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J'aime - Page 15

  • Fête de l'Huma, t'y vas ?

    Huma.jpgSamedi, j’irai à ma première « fête de l’Huma ».

     

    L’année dernière déjà, j’avais hésité à y rejoindre Nicolas et Tonnegrande mais on ne se connaissait que depuis quelques mois. Depuis, il y a eu Olivier, Y., Fabien et d’autres inconditionnels et cette année, c’est décidé, j’y vais !

    Samedi dernier, lorsque j’ai rencontré Francouas à la braderie de Lille, il a émis l’hypothèse de venir à Paris et Olivier a dit : « Ben, y’aura peut-être Boug’ aussi, tu viens à la fête de l’Huma ? ».

    On a alors eu l’idée de filer rencart aux blogueurs qui passeraient par là, ou feraient le détour pour nous rencontrer, qu’on les connaisse déjà ou pas.

     

    Alors, samedi 13 à 14h, on sera au stand du Rhône, là où y’a des côtes qui se descendent toutes seules. Chacun fait sa vie, ramène qui tu veux !

     

    (Le programme complet est ici)

     

  • L'enfant aux yeux de faon

    Lorsqu'elles m'ont rejointe, aux premières heures de la journée, nous avons nagé. Des trucs de gosses que je n'avais pas fait depuis longtemps, le poirirer, et puis jouer à chat sous l'eau, ou encore lancer un objet, plonger sous l'eau et être la première à le retrouver. J'ai hésité à m'élancer, faire un poirier au bord de l'eau et me laisser tomber dedans. Une vraie gamine ! J'ai surtout eu peur qu'elles m'mitent et qu'il y ait un accident. Les 3 frangines ont voulu que je leur apprenne à plonger. S. a même dû me réprimander gentiment et me demander d'éviter de faire la bombe. Ici, en Andalousie, l'eau est précieuse.

    Et puis, alors que je m'étais réfugiée à l'ombre avec un livre, Y., la plus jeune, a crié. Je l'ai consolée quelques instants, suis retourné lire mais au lieu de rejoindre ses soeurs dans l'eau, elle a couru se réfugier sous un palmier et a redoublé de pleurs.

    Je l'observe quelques instants, hésitant. Je ne les connais que depuis la veille au soir mais je ne peux pas laisser une petite fille pleurer seule sous un arbre. Je la rejoins, pose ma peau sur le béton et laisse échapper un cri "Ouille, mais c'est bouillant là-dessus ! Ca ne te brûle pas les fesses ?"

    Elle hoche la tête. Je la console, elle renifle, la tête baissée et les bras resserés autour de son corps si frêle.  Je soulève ses longs cheveux bouclés, effleure sa nuque endolorie. Elle tressaille et ne bouge plus, comme un chaton qui attend les caresses. Ses cheveux de jais brillent et sentent bon la vanille sous la chaleur du soleil. "J'ai mal", dit-elle. Alors, je me rapproche et hésitante, un peu gauche, la prend dans mes bras. Elle s'abandonne et nous restons de longues minutes comme ça, l'une contre l'autre, sa peau brune si fraîche contre ma peau blanche et chaude, son petit corps gracile et sec contre mes rondeurs, mes cheveux blond-roux posés sur sa tignasse de jais. C'est bon et douloureux à la fois. Et puis, dans un souffle, Y. lâche "Je suis triste que tu partes ce soir. On s'amusait bien."   

    J'ai connu une petite fille comme Y. Elle portait de jolies robes, avait un regard malicieux et me caressait les cheveux, timidement. A cette époque là, j'adorais les bébés. Ou plutôt j'adorais en tenir un contre moi. Il ya beaucoup de bébés et d'enfants dans les fêtes africaines. On m'en mettait toujours un dans les bras. Il me dévisageait avec curiosité, plongeait ses deux billes noires dans mes yeux verts, triturais mes colliers, agrippais mes cheveux, longs à l'époque. Moi je pinçais doucement ses bonnes joues et caressais ses cheveux crêpus. Dans l'avion aussi, quand je bossais à l'arrière, dans le dos des passagers, j'adorais capter le regard clair d'un bébé irlandais bien joufflu et rose et lui faire des grimaces. Parfois le petit commençait à bondir de joie et les parents, surpris, par les gazoullis de leur enfant, finissait par se retourner et à me prendre en flagrant délit de gagatitude. 

