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Gens (d'ici et d'ailleurs) - Page 13

  • A Doolin avec Pat the fishman

    pat the fishman,doolin,irlande, galwayCe matin, après le petit déjeuner (j'ai pris un bol de porridge pour plâtrer mon estomac fragilisé), nous flânons une bonne heure dans les rues animées d'Ennis. Nous descendons O'Connell street, puis faisons un tour à la Market Place, où se tenaient anciennement le marché aux animaux, et où aujourd'hui, on peut voir des poulets et un cheval, puis nous remontons Parnell Street jusqu'au Rowan Café & Bar où Boug' m'offre un café, en terrasse, au bord de la rivière Fergus.

    Peu avant 14h, nous nous mettons en route pour la région du Burren et plus précisément le village de Doolin sur la côte, juste au-dessus des falaises de Moher. Cette journée sera la plus belle de notre séjour, ciel bleu et soleil omniprésent.

    Sur la route, je peste un peu contre les véhicules lents qui ne se rangent pas sur la bande prévue à cet effet. Les bonnes habitudes se perdent aussi en Irlande. En sens inverse, à partir de 15h, les bouchons se forment. C'est le début du week-end de Pâques et les citadins se ruent vers la côte.Nous passons sans nous arrêter sur le site des falaises de Moher, dont l'accès est désormais payant (8€). De toute façon, je n'ai jamais trouvé ce site incontournable. En revanche, le long de la route, les B & B se succèdent, tous plus somptueux les uns que les autres.

    A Doolin, les verres de bières sont posées sur les tables, au soleil. Nous allons au bord de la mer, bordée d'énormes pierres plates et fissurées de toutes parts.
    Un homme blond, la quarantaine, jean et chemise bleu ciel, s'approche de nous et propsoe de nous prendre en photo. Je lui tend mon appareil, nous plaisantons un peu, poignée de main. Il s'appelle Pat, vient du comté de Roscommon. Avant de s'éloigner, il nous conseille un pub, dans le village, "où l'on mange bien".
    Quleques dizaines de minutes plus tard, nous le croisons dans les rues. "Hey girls !" Il nous entraîne dans son pub, "juste à gauche". Nous marchons une bonne demi-heure. Je le charrie "Hey, Pat, t'es sûr qu'il existe ton pub ? A ce rythme là, on va arriver à Galway" Il se marre. Ne manque pas de demander si nous sommes mariées. Je mens, me suis déjà fait avoir une fois, pas deux. "Pas mariées mais on a des copains". Je leur invente même des métiers, au pied levé. Pat, lui, est vendeur de poissons après avoir travaillé dans le bâtiment. Séparé depuis des années, sa femme s'est barrée avec un de ses amis qu'elle a rencontré "aux chevaux". Il faut savoir que le divorce n'a été autorisé en Irlande qu'en 1996 et que dans les faits, il est compliqué, aujourd'hui, de divorcer.
    Finalement, nous voilà arrivés à son pub, le Mc Gann's. Le contraste entre la clarté extérieure et l'atmosphère sombre du pub nous aveugle un instant. Pat commande deux verres de Guinness pour nous et une pinte de Smithwick's pour lui. Le seul jour où je n'ai pas bu mon verre de Guinness (hier), j'ai été malade alors aujourd'hui, je reprends les bonnes habitudes.

    "T'es trop forte, dit Boug', tu te fais payer ta Guinness tous les jours". Pour info, le pub fait aussi B & B à 23€ la nuit sans petit-déj.


