son côté intégrateur lui pose un cas de conscience)
    - tombe et se relève

    Sa communication verbale :
    - partage ses sentiments personnels (intégrateur)
    - beaucoup de communication verbale (intégrateur)
    - affirme énergiquement
    - carré, va droit au fait
    - s'exprime sans formalités (intégrateur)
    - perception flexible du temps (intégrateur)

    Sa communication non verbale :
    - regard soutenu (explorateur) / expressions du visage animés (intégrateur)
    - beaucoup de gestes (mains, corps) (intégrateur)
    - manifeste de l'impatience (explorateur)
    - mouvements rapides (intégrateur)
    - posture ferme (explorateur)

    Le ton de sa voix :
    - direct (explorateur)
    - de la force dans l'intonation (intégrateur)
    - volume fort (intégrateur)
    - inflexions de voix variées (intégrateur)

    Ses tendances de comportement :
    Forces : Concentré sur les objectifs (explorateur) / Optimiste relationnel (intégrateur)
    Limites : Impatient (explorateur) / Désorganisé (intégrateur)
    Besoins : Dominer (explorateur) / Interagir (intégrateur)
    Motivations : Défis personnels (explorateur) / Etre reconnu par les autres (intégrateur)
    Peur : Que l'on profite de lui (explorateur) / Etre rejeté par les autres (intégrateur)

    Pour s'adapter à un "explorateur-intégrateur" :
    Ses enjeux sont esthétiques et écologiques (explorateur). Il est enthousiaste et sympathique. Il veut de la nouveauté, un design original et il aime se faire plaisir. Il recherche l'innovation.
    Ses enjeux sont aussi humains et ergonomiques (intégrateur). Il est aimable, chaleureux et volubile. Il ne veut pas tromper et cherche la sécurité. Il apprécie les valeurs sûres.

    PS : Il est 00:26, je vais me coucher, la suite au prochain numéro !

  • Concept et exercice : Les drivers ou messages contraignants

    Une petite parenthèse ludique dans le ton un peu aigre-doux de mes derniers billets. Retour sur un des ateliers de la passionnante formation sur la communication suivie le mois dernier.

    Le concept des drivers ou messages contraignants a été développé par Taïbi Kahler, Psychologue Américain et Analyste Transactionnel.

    Le message contraignant est un message interne, une injonction que s'envoie une personne lorsqu'elle est dans une situation de stress. Ce message vient des parents, qui le disait à l'enfant dans un souci de bienveillance, pour le rassurer lorsqu'enfant, il était en situation de stress. Sauf que ces messages, l'enfant devenu adulte continue de s'y plier, sans en avoir conscience, le plus souvent. Par exemple : "Sois fort sinon tu te feras marcher dessus".

    On identifie 5 messages contraignants :

    • Sois fort
    • Dépêche-toi
    • Sois parfait
    • Fais plaisir
    • Fais un effort

    Les plus zens s'en infliqge un seul, les moins veinards plusieurs. Certains duos sont quasiment invivables.
    Ce ou ces messages "sont des pressions internes que nous exerçons sur nous-mêmes pour nous contraindre à mobiliser une énergie d’un autre ordre  que celle que nous utiliserions normalement dans les mêmes circonstances". Ils influencent et orientent toutes nos actions au quoitidien. La personne vit dans une sorte de carcan.

    Tous les messages contraignants :

    - sont excessifs,

    - sont excitants, car ils haussent le niveau d’excitation physique et diminuent la faculté de penser

    - deviennent une fin en soi

    Notre formatrice nous propose un petit jeu pour illustrer son propos :

    Imaginons qu'un groupe entre dans une pièce. Il y a des tables et des chaises. Au moment de s'assoir, il manque une chaise.
    D'après vous, que dit ou fait le "Fais plaisir" ? Le Dépêche-toi ? Le "Sois fort" ? Le "Fais un effort" ? Et le "Sois parfait" ?  
    Avez-vous une idée de ce que pourrai(en)t être le(s) vôtre(s) ?
    (Dans mon cas, ce sont ceux pour lesquels la réponse m'est venue spontanément)

    La réponse avant la fin de la semaine, en attendant, je reviens sur les cadrans d'Hermann.

  • La cuisse du steward

    safe_image.php.jpgC'est un des premiers blogueurs que j'ai rencontrés, en 2007, lors de cette soirée mondaine entre blogueurs. Il y a quelques semaines, sur FB, il m'envoie un lien vers La Compagnie du Désastre, dont il fait partie, suivi de "Tu viendras ?".

