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2yeux2oreilles - Page 35

  • Mais pourquoi la salade ?

    Un vendredi soir, j'atterris de Barcelone et file illico presto chez une amie. Je l'ai rencontrée chez lui, il y a déjà quelques années. Elle est un de mes rares coups de foudre amicaux, comme ma belle nantaise. Nous partageons la même joie de vivre, une curiosité mâtinée de sensibilité et le goût des bonnes choses. Et puis d'autres que le temps a révélé : l'amour de l'écriture et des mots, de la liberté. Et Nina Simone.

    Dans l'appartement chaleureux, à l'image de son occupante, il y a déjà une jeune femme brune avec laquelle j'ai partagé, un soir, une coupe de champagne en terrasse. Et ce soir, c'est drôle, nous buvons encore du champagne, que mon amie a eu la délicatesse d'acheter pour fêter mon nouveau poste. Nous trinquons donc toutes trois bercées par la voix et au souvenir de Nina Simone, en attendant l'arrivée du dernier convive, unique et chanceux représentant de la gente masculine.
    Et le voilà, "Juan Pedro de la Vega", visiblement à l'aise au milieu de ce trio de gonzesses euphoriques.

    La soirée part dans tous les sens, entre initiation oenologique, molécules pharmaceutiques, musique, pratique du portugais, Alzheimer et cul, bien sûr ...
    Au bout d'un moment, j'ai tellement mal au ventre à force de rire que je me dis qu'il faut absolument que je garde une trace de nos conneries, histoire de me les repasser quand je serai à jeun. J'appuie donc sur la touche enregistreur vocal de mon téléphone, après en avoir avisé mes compagnons, et c'est parti pour 1h10 d'enregistrement qui m'a valu, hier, de me pisser dessus de rire sur mon siège dans le tramway. Il vous manque l'ambiance, les éclats de rire, l'accent inimitable de JPDLV qui avait souvent du mal à en placer une, mais pour eux, en voici quelques extraits :

