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J'fais ma gourmande - Page 18

  • Chez Tonnegrande

    Tonnegrande nous attendait hier, dans sa jolie maison au sud de Paris. Idir et Karim, les gentils patron de l'Aéro, m'ont invitée à laisser mon vélo dans l'arrière-salle de leur bar ou je retrouvais le groupe et nous avons pris le bus tous ensemble. Il y avait Deblais, Jim qui sortait d'une soirée et n'avait pas dormi de la nuit (et pourtant rayonnant dans sa veste blanche), le vieux Jacques, Nicolas, Eric de CDLM, tout aminci, et une nouvelle très sympa, Marie, amie de Deblais.

    A l'arrivée chez Tonnegrande, nous avons installé tables et tréteaux dans le jardin. Sur la table, nous avons disposé les nombreux plats et marmites. Tonnegrande, visiblement très heureux de nous faire découvrir la cuisine de chez lui (et il y a de quoi), nous expliqua la composition de chaque plat, un à un. En attendant qu'il en fasse un bel exposé sur son blog ressucité, je vais tâcher de retranscrire ce que j'ai appris hier. Découvrir la cuisine et la culture d'un pays inconnu est toujours une fête pour moi. Je suis très attachée aux traditions et au savoir qu'on se transmet de génération en génération.

    Nous avons commencé par deux belles salades.  Une de poulet boucané à la sauce chien, agrémentée de gombos, tomates et oignons blancs : .

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    La même au poisson boucané :

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    Nous avons siroté les 3 sortes de rhums que Tonnegrande avait rapporté de son voyage : la belle Cabresse, la Cayennaise et le Coeur de Chauffe.  Tonnégrande nous a appris que l'usage voulait qu'on n'utilise qu'une cuillère pour mélanger rhum et sirop arrangé, et qu'on se la passe de convive en convive, ce que nous avons fait. Ci-dessous une vue plongeante sur le sirop arrangé, saupoudré d'anis étoilé et canelle.

     

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    Admirez l'attention de l'assemblée à la présentation faite par Tonnegrande. Ca c'est avant l'apéro ... après ça se gâte.

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    Devant nos airs interrogatifs, Tonnegrande nous a expliqué comment manger la kassave et le kwak, tous deux issus du manioc. La kassave, qui est une galette de manioc, se réhydrate en versant un peu d'eau dessus. On s'en sert pour saisir entre ses doigts poisson et poulet boucanés. Le kwak qui ressemble à une semoule grossière d'un beau jaune se réhydrate également à l'eau. Tonnegrande m'a suggéré d'écraser un avocat et de le mélanger au kwak. Cela fait une belle pâte que l'on relève d'un peu de piment et on dépose la salade de boucané dessus. C'est tout bonnement délicieux !

    Nous avons ensuite soulevé le couvercle des grosses marmites qui trônaient sur la table. J'ai servi l'assemblée : riz blanc et colombo de porc nappé d'une belle sauce crémeuse aux pommes de terre, aubergines, concombre piquant, oignons et tomates. Djibril nous avait rejoints et nous avons dégusté les punchs ramenés spécialement pour l'occasion : punch coco licoreux (merci la belle-maman de Tonnegrande), punch comou (c'est un fruit du palmier) et punch cachuète. Marie et moi sommes tombées d'accord pour attribuer la palme d'or au punch comou.

    Nous avons parlé de gastronomie et de Guyane, bien sûr.

    Tonnegrande nous a ainsi appris qu' être invité à déguster un bouillon d'awara est une grande marque d'estime. Ce plat, traditionnellement préparé à Pâques, est une sorte de pot au feu qui mijote dans un bouillon coloré constitué de la pâte d'awara, un fruit du palmier. Si vous voulez suivre en images la confection de ce plat qui semble délicieux, c'est ici. Il y a aussi plusieurs recettes guyanaises  (au passage, j'ai noté une fricassée de lézard). A noter aussi : les accras sont antillais, en Guyane, on appelle normalement ces beignets des marinades.