    Devant nos verres, je questionne Pat. Qu'est ce qu'il fout là tout seul ? Ce n'est pas très clair mais il raconte qu'hier, au volant de son fish van, il s'est arrêté pour secourir une motarde qu'il a crue en panne. Il a proposé de charger sa moto dans le fish van mais les cages à poissons prenaient trop de place. Il s'est quand même démmerdé pour pécho le numéro de la motarde, qu'il a suivie jusque là mais elle lui a envoyé un sms lui signifiant qu'elle était chez son oncle et qu'elle ne pourrait pas le voir. Il s'est pris un vent, quoi, et ça le fait plutôt marrer. "Je devrais laisser tomber, tu ne crois pas". "Ouais, je crois, Pat".
    Seulement le Pat, il a de la suite dans les idées, mari, copain, ou pas et il insiste pour que nous restions à Doolin cette nuit. Il me file son numéro et gratte le mien "au cas où il viendrait à Paris". "Ton copain n'est pas jaloux?" "Non, il me connaît, il a confiance en moi".

    Comme je ne suis pas allée à Galway depuis un moment, et que Pat the fishman semble avoir le coude léger (et pas que), je demande des tuyaux. "Tu sais dans quel pub on peut aller à Galway, faire la fête ?" "The Quays is the place".

    Ah oui, bien sûr, ça me revient, the Quays, ce pub ultra bruyant et bondé.


    "Je vous ramène, les filles" dit Pat. Il insiste pour nous prendre en photo devant son van blanc "Fresh fish and seafood". Ca claque. On grimpe à bord du van dans lequel ça sent méchamment le poisson, en effet. Pat met de la musique country, et il chante du Johny Cash, c'est irréel et Boug' se tape une crise de fou-rire complètement hystérique. Elle écrase ses larmes, ce qui fait beaucoup marrer Pat qui en rajoute et fait le con au volant. Il est vraiment super drôle, ce mec.


    Peu avant 16h, nous atteignons Ballyvaughan, une charmante petite ville en bord de mer. Juste avant, je me suis fait rentrer dans le cul par un Irlandais étourdi ou ébloui. Dans le délicieux jardin intérieur des Tea and Garden Rooms An Féar Gorta, nous mangeons un berry cheesecake. A côté de nous, une famille avec mémé et 4 enfants constellés de taches de rousseur partagent un goûter sur une pierre plate. Il fait toujours un soleil éclatant et l'endroit est fort bucolique.

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    Nous poussons jusqu'à Black Head, le long de la mer scintillante comme une flaque d'huile. Entre nous et elle, des roches et d'énormes pierres rondes, et pas un mouton à l'horizon.Nous atteignons Galway à 18h. Notre hôtel se trouve dans la rue où il ne faut pas dormir à Galway. Surtout pas un week-end. Une rue piétonne, de surcroît, coup de pot, je gare la voiture près de la cathédrale, sur un parking gratuit à partir de 18h30 et le dimanche (pour info, c'est le parking juste à coté de la cathédrale, à 5€ par jour).

    L'hôtel est à 800m, nous traînons nos valises sur les pavés. Sur mon téléphone qui a bipé, je découvre un sms "Hi girls I could meet up with ye later if ye for the crack in Galway. I have enough of this place. What do ye think ? Pat the fishman".

    Merde, vl'là le Pat qui rapplique à Galway ! J'interroge Boug' mais nous sommes d'accord. Pas question de nous coltiner le Pat qui a visiblement d'autres intentions que de partager un verre de Guinness. Je ne réponds pas au sms.
    Au Barnacles hostel, le réceptionniste, très sympa, me tend une carte : "Vous avez le lit n°1 et votre copine, le n°2". "Ah, nous sommes plusieurs ?" "Ah oui, c'est un dortoir de 8 lits". La gueule de Boug' quand je lui annonce ! J'ai attendu d'avoir presque 40 piges pour découvrir les dortoirs des auberges de jeunesse ! J'insiste "Mais, mon ami, a réservéune chambre double, pas un dortoir". Rien à faire. Merci S. ! Nous montons nos valises au dernier étage, à travers un dédale de couloirs et portes. Des lits superposés. Je regarde par la fenêtre. Chouette, on est juste au-dessus du pub "The Quays", on ne va donc pas fermer l'oeil avant une heure très avancée de la nuit. Boug' fait sérieusement la tronche et propose de se barrer. Le problème, c'est qu'un week-end de Pâques, à Galway, on risque fort de ne rien trouver.
    La porte s'ouvre sur une jeune fille brune qui s'avère être française. Très sympa, nous discutons. Elle est étudiante à Dublin et voyage avec son copain, qui sort justement de la douche. Mmm ! Pas dégueu du tout, le Nantais ! Je lui mangerais bien les oreilles, moi, au Petit Lu !   