    JPDLV : Le vin c'est l'ami des bavards, faut que je le mette aussi dans mon livre, ça. Moi les vins que j'adore, je m'indigne dessus ! Je m'indigne de plaisir, tiens, voilà.
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    JPDLV : Si je fais de la logistique aujourd'hui, c'est parce que je suis un musicien raté.
    J'étais le premier des trois à me lancer dans la musique. Ma soeur elle est diplômée de truc pour faire les tentures et tout le bordel, là, mon frère a fait Sciences Po, moi j'ai arrêté les études pour faire de la musique. Là aujourd'hui, moi je fais de la logistique, mon frère est chef d'orchestre et musicien professionnel et ma soeur est prof de claquettes.
    Une femme : Aujourd'hui c'est quoi le bilan ?
    JPDLV : Ben le bilan c'est que ça me casse les bullocks, tu vois ? Je suis l'artiste raté de la famille !
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    Une femme : Peux-tu me passer, s'il te plaît, un peu de vin qui, modérément, est un remède pour l'âme et pour le corps ?
    JPDLV  : Tiens la blogueuse, je te l'offre celle-là ... Tu peux leur demander à tes amis blogueurs : "Chers amis blogueurs, connaissez-vous des modérations bénéfiques ?"
    Je vous l'ai dit qu'à un moment j'allais me transformer, là, que Hulk allait arracher son tee shirt !
    Les femmes : Vas-y, arraches ! Arraches, on n'a rien vu là !
    JPDLV : Hulk il a pris un peu de poids ...
    Une femme : Y'a qu'à voir ses cannes, hein !
    JPDLV : Mes cannes de quoi ?
    Une femme : Ben il a des cannes de serin !
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    JPDLV en séquence émotion : Hé, tu te rappelles, à l'Alpe d'Huez, champagne le matin ?
    Une femme : Pfff, l'Alpe d'Huez, tu veux savoir mon souvenir ? L'Alpe d'Huez, sympa, mais je me suis dit "Petite joueuse" et "Plus jamais"'. Je ne tiens pas la route.
    JPDLV : Parce que ?
    Une femme : Mais manger, boire, à vomir ! J'avais la méga pression, vous m'avez fait un weekend bizutage, tu vas rentrer dans notre club et tout ... Sur les pistes, t'as les dents du fond qui baignent, t'as envie de gerber. Moi, j'ai des rêves d'orgie, j'aimerais mais je ne peux pas.
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    JPDLV : Quel est l'objectif de grumer, c'est d'exciter les papilles gustatives.
    Une femme : Alors, heu, moi, mes papilles gustatives, je les excite assez, hein !
    JPDLV : C'est un truc de bourgeois de verser le vin en douceur. Un vin, quand tu le débouches, tu le jettes dans la carafe. C'est le but, justement, faut que ça s'aère.
    Une femme : Juan Pedro, putain, les verres y sont vides !
    JPDLV : C'est le principe des préliminaires, tu chauffes, tu chauffes, tu chauffes ...
    Fiso : 30 minutes d'enregistrement ! Oh putain, je vais me régaler !
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    Une femme : Mon amant, quand il vient, c'est le lundi soir. Comme ça, j'ai toute la semaine pour m'en remettre. Et le mardi, banane, le mercredi, banane, le jeudi, banane, le vendredi, banane ! Bon, l'autre fois, il m'a eue, il est resté dormir ...
    Une autre femme : Je crois qu'il peut t'avoir facilement ...
    Fiso : Hé, attention, attention, tu sais que j'enregistre ?
    Une femme : Oh .. je croyais qu'elle avait arrêté. Bon, c'est pas grave. Alors, attention, mon amant XXX, ne jamais en parler parce que tout le connaît.
    JPDLV : C'est pas comme si quelqu'un était en train d'enregistrer ...
    Une femme : J'ai confiance. Donc je lui envoie des photos, je le chauffe, je le chauffe, bon j'en ai fait 50 avant qu'il y en ait une bien, mais lui il le sait pas ... J'ai un peu peur pour la prochaine fois ..
    Femme n°1  : Tu l'as un peu cherché, en même temps.
    Une femme : Ouais, faudra pas que j'aille pleurer ma mère, j'aurai que ce que je mérite, hein ...
    Femme n°1  : Juan Pedro il est largué, là ...
    JPDLV : Ca fait un quart d'heure que je comprends rien ...
    Une femme : Alors que l'autre, je lui ai mis un coup une fois, il a boité pendant une semaine. Il m'a fait un truc, ma jambe a fait un mouvement instinctif, je lui ai dit "Mais ne me fais pas ça, tu vas mourir !" Maintenant, je pense qu'il fait attention.
    JPDLV : J'suis limite tome 4, là.
    Une femme : Il me faut 5 hommes parce que j'ai pas tout dans 1. J'ai pas tout dans 1 ! Non mais c'est vrai, t'as tout dans une, toi ?
    JPDLV : Non mais le sujet n'est pas là. Quand on sait ce qu'on cherche, on a une chance de le trouver. C'est l'introduction déjà, ça.
    Une femme : Non mais tu me juges, là ? Mais moi je sais pas ce que je cherche !
    JPDLV : Ben c'est exactement ce que je suis en train de dire. Ça tombe bien que tu répondes ça parce que c'est exactement le sujet, tu vois !
    Une femme : Oui, alors ... Je ne sais pas forcément ce que je veux, mais je sais ce que je ne veux pas !
    JPDLV : D'accord. Mais c'était pas la question que je te posais non plus... C'est hyper agréable d'avoir des réponses aux questions qu'on ne se pose pas.
    Une femme : Et puis, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.
    JPDLV : Ouais, j'ai bien vu la cuisine ce soir : y'a pas de salade !

  • Il faut savoir

    Sentir au frémissement du visage, imperceptible à d’autres que soi, les émotions qui rapetissent, rétrécissent et tétanisent, la peur et la tristesse. Regarder en face les sentiments qui agrippent, entravent et recroquevillent, la jalousie et la frustration. Alourdir son ventre et sa tête de désir inassouvi, de rêves indécents et humides. Se réveiller seule et coupable aux côtés d’un corps innocent et endormi. Regarder les minutes défiler jusqu’à son réveil. Faire semblant de dormir.

    Reconnaître qu’on est en train de perdre le contrôle de soi-même et qu’on commence à se mentir. Se souvenir de la promesse faite à soi-même. Renoncer aux simulacres et à la médiocrité. Choisir le repos d'un lit vide et froid plutôt que la chaleur du tien où je faiblis. Refuser le jeu et fuir pour ne pas nous perdre.

    Retenir d'un mot la voiture qui s'éloigne déjà et remercier d'un sourire qui n'ose pas dire qu'on n’a pas envie d’être seule, pas tout de suite. Parler à une amie qui n’est pas la nôtre et découvrir beaucoup de courage derrière l'apparente dureté. Caresser le chat aux yeux bleus et au prénom de crooner.  Accepter une bière pour retarder le moment de partir et parce qu’on est bien, là, avec l’homme au physique d’un autre siècle et au sourire si doux, qui nous écoute avec beaucoup d’attention, et sans feindre. Louer ensemble le plaisir à voyager seul et tellement présent aux autres. Penser, avec une pointe de tristesse mais sans pouvoir rien y faire, que d'autres s'enchaînent à des illusions pour ne pas être heureux.

