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Pensée du jour - Page 12

  • Toute l'eau du ciel sur Bruxelles

    Des trombes d’eau se déversent sur les pavés de la Grand’Place quand j’y débouche, cherchant mes amis. Mon béret « so chic » et le léger manteau de mamie Coco sont trempés en moins de deux. Eux sont déjà là, serrés l’un contre l’autre et hilares, sous un porche. « Fait beau dans votre contrée ! », je lance.

    Sous une pluie battante, Mlle Cigue conduit jusqu’à Ixelles. Le tunnel que nous empruntons passe sous le parc du Cinquantenaire aux imposantes arcades. En descendant de voiture, Filaplomb met le pied dans une flaque.

    « On t’emmène dans un resto qu’on aime bien. Ca s’appelle l’Apocalypse ».

    Tout à fait de circonstance. D’humeur bucolique, Monsieur Poireau croque une fleur. Si, c’est vrai, j’ai une photo, tiens :

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    « Paraît que c’est votre anniversaire ? » demande le serveur.

    Prenant la confiance, comme dirait l’autre, j’essaie de négocier un strip-tease mais il fuit lâchement. Petit joueur.

    PS : Une belle soirée, au chaud. Merci encore à Monsieur Poireau, Filaplomb et la ravissante mlle Cigue.

  • Méditation des heures de pointe

    9h00 dans une des gares les plus saturées de Paris. Je zigzague entre les gens pour atteindre mon quai. Le train, proche du départ, est bondé et nous sommes tous écrasés les uns contre les autres. Le quotidien du bétail francilien, quoi.

    Je saisis une barre métallique et le train s’ébranle. Je sens que la femme à ma gauche, contre le strapontin, à laquelle mon bras tendu barre le passage, est agacée (comme nous tous). Elle souffle et soupire, moi je surveille mes arrières, lestée de chaque côté de ma sacoche d'ordinateur qui pèse une tonne et de mon sac à main qui glisse de mon épaule.

    Après quelques minutes, la femme dit « excusez-moi » d’un ton excédé et fait un geste me signifiant que je ne lui laisse pas d’espace. J’hausse un sourcil méprisant genre « qu’est ce qui t’arrives, ma grande, tu débarques de la planète Mars ? ». Du coup, elle boude et sortant un bouquin de son sac, nous tourne le dos pour le lire. Ah ben oui, la pauvre chérie, c’était donc ça ! Elle ne pouvait pas lire son livre ! Ça m’hallucine toujours, moi, les gens qui s’entêtent à lire dans les transports en commun bondés. Le pire étant ceux déplient leur journal sur le visage des autres voyageurs, alors qu’il n’y a pas 5 centimètres de distance entre eux, comme s’ils étaient dans leur salon.

    Là, par curiosité, j’en profite pour lire le titre de son livre, par-dessus son épaule : « Méditer pour ne plus déprimer ».

    Je comprends mieux.

  • Voir le KB et mourir

    J'ai rendez-vous à la Comète, au Kremlin-Bicêtre. Je pensais finir vers 17h mais mes clients sont adorables et nous nous quittons à 19h. Tout juste si on va pas boire un apéro au bistrot du coin. Ils n'ont pas entendu mon soupir de soulagement quand nous avons éteint les PC, ne savent pas que je stresse depuis la mi-juillet à la perspective de cette semaine avec euxj, ni qu'ils ont été les cobayes de ma première formation sur ce nouvel outil que j'ai découvert un mois avant eux. Dans le taxi qui roule sur le périphl, je reçois des sms d'un collègue et de mon commercial qui me félicitent. Putain de semaine !

    Hier soir, j'ai commencé à me détendre à Paris Carnet avec Boug'Oh!91, Igor et Deftones que j'ai récupéré devant la FNAC de Saint-Lazare. Ce mec me fait mourir de rire. Que du bonheur que d'écouter ses histoires de petites culottes en bouffant des lasagnes. 