    Nous ressortons et Boug' m'accompagne sur la jetée qui va jusqu'à Salthill, où je m'offre 45 minutes de course très très agréables, dans le soleil couchant. Où courir à Galway? pourrait faire l'objet d'un billet à lui tout seul. La réponse tient en quelques mots : sur la jetée en direction de Salthill.

     
    A 20h53, nouveau sms "Hi ladies, you both would enjoy Taffs before the Quay's. I am in Sonny's. Pat"
    Nous sortons de l'hôtel, prenons la Quay street, à la recherche d'un restaurant. "Demi-tour, Boug', dis-je en avisant le pub Sonny's". Pat the fishman a visiblement élu domicile dans notre rue. Nous marchons dans les rues guettant une chemise bleu ciel, que nous croyons apercevoir ici ou là.

    Nous entrons au Mc Donagh's, un restaurant de poissons que j'aime bien, et où il y a quelques années, j'avais réussi l'exploit d'envoyer une pince de crabe sur la chaussure d'un mec, faisant pleurer de rire mon copain S. J'étais déjà une experte en lancer de fruits de mer. Le Mc Donagh's est toujours un restaurant fort typique, avec ses filets de pêche accrochés au plafond. Pour 19€95, nous mangeons une soupe de poissons et un fish and chips (enfin, sans les chips pour moi) avec un verre de vin blanc.
    Boug' fume une clope devant le Quay's où déjà, des Irlandais(es) sont passablement éméchés.
    En remontant dans notre chambre, nous croisons le couple de petits Français qui promettent de dire à Pat que nous sommes parties à Sligo s'ils le croisent. Et là, à l'heure où je vous écris (0h50), le pub d'en-dessous diffuse "Sunday bloody sunday". Je ne sais pas si mes boules Quies seront suffisantes pour m'isoler du vacarme...

  • Un arrêt plus long que prévu à Dingle : la faute à Gerald !

    En quittant Brandon's creek, en direction de Dingle, nous embarquons deux jeunes filles auto-stoppeuses, une blonde, l'autre rousse. Je ne comprends pas leurs prénoms. Elles m'indiquent une boutique où acheter un adaptateur mais la porte est close.

    "Il va revenir dans peu de temps, me lance un homme debout devant le pub next door. Tu peux aller te boire une pinte en attendant". "Exactement, répondis-je. Ca tombe bien, c'est l'heure du déjeuner et je déjeune d'un verre de Guinness".

    Il désigne la porte du pub "Ben voilà une excellente idée. Entre ici".

    Nous les suivons à l'intérieur du pub sombre. "Ils sont très bons pour te ramener des clients", dis-je à la jeune propriétaire". Perchés sur des tabourets, au comptoir désert, les présentations sont faites : Gerald est le grand blond qui m'a apostrophée, et Enda (end of the world, end of whatever you want, plaisante-t-il) et Padraig, ses amis. Ils posent les questions habituelles, d'où nous venons, où nous allons.

    Après les poignées de main et les "Nice to meet you" d'usage, Gerald nous offre à boire et s'écrie en me voyant descendre mon verre de Guinness "Jaysus Christ ! That french girl can drink !!" Tout le monde se marre, même Boug' qui près quelques gorgées de cidre, fait des progrès fulgurants en anglais (et parlé avec un ptain d'accent ilrlandais, s'il vous plaît)

    Padraig nous prédit un temps superbe pour quelques jours : "Un de mes amis Américains a passé 10 jours ici, il n'a eu que 2 minutes de pluie, le temps d'aller de la maison au pub !" Gerald me prendpar l'épaule et entonne une cahnson irlandaise. Enda essaie de s'incruster dans notre bagnole (décidément, ça devient une habitude !) et répond à un de ses appels téléphoniques "Je te rappelle, je pars en France". Je sors une méga grosse connerie comme je sais si bien le faire et ils gloussent dans leur mousses.

