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J'déconne ! - Page 6

  • Ils m'ont refait le coup du chantier, les cons !

    Ben oui, figurez-vous qu'ils m'ont refait le coup de la formation sur un chantier. Ça doit être parce que j'ai les ongles courts et un brushing à chier, ou alors je ferai mieux de taire ma faculté naturelle à jouer aux fléchettes en buvant des pintes de Guinness. Bref, ma boss doit penser que ça m'amuse, et le pire c'est qu'elle a tout à fait raison.

    Ma formation à Bucarest a lieu dans une société en construction qui ouvrira ses portes en février prochain. Après ma dernière expérience des chantiers, je crains le pire et surtout - j'avoue - en Roumanie.

    Premier jour de formation, Costel est venu me chercher à l'hôtel pour me conduire aux abords de la piata Sudului, qui comme son nom l'indique se trouve dans le sud de la ville. Je bavarde avec lui au chaud dans sa voiture, en attendant ma collègue roumaine qui a atterri de Cluj, un peu plus tôt, et assistera à la formation en spectatrice. Je la connais à peine, en fait, je l'ai croisée il y a quelques semaines dans nos bureaux parisiens sans savoir que nous allions passer 3 jours ensemble bientôt.

    Peu après l'arrivée d'Andreea, une jolie blonde au visage rond tape à ma vitre, c'est ma cliente. Ce matin là, il fait un froid glacial mais pas encore de neige et nous franchissons les barrières d'un immense chantier où grues, ouvriers et chiens errants se croisent.

    Première - bonne - surprise : on a une vraie salle de formation, dis donc !!! Avec un vidéoprojecteur, pleins d'ordinateurs et un chauffage !!! Ça c'est de l'accueil ! A peine arrivés, on nous apporte un plateau avec du café. J'installe mon matos, fait les présentations, apprend avec surprise que j'ai 5 stagiaires au lieu d'une, note leurs prénoms. Il y a donc Luminita (Luminitsa) « dont le prénom signifie petite lumière », m'apprend mon interprète (celui qui a un accent normand), 2 brunes que je passerai les 3 jours à confondre, Loredana et Mihaela, Teodora qui a dû prononcer 4 mots en 3 jours et Adrien, alias Adi, un grand garçon joufflu et rigolard.

    A l'heure du déjeuner, nous découvrons que la neige est tombée. Une vraie mission pour rejoindre le restaurant qui se trouve de l'autre côté de la route. Je ne suis pas équipée et je peux le dire ce soir, vu que j'ai le cul confortablement installé dans l'aéroport, je n'en reviens pas d'avoir passé ces 3 jours sans me ramasser le cul dans la neige ! Une pointe de regret, même, ça m'aurait rappelé mon enfance (mais il paraît qu'il neige, en France, tellement fort, 10 cms, vous vous rendez compte, tout est paralysé, ben oui c'est incroyable de la neige en plein mois de décembre, en France ! Je ne sais pas j'ai dû rater un chapitre, la France est située en zone tropicale, c'est ça ? ! Les seuls vols affichant 3 heures de retard sur les panneaux de l'aéroport de Bucarest sont ceux d'Air France ... C'était le coup de gueule du soir, je referme la parenthèse ...)

    Les 3 jours se passent sans encombre et se ressemblent, transportées par Costel, accueillies avec un café par nos stagiaires, mission dans la neige pour aller déjeuner le midi, retour sous l'escorte bienveillante d'une meute de chiens errants.

    Ce matin, ça commence mal. Au réveil, TV5 m'apprend qu'on attend de la neige en France et que des perturbations sont prévues dans les aéroports. Je ris jaune, c'est bien ma veine vu que c'est justement ce soir que je décolle en direction de Paris, quelle bande de nazes, enfin je vais pas vous la refaire, voir coup de gueule plus haut.

    Costel, empêché par une autre course, a envoyé un de ses collègues auquel la sécurité refuse l'accès du chantier. Nous voilà larguées à la barrière, obligées de tirer nos valises dans la neige, sur une bonne centaine de mètres, jusqu'au bâtiment. Un type doit prendre peur en me voyant, en tout cas il saisit ma valise et m'accompagne jusqu'à la salle où nous nous installons enfin, rougeaudes, hirsutes et congelées.

    Après le café habituel, servi par Adi, je commence la formation. Moins d'une heure plus tard, clic ! plus rien, ordinateurs, chauffage, tout est coupé ! « Oh, une petite panne », me dis-je.

    Luminita passe quelques appels et vient vers moi, la mine sombre. « Ils sont en train de se raccorder au réseau de la ville, tout est coupé pendant plusieurs heures, ils ne savent pas combien de temps ». J'essaie de réfléchir vite. On peut bosser sur mon ordinateur mais il n'a que que 2 heures d'autonomie et surtout, il n'y a plus de chauffage et il fait -8 degrés. Luminita passe d'autres appels et dit « On va aller continuer la formation dans l'autre société, à Pantelimon ». Nous voilà déménageant valises et ordinateurs. Ben oui, c'est le dernier jour pour Andreea et moi, et nous sommes chargées comme des bourriques. On me propose de monter en voiture avec Loredana. Mortel, mon taxi, non ?