    Ce soir, je papote 5 bonnes minutes des ravages de l'alcool avec le taxi qui me dépose devant la Comète. "Ca va picoler ce soir, alors?" dit-il en rédigeant ma note. "Non, non, pensez-vous", je réponds. A l'heure qu'il est, j'ai 2 demis, 1 marsala, une bouteille de rouge (à 3) et 2 amaretti dans le cerveau. En terrasse, je retrouve la nouvelle coupe de cheveux new wave de Nicolas (on dirait le chanteur de A-HA, "Take on me", vous vous souvenez?), Tonnegrande et une inconnue. C'est Christine du blog Alluvions, de passage à Paris. On discute, on rigole, je reluque le nouveau serveur de la Comète, décidément top canon et Tonnegrande pique une crise de jalousie. Trop mignon. Il embrouille gentiment le serveur et comme celui-ci ne comprend pas le soudain cynisme de notre gentleman guyanais, je balance. "Il est jaloux parce que vous êtes jeune et beau et qu'il est vieux et ... usé". Quand je règle une tournée, il glisse "On aura l'occasion de se revoir". je fais croire à Nicolas et Tonnegrande que j'ai pécho son numéro de portable. Ils marchent à fond, j'adore.

    C'est l'heure de notre restau en amoureux et je pars bras dessus-bras dessous avec Nicolas tandis que Tonnegrande nous sourit, du trottoir opposé. Nous entrons au Fratello's, un restaurant italien sur la N7. Je mange très rarement dans des restaurants italiens. C'est comme les chinois, peu de bons pour beaucoup de médicocres. Mais le Fratello's, j'aime beaucoup. Le service y est discret et parfait, la musique jazzy de qualité et la nourriture raffinée. Je dîne à côté de Nicolas et face à Tonnegrande. Je vais pas vous raconter nos conversations, l'alcool nous rend ridiculement émotifs.

    Il est minuit quand je me retrouve à l'arrêt de bus. "7 minutes d'attente" affiche lle panonceau. J'envoie un sms à Nicolas, pour le rassurer. J'appelle un ami qui fait le Ramadan et erre dans les rues de Paris, complètement décalqué. Je monte dans le bus désert, le conducteur me balance un grand "bonsoir" et je m'assied à l'avant. Une jeune fille blonde, en jeans et baskets, est debout à côté du conducteur. A sa façon à lui de faire le kéké au volant de son bus et sa façon à elle de basculer d'une hanche sur l'autre, je devine qu'ils ssont amoureux. Il boit à la bouteille qu'elle lui tend. J'imagine que si je n'étais pas là, ils se feraient des bisous aux feux rouges. Je l'envie un instant et m'imagine amoureuse d'un chauffeur de bus. Je ferais le tour de Paris avec lui, la nuit. Ca me met de bonne humeur.  

    Convention-Jaurés. 2 stations de métro parisiennes à l'opposé l'une de l'autre. On s'attarde à des détails à la con quand on est un peu gaie.

    Le conducteur croise un de ses collègues et s'arête quelques instants, pour échanger des balivernes. "T'es au courant, y'a eu un suicide sur la 7, à Pierre et Marie Curie. Allez, bonne soirée, ma poule!".

    Je suis toujours seule dans le bus. 7 minutes après mon départ du KB, il me dépose près de chez moi.  En descendant, je lance "Merci, bonsoir" mais les amoureux s'en foutent. Moi aussi, d'ailleurs, j'ai une méchante envie de pisser.

  • Béziers - Lens - Alès

    Y’a eu Béziers, qui vit naître Paul Riquet, constructeur du Canal du Midi, mais aussi Jean Moulin. On se demande pourquoi son hôtel Imperator a encore 3 étoiles, il est vieillot et ses murs sont fins comme du papier. Pourvu, me suis-je dit en me couchant le premier soir, que mes voisins aient la libido au point mort. Ils l'avaient (au point mort). Le petit déjeuner y est aussi appétissant que le dentier de ma grand-mère (et ce constat vaut pour 99% des hôtels dans lesquels je séjourne chaque semaine).

    A Béziers, il y a eu aussi Fiso en perdition le premier jour, autour des allées, j’en ai fait 3 fois le tour avant de repérer l’entrée du parking de l’hôtel. Les allées de Béziers, désormais, je te les prends les yeux fermés. Le seul avantage de l’Imperator, c’est qu’il est situé en plein centre, et qu’un soir, je me suis perdue dans ses rues étroites jusqu’à la place de la Révolution, d’où je contemplai le panorama et l’Orb, en contrebas.