    Bon, comme j'ai - un tout petit peu - honte, je vous la fais en V.O., ça limitera les dégâts : "We have our irish deserts everyday" "Well, I'll be your desert, Fiso" "Do you come with cream too ?" "Plenty ! Bags of cream !"

    Pas mal, hein ? Je ne sais pas comment je me démerde, j'en loupe pas une !

    Je refuse le deuxième verre de Guinness et après une photo souvenir, nous prenons la route en direction du Connor's pass (le col de Connor).

  • Un inoubliable plateau de fruits de mer au Skipper restaurant

    Le jeune homme nous installe dans une petite salle, près de la fenêtre. Il explique qu'il peut me faire le plateau de fruits de mer "The Captain" mais qu'il n'a plus de crabe et peut le remplacer par un homard, avec supplément de 5€ (donc 30€ le plateau de fruits de mer). Boug' choisit une assiette de clams marinière. Le jeune homme explique qu'il est arrivé en Irlande à l'âge de 6 mois et, après quelques années en France, est revenu y vivre avec ses parents il y a 13 ans. Il se demande d'où je tiens mon anglais et me croit prof.

    Quelques minutes plus tard, un type buriné et rigolard s'approche de notre table, un homard frétillant à la main "Vous voulez lui dire au revoir ?". C'est Michel, le père du jeune homme. Il est arrivé dans le Kerry en 1976 et a ouvert ce resto près de Dingle dans les années 80. Après une tempête, au début des années 2000, qui a détruit son bateau de pêche, il est parti vivre au Maroc, près d'Agadir, où il a continué à pêcher, puis il est revenu ici qu'il y a quelques années.

    Le temps de cuire le homard, Michel dépose devant moi un plateau somptueux. "Tout ce que vous allez manger, à l'exception des langoustines, a été pêché par moi. Je suis le seul à proposer des plateaux de fruits de mer". Waouh ! Voilà qui rend la chose encore plus savoureuse. "Vous ne le terminerez pas" dit-il. "Alors, là, vous ne me connaissez pas ! Je ne m'avance pas, mais on en reparle à la fin du repas, ok?". Nous dégainons nos appareils photo et le jeune homme nous donne son e-mail, afin que nous lui envoyions les photos.

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    J'attaque mon plateau. D'abord le homard, à la chair délicate. Je passe près d'une heure à le décortiquer. Sous le homard, sur un lit de glace, se cachent des huîtres comme je n'en ai jamais vues : des huîtres plates, énormes, et d'autres charnues que je gobe avec difficulté tant elles sont épaisses. Un délice. Même les moules crues, dont habituellement je ne raffole pas, sont un délice. Pétoncles, praires, je me régale. Boug' trouve ça dégueulasse de me voir gober mes grosses huîtres. "Ne me cherche pas où je t'envoie une giclée de homard".

    Michel vient régulièrement voir où j'en suis et nous discutons de l'Irlande, de ce pays si attachant et de ses habitants qui ont des défauts aussi, comme tout le monde. Un peu plus tard, il nous salue. "Vous voulez un verre de vin ?" demande son fils."D'ailleurs, si ça ne vous dérange pas, je vais le boire avec vous" dit-il. Il s'installe à notre table, avec son cuisinier, un Breton et nous discutons jusqu'à presque minuit. Il m'apprend que les énormes huîtres que j'ai mangées ont été pêchées par eux dans le Donegal. Brid avait raison, le Skipper est un endroit fort sympathique et son propriétaire un sacré personnage. Et j'y ai mangé un des plateaux de fruits de mer, sinon LE plateau de fruits de mer le plus frais et le plus savoureux de ma vie.

