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2yeux2oreilles - Page 211

  • Puppets masters

    Un article d' Eric, sur les relations obscures entre la classe politique française et les grandes dictatures africaines, me donne l'occasion de revoir un extrait de l'excellent film "Mobutu, roi du Zaire" que j'avais découvert dans le non moins excellent cinéma "Images d'Ailleurs". Certains se demandent ou passe l'aide internationale. Elle est redistribuée, en partie, pour financer les campagnes électorales de nos hommes politiques. L'argent achète bien des silences.

    Le plus triste, c'est que j'ai entendu à plusieurs reprises des aînés qui ont connu la colonisation puis l'indépendance, regretter les dictatures, voire les colons. Et récemment, un ami congolais, que je sais être des plus anticolonialistes, m'a suffoquée en avouant qu'il souhaitait désormais que son pays soit mis sous tutelle occidentale. Pas de retour en arrière. Le salut doit venir de la diaspora africaine.

    http://seneweb.com/videos/video/74.php

  • Lutte anti alccolisme

    Ca fait un moment que je voulais parler d'un sujet qui me tient à coeur et me fâche. J'ai l'habitude d'aller dans un de ces restaurants qui propose un menu comprenant une bouteille de vin pour 2.  J'aime bien ce restaurant mais la bouteille à 2, c'est vraiment trop, surtout que j'y vais souvent avec un ami qui se tape ensuite 100 bornes en voiture pour rentrer chez lui. Au départ, comme la plupart d'entre nous, on se forçait à vider la bouteille. Mais après 2 verres de vin, ce n'est plus du plaisir et je n'étais pas rassurée de voir JM prendre le volant, tard, pour rentrer chez lui. Un jour donc, je demande à la patronne si je peux emporter le reste de la bouteille. Je lui explique que JM reprend la route ensuite. Elle me répond "Normalement non, mais pour toi, oui". Je n'ai pas polémiqué et à vrai dire, depuis, je ne prend plus ce menu, ce qui me coute plus cher. Mais j'étais vraiment en colère. Car pour moi, c'est scandaleux. Je sais bien que le take-away ne se fait pas en France, à l'inverse des USA par exemple, mais je trouve que dans un pays ou on prétend lutter contre l'alcool au volant, il serait bien que les restaurateurs changent d'attitude. Car non seulement, le client a payé sa bouteille, et devrait donc en disposer, mais en plus, on sait bien que cette attitude pousse les gens à se forcer à finir la bouteille. Avec le risque : au mieux de se prendre une prune et un retrait de permis, et au pire de se tuer ou de tuer autrui. Voilà, c'était le coup de gueule du jour, et ça fait du bien.

  • Toritcho

    medium_toritcho_78434.jpgMardi soir, je suis allée rendre visite à ma copine "Honey Bunny" pour lui donner la boîte de thé rapportée de Tokyo. Thé non indentifié, la seule chose compréhensible sur la boîte étant "Ume Konbucha". A l'ouverture, nous découvrons d'étranges vermicelles colorés, je suppose qu'il s'agit de thé instantané. Comme nous n'avons pas encore dîné, je lui propose d'aller manger des sushis dans notre cantine japonaise, Toritcho, que j'ai déjà mentionné sur cet espace. Ce sera aussi l'occasion de leur montrer mes photos de leur pays et de leur donner les drôles de friandises que je leur ai ramenées.

    Nous poussons la porte du restaurant, par chance, il reste des places au comptoir, nous saluons le patron, le serveur ainsi que les maîtres sushis et nous y installons, entre un couple d'occidentaux et 2 vieillards japonais. Nous commandons 2 soupes de udon qui ne figurent pas sur le menu, ce sont de grosses nouilles de blé de couleur blanche. Je montre mes photos de Tokyo au patron et un des vieillards à côté de moi se mêle à la conversation et m'apprend qu'il est né juste à côté de Shinagawa, le quartier ou j'étais. J'apprend que c'est un quartier riche. Je lui montre les photos. Nous commençons à discuter, il m'apprend qu'il est peintre ainsi que son compagnon qui a exposé au British Museum. 