    Et sur l’asphalte, s’envoler vers la liberté de choisir, enfin. Défier l’horizon barré de la vallée encaissée, attaquer les cols à grands coups d’accélérateur, comme des bouffées d’oxygène qu'on avale pour revenir à soi. Frôler les ravins et se dire qu’on a plus d’adhérence qu’on ne l’imaginait. Goûter la fraîcheur de l’air qui augmente et vivifie. Admirer les cimes encapuchonnées d'un blanc virginal et se sentir purifiée. Humer l'odeur du fromage chaud, caresser le bois et le bruit du silence. Et dormir enfin, apaisée, indulgente, réconciliée.

  • Ca c'est l'effet Impulse !

    Photo4723.jpgLe dernier soir de mon séjour à Lleida, à la bodeguita, au moment de régler ma note, un homme au comptoir a engagé la conversation.

    José, le patron, était penché sur sa machine, occupé à trancher pour moi de fines lamelles de son merveilleux jambon. Manuel, puisque c’est son nom, a fait des pieds et des mains pour que je reste. Il a proposé de me faire goûter un truc succulent que je n’ai jamais mangé (j’ai cru avoir mal compris ce qu’il me décrivait, mais la suite me prouva que non), puis de venir prendre un sorbet au citron à sa table et enfin une balade dans la ville.

    A bout d’arguments, il m’a montré des photos de Lyon où il a séjourné et aussi de copines, l’une flic à Paris, l’autre faisant partie d’Interpol. « Tu es dans la police ? » ai-je demandé. « Oui, mais il ne faut pas le dire ». Finalement, je lui ai promis un verre lors de mon prochain et dernier passage dans la ville. Et au moment de partir, José, le patron m’a fait un cadeau … J’en ris encore …

    Après le pain maison tout chaud offert il y a des années par un serveur de Dublin, la clé USB estampillée « Semences de France » de mon farceur de pote Hervé, José m’a offert le mets que Manuel tenait absolument à me faire goûter : une tête de mouton grillée sous vide !!!

    Je me marrais en repartant vers l’hôtel avec ma tête de mouton sous le bras … Je devrais faire une étude psychologique sur ce que j’inspire aux hommes, sérieux. ..

    Comme dirait mon admirateur de la semaine dernière (et déjà volatilisé) : « Les hommes te disent des choses et tu ne les écoutes pas ! » 

  • Tu penses encore à moi

    Si CUI se pose la question, dans sa jolie série dont je suis friande,  toi tu viens de me donner une réponse ...

    Ainsi donc, à la faveur des réseaux sociaux, tu m’as retrouvée. Quand j’ai vu ton nom apparaître, il ne m'a fallu que quelques secondes pour me souvenir de toi mais j’ai hésité à presser l'option "accepter", tant et si bien que je t’ai oublié pendant 2 semaines. Et puis, la curiosité aidant …

    C’était mon tout premier vrai travail. J’avas glorieusement raté mon bac et en septembre 1990, je débutais comme agent de sécurité à l’aéroport de Roissy. Hé oui, m’sieu-dames, c’est qu’elle en a fait des boulots, la Fiso !

    La première guerre du Golfe commençait, celle de Bush père, et avec elle, la parano sécuritaire. A 20 ans à peine, monter la garde sous un oiseau de métal et arpenter les couloirs d’un aéroport bruissant de langues et de cultures était un ravissement permanent pour l’amoureuse des voyages que j’étais déjà.

    Toi, tu avais de beaux yeux verts et graves, une moue boudeuse, une tignasse bouclée et un corps trapu et ferme. Nous étions collègues, tu étais réservé, c'est sans doute ce qui m'a séduite. Je t’intimidais, tu me l’as dit plus tard. Je ne sais plus combien de temps a duré notre amourette, 3-4 mois peut-être ?

    Je me souviens d’une nuit d’hiver passée sur un banc de Montmartre. Et de l'aube glacée sur ma peau dénudée. Je n’avais pas froid, à califourchon sur toi. On est fou quand on a 20 ans.

    Je me souviens aussi d’un weekend à La Haye, quelle idée, d’un jardin japonais et d’un hôtel à la hauteur de notre maigre salaire. Nous y étions partis avec un collègue italien qui, plus tard, a tenté, en vain, de me sauter, et sa copine philippine.

    Ton empressement à mon égard, ta possessivité et tes yeux de chien battu m’ont vite oppressée. Et puis, tu as commencé à être jaloux, et à faire des remarques sur mes jupes et mes décolletés, un peu trop suggestifs à ton goût. J’avais 20 ans et tu parlais vie à deux. Je t’ai quitté pour sortir presqu’aussitôt avec un beau garçon de notre équipe, qui portait le prénom de mon père. Je revois tes dents serrés et ton regard couleur de vase, qui charriait chagrin et colère. Je ne t’ai pas ménagé mais à en croire nos récents échanges, tu n'as que de bons souvenirs. Tu écris de jolies choses sur la bouture de femme que j'étais alors et que tu sembles avoir observée et cernée plus que je ne l'aurais imaginé.