    De retour au B&B, tranquillement installée sous ma couette avec le recueil de nouvelles "Histoires jamais entendues dans un pub en Irlande" de Tom O' Barley, je lis, amusée, que les voitures de location en Irlande sont toujours rouges, pour alerter les Irlandais et qu'ils fassent gaffe à ces abrutis qui ne sont pas habitués à conduire à gauche. Vrai ou pas, en tout cas, notre Seat Ibiza est bien rouge flamboyant ....

    Je suis tirée de ma nonchalance par Boug' qui trépigne de joie d'avoir enfin trouvé comment tirer une chasse d'eau irlandaise (elle avait foutu un de ces bordels, la veille, chez John et Myrtle) et aussi comment utiliser les interrupteurs sur les lampes de chevet. Elle prend même des photos de ladite chasse d'eau, ce qui déclenche chez moi une crise de fou-rire frénétique.

    The Skipper Restaurant, à Ventry, Co. Kerry (066 915 9900)

  • Musique irlandaise à Kinsale

     

    Je vous écris de l'Armada pub, à Kinsale, joli port de pêche ultra-touristique (mais nous sommes hors-saison) dans le comté de Cork. Une jolie ballade face au port nous a dégourdi les jambes de 4 heures de route.

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    Après une seafood chowder et assiette d'huîtres, et un Bailey's cheesecake pour Boug' au pub voisin, nous voici à l'Armada où deux musiciens, lui cheveux gris mi-long, à la guitare, elle dans une robe verte, violon à la main, nous gratifient de ballades irlandaises et écossaises. Ma pinte de Guinness, de la musique irlandaise, du soleil, un dîner d'huîtres de la baie de Kinsale, que demander de plus ?

     

    Notre couple de musicienschantent des ballades connues  : The star of the county Down, the Irish rover, Raglan road, Fiddler's green, Black velvet band, et le classique Dirty ol' town. Au comptoir, un type tape sur ses cuisses en rythme.

     

     

    Il appelle un vieil Irlandais qui vide des pintes au comptoir "Come on, sing a song John !"

    D'abord un peu timide, John s'éxécute, casquette sur la tête et croix épinglée au revers du veston.

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    Boug' se balance de droite à gauche, et elle n'a bu que du café. Je crois qu'elle a chopé l'Irlandite aiguë.

     

    "Where are you from?" nous apostrophe le chanteur. "Paris" crions-nous en choeur (des vierges, on ne se moque pas, dans le fond!). "Je chante avec tout mon coeur" dit-il. Ça, on avait pas de doute.

     

    A la fin de la session, j'achète une pinte pour la chanteuse et une pour John. Le compagnon de John, un type jovial avec casquette de marin sur la tête, commence à nous draguer gentiment "Tu ne peux pas conduire, je te ramène". Il sont hilares et s'esclaffent, se poussent du coude, se balancent des "You're fuckin' kiddin', are you ? For fuck's sake !" On dirait les 2 petits vieux du Muppet show. Je discute un peu avec le chanteur et lui montre mon brouillon de billet.

    Après une bonne poignée de main et une ultime tentative de s'incruster dans notre voiture, nous reprenons la route de Sandycove.

     

  • Week-end à madrid con 2 guapas

    Vendredi soir, je prends un bus pour Madrid, où je vais retrouver 2 collègues et amies. Je dépose ma valise à l’hôtel, dans le quartier Castellana, puis file dans celui de Chueca, rue de l’Esprit Sain (amen). Je meurs de faim, pas dîné et C., toujours alerte, nous entraîne dans un bar voisin où l’on sert des petites assiettes de choses à grignoter avec les bières. Vers 2 heures du matin, nous rentrons à l’hôtel. « Quelle heure,  les filles demain ? » « Oh moi, dit C., je suis réveillée au plus tard à 9h. Je n’arrive plus à faire des grasses mat’ ».

