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Pensée du jour - Page 15

  • Un week-end culturel


    podcast

     

    Après une sortie difficile de la capitale, la Mégane dorée dont on m’a confié les clés file sur l’autoroute. J’ai emmené quelques CD, « Astor Piazolla Remixed », "Voyage en Tziagnie" et une compil « Porno Chic ».

    Sur la n°2, "Intentions" de Kevin Yost, que vous pouvez écouter ci-dessus (attention, mélodie hautement planante), le passager s'agite. "C'est exactement la musique que j'adorrre !" s'écrie, en roulant les "r", mon partenaire de danse préféré depuis le concert de Gotan Project auquel nous avions assisté ensemble, sur le lac d'Enghien les Bains.

    Quelques heures plus tard, lorsque nous pénétrons, transis de froid, dans la maison colorée chauffée au poêle, point de cris d’enfants. Ils dorment déjà. Du bon vin, un délicieux poulet fermier au cidre, décidément il cuisine  comme un chef. Je la refais. J’ai apprécié le vin, j’ai trouvé le poulet délicieusement parfumé, je pense que mon ami cuisine très bien.  Ca ne va pas être évident de tirer les leçons du test « Quel juge êtes-vous ? » …

    Samedi matin, une petite fille descend l’escalier en colimaçon. Je fais semblant de dormir sous mon sac de couchage et elle se dandine devant moi. J’ouvre un œil, elle m’embrasse. Peu de temps après, son petit blondinet de frère, hilare, se rue vers le salon transformé en dortoir. Je ne me lasse décidément pas de l’entendre m’appeler « Choufi ».

    Samedi soir, un spectacle de danse contemporaine d’Alain Patel, à l’Opéra de Lille : « Pitié ! » ou « La passion selon saint Matthieu » de J.S. Bach, réorchestré. J’ai été émue par les chanteurs et la musique, impressionnée par le travail des corps et leur expression. Je n’ai pas « adoré » mais j’ai trouvé ça intéressant.

    Le lendemain, retour sur Paris, juste à temps pour écouter un ami du Rainbow Symphony Orchestrajouer à l’espace des Blancs-Manteaux. J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir des suites de « Carmen », seul opéra que je possède dans ma collection de disques, ainsi que Gershwin et « Un Américain à Paris », qu’il composa après sa rencontre avec Ravel. J’écoutai souvent cette pièce dans le car qui m’emmenait le dimanche soir, à l’aube de l’adolescence, vers mon pensionnat à Baden-Baden.

    Après le concert, nous avons bu un vrai chocolat chaud dans un café voisin. Puis une autre halte à l’Imprévu Café, rue Quincampoix, pour un vin chaud entre filles, cette fois.

  • Chez les mousquetaires

    Ce matin, réveil à 5h15. Je n’ai pratiquement pas dormi, j’avais peur de me louper. La journée promet d’être longue.

    Dans le taxi qui m’emmène à la gare de Lyon, je songe à ces mêmes matins brumeux où les sympathiques chauffeurs de la compagnie Near Cabs s’arrêtaient devant ma maison géorgienne à la porte verte, dans le quartier de Drumcondra, pour m’emmener à l’aéroport, dans mon tailleur vert à boutons dorés. Ce matin, j’ai repensé à l’Irlande, encore, au type qui prenait ma résa au téléphone et m’accueillait d’un « How ya doin’ french girl ? » et à notre vieux voisin, John, si beau représentant de cette bienveillance irlandaise. Il doit être mort aujourd’hui.

    Voiture 8, j’ai rencontré la collègue que j’accompagnerai cette semaine. Nous parlons peu pendant les 3 heures qui nous emmènent à Grenoble, elle tente de finir sa nuit tandis que je vais boire un café dans la voiture-bar. J’aime bien passer mon voyage dans les voitures-bar des trains.

    Quelques heures plus tard, nous avons garé notre voiture sur un parking entouré de montagnes. L’air était vif mais le soleil radieux. La seule fois où je suis venue à Grenoble, c’était dans le ventre de ma mère, juste avant qu’elle ne prenne l’avion pour Nouméa.