    Je n'ai plus serré d'enfant dans mes bras depuis si longtemps. Même les enfants de mes amis, je joue avec eux, je leur lis des histoires, mais les câlins, je les évite désormais. Il y a deux jours, l'assistante de mon boss, enceinte de quelques semaines, m'a demandé d'un air enjoué : "Alors, tu nous en fais un quand ?" J'ai eu envie de rétorquer : "Qu'est ce que c'est que cette question à la con ?" Et j'ai répondu la même chose, en plus diplomate.  

    Ce matin-là, la joue posée contre les cheveux de Y., je me suis demandée si un jour je serrerai dans mes bras un enfant qui sera le mien, pour quelques années. Un enfant qui ne me ressemblera pas, qui n'aura ni mes taches de rousseur, ni mes yeux verts, ni ma peau blanche. Un enfant qui ne sera pas de mon sang. Une mosaique de tous les hommes que j'ai aimés.  

    Cet enfant m'attend quelque part, je le sais. Il n'aura pas de père mais plein de tontons. Mais aurai-je le courage, seule ? 

    Yambi.jpg
  • Auto-satisfaction n° 1

    Il y a très exactement 2 semaines, et pratiquement à cette heure-ci, Orlyval  déversait son flot de voyageurs –dont moi- dans l’aérogare Ouest de l’aéroport d’Orly. Soit dit en passant, j’ai pas reconnu ce bon vieil aéroport où j’ai commencé ma carrière  dans l’aérien … clair, aéré, des boutiques à gogo(s),

    Les compagnies El Al et American Airlines ont disparu, la Brioche Dorée aussi. Très en avance (ça vous en bouche un coin, hein ?), j’ai siroté un smoothie à la mangue au comptoir tout neuf de Zumo en me repassant la liste des liquides présents dans mon bagage à main (ben oui, je ne voyage pratiquement jamais avec des bagages enregistrés - vieille habitude gardée de mes années GP). Je vous le rapelle : désormais, pas plus de 100 ml à la fois, sauf produits achetés en duty-free …

    Shampoing, ok, gel douche, ok, dentifrice, ok, crème sol …. Ma crème solaire toute neuve achetée la veille !! J’ouvre le sac, vérifie : 200 ml. Et merde !

    La crème solaire me monte au nez. Je vais encore devoir laisser mon bidon même pas ouvert à la sécurité. Qu’est ce que ça me gonfle ces conneries !! Dans cette affaire, les seuls à se frotter les mains, ce sont les boutiques sous-douane ! Fini la bouteille de pinard d’un petit producteur à faire découvrir aux copains exilés ! 3 tonnes de produits confisqués  - et détruits - chaque jour pour le seul aéroport de Francfort ! Si ça c’est écologique !

    Je suis bien placée pour savoir que ce sont des conneries. Dans une autre vie, j’ai précisément été agent de sécurité à Roissy et Orly. Un de mes proches - très proche - était démineur. Ces mesures sont avant tout dissuasives.

    Transiter par les US est d’ailleurs devenu insupportable, et pas seulement à cause des odeurs de pieds aux filtres de sécurité. A Dallas où j’étais en transit, j’ai eu la surprise de devoir récupérer mes bagages enregistrés et procéder à un nouvel enregistrement (et rater mon vol !!!!)

    En plus, là-bas, ils confisquent même les produits liquides achetés dans les duty-free européens …

    Ce jour-là, donc, je fulmine. Ah non, ça ne va pas se passer comme ça ! Je réfléchis vite fait à un moyen pour que mon flacon passe inaperçu. Et je trouve. Qui ne tente rien n’a rien, hein ? Au moment du passage aux X-ray, je scrute le visage du jeune homme qui a les yeux rivés sur l’écran. Coup de bol, au moment où le tapis roulant avale mon sac, il se retourne quelques secondes et tape dans la main d’un de ses collègues. Vu, pas vu ???

    Une femme s’avance vers moi : « Madame, s’il vous plaît, votre sac ». Je boude déjà mais elle désigne mon sac à main, pas celui qui contient le bidon interdit !