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    Sur la route, elle s'éclate en me voyant prendre des photos. Pour déconner, je chante « Last Christmas » de George Michael et « White Christmas » que je me suis déjà tapé à chaque Noel en Irlande et qui tourne en boucle ici aussi. Loredana assure comme une tueuse la conduite dans la neige, elle zigzague entre les Dacia, fait valser les croix et autres breloques accrochées à son rétroviseur. 

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    Arrivées sur le parking de la société, j'ai à peine le temps de poser le pied par terre que surgissent ses collègues, chariots en main. En deux secondes, on me déleste de mes sacs, les valises sont chargées dans les chariots et on m'entraîne à l'intérieur. J'ai l'impression de tourner dans « La chasse au trésor », version « il faut sauver la formatrice ».

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    Dans notre nouvelle salle de formation, je surprends des femmes, pulvérisateurs à la main, qui préparent notre arrivée et se dispersent en silence. « Café ? » demande - une autre - Luminata, - très jolie - brune au rouge à lèvres incendiaire. (Putain, qu'est que qu'elles sont sympas, ces Roumaines !)

    Ben merde, ils sont où mes stagiaires, d'ailleurs ?

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    Ah , les voilà, on recommence la formation. J'attends un appel du service technique de ma boîte et quand Toxic version Mark Ronson retentit dans la pièce, les yeux d'Adi s'allume. « Sophie, la musique ! » dit-il en tendant son téléphone. Un petit coup de Bluetooth et la chose est réglée. Le soir, lorsque Costel appelle pour prévenir qu'il nous attend sur le parking, je suis vraiment triste et Andreea aussi. « Tu vois, dans le nord, on pense que les roumains du sud ne sont pas gentils, et bien, maintenant je pense que je me trompe » dit Andreea.

    « Sophie, vous venir quand en Roumanie ? » demande Luminita. Je distribue ma carte de visite, relève leur e-mails, donne mon numéro de téléphone à Luminita la brune qui viendra pour la première fois en France avec son mari, en janvier, prends plein de photos, on s'embrasse, ils nous escortent jusqu'à la voiture de Costel et en route vers l'aéroport où je passe 6 heures (dont 4 avec Andreea).

    Voilà, la Roumanie c'est fini pour cette fois, mais ce n'est qu'un au revoir, ça c'est sûr.

     

  • Dimanche, minuit, au Shannon

    Dimanche, 17h, on se retrouvait juste pour boire un thé du côté de Montparnasse. Mais quitter Chacha est toujours difficile, et parce que le vin chaud était trop léger, je lui ai proposé d'aller se réfugier dans mon pub préféré, métro Vavin.

    Le bar était désert, seul Jules était là, qui nous a offert du saucisson sec et mis du très bon son. Quand les premières notes de "Rich Girls" de The Virgins ont retenti, j'ai commencé à chanter.

    Quelques heures et pintes de Guinness plus tard, le pub s'était rempli d'habitués. Greg, une drôle de toque blanche sur la tête, improvisait un karaoké drôlissime et Sophie chantait, assise sur le comptoir. Nous avons quitté notre recoin sombre et rejoint le comptoir. Le serveur du resto réunionnais d'à côté n'en revenait pas quand il a déboulé, vers 23h, pour livrer son assiette de rougail saucisses à Jules.

    Ensuite, c'est parti en sucette. On a chanté du Brel, du Aznav'. Ca, c'est pour la partie culturelle. Je passe sous silence le quart d'heure (au moins) délicieusement régressif que nous nous sommes offertes. Si mon père m'avait entendue entonner la version de "Cayenne", la chanson d'Aristide Bruant, par les Amis d'ta femme .... !

    Intéressante aussi, la version de Parabellum :

     

    Une petite vidéo "souvenir", de mauvaise qualité, certes, pour l'ambiance et pour faire marrer Chacha :


     

  • Mamie Coco et la politique

    Premier soir, je voulais inviter Mamie Coco au resto mais elle a refusé. « J’ai ach'té c’qui faut. Des bonnes choses ».

    Elle sort deux feuilletés au fromage passablement industriels et deux tranches de rôti d’une viande non identifiée qu’elle met dans des assiettes en plastique dur à la propreté très doûteuse (pour ne pas dire dégueulasses).

    Le premier soir, je n’ose pas faire la vaisselle avant de manger mais les jours suivants, je ne résiste pas. Tout est sale. Heureusement que l'ami qui devait m'accompagner n'est pas venu ... Les jours suivants, légèrement vexée, elle me fera inspecter casseroles et vaisselle avant de les utiliser. 