    Et à Béziers, il y a eu aussi ce déjeuner au Café de Plaisance, une guinguette au bord du canal du Midi, avec un blogueur rencontré quelques jours plus tôt. Le monde est petit, décidément … Après quelques tartines au camembert, je salivais déjà à l’idée de la seiche grillée mais dus me rabattre sur un curry de poulet. N’empêche, la beauté de l’endroit, l’atmosphère bucolique et la sympathie de mon compagnon m’ont donné envie de faire l’école buissonnière. J’y retourne en septembre, et là, je l’aurai ma seiche, je l’aurai !

    Après Béziers, on m'a catapultée à Lens. Rien à en dire, si ce n'est que le Pain à la Bouche, un estaminet à deux pas de la gare, s'est spécialisé dans la faluche gratinée qui déchire. Par pitié pour mes stagiaires, j'ai zappé la faluche aux 4 fromages qui puent mais je n'ai pas résisté à une salade aux tartines de Maroilles et andouille d'Arras. Et je vous le dis, ça tient au corps. L'après-midi fut long. Comment ça vous savez pas ce que c'est, une faluche ?

    Et cette semaine, je suis à Alès, dans la seule région de France, paraît-il, où il n’a pas plu aujourd’hui. Je confirme, ce soir après un jogging autour du stade nautique, j’ai dîné en terrasse. Demain, après un plongeon dans ledit stade nautique, direction Anduze !

  • Fiso chez Georges

    C’était l’été dernier sur la route des vacances, quelque part entre Rocamadour et Vaison la Romaine. Lassés des CD que nous écoutions en boucle, chacun y allait de sa chansonnette. Un ami entonna alors la « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète » et je me promis d’y aller un jour.

    J’ai une tendresse particulière pour le moustachu, amoureux des chats, dont les balades accompagnèrent mon enfance et qui vécut dans ce quartier du 15ème arrondissement où un parc porte son nom, et où j’ai moi-même passé une bonne partie de mon adolescence.

    Cette semaine donc, lorsqu’inspectant la carte de la région où je me trouve, je constatai que Sète n’était qu’à une quarantaine de kms de Béziers (dont je parlerai bientôt), je décidai d’y passer une soirée, après Béziers et Port-la-Nouvelle. Mon boulot m’envoie rarement dans le sud, à mon plus grand regret, et le temps s’y prête, alors je me balade.

    A la sortie de Béziers, je longe le canal du Midi où joggeurs et cyclistes se croisent. A Agde déjà, la grande bleue apparaît. A l’approche de Sète, je roule sur la bande étroite du lido, peuplé de nombreux promeneurs et quelques baigneurs.

    Allongée sur la plage où les grains de sable me fouettent le visage et s’engouffrent dans mon décolleté, j’envoie un MMS à cet ami « Si je te dis que je comprends enfin pourquoi il suppliait qu’on l’enterre sur cette plage, tu devineras où je me trouve. Comme j’aurais aimé que tu sois là pour boire l’apéro sous le soleil ! »

    Plus tard, sur les recommandations d’un enfant du pays, je contourne la colline par la gauche et face à l’espace Georges Brassens, je me heurte à la porte close du cimetière où le troubadour repose. Pas grave, de toute façon je ne suis pas adepte des cimetières.

    Je reprends la voiture et me dirige vers le centre ville, le long de la corniche que surplombe le cimetière marin. Je déboule sur le port de Sète et je tombe instantanément sous le charme. Je largue ma voiture devant les halles et descend sur les quais. Au cours de mes 2 heures de flânerie en ville, j’apprends par exemple que Sète s’appela Cette jusqu’en 1928.

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    Comme je n’ai pas eu le temps de consulter les critiques des restaurants sétois sur internet, il est plus de 21 heures quand je m’attable, sceptique, dans un restaurant « à touristes » qui confirme mes craintes. La nourriture est médiocre et le serveur, charmant avec les autres clients, se révèle odieux envers le couple d’allemands, derrière moi, qui aligne difficilement quelques phrases en français : « Vous avez choisi ? Pas encore ? Bon, allez, je reviens, moi j’ai pas le temps, on y est encore demain à ce rythme là… » C’était à « La calanque » où je ne retournerai pas. Mais j’ai bien l’intention de revenir à Sète.

    Horaires de travail obligent, j’ai raté l’exposition « Barbara-Brassens, de Bobino à Sète ». Mais peut-être reviendrai-je cet été, pour un des nombreux festivals, dont le worldwide festival de Gilles Peterson, en juillet ?