    Tu écris que tu as souvent pensé à moi, que tu t’es demandé où j'étais et ce que j’étais devenue. Tu m’imaginais avec « une ribambelle de gamins » … De mon côté, 'ai demandé une photo pour vérifier si tu avais toujours ta tignasse bouclée. Tu es chauve maintenant et tu as grossi mais ton sourire n'a pas dsiparu. Tu sembles avoir de la tendresse pour moi, et des souvenirs beaucoup plus précis que les miens. Avec le recul, je réalise que j’ai peut-être été ton premier chagrin d’amour.

    Tu n’as jamais quitté l’aéroport de Roissy, ni sa périphérie où tu habitais. Tu es marié depuis dix ans et tu as deux enfants. Un matin sans doute, dans le terminal 1 où nous le buvions ensemble il y a plus de 20 ans, tu me rafraîchiras la mémoire devant un café.

  • A l'aise dans le nid de l'aigle

    Voilà, on y est. Le train s'ébranle et je garde l'image de ta silhouette derrière la porte vitrée et du sourire de tes yeux noirs. Jusqu'ici tout va bien.

    Depuis deux heures, au moment où j'ai bouclé ma valise, j'ai de toutes mes forces fait le vœu de vivre l'instant présent, jusqu'au bout, de ne pas le ternir en redoutant le moment où je devrai m'éloigner de toi. Si enfin je pouvais te quitter sans que s'ensuive une vague de désespoir, à coups de pourquoi qui tuent à chaque fois le cœur du bonheur, alors j’aurai fait un pas vers la sérénité.

    Je me sens grandie et meilleure après cette parenthèse de vie ensemble, pendant ces 10 jours. Sans souffrance, je te le jure. Juste quelques pincements au cœur et au ventre, parfois, parce que je suis humaine et femme, avec tout ce que ça comporte de merveilleux.

    L'expérience que nous avons décidé de vivre ensemble révèle des forces en moi que je ne soupçonnais pas. Les ami(e)s dans la confidence répètent qu'ils se demandent comment je supporte d'être à tes côtés sans me donner à toi. C'est parce que notre relation naissante a plus de prix à mes yeux, désormais, que le plaisir que je pourrais prendre dans tes bras.

    Sais-tu que j'ai eu moins de désir pour toi ? Pourtant je n'ai jamais dormi 9 nuits avec un homme sans me donner à lui. Etre allongée à tes côtés, sentir ton souffle paisible caresser mon visage, te respirer, contempler l’ivoire de ta peau sans y poser les mains, c'était un exploit de ma part et d'une certaine façon, ça m'a comblée. N'importe qui, sauf toi.

    Parfois pourtant, je l'avoue, j'ai profité que ton regard soit absorbé par le ruban d’asphalte pour laisser mes yeux s'attarder sur tes mains que je trouve si belles, une bague à l'annulaire droit, et une autre sur la main gauche, et je me suis souvenue qu'une nuit, elles m'avaient découverte à tâtons, timidement, et caressée jusqu'à l'extase.

    J'ai regardé ta bouche aussi et je me suis revue buvant ton haleine jusqu'à la lie, ce soir-là, au pied du château. Tu étais un des hommes de ma vie bien avant cette soirée magique et au jour du dernier soupir, je me souviendrai de ceux que ta saveur m'arrachait.

    M'as-tu entendue te remercier en silence de ne plus jouer à me séduire, de ne pas faire vaciller mes fragiles résolutions, de ne plus instiller, avec une cruelle insouciance, de vains espoirs dans ma solitude ? Je te l’avais demandé, comme on supplie le bourreau, et tu l’as respecté parce que tu souhaites devenir mon ami. Tu m’as aidée, par ta réserve, à ne pas me laisser empoisonner par un futur illusoire que j’aurais échafaudée seule alors que depuis quelques mois, tu manifestes la volonté de le redéfinir ensemble.

    Il y a autre chose que je voudrais te dire parce que je t'ai vu t'assombrir, ce soir-là et que je me suis mordu les lèvres pour ne pas la contredire, cette amie qui réprimande tes facéties et plaint sincèrement la femme qui t’aimera.

    Je suis cette femme et je les aime, moi, tes trots désordonnés, tes chansons pourries, tes jeux de mots doûteux et tes vannes de chambrée. Et ton regard joueur qui cherche une complice.