    Soudain très coopérative, j’ouvre mon sac, en sort mon brumisateur et rétorque d’un air triomphant : 75 ml !

    « Ok, merci Madame et bon voyage ».

    Je la remercie aussi, récupère mes sacs, me retourne et me retiens de crier :

    « Vous vous êtes fait niquer- heu ! »

    PS : Le meilleur c’est que j’ai aussi ramené mon bidon de crème d’Espagne !

     

     

  • Effets secondaires

    sieste.jpgC’est l’heure de la sieste. Ce moment de la journée où derrière les volets clos, les corps se dénudent et les poils se hérissent de plaisir dans la fraîcheur de la pénombre. La lumière est belle, les lèvres exhalent des odeurs de pastèque, les peaux sont fraîches et les souffles légers.

    Le corps fonctionne au ralenti, invitant à l’amour langoureux. Les mains des amants errent sans but sur la peau et dans une union tendre, leurs sexes palpitent doucement en une caresse intérieure.

    Je suis dans une de ces chambres, inerte entre les draps frais aux parfums de lavande. Endormie dans ma position préférée, celle qui me réconforte et me rend vulnérable, qui tout à la fois me protège d’un autre et m’offre à lui. Une position indécente, paraît-il. Alors un drap léger me couvre jusqu’à la taille, au cas où…

    Et justement, la porte s’ouvre et un ami passe la tête. « Fiso, regarde qui est là... » chuchote-t-il d’un air malicieux.

    Derrière lui, je distingue, comme un mirage, ta stature imposante qui s’avance dans l’embrasure de la porte. Plus tard, tu diras que tu passais à quelques kilomètres de là quand tu t’es souvenu que j’y étais. Mais là, gêné d’interrompre ce moment d’intimité, soudain intimidé, tu hésites, comme ce jour-là.

    Ce jour-là … Nous n’avions fait que parler, et c’était si rassurant après le choc de la rencontre. Les mots me permettaient d'apaiser la tornade que ta proximité déclenchait. Tu étais tellement différent de ce que j’avais imaginé. A tous points de vue.

    Aujourd’hui, je n’éprouve plus le besoin de parler. Mes paupières et mes lèvres sont lourdes, elles ne veulent pas s’ouvrir. Ne parle pas, mon ténébreux amant. Laisse moi émerger doucement de cette délicieuse rêverie, retiens tes mots qui briseraient le silence. Que pourrait dire un homme à une femme, nue sous les draps blancs, dans la pénombre d’une chambre à coucher, sinon des niaiseries ?

    J’ai rêvé et craint ce moment. Je ne l’ai pourtant ni provoqué, ni fui. J’ai attendu, sans hâte, que la vie décide si nos regards devaient de nouveau se croiser. Et même si j’évitais d’y penser, je savais qu’en cet instant, ton regard me happerait comme la première fois et que nous serions connectés. Que plus rien alors n’existerait en dehors de nous deux. Nos retrouvailles étaient une évidence et leur attente un délice.

    Nous en savons assez l’un sur l’autre pour laisser à présent nos épidermes se parler. Je te souris « comme un ange », comme dirait cet ami qui me connaît si bien, et empoigne l’oreiller dans lequel je plonge mon visage, pour tenter de dissimuler le trouble que tu y as semé en quelques secondes. J’ai très chaud soudain, comme si une main farceuse avait glissé une bouillotte entre les draps frais. Le cœur battant à tout rompre, j’entends tes pas sur le parquet clair. Je ferme les yeux et mes mains cramponnent l’édredon ouaté. Le matelas s’enfonce à côté de moi. Je retiens mon souffle. Dans mon dos, je sens le feu de ton regard allumer sur ma peau des milliers de volcans. Tes yeux me découvrent, s’attardent sur l’arrondi d’une courbe, se fondent dans la chaleur d’un pli, caressent le velouté d’un grain de beauté.

    Savourons l’ultime répit.

    Bientôt nos peaux réunies, nos souffles emmêlés, nos fluides échangés déchireront le silence. Est-ce que tu savoures, toi aussi, cet instant magique où nous sommes tous deux comme suspendus à un fil invisible ? Cette poussière d’éternité délicieusement douloureuse, où nous ne savons encore rien l’un de l’autre, ni les cicatrices que la vie a semé sur nos peaux, ni l’odeur de nos corps, ni le goût de nos bouches ?