    Le temps de rameuter quelques-uns de mes ex-collègues chéris, et nous voilà hier soir au théâtre Clavel, métro Pyrénées, pour découvrir "La cuisse du steward" de Jean-Michel Ribes, jadis jouée par Jacqueline Maillan et Roland Blanche et aujourd'hui par Manon Bouchareu, Emmanuelle Lamoure, Cyril Perrin, Sylvain Prada et Serge Vollmar.
    Le pitch :

    Perdus dans une montagne sud-américaine, Lionel et Yvonne se nourrissent avec ce qui reste des passagers de leur avion qui s'est écrasé. Se contentant, depuis 3 mois, de pieds de footballeurs piqués de cacahuètes grillées, ils se privent d’un morceau de choix, la cuisse du steward, la réservant pour le repas de Noël.

    Le quotidien du vieux couple reprend peu à peu le dessus quand surgissent deux hommes arrivés de nulle part. Ce sont deux autres rescapés de la catastrophe : Bob Chicanetto, chanteur de charme et M. Toups, révolutionnaire de salon.

    À partir de cette rencontre commence une folle descente vers la forêt, le groupe s’étant mis en tête de prendre le pouvoir au Putchicador, le pays où ils ont atterri...

    Verdict ? J'ai beaucoup, beaucoup ri. L'absurde de la situation est rendu franchement hilarant par le texte de Jean-Michel Ribes et les 5 comédiens ont une énergie débordante. J'ai particulièrement aimé le personnage du chanteur de pacotille et amateur de slips en soie (bleue), Bob Chicanetto,  mais ils sont tous très bons. Le moment où ils chantent tous en playback sur des voix à l'opposé des leurs est drôlissime et le final, avec Yvonne qui se déhanche sur "Que te vas Yolanda" (que j'ai fredonnée ensuite pendant au moins 1 heure), à mourir de rire. Les costumes sont très chouettes aussi.

    La dernière aura lieu le 25 mai. Si vous voulez passer une bonne soirée, courez-y ! (et allez manger / boire un coup avant ou après au très sympathique bar "Jolie môme", au n° 25 de la rue)

  • Sugarman, un conte de fée salé-sucré

    Sugarman, Malik BendjelloulDimanche soir, un ami me donnait rendez-vous au cinéma Étoile Saint-Germain, dans le quartier du même nom, pour ce film dont, en toute confiance, je n’avais même pas recherché le thème.

    Le documentaire s’ouvre sur une voiture qui avale les courbes de gorges escarpées, en Afrique du Sud. Son conducteur est un vendeur de disques du Cap qui raconte comment, au tout début des années 70, un album, « Cold Fact », a envahi les foyers sud-africains.

    Le discours contestataire et empreint de désespoir de son auteur, Rodriguez, a accompagné la prise de conscience d’une jeunesse blanche qui a commencé à se soulever contre l’apartheid, dans un pays isolé du reste du monde. La noirceur et le mystère qui entourent le personnage sont amplifiées par les circonstances de sa mort, restées floues : s’est-il immolé sur scène, explosé le crâne devant un public hostile ou est-il mort d’overdose en prison ? C’est cette question qui pousse un journaliste sud-africain, à la fin des années 90, à se lancer sur les traces du chanteur adulé dans son pays et dont on ne sait pourtant rien.

    Nous voilà embarqués dans un véritable thriller musical, sur fond de lutte anti-apartheid dont j’ignorais qu’elle fût aussi le fer de lance d’une jeunesse blanche courageuse et déterminée malgré les bastonnages. Bercés par la voix si particulière de Sixto Rodriguez dont on ne peut que deviner les traits sur une pochette de disque aux contours flous, on rebondit de continents en témoignages, et on se surprend vite à chantonner ses merveilleuses mélodies alors que la même question revient en boucle : pour quelle raison cet artiste, encensé par tous ceux qui l'ont entendu alors, comme Steve Rowland qui dit qu'il est le plus grand artiste avec lequel il ait travaillé, qui a signé deux albums passés inaperçus avec un label de la Motown, est-il tombé dans l'oubli total ?

    La première partie du documentaire m’a tenue en haleine jusqu’au moment où une fenêtre s’ouvre sur le visage de Rodriguez. La tension laisse alors place aux émotions : d’abord la surprise, puis la révolte et très vite l’admiration car l’homme, comme son histoire, est incroyable et force le respect. Seule la justice rétablie et le happy ending de cette incroyable destinée ont retenu les larmes qui menaçaient de déborder à chaque instant.