    Spéciale dédicace : Tu croyais quand même pas que j’allais la louper, celle-là ? ;)

    Le lendemain matin, je suis réveillée à 8h40. Je tourne un peu dans mon lit mais ne trouve plus le sommeil. J’ouvre la porte vitrée et prend l’air sur mon balcon, qui surplombe une propriété dotée d’un immense jardin. Il fait grand soleil et l’effervescence de la ville m’attire comme un aimant. Je saute dans mes baskets et jogging, descends à la réception, passe une tête dans la salle à manger, pensant y apercevoir le joli minois de C., personne. Le réceptionniste m’indique un parc, à une quinzaine de minutes de marche. Me voilà donc, munie d’un plan, descendant la calle de Serrano, bordées de boutiques très chic.   Dans le parque de El Retiro, ça pullule de joggeurs. Je les suis, à l’ombre des grilles car il fait déjà très chaud, passe devant le musée du Prado.

    11h15, me voilà de nouveau à l’hôtel, juste à l’heure pour le petit déjeuner qui est servi jusqu’à la demie. Je vais frapper à la porte du 1er étage, pas un mouvement. A midi, je reçois un « Oui » angélique en réponse à mon sms de 10h « Réveillée ? »

    Les gamines ont faim et nous allons nous installer sur une des terrasses prises d’assaut par les madrilènes. Moi je pourrais manger des calamars à tous les repas, nous commandons donc des chipirones, une assiette de légumes grillés et une salade d’avocat et saumon fumé.

    Perso, j’irais bien me faire une sieste mais mes deux dormeuses ont une pêche d’enfer. PLaza Olavide, nous levons les yeux sur des édifices magnifiques. PLaza de Espana, Don Quijote est sur son cheval et C. nous fait grimper sur un promontoire où se dresse, entouré d’eau, le temple de Debod, offert par l’Egypte. Un très bel endroit et le parc alentour, peuplé d’amoureux et de familles, ajoute à son charme.  Au pied du parc de la montagne, le palais royal où une jeune française saute en l’air pour que sa copine la prenne en photo. Nous, on est plus simples, on pose bouches ouvertes sur d’énormes glaces italiennes.

    mes soeurs

    Puerta del sol, je perds mes copines quelques instants.

    (Aparté) Heu … C., faut que tu m’aides là, c’était toi la cheftaine et je ne sais plus quel était le nom de la rue où j’ai pris ce sublime bâtiment en photo ? Gracias, guapa ! 

    mes soeurs

    Sur le chemin du retour, une mariée fait voler sa robe au-dessus d'une bouche d'aération. Pleine de fraîcheur, visiblement très heureuse, elle a l'air de beaucoup s'amuser et les passants s'arrêtent pour l'admirer.

    Il est 21h, nous avons marché des heures (et moi en tongs, j’ai la plante des pieds qui chauffe). C. propose de dîner dans un restaurant tout proche de l’hôtel, le 29 Fanegas, dans la rue du général Oraa. L’endroit est tamisé et diffuse une musique parfaitement discrète. Les tables hautes sont faites de bouteilles en verre. C., experte en tapas, se charge de la commande : des chipirones, du fromage de chèvre chaud, des aubergines farcies au gorgonzola, des tranches de magret de canard à la confiture de pommes, une parillada de légumes, du fromage Idiazabal à la framboise (désolée, pas de photos, pas eu le temps !)

    Nous sommes toutes poisseuses de notre journée à crapahuter dans les rues de Madrid, sous le cagnard. Le plan, ce soir, c’était que j’aille me doucher, je me m’apprête, que je mette ma jolie robe bleu pétant pour sortir avec mes copines. Pourtant, sans que je comprenne pourquoi, nous sommes entrées dans un bar dans nos tenues de poisseuses : mini-jupe en jean, tongs, tee-shirts, pas coiffées, plus très maquillées. Même pas honte, las francesas ! Je charrie mes copines « Hé, moi encore, les filles, je suis d’origine belge, mais vous ! il est où, votre sang italien ? »

    Inutile de préciser que nous ne sommes pas fait draguer. 2 bières et 3 mojitos plus tard, je me couche. Trop bien ce week-end.  Et dire qu'on a encore toute une journée ensemble !