    Où ta main d’homme se posera-t-elle ? Caressera-t-elle d’abord, avec une infinie douceur, mes cheveux fins de petite fille ?  Suivra-t-elle la courbe chaude et charnue de mon épaule ? Ou frôlera-t-elle chastement le drap recouvrant ma hanche ? A moins que ce ne soit ta bouche qui, en tandem avec ton nez si fin, explore mon corps débarrassé de l’artifice des tissus et parfums ? Sera-t-elle alors caressante ou autoritaire ? Sauras-tu écouter les signes ? 

    J’attends avec appréhension, le ventre tendu, ta chaleur libératrice qui fera fondre mes derniers doutes. L’air est électrisé, chargé de promesses mille fois rêvées et inassouvies. Tu ne bouges pas. Je ne t’entends même pas respirer. Et soudain je tressaille, quand ton souffle chaud s’engouffre dans les volutes de mon oreille et murmure contre mes cheveux emmêlés : « Tu m’as manqué ».

     

     
  • Eloge de la paresse


    La lumière du jour, le souffle léger du vent contre la moustiquaire et le chant des oiseaux me réveillent. La maison est silencieuse. Sur un plateau, quelques tartines, un mug de café fort, je file à l'arrière de la longue maison, finir ma nuit près de la piscine.

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    Chaque matin, le même délicieux rituel et la caresse, chaude comme celle d'un amant, du soleil sur ma peau nue qui brunit chaque jour un peu plus. Le clapotis de l'eau berce mes rêves de mains d'homme. Je ne sais plus si les frissons qui parcourent mon épiderme sont provoqués par le vent timide ou le souffle brûlant d'une bouche impérieuse. J'ouvre les yeux. Symphonie de vert, celui de palmiers majestueux, bleu de la piscine et blanc des dalles brûlantes. Sur le dos, les bras relevés, je sens la brise délicieuse caresser doucement l'intérieur de mes cuisses, mes aisselles musquées et chaque parcelle de ma peau offerte. Sur mon corps alangui, terrassé par la chaleur, les fleurs rouges déploient leurs fins pétales et exhalent, impudiques, leurs arômes les plus intimes.

    Mon pied bruni s'est posé sur la dalle rugueuse. Penchée en avant, les orteils aggripés au rebord, je savoure l'instant ou mon corps brûlant pénètrera les reflets turquoise de l'onde fraîche. D'abord la pulpe des doigts, les bras puis la tête, la pointe des seins, tout le corps et enfin mes orteils laqués. Quelques brassées vigoureuses dans les profondeurs et puis, cet immense et bruyant souffle de vie, aspirer une goulée d'air et jaillir de l'eau. Nager sur le dos, le ventre, longer le fond du bassin, et plonger une fois, dix fois, et éclater de rire comme une enfant. Je suis une sauvageonne qui a retrouvé son père et sa mère, les éléments qui l'ont vue naître et ont accompagné ses premiers pas, sur une île du Pacifique. L'eau, le soleil. Je suis échouée sur une île de sensualité. Je revis sous leurs caresses, mon corps sort de sa léthargie et caresse à son tour l'eau, le vent, la terre, les fleurs. Mon nez s'emplit de l'odeur du sel, du sucre des frangipaniers, de la délicatesse du jasmin, de l'odeur sauvage de l'herbe. Mes mains errent sur les douceurs de ma peau dorée, palpent ses contours moelleux. Mes doigts savourent la tension d'un muscle, suivent le creux de la clavicule, s'immiscent dans la chaleur du nombril. Silence. Plaisir. Soupirs.

    Aux heures les plus chaudes, je me réfugie dans l'ombre ou je m'endors, abandonnée à la caresse du vent. Seul le soleil me dit le temps qui passe. Je ne sais plus quel jour, quelle heure. On ne m'attend nulle part et je n'attend personne.

    Cet après-midi, ce soir, cette nuit, sous la lune pleine, dans la lueur turquoise de la piscine et des lumières vertes du jardin, dans le silence juste troublé par la clameur des grillons, je plongerai encore et encore ...

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