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J'déconne ! - Page 9

  • Mon coloc' a failli être papa !

    C'était il y a quelques mois, quand j'avais encore un coloc'.

    Je rentre dans l’appart, aligne mon vélo contre le placard de l’entrée et lance : « Hello ! ». Il me semble entendre en écho un « Salut ma belle ! ». Incrédule, je demande « comment tu m’as appelée ? ». « Ma belle », répond mon coloc’. « Ouh ! Quel accueil agréable ! » Faut dire que mon coloc’ appelle rarement une femme « ma belle » et encore moins sa coloc’.

    Le matin même, il était parti bosser en ronchonnant, de fort méchante humeur parce qu’il s’était coupé en se rasant pour la 2ème fois de la semaine (et on était mardi). Ce soir-là, quand je pénètre dans le salon, il pianote sur l’ordi, la mine réjouie. On papote de la journée, il m’explique que ça va mieux au taf, qu’il est content parce qu’il remplit ses objectifs et devrait avoir sa promotion. On pique une crise de fou-rire en parlant de nos finances à sec alors qu’on est qu’à la moitié du mois. On se réfugie dans la cuisine, je propose une rascasse rôtie à l’huile d’olive et au cumin et tandis qu’elle glougloute dans le four, on se sert un verre d’un petit vin blanc un peu licoreux. On est de très bonne humeur tous les deux.

    Tout à coup, son visage devient grave, il fixe la table et me dit : « A la fin du mois, je claque 30 euros, un truc super important. » « Ah ouais ? ». « Ouais. Tu vas sûrement te foutre de ma gueule, me prendre pour un fou, mais j’adopte un requin. » Là, j’explose de rire. Heureusement que j’étais pas en train de boire, j’aurais avalé de travers.

    Il se marre aussi. « Vas-y explique », je lui dis.

    « Ben ouais, j’aime trop ces bestioles, ils sont hyper utiles et personne les aime. En Chine, il pêche les requins, leur coupe les trois ailerons et les rejette dans l’eau, comme ça. C’est dégueulasse, Fiso, alors moi je vais adopter un requin. Une femelle. Et si y’en a un qui la tue, je porte plainte ! »

    Vous auriez vu sa tête. Un vrai gosse ! Il était tout content, les yeux qui brillent, me dit que ça fait 2 semaines qu’il y pense. Je réalise que c'est super sérieux pour lui, c'est pas le moment de rire. Il me montre sur l’ordi le site en question. Les requins sont bagués et on peut suivre leurs déplacements.

    Mon coloc' part en plein délire : « Ouais, fifille, t’es en Gironde ? Ok, viens voir Papa ». Je lui propose un prénom pour fifille : "Quenotte". Quand je lui ai dit « P’tain, t'es vraiment barré, je vais raconter ça sur mon blog, tiens », il s'est marré : « Ok, Fiso, mais attends d’abord que je l’aie adoptée, sinon j’vais me faire niquer et y’en aura plus ».

    J’ai tenu parole sauf qu'à l'heure qu'il est, il a décidé d'adopter une meuf à la place d'une requine. Elle est pas encore baguée mais je sens que ça va pas tarder.

  • Mamie Coco et sa bagnole

    Ma grand-mère vient me chercher à la gare de Saintes. Dans le hall, elle fonce sur moi et prévient « Il pleut comme vache qui pisse et je suis garée très loin, ma p’tite ».

    Elle me donne les clés, c’était prévu que je conduise car elle a quand même 80 piges et la nuit est tombée.

    Elle cavale dans les rues, la jambe toujours aussi alerte.

    Je monte dans la voiture, met le contact, elle dit « Tout droit, je sais pas où qu'on va, fais demi-tour, on retourne vers la gare, je me reconnaîtrai ».

    J’obéis et fais quelques mètres avant de m’immobiliser brutalement.

    « Mamie, on est pas en sens interdit, là ? ». « Non, non». Je vois bien qu'elle ment et insiste. « On s’en fout, fonce jusqu’au bout, on croisera personne ». Je refuse et malgré qu’elle ronchonne, je repars dans l’autre sens.

    « Je sais pas où qu’on s’en va par là ! » prévient-elle. « C’est pas grave, on trouvera ». Et on trouve.

    Très vite, je réalise aussi que je ne vois pas, dans les rétros extérieurs, les voitures qui me suivent. « Mamie, ils sont mal orientés, tes rétros ». « M’en fous, j’les regarde jamais ». OK.

    Sur la route, elle me parle de Sarko et de « sa potiche ».

    « Elle est bonne qu’au lit, sa potiche, et encore ! »

      

     

    Elle me parle aussi de son pharmacien, très gentil au demeurant, qui est venu chez elle pour lui apporter ses médicaments (ma grand-mère creuse activement et depuis des années le trou de la Sécu).