    Tonnegrande n'était pas retourné en Guyane depuis son départ, il y a 7 ans. Beaucoup de choses ont changé et pas en mieux, semble-t-il. L'exploitation de gisements d'or, découverts en 1992, une catastrophe écologique pour les belles forêts guyanaises. Le déversement de mercure dans ces chantiers à ceil ouvert provoque désormais de terribles malformations chez les nouveaux-nés des peuples vivant aux embouchures des fleuves. Cette ruée vers l'or a amené une immigration massive de Brésiliens et Haitiens, ce qui pose beaucoup de problèmes en termes de sécurité. L'instauration de frontières ne respecte pas la culture ancestrale de ces peuples qui ont toujours eu l'habitude de naviguer d'une rive à l'autre, en fonction des ressources naturelles. Les amérindiens sont devenus des clowns pour touristes. Le seul peuple guyanais qui, selon Tonnegrande, a réussi à préserver sa culture, est le peuple Noir-Marron. Ces descendants d'esclaves ont reconstitué leur mode de vie africain sur le fleuve Maroni et ses affluents.

    Claude, merci encore pour ce moment de partage et de convivialité. Je sais que tu as passé de nombreuses heures derrière les fourneaux pour nous et je t'en remercie. J'espère que nous avons fait honneur à ton hospitalité. Quand à moi, je vais me remettre en contact avec Laura, repartie en Guyane il y a peu, et tâcher de programmer un voyage là-bas pas plus tard que l'année prochaine !  

    A la tienne, Claude !

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  • Punch à la cacahuète

    Ingrédients:

    200g de cacahuète décortiquées et pelées.

    100g de lait concentré sucré

    2dl d'eau,

    8 dl de rhum blanc

     

     

    Mixer ensemble les cacahuètes le lait et l'eau, ajouter le rhum.

    Mélanger et verser dans une bouteille.

    Laisser macérer plusieurs jours. Servir frais.

    Note : Tonnégrande m'a précisé hier que "normalement on doit laisser macérer 2 mois au soleil"

    Normalement, c'est à dire, là ou il y a du soleil ...

  • Opération langoustine

    d3cdd55d4fa16752afcb80c2f19975bc.jpgHier, l'équipe qui rassasie nos estomacs affamés chaque midi me glisse : "Demain à 8h30, RDV pour un casse-croûte". Ce matin, je déboule à l'heure dite et retrouve ma bande de joyeux drilles (pour ceux qui suivent, les mêmes qui m'avaient balancée toute habillée dans le spa en juin).

    Lorsque j'ouvrai la porte du salon privatif dans lequel se tenaient les agapes, j'eus un doute à la vue d'une bouteille de Ménétou-Salon, plantée bien fraîche dans son seau. Du vin blanc avec des croissants ?  A cet instant, D. apparut, hilare, la toque vissée sur la tête, poussant un chariot sur lequel trônait un monceau de langoustines, bulots et crevettes charnues, de toute beauté, escortés d'un gros bol de mayonnaise au curry.

    Inutile de vous dire qu'on leur a fait leur fête, aux bestioles ...

    C'est très bon, un petit déj' aux fruits de mer.

    Je bosse vraiment avec une bande de fous. Eux aussi.

  • Le Nouveau Café à Montparnasse

    Hier soir, après une dégustation de sashimis fondants et de tempuras aériens chez Toritcho, j’ai proposé au gourmet qui m'accompagnait de prendre le dessert au Nouveau Café, le restaurant de Pierre Goyenetche qui se trouve dans le quartier de Montparnasse.

    Je reste fidèle à ce sympathique endroit même si à mon grand regret, la carte s’est simplifiée. Les desserts, souvent négligés en restauration, y étaient d’une originalité et d’une délicatesse rares. Disparu le sublime chaud-froid de pain d’épices aux abricots, nappé d’une sauce au Campari, qui fit tant le bonheur de mes papilles ! Volatilisés le petit pot de crème au cacao de Tanzanie et son lait d’amande ou la tarte Tatin de bananes caramélisées.

    Fort heureusement, l’accueil et le service y sont toujours impeccables, grâce à Katarina, la jolie et pétillante serveuse slovaque aux allures de rockeuse blonde.

    La déco du Nouveau Café est sympathique et dégage un je ne sais quoi d’exotisme et d’originalité avec ses palmiers en plastique et ses lumières rouges. Aux murs, des affiches de films et d’artistes (on est dans le quartier des théâtres). Aux beaux jours, la baie vitrée coulisse et s’ouvre sur une rue paisible.