    La matinée fut courte. Le midi, nos 3 stagiaires nous ont entraîné à la brasserie du Rondeau, à Seyssins, que je vous recommande fortement. Spécialité : les ravioles, que j’ai mangées avec un civet de sanglier, pour finir sur une crème brûlée aux noix.

    Ce soir, nous dormons dans un hôtel sur les hauteurs de Seyssins. Nous sommes allées dîner à Grenoble, et après avoir longtemps hésité, sommes entrées dans un restaurant indien où le type qui noius a reçues était absolument infect. Il nous a aboyé dessus quand ma collègue lui a demandé si les samossas étaient à la viande et a passé tout le repas à lever les yeux au ciel. Pour clore le tout, la nourriture était médiocre, les beignets réchauffés, le cheese nan pauvre en cheese. Le nom de cet endroit à éviter ? Royal Tandoori.

     

  • Finies les vacances !

    Les vacances sont finies, elles furent belles et pleines d’émotions, de baisers, de sourires, de repas partagés. J’en ai bouffé du train et des kilomètres, et traîné dans des halls de gare !

    Et puis, j’ai aussi …

    Lu :

    « Des désirs et des hommes » de Françoise Simpère.

    Depuis le temps que je souhaitais découvrir ses écrits, j’ai trouvé un ouvrage d’elle au Virgin de Montpellier où je furetais avec Lancelot, juste avant mon départ. Dévoré dans le train entre Montpellier et Bordeaux, moins cru que je ne l’aurai cru, sensuel et très tendre, et amusant car Françoise n’obéit pas aux standards de l’érotisme « classique » (elle porte des culottes et des collants, par exemple).

    « Loxandra » de Maria Iordanidou

    Ce roman grec qui raconte la vie de la grand-mère de l’auteur, je l’avais lu dans ma jeunesse et j’avais trouvé que ma mère ressemblait par certains aspects à Loxandra, maîtresse de maison hors pair, personnage haut en couleurs et au langage « pas piqué des hannetons ».

    Je l’avais recherché en vain pendant toutes ces années, et puis, il y a quelques mois, je flânais dans les rayonnages de ma médiathèque municipale quand mon doigt se posa sur la tranche beige de Loxandra. J’ai vieilli, sans doute, car j’ai trouvé Loxandra moins drôle que dans mes souvenirs, mais quand même, c’est un beau livre.

    « Maria avec et sans rien » de Joan Didion

    Des questions sans point d’interrogation qui disent la lassitude.

    Vu :

    « Emmanuelle » (enfin, une demi-heure, j’ai coupé, c’est d’un cucu-la-praline !)

     « Le fate ignorati » de Oztepek (depuis le temps qu’il m’en parlait)

    « La fleur du mal » de Chabrol

    « La femme d’à côté » de Truffaut

    « Quantum of Solace »

    L’expo-hommage à David Seidner, où j’ai reluqué à loisir les corps recto-verso d’hommes nus, avec elle.  

    Les halls des gares d’Avignon, Arles, Montpellier, Bordeaux, Saintes, Cognac, Angoulême, Poitiers, Châtellerault et Tours … et Paris, bien sûr !

    Entendu :

    Un homme faire la cuisine (et quelle cuisine) en chantant à tue-tête. Si ça c'est pas le bonheur ...

    Prodigy (encore)

    Osunlade

    Sporto Kantès

    Gnarls Barkley

    (et ça n’a pas calmé mes envies de danser tout ça !)

    Bon ok, j'ai d'autres rimes en "u" mais ...

     

     

     

  • Le jour où ... ils m'ont eue !

    Les bizutages, chez nous, ont donc lieu le dernier jour.

    J'ai bien cru que je leur échapperais, mais à 3 contre 1, c'était mal barré ...

     

    Ce matin, en arrivant pour ma dernière journée, j'ai demandé à mon boss

    "Si je t'appelle au secours, aujourd'hui, tu viens me secourir ou tu vas leur dire qu'ils auraient pu faire mieux ?"