    Les bonnes choses, ce sont deux Paris-Brest. Ca tombe bien, je n'aime pas les gâteaux à la crème ...

    « Quand j’vais à Carrefour, j’m’en achète et je le mange dans ma voiture avant même d’être arrivée à la maison », confie-t-elle. Et après ça, elle se demande pourquoi elle a du cholestérol …

    Après le repas, elle regarde les infos tandis que je me charge de la vaisselle. Soudain, je l’entend brailler toute seule devant le poste de télé et tend l’oreille.

    « Tais-toi donc, toi ! Retourne chez ta potiche !».

    Je devine qu'elle parle à notre président et pique un fou-rire toute seule dans mes assiettes.

    Quelques minutes plus tard, je la rejoins et me plonge dans le programme télé (ben oui, ma grand-mère n’a pas encore d’ordi, c’est la dèche ).

    Elle me tire vite de ma lecture « J’l’aime bien, Barracuda ».

    Je fixe l’écran en me demandant de qui elle parle.

    Elle précise : « Si j’avais été américaine, j’aurais voté pour Barracuda ».

    Bon ben moi j’vais aller me coucher, je suis épuisée et j’ai mal au ventre à force de rire.

  • Le papy portugais

    6h00, le néon bleu d'un taxi est garé sous mes fenêtres. « Merde, il est déjà là » pensai-je. Tout en buvant mon thé trop chaud, j'essaie de lui faire signe que j'arrive mais il ne me voit pas, occupé à astiquer la carrosserie. Trait noir autour des yeux, mascara, un petit coup de vaisselle avant de partir.  

    Comme chaque lundi matin, mon téléphone chante « Baby can't you see, I'm callin' ». C'est le standard qui vérifie que je n'ai pas loupé le réveil. « Oui, oui, je descends ». Dernières vérifications, carte d'identité, billet d'avion, GPS, permis de conduire, je m'engouffre dans l'ascenseur.

    Le chauffeur, court sur pattes, un faux air de papy portugais avec sa moustache grisonnante, prend ma valise. Je m'assois. L'habitacle sent bon l'eau de Cologne légère. J'attends toujours que mon chauffeur engage la conversation pour ne pas le saouler dès le matin. « Il faut faire vite, dans un quart d'heure je ne pourrai plus remonter d'Orly. Avec les grèves, tout le monde prend la bagnole » dit-il.

    Il n'est pas très bavard et moi je n'ai pas grand-chose à dire, ce matin. Je m'amuse beaucoup en revanche, de l'entendre glousser en écoutant les vannes super nazes de Rires & Chansons. Surprenant mon sourire dans le rétroviseur et se méprenant sur la raison de ma bonne humeur, il monte le volume. Il se tape même sur les cuisses, c'est trop drôle. A l'approche d'Orly, une sonnerie se fait entendre, suivie de la voix d'un type. Un collègue de mon chauffeur qui se plaint d'être envoyé rue de Rivoli alors que tout est bloqué, paraît-il, pour « leur cérémonie à la con » (commémoration de la chute du mur de Berlin).

    Mon chauffeur répond avec un clin d'œil goguenard à mon intention »Ah, c'est pas grave, Jojo, ce soir on sera dans les bras d'une belle blonde ». Jojo ne comprend pas et enchaîne. « Faut que j'emmène ma voiture en révision ce soir, ça pue, j'comprends pas ». Mon chauffeur se penche sur le micro « Hé, j'veux pas dire, Jojo, mais ... t'as des fuites. C'est le quinquennat ! » et s'en remet un coup sur les cuisses de sa bonne blague. Moi je suis pliée à l'arrière. Il en remet une couche sur la belle blonde, dont je commence à comprendre qu'il s'agit de moi (putain, l'insulte, j'suis rousse -par intermittence - bordel).

    Jojo répond « Moi c'est le quinquennat, toi c'est le septennat, elle risque rien avec toi,  ta blonde ». Mon chauffeur est toujours plié, et ça se vanne non stop jusqu'à l'aéroport. Arrivé devant l'aérogare Ouest, je crie « Bon courage pour la journée, Jojo ! » et je salue mon papy. Sacrés numéros, ces deux-là.

  • Princesse Fiso, mon cul, oui !

    Y'a celles auxquelles les hommes offrent des fleurs (ça c'est l'effet Impulse)

    Celles auxquelles les hommes offrent du chocolat (moi, ce sont les femmes qui m'en offrent, merci les copines:)

    A moi, (vous vous souvenez ... lui, là, qui m'en garde toujours une pinte au frais, je vous remets le lien juste pour le plaisir, les commentaires sont un régal, ça met de bonne humeur de relire ça au réveil), les hommes m'offrent ça, par exemple  :

    J'aime mes potes.jpg
    PS : Le truc en cuir estampillé "semences de France", c'est pas une boîte de capotes, c'est une clé USB ...