    Il s'appelle M. Sumiya Michio et le peintre célèbre s'appelle M. Kenji Yoshida. M. Yoshida vit en France depuis 42 ans et aura 82 ans le 24 mai prochain; il s'est engagé comme kamikaze sous la seconde guerre mondiale juste avant que la guerre ne se termine. Ce sont 2 vieillards très élégants et souriants, M. Yoshida a un pantalon large à bretelles et une chemise en coton. L'ambiance est très détendue, Honey Bunyy est hilare, la petite fille du patron court dans l'entrée en riant aux éclats et M. Michio nous offre une bouteille de saké que nous buvons avec eux et l'équipe du restaurant. Quand je leur confie que je rêve de retourner au Japon et en particulier à Kyoto, le maître sushi, Isao, m'apprend qu'il est né à Kyoto. Après notre savoureux bol de udon, dans lequel baigne un oeuf, une grosse crevette, du canard et des légumes, M. Yoshida et M. Michio nous font goûter des oeufs de daurade et des oeufs de mulet fermentés. J'ai bien aimé la deuxième proposition. Nous parlons du Japon avec le patron, je les fais bien rire en leur parlant des toilettes japonais. J'apprend aussi que laisser un pourboire n'est pas insultant mais qu'en fait c'est un concept totalement inconnu au Japon et qu'ils ne comprennent pas de quoi il s'agit. Il me dit aussi qu'il est très difficile pour eux d'apprendre des langues étrangères à cause de la prononciation. Nous repartons vers 23h après avoir laissé nos coordonnées aux 2 peintres et ma boîte de friandises au patron. Le Toritcho est vraiment un de mes restaurants préférés, il y règne une ambiance familiale et conviviale dans laquelle je me sens bien.

    Toritcho au 47 rue du Montparnasse, Paris 14ème

     

  • Décolonisons

    medium_AfficheDecolonisons16mailminiature.jpgConcert "Décolonisons" à Paris le 16 Mai

    Concert Africain exceptionnel

    Mercredi 16 MAI 2007 19h30 à LA BELLEVILLOISE

    19, rue Boyer, 75020 Paris 

    avec

      -Apkass (slam jazz / Congo Kinshasa)
    -  Synaps (rap electro/ France)
    -  Kajeem (Reggae/ Côte d’Ivoire)
    -  Komandant Simi Ol in the Arrr Force (rock-reggae/ Côte d’Ivoire)

    -  Axiom (Rap/Lille)
    -  Ministère des Affaires Populaires (rap-chanson/Lille)
    -  Jahwise (ragga/Congo Kinshasa)
    Infos sur le site de l'association Survie

  • Alors, Tokyo ??

    Qu'est ce que je retiens de cette courte immersion dans la société japonaise ?

    D'abord, l'image que j'avais d'un peuple fermé a été remise en cause par la gentillesse des rares personnes que j'ai rencontrées. Ensuite, mon peu d'intérêt pour les hommes de type asiatique a été sérieusement bousculé par les magnifiques mâles que j'ai croisés. Idem pour les filles, la jeune génération est vraiment belle (il y avait aussi cet homme au restaurant, face à moi, la cinquantaine, très séduisant), plus grande, plus élancée, très classe.

    La mode ne se fait décidément plus à Paris, de ce côté là non plus la France n'est plus une référence. Nous sommes trop conventionnels et ternes, couleurs sombres, conformisme, peur de se faire remarquer, culte de l'apparence. Les Japonaises osent, font des mélanges improbables, comme les Anglaises, et c'est souvent charmant parce que quand quelqu'un est bien dans sa peau, il est beau. 

    Qu'est ce qui m'a surpris ?

    Les range-parapluies avec cadenas intégrés qu'on trouve à l'extérieur des hôtels.

    La discipline des Japonais qui font la queue pour traverser la rue et le fait que malgré la foule, personne ne se bouscule. En fait, le contact physique est prohibé. Nous voir nous faire la bise les amuse beaucoup.

    Le parfum "Samourai" d'Alain Delon en vente dans chaque parfumerie et que je n'ai jamais vu ici.

    Qu'est ce que j'ai appris ?

    Qu'il ne faut jamais laisser de pourboire, c'est perçu comme une insulte.

    Que les Japonais évitent généralement le contact avec les Occidentaux, non par mépris mais parce qu'étant extrêmement polis et ne parlant pas anglais, ils seraient trop honteux de ne pouvoir répondre à une éventuelle question.

    Qu'il ne faut pas occuper l'espace inutilement par respect des autres. Dans un pays avec une telle densité de population, on fait souvent la queue et chacun est conscient de cela. Par exemple au restaurant, on ne peut pas rester à table aussi longuement qu'on le fait ici, c'est très impoli, car d'autres attendent pour s'assoir. Par ailleurs, le patron ne se permettra jamais d'en faire la remarque ou même de faire sentir aux clients qu'il est temps de partir. Nos bistrotiers parisiens devraient en prendre de la graine ...

    Est-ce que j'ai aimé ce voyage ?

    Oui et si le Japon ne faisait pas partie de mes top 10, j'ai vraiment envie d'y retourner. Pas à Tokyo, que j'ai trouvé peu dépaysant, mais dans le rest du pays, en particulier à Kyoto, qui aux dires d'un voyageur, est la plus belle ville qu'il aie vue au monde. En dehors du poisson cru, que je pourrais manger chaque jour, et du raffinement des mets, j'ai été émerveillée par le savoir-vivre de ce peuple et leur conscience de l'autre.