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Mon Paris - Page 12

  • "Au Village"

    Vendredi soir, j'ai retrouvé mon crew de célib' pour aller manger un bo-bun au restaurant "Le Cambodge", à 2 pas du canal St Martin. C'est la deuxième fois qu'on se casse le nez sur la porte de ce minuscule restaurant (jamais 2 sans 3), cette fois il était fermé pour travaux. Les filles avaient envie d'exotisme, je les ai donc emmenées au métro Parmentier dans un très bon resto sénégalais, "Au Village". L'accueil manque de chaleur , le service est inégal selon que je sois accompagnée de blancs ou de noirs, mais le cadre est sympathique et la nourriture copieuse et délicieuse. Après avoir siroté une "sénégalaise" à base de rhum et coco en dégustant quelques accras, j'ai conseillé un thiep et un mafé et j'ai choisi un colombo de cabri fondant et relevé. Mes 2 cops se sont régalées. Au dessus de l'entrée de la salle, un vieux joue de la kora, c'est reposant et il a beaucoup d'humour. Il lance des prénoms au hasard jusqu'à ce qu'on se retourne et exhorte les hommes à honorer leur femme "6 ou 7 fois" par nuit, ce qui peut devenir du domaine du possible après plusieurs litres de jus de gingembre. Et surtout, il nous rappelle qu'il ne faut pas "coucher fâchés".

    Au Village

    Spécialités africaines, ouvert 7j/7

    86 avenue Parmentier, 75011 Paris (M° Parmentier)

    Tél : 01.43.57.18.95

  • Mon quartier préféré

    Hier, j'ai profité de quelques heures après un déjeuner chez Félicie pour flâner dans mon quartier préféré, qui s'étend de la rue Daguerre au métro Pernety, quartier dans lequel j'ai vécu mes premières années de jeune fille autonome loin du nid familial. Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, le 14ème arrondissement est le quartier de Paris ou l'on a le plus de chances de me croiser. On commence la visite ?

    Point de départ, mon QG : Félicie, sur l'avenue du Maine, à quelques pas de la rue des Plantes. Zappez la terrasse, à moins que vous appréciiez de manger dans la pollution et le bruit. A l'intérieur, quelques habitués dont ce barbu à lunettes qui dort la bouche ouverte, la tête en arrière, devant son ordinateur portable. Le sémillant Momo m'accueille invariablement d'un "bonjour princesse" et d'un sourire, encore plus radieux depuis qu'il sait qu'il va être papa. Après une bonne entrecôte béarnaise, on remonte la rue Raymond Losserand.

    Arrêt dans mon magasin de thés, le "Palais des thés" ou le vendeur chauve (et ça lui va très bien) ouvre avec fierté de belles boîtes en métal rouge sur lesquelles je me penche religieusement pour en humer les parfums. Je repars toujours avec plusieurs sachets, souvent du thé à la menthe et du thé des moines et depuis peu, du Lapsang Souchong, dont j'adore le goût fumé.

    Un peu plus loin, sur le même trottoir, les pâtisseries orientales de "Lune de miel". Si vous tournez à gauche et prenez la rue du Château, vous pouvez aller au café associatif "Le Moulin à café" ou dans un des bistrots de la place Moro-Giafferi, ou se retrouvent, le dimanche, les portuguais du coin. Petits-déj à 2€, goûters, contes pour les enfants, projection de films, débats, repas découverte autour d'un pays, le Moulin à Café est un lien entre les habitants du quartier. Continuons sur la rue Raymond Losserand, on arrive au métro Pernéty.

    A gauche, dans la rue du même nom, un authentique resto japonais qui ne propose pas les sempiternelles brochettes mais de raffinés sushis et makis ainsi qu'une belle colection de sakés et une carte de glaces surprenante (rose, lavande, réglisse pour n'en citer que quelques-uns). C'est Kirakutei, que j'ai découvert grâce à Ptipois, spécialiste ès bonnes tables.

    En continuant, on croise la rue de Plaisance ou habita un autre enfant du 15ème, mon ami M'sieu Chic Chic, et puis la champêtre rue des Thermopyles, dernier coin de verdure en fête aux derniers jours de juin. Plus loin, tournons à droite dans la rue Francis de Pressensé, dont le seul intérêt est qu'elle abrite l'Entrepôt. Au bout, tournons à droite dans la rue de l'Ouest, qui recèle quelques perles : le temple du blues Utopia, celui de la bière Bootlegger, et un épicier indien. 