    Mes temps forts ? L’interview de son producteur de l’époque qui, démasqué, passe en un instant de la tendresse à l’agressivité. M’est avis que son nom est définitivement sali, tout manager de stars de la Motown qu’il ait pu être. Ensuite, les mots pleins de tendresse du collègue et ami de Sixto, ouvrier comme lui, qui dit (en substance) : « C’est ça, Rodriguez : quelqu’un qui est capable de prendre le pire, la misère, la crasse, la solitude et d’en faire quelque chose de beau »

    Il ne me semble pas avoir ressenti pareille gratitude envers un réalisateur depuis « La vie des autres ». Merci à Malik Bendejlloul d’avoir sorti Rodriguez de l’oubli grâce à son documentaire au rythme enlevé, à la fraîcheur enfantine, qui évite soigneusement de verser dans le pathos et préfère l’interrogation au jugement. Il m’a réconciliée avec les contes de fée, puisque parfois ils sont vrais.

    Les étoiles qui se sont allumées sur les fauteuils du très beau cinéma Étoile Saint Germain, à la fin de la projection, n’ont d’égale que celle qui illumine ce film de son extraordinaire sagesse et humilité, star enfin sortie de l'ombre, et celles qui brillent depuis dans mes yeux, au souvenir de cette parenthèse enchantée.

  • Dernière soirée à Lleida

    Ce soir, j’ai salué pour la dernière fois José, le patron de la bodegueta. Je suis heureuse de savoir que bientôt, c’est ma chouch’ adorée qui va reprendre mes formations ici et manger dans les endroits que j’ai aimés. Nous nous sommes assis, avec Cesc, devant un tonneau de bois. J’ai commandé los anchoas del cantabrico et ils étaient dodus à souhait. Avec le jambon de Bellota, on nou a servi de belles tranches de pain frotté à la tomate et imbibés d’huile d’olive fruitée. Et nous nous sommes rafraîchi les gencives en croquant la belle salade de la maison. En dessert, une assiettes de gambas odorantes.

    « Il y a les gens qui mangent la tête et ceux qui la laissent, a dit Cesc.

    - Et d’après toi, je suis dans quelle catégorie, moi ? ai-je demandé.

    - Toi, tu la manges. »

    Des hommes sont entrés, beaucoup, je n’avais jamais vu autant de monde dans la bodegueta, pourtant le match de foot France-Espagne n’est que demain. Un habitué est entré et je l’ai salué. Et puis vers 22h, Manuel, avec lequel j’avais rendez-vous ce soir, est entré. Il a d’abord cru que Cesc, que j’ai présenté comme étant mon collègue, était français. Je lui ai dit que j’avais mangé la tête de mouton. Lui et Cesc étaient morts de rire de savoir que j’avais passé la sécurité de l’aéroport de Barcelona avec ma tête de mouton sous-vide. Et j’ai appris que les yeux, c’était super bon, mais ça, franchement, avec toutes les cojones dont je suis lotie, je suis pas sûre que je pourrais ….

    Manuel a proposé de nous emmener boire un verre ailleurs après notre repas. Cesc a dit "C'est elle qui commande, je suis". Après 3 verres de vin, j’avais chaud aux étiquettes, mais c’était ma dernière soirée à Lleida, merde …   Nous sommes donc montés dans la Mégane de Manuel (je leur ai appris qu’on disait UNE Mégane et pas un Mégane) et nous nous sommes arrêtés devant la Nuba African Tavern, un pub à la déco africaine et un énorme rhino qui trône à l’entrée. Là on a bu (encore) et discuté. J'ai enfin cessé de dire que j'avais été alcachofa (artichaut) et mémorisé le mot alzafata (hôtesse de l'air).

    Manuel est très cultivé et a répondu à mes questions, à savoir pourquoi il y a tant d’africains à Lleida. 22% de population d’origine étrangère, majoritairement des Roumains, Maghrébins, et Africains sub-sahariens venus à l’époque ou Lleida, ville agricole, avait besoin de beaucoup de main d’œuvre.

    Il a dit de belles choses Manuel. Que ce qui compte, plus que ce qu’on mange, ce sont les gens avec lesquels on mange. Que les meilleurs repas seuls ne valent pas un repas médiocre avec des amis. Il a déclamé des poésies et des proverbes que je n’ai pas toujours compris, mais c’était beau. Il aime la musique, les villes chaotiques et Gilbert Bécaud. Et il a profité que Cesc s’absente quelques minutes pour me draguer effrontément. Ma dernière soirée a Lleida a été une bien belle soirée.  

    La Bodegueta, calle Alcalde Costa, Lleida.