    Il lui a dit : "Mme G., on va prier ensemble". Ma grand-mère a répondu " C'est pas la peine, j'fais mes prières toute seule". "Ouh la menteuse ! ", je la charrie. Elle glousse. "Ca fait longtemps que j'ai perdu ma place au paradis, l'bon Dieu y'm'connaît pas, on a pas été à l'école ensemble", conclut-elle.

    Ca fait pas une demi-heure que je suis avec elle et je suis déjà pliée de rire.

    La voiture garée dans son hangar, j’éteins tout et la surprend en train de trifouiller la serrure du coffre. « Qu’est ce que tu fais, mamie ? » « Je comprends pas, j’arrive plus à ouvrir le coffre ». « C’est normal, ce sont les clés de ta maison que tu as dans la main … les clés de la bagnole, c’est moi qui les ai … ».

     

    Y’a une époque où ma grand-mère était bien connue des « hirondelles », comme elle les appelle. Maintenant, ils ne l’arrêtent même plus…

  • Le jour où ... ils m'ont eue !

    Les bizutages, chez nous, ont donc lieu le dernier jour.

    J'ai bien cru que je leur échapperais, mais à 3 contre 1, c'était mal barré ...

     

    Ce matin, en arrivant pour ma dernière journée, j'ai demandé à mon boss

    "Si je t'appelle au secours, aujourd'hui, tu viens me secourir ou tu vas leur dire qu'ils auraient pu faire mieux ?"

    Il a répondu "Ca dépend de mes disponiblités, au pire, je viendrai faire le guet pendant qu'ils s'occupent de toi".

    La solidarité masculine a joué contre moi, définitivement.

     

    J'y suis passé ce midi, après le déjeuner. Digne jusqu'au bout, la Fiso. Mon père aurait été fier de moi.

    Je repars allégée de quelques centaines de grammes, mais avec un bouquet de tulipes.

    Ils ont accroché leur trophée au tableau d'affichage du service. Mais moi aussi je leur réservais une surprise et je leur en ai mis plein la vue, ce midi. Hé, hé ... je suis pas une dégonflée, moi  !...

  • Le jour où ça a failli ...

    C’était il y a 4 ans.

    A l’époque, je bossais au rez-de-chaussée, au bout d’un couloir triste éclairé aux néons. A côté de moi, de l’autre côté de la baie vitrée, ma boss qui ne perdait pas une miette de mes faits et gestes (l’inverse était surtout vrai puisqu’elle me tournait le dos) et dans le bureau voisin, JJ et L., les Mac Gyver du bâtiment, responsables de la sécurité et de la maintenance.

    Un matin où ma boss était absente et m’avait donné quelques dossiers à gérer pour elle, je m’installe face à son assistante pour bosser. Une fille qui est tombée en dépression peu de temps après et qu’on n’a jamais revue. Ma boss avait le chic pour faire tomber ses collaborateurs dans la dépression … 

    Donc, nous bossons. La veille, j’étais allée faire les soldes. J. me demande ce que j’ai acheté de beau, je lui réponds que je me suis lâchée sur la lingerie, un de mes péchés mignons (pas très original pour une femme, j’avoue).

    Elle demande de lui décrire mes achats, ce que je fais, et puisque j’en porte justement un sur moi et que nous sommes seules, je tourne la tête à droite, à gauche, pas de L. ni JJ à l’horizon, je me lève, soulève mon pull et lui montre mon dernier achat.

    Nous nous remettons au travail, un moment se passe.

    Ce n’est qu’une heure plus tard que levant la tête pour réfléchir, mon regard avise une caméra dans le couloir, pointée droit sur moi. J’avale ma salive.

    « Heu …J., y’a une caméra en face de moi, tu sais si elle fonctionne ? »

    Elle se retourne, éclate de rire : « Oh, putain, t’es dans la merde ! »

    J’appelle L. et lui demande, le plus innocemment possible, si la caméra qui se trouve dans le couloir de notre service fonctionne.

    « Ben ouais, pourquoi ? »

    « Non, non, comme ça »

    « Toi, ma vieille, t’as encore fait une connerie … Ma parole, ce soir à 17 heures, je me visionne le film »

    Je lui raconte ma mésaventure, il est hilare. Moi aussi.

    Le soir, à 17h, L. et moi nous plantons devant l’écran de sécurité. Il visionne la bande. Et peste. « T’as de la chance ma vieille »

    En effet, sur le film, on me voit me lever, le film se coupe quelques secondes (LES quelques secondes) et je me rassieds.

    Depuis, cette anecdote me suit.

    Et pour une raison qui m'échappe, lorsque notre siège social a déménagé, L. a équipé le bâtiment de caméras qui filment en continu.