    La présence de chiens dans les restaurants m'insupporte mais je fond d’indulgence devant l’œil suppliant de la petite chienne de la maison, Jazzy, qui ferait pleurer un CRS. En fond musical, un mélange improbable et réussi : Michel Berger, de la musique classique, du jazz. Côté addition, c’est loin d’être le coup de bambou :

    A l’heure du déjeuner et le soir jusqu’à 20h, une formule entrée-plat-dessert pour 7,90 € !

    Deux autres formules complètes sont proposées à 12 et 16 €.

    A la carte, des salades énormes à 10,50 €, des grillades et poissons, quelques plats régionaux comme une brandade de morue que je n’ai pas pu finir, une souris d’agneau caramélisée à la polenta de légumes, un confit de canard.

    Côté desserts, en attendant la réapparition de mes douceurs favorites (promise par le gérant), on pourra patienter avec le croquant aux 3 chocolats ou la tarte Tatin.

    Le Nouveau Café (ouvert 7j/ 7)

    13, rue du Maine, Paris 14ème

    Tél. : 01.43.21.65.29

    Toritcho

    47 rue du Montparnasse

    Tél. : 01.43.21.29.97

  • Le colombo de porc de Tonnégrande

    Je n'y ai pas encore goûté, mais le bougre nous a promis un gueuleton à son retour de Guyane.

    J'ai hâte ! 

     

    Ingrédients :

    - Porc 1k500 environ (2/3 morceaux gras + 1/3 morceaux maigres)
    - A portion égale : - 3 à 4 grosses aubergines coupées en gros cubes
    - 500g haricots verts frais en entier
    - 600g pommes de terre à chair ferme coupées en 4
    - 2 à 3 grosses mangues vertes, si possible dans une variété acidulée
    coupées en grosses tranches (mangues acides pas mûres, pas facile à trouver ici)
    - 2 gros concombres épépinés coupés en gros cubes ( ça remplace le
    « concombre piquant de chez nous »,
    - 1 choux blanc moyen, blanchi et pré-cuit à l’eau bouillante
    - des citrons verts bien juteux
    - oignons, ail, sel, poivre, piment frais, huile arachide
    - Poudre de curry (Ducros fait un bon produit)

    Préparation

    1 - La veille vous aurez fait mariner au frais votre porc coupé en gros cubes avec ail écrasé, jus de citron vert, un peu de vinaigre d’alcool blanc ou mieux un peu de rhum blanc , un peu de piment, sel, poivre, 2 à 3 clous de girofle, 1 feuille de laurier écrasée et du laurier ;

    N’hésitez pas à goûter du doigt cette marinade, qui doit être relevée et forte en saveur, et à la rectifier selon votre goût : cette phase essentielle du colombo, donnera à votre viande une saveur et un moelleux incomparable et au final à votre plat une « personnalité » Bien et régulièrement remuer le tout.
    2 – Le lendemain, faire roussir dans un peu d’huile d’arachide la viande (après l’avoir séchée…mais pas « essorée ») par petites quantités dans un faitout afin de contrôler la cuisson.
    Quand tous vos morceaux ont été roussis, jeter l’huile de cuisson, remettez la viande dans le faitout, recouvrez à mi hauteur d’eau tiède (pas trop, les légumes apporteront de l’eau) avec quelques oignons coupés en 4 et laisser cuire à feux doux

    3 - En cours de cuisson vous ajouterez vos légumes en respectant scrupuleusement l’ordre suivant :
    . le choux préalablement découpé en gros tronçons, blanchi et précuit en ayant gardé le cœur puis après 5 minutes les aubergines, puis après 5 minutes les haricots vert puis les pommes de terre.
    4 – Laissez cuire 15 minutes et prélevez un peu d’eau de cuisson pour y mélanger la poudre de curry que vous doserez généreusement (¾ du flacon Ducros n’est pas aberrant) Votre curry doit avoir une consistance épaisse
    5 – Ajouter le mélange à votre plat, puis ajouter pommes de terre, concombre, mangue. Mélangez délicatement et laissez cuire.
    6- Servez très chaud, avec dans une soucoupe à part, sel, piment frais, citrons verts (essentiel)

    Si ce n’est pas fantastique, laissez tomber la cuisine, vous n’êtes pas fait pour.

    Des questions subsidiaires ? Demandez à Tonnégrande !