    Continuons la rue de l'Ouest jusqu'à l'avenue du Maine. Au passage, sur la gauche, juste avant la place de Catalogne, jetez un coup d'oeil à 2 constructions néo-classiques sur la place de l'amphithéâtre où se trouve aussi la jolie église "Notre Dame du Travail". 

    Mais reprenons la rue de l'Ouest jusqu'à l'avenue du Maine que nous traversons pour descendre la rue Daguerre, célébrée par Agnès Varda dans "Daguerréotypes". On passe devant le bistrot des Pingouins, on entre dans la belle boulangerie rétro "Au Moulin de la Vierge", on admire les créations originales et raffinées de la boutique Divine : melons, canotiers et panamas pour les messieurs (ah, que je regrette que les hommes ne portent plus de chapeaux, ça me fait craquer), capelines et bibis en feutre pour les dames. Le patron au physique de druide est plein de bons conseils.

    Dans cette rue, on trouve aussi un rempailleur de chaises, l'Artisan Rempailleur et le magasin Paris Accordéon qui existe depuis 1944.

    Un peu plus loin après le bureau de poste, arrêtez-vous devant la jolie devanture créole du plus ancien restaurant réunionnais de Paris, "Aux petits chandeliers", dont le serveur n'a pas changé depuis 20 ans (et sa coupe de cheveux non plus). Traversez le restaurant d'un pas décidé et allez manger des bonbons-piments et bouchons sur un air de séga dans le patio intérieur. 

    Après cette mise en bouche épicée, nous attaquons la partie animée de la rue Daguerre. Le bar-resto voyageur Zango, à la cuisine métissée, dont l'antenne des Halles organise des "cafés palabres" et "cafés de l'aventure".  Le récent traiteur marocain la "Médina" ou j'ai dégusté un savoureux tagine poulet-olives-citron confit pas plus tard qu'hier soir, tout en lorgnant sur les délicieuses glaces italiennes d'Amorino. Et puis la partie marchande de la rue, avec la poissonnerie Daguerre Marée, la boucherie Chévy ou le volubile Daniel m'approvisionnait pendant mes années de vache maigre. Je ne mange plus de foie de génisse depuis. 

    J'ai aussi découvert quelques incontournables du quartier, notamment dans la rue Mouton-Duvernet : au n° 25, la belle boucherie d'Hugo Desnoyer qui fournit de nombreux restaurants, dont Félicie, et exhibait hier de dodues brochettes de cailles aux figues, et au n° 14, un magasin devant lequel je suis passé maintes fois et dont je n'ai franchi la porte qu' hier :  "la Maison des Bonbons", joli fouillis où l'on trouve des spécialités régionales comme les bêtises de Cambrai,  les pralines de Montargis, les violettes de Toulouse mais surtout, du vrai pain d'épices alsacien, celui de mon enfance en Allemagne, de gros coeurs délicatement auréolés d'un glaçage blanc. Et aussi des guimauves, des coquelicots, des sucres d'orge, des bougies marrantes et plein d'idées de cadeaux très originaux.  Un trésor pour petits et grands !

    Et puis rue Ernest Cresson, outre un énergumène qui voulait prendre des photos érotiques de moi, je suis tombée sur Soura, un resto gastronomique coréen et sur "Le Mauritius", minuscule resto mauricien, deux adresses à tester dont je viens de lire de très bonnes critiques sur le net. Comme quoi, quand on bouscule un peu ses habitudes, on découvre toujours de nouvelles choses ....

  • L'ami de la famille à l'Entrepôt

    medium_18740608.jpgHier soir, j'étais invitée, par l'entremise de Môssieur Resse, à l'avant-première du film "L'ami de la famille" au cinéma L'Entrepôt, dans le 14ème arrondissement.

    Je n'avais pas mis les pieds dans ce lieu hautement culturel depuis l'époque où j'habitais à quelques pas de là, au milieu des années 90. J'étais ravie de voir comment l'endroit, dont j'avais un souvenir un peu tristounet, avait évolué, . Je découvris un lieu animé et chaleureux, avec groupe de jazz, célibataires trentenaires, verrière et verroteries colorées accrochées au plafond. Pour l'heure, je m'engouffrai dans la salle de cinéma afin de découvrir ce film dont je ne savais rien.