    Il a répondu "Ca dépend de mes disponiblités, au pire, je viendrai faire le guet pendant qu'ils s'occupent de toi".

    La solidarité masculine a joué contre moi, définitivement.

     

    J'y suis passé ce midi, après le déjeuner. Digne jusqu'au bout, la Fiso. Mon père aurait été fier de moi.

    Je repars allégée de quelques centaines de grammes, mais avec un bouquet de tulipes.

    Ils ont accroché leur trophée au tableau d'affichage du service. Mais moi aussi je leur réservais une surprise et je leur en ai mis plein la vue, ce midi. Hé, hé ... je suis pas une dégonflée, moi  !...

  • Un dimanche comme je les aime

    Prendre un café, sous la halle qui abrite le marché de ma ville, le dimanche, est un plaisir solitaire que je m’offre parfois.

    D’ailleurs, quand je débarque dans une ville inconnue, je profite des jours de marché pour m’y imprégner de son caractère. Et lorsque je me suis expatriée, nos marchés sont sans doute les moments de bonheur qui m’ont manqué le plus cruellement. Un de mes plus beaux souvenirs de marché, c'est celui de Saintes dans lequel je me perdais avec un monsieur qui n'eût pas le temps d'être vieux. Nonchalant, la casquette vissée sur la tête, il me demandait invariablement, pour la forme puisqu'il connaissait la réponse,  "Tu veux des céteaux ?"

     

    Je débarque toujours au marché de ma ville dans la dernière demi-heure précédant la fermeture. J’ai en tête une vague liste de victuailles, généralement composée de poissons et primeurs, mais bien souvent, je me perds entre bavardages et rêveries, je flâne, régale mes yeux d’un festival de couleurs et mes oreilles des bribes de conversation saisies ici ou là, et je repars le panier vide.  

    J’aime particulièrement l’ambiance de fin de marché, les maraîchers se lâchent, déconnent et se charrient, dans de grands fracas de chariots et bacs en plastique.

    Les salades étalent leur chevelure, frisée ou soyeuse, tentant d’aguicher les derniers flâneurs, les fromages font de la crème,  les étals du poissonnier dégoulinent et moi, je palpe et hume, vacarme, lisse et velouté.  

    Je me dirige droit vers le comptoir en formica, entre la boulangère, le stand de thés en vrac et les primeurs, je commande un espresso et me positionne de façon à avoir une vue d’ensemble. Il m'est arrivé de regretter de ne pas vivre dans une ville de province où je pourrais donner rendez-vous à mes amis pour le café dominical et puis, je réalise qu’alors, j’aurais les yeux rivés sur eux et pas sur le monde qui m’entoure, et je chéris ma solitude.

     

    Au marché, il y a aussi un petit plaisir que toutes mes lectrices partagent, sans doute. C’est celui de se faire gentiment draguer, avec une légèreté et un humour tels qu’on ne peut y répondre qu’avec le sourire.

    Mon petit plaisir du dimanche, à moi, c’est ce poissonnier aux cheveux noirs et magnifiques yeux bleus qui me demande à chaque fois ce qu’il doit ramener pour le déjeuner. Hier, un de ses collègues l’a pris de vitesse et s’est chargé de préparer les quatre dorades qui me faisaient de l’œil, échouées sur leur lit de glace. Mon poissonnier me guettait du coin de l’œil

    « Mademoiselle, on s’occupe de vous ? »

    « Oui, oui, merci »

    « Faut pas croire, hein, je m’inquiète … »

    « Je sais, je sais, je vous connais »

    « Pas assez à mon goût », répond-il

    « Laissons-nous un peu de mystère », lui lançai-je avec un clin d’œil.

     

    Avant que je ne me sauve, le coquin m’a désigné son tablier, sur lequel on peut lire son prénom et son numéro de portable.

    S’il avait vu comment j’ai pété la carapace au dernier tourteau qui a croisé mon chemin, pas sûre qu’il ferait autant le malin …