    Dès les premières minutes, un choc musical : Antony & the Johnsons qui pose sa voix si particulière sur une chanson bluesy "My lady story". J'ai hâte d'écouter son album, je viens d'en lire de très bonnes critiques.


    Le film de Sorrentino est très réussi visuellement, stylisé, poétique. Après la projection, nous avons pu poser des questions au réalisateur et apprendre que ses influences dans le cinéma français étaient Sautet, Godard et Truffaut.

    A 22h45, attablée le long de la fenêtre donnant sur le si champêtre jardin intérieur de l'Entrepôt, j'attaquai un fondant filet de boeuf dans sa sauce au foie gras. Un délice, même si le service était stressé, bruyant et fort peu reposant, bien qu'assuré par de charmants garçons. Tables en teck, gravier, arbres, on ne se serait pas cru en plein coeur de Paris, mais plutôt sur la place d'un village. Manquait plus que les cigales ou les mouettes.

    C'est décidé, je vais faire quelques infidélités à Félicie et faire de l'Entrepôt mon nouveau lieu de villégiature.

     

  • Jasmin, sextoys et Sierra Leone

    Ce soir, j'attrape le magazine féminin Jasmin avec en couv' "Sextoys, beaucoup de bruit pour rien". Je relève avec amusement la coïncidence. Je m'engouffre dans le métro sur la ligne 6 direction le 12ème arrondissement. Le métro est bondé, je dégote une place assise contre une fenêtre et me plonge dans mon mag.

    Soudain, quelques notes de guitare résonnent dans le wagon et une voix chaleureuse emplit l'espace. Un mélange de Kéziah Jones et de Ben Harper. Une chanson mélancolique, en anglais, qui parle de children in the sun et de white, black, yellow colors. Le bonhomme est anglophone, sans aucun doute. Surprise car les musiciens sont pour la plupart - malheureusement -interdits dans les rames, je me retourne et avise un noir au regard doux. Il chante merveilleusement bien, sa voix et sa musique me prennent aux tripes, je ne peux plus lire.

    Je croise le regard surpris des passagers, les gens se retournent et restent suspendus aux lèvres du musicien. Mon voisin de face me regarde, éberlué, d'un air de dire "waaaouhhhh, il assure !". Je profite du métro aérien pour rêvasser en regardant Paris et les pavés mouillés. Quand il passe dans l'allée, je décide que je ne peux pas me contenter de lui donner une pièce. Son obole est pleine, on lui donne même des billets.

    Je me lève, le suis à travers le wagon et l'aborde en anglais. Je lui demande s'il est anglophone, il acquiesce, puis il me donne son prénom que je ne comprends pas. Je lui dis qu'il a une voix magnifique et le remercie de ce bon moment, nous discutons quelques instants, il est de Sierra Leone et m'assure que je peux trouver ses chansons sur internet. Je suis presque triste que cette magie s'arrête.

    En sortant à l'air libre, je chantonne "Children in the sun" jusqu'à ce que Claire ouvre la porte. Un talent croisé dans la foule, promis à un bel avenir j'espère, comme Keziah Jones qui fut repéré dans ce même métro parisien.

    Dans l'anonymat et la grisaille des rues parisiennes, la magie opère toujours et je me réchauffe un instant au contact d'êtres humains inoubliables. Comme disait Mère Mi, la vie est là qui vous sourit...

     

  • "Aux jeux de Pom" à Ménilmuche

    Un resto bien dans l'ambiance de Ménilmontant, coloré, chaleureux, garni de poteries et de bouquins. Exactement le genre de restaurant que je projette d'ouvrir un jour.

    A deux pas des "4 frères", resto populaire oriental, où j'ai mangé un couscous à moins de 7 € la semaine dernière avec Maude. On a passé le repas à refaire le monde avec nos voisins de table, 2 papys algériens. Au "Jeux de Pom", bonne musique (Red Hot Chili Peppers ce soir-là), service irréprochable, mojito certes trop aqueux, plats originaux (parmentier au canard et topinambours) et desserts appétissants (repéré un riz au lait et safran).

    Pour ma part, j'y ai dégusté un délicieux pavé de cabillaud poêlé avec risotto aux pistaches. A refaire !