Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2yeux2oreilles - Page 137

  • A toi, "mon chéri d'amour"

    Je t’aime, tu sais. Je te l’ai déjà dit et si je le fais aussi facilement, c’est parce qu’on ne s’est jamais goûtés, toi et moi.  

    Pourtant notre histoire, comme avec la plupart des hommes qui me sont chers, avait mal commencé. Tu bossais sur un autre site et je t’avais, à priori, pris en grippe parce que tu étais tout le temps injoignable. Alors le jour où je suis venu sur ton terrain et que, curieuse de savoir qui tu étais, mon sourire s’est heurté à ton visage fermé, l’à priori s’est renforcé.

     

    Il a fallu 4 ans pour qu’on se rencontre vraiment. A la faveur d’une pause, on a commencé à discuter et là, j’ai découvert une montagne de sensibilité et d’humour.

    Accessoirement, t’as un beau cul. Et quand tu rosis, comme maintenant, je craque.

    ***

    Quand je t’ai connu, t’étais au fond du gouffre. Les deux femmes de ta vie t’avaient quitté. Tu prenais sur toi comme un bon petit soldat, personne n’a rien vu, rien su, pourtant t’en menais pas large, je crois, quand tu repartais vers ta solitude toute neuve, avec ton écouteur sur les oreilles.

    « J’suis un mec», tu disais …

    Quelle connerie, excuse-moi de te le dire, j’ai fait semblant de te croire mais entre tes mains toujours ornées d’une clope, le gobelet de café tremblait.

    Ca m'a touché, ta pudeur, ta fragilité et désormais, je les ai attendus avec impatience, les appels pour un café. Quand ton nom s’affichait sur le téléphone et que dans le combiné j’entendais « bonjour ma petite langoustine des îles », un sourire superbement niais se dessinait sur ma face.

    ***

    Le lundi matin, on se racontait nos week-ends dans de grands éclats de rire. Je crois que je n'ai pas ri autant depuis bien longtemps. Je complimentais très sincèrement tes tenues, toujours originales, qui n’iraient à personne d’autre que toi, et ces détails qui révèlent le goût des belles choses, une ceinture, une paire de chaussures, des boutons de manchette.

    Un jour où on était deux à te dire à quel point t’étais mignon dans ton petit pantalon, tu as dit, visiblement touché : « Merci les filles, vous pouvez pas savoir à quel point ça me fait du bien, je me sens moche, l’impression d’être transparent ».

    ***

    Quand j’ai su que tu étais devenu un ami, un intime, de ceux qui m'acceptent telle que je suis, je t’ai filé le lien vers un billet où je racontais une de tes soirées délirantes. Je te donnais ainsi la clé vers mon blog, c’est pas rien, tu l’avais compris. Je t’y fais souvent des clins d’œil, depuis.

    ***

    Et puis, après des mois à se tourner autour, au moment où tu avais décidé de te lancer et de m’emmener en week-end à Londres, coup de théâtre. C'est marrant, la vie, non ? Un lundi matin, tu lances « Tu sais pas ce qui m’arrive ? ».

    On a déjeuné en tête à tête, tu étais gêné, tu as parlé des sentiments qu’on avait l’un pour l’autre, c’était mignon, on aurait dit deux ados. Tu disais que tu ne voulais pas me faire souffrir, t’as même employé le mot « salaud », si je me souviens bien.

    Quelle drôle d’idée ce mot pour parler de toi, pour lequel j'ai tant de respect et d'estime. Je n’étais pas triste, ou si peu, plutôt amusée de ce pied de nez mais surtout, surtout, inquiète pour toi qui commençait tout juste à accepter son départ.

    Je ne suis pas sûre que tu m’aies crue, ni même que tu aies compris quand je t’ai expliqué ma philoSophie de la vie, mon côté fataliste. La vie donne même quand elle semble refuser.

     

    Moi je savais déjà que j’avais gagné un ami, un vrai, un de ces hommes que j’aime passionnément et inconditionnellement.

    Mon ami, tu serais donc, et bien plus précieux à mon cœur qu’un ex-amant.

    Tu opinais de la tête mais ce jour là, comme souvent depuis, j’ai eu la désagréable impression que tu ne comprenais rien à ce que je suis. Tu me vois toujours masquée alors qu’avec toi, ça fait longtemps que je l’ai enlevé, ce p*** de masque.

    Pourquoi regretter ce qui aurait sans doute été un beau moment, mais un moment seulement, puisque tes questions s’étaient heurtées à son silence, puisque tu l’aimais encore ? J’ai vécu assez de ruptures pour savoir qu’on ne s’en remet pas si vite.

    Je n’ai jamais envisagé ni espéré prendre sa place. J’aurais été ton amie-amante, je t’aurais câliné, pris soin de toi, ça je sais bien faire, t’inquiète pas, à mon âge, on peut pas prétendre ne pas savoir où on met les pieds. Ou alors c’est qu’on se ment.

    Plusieurs fois, depuis, tu m’as demandé « Dans le billet d’hier, c’est de moi que tu parlais ? ». Je riais et répondais «Non, c’était pas toi. Tu sais bien, c’est cet homme, là, dont je t’ai parlé… »

    Peut-être que tu as douté de ma sincérité, mais c’était vrai, je ne parlais pas de toi.

    Tu n’es pas, ou plus, dans mes fantasmes.

    Et si ça te déçoit, c’est que t’as rien compris.

    (Ca n’exclut pas la possibilité qu’un jour, je te roule une pelle langoureuse, en toute amitié …)

     

  • Mes vrais patrons

    Lundi, c’était la dernière fois que je me retrouvais face à nos VIP, à l’occasion d’une réunion générale. L’occasion pour moi - et j'y tenais - de dire au revoir à quelques-uns de mes « chouchous », généralement quinquas ou au-delà, la nouvelle génération étant beaucoup moins sympa, je dois le dire. Sans doute cela est dû au fait que leurs pères sont de véritables hommes d’affaires qui ont gravi les marches de la réussite, alors que les fistons n’ont fait qu’hériter.

    Quand je suis arrivée ici, mon ex-boss m’a prévenue « Tu vas voir, ILS sont pas faciles ».

    Ca ne me faisait pas peur, habituée que je suis, depuis plus de 15 ans, à désamorcer des situations délicates. Finalement, je me suis vite rendu compte qu’ILS sont juste exigeants. J’aime bien les gens exigeants, et apprivoiser les bougons est un défi qui m’amuse. Au fil des années passées ici, j'ai eu l'occasion de me rendre compte que ces hommes d'affaires, pour la plupart autodidactes, sont bien moins puants que beaucoup de cadres dits supérieurs.

    Lundi donc, je me suis mise sur mon 31 pour la dernière, tailleur pantalon clair, top chocolat, écharpe Kenzo, talons hauts.

    ***

    Ca m'a fait plaisir qu'il soit le premier à arriver, mon "roi des chouchous". C'est simple, je l'adore. 

    Sans doute parce que M. B. est le premier des VIP de la boîte à m’avoir véritablement parlé, il y a 6 ans, un soir qu’il attendait son taxi. Il m’avait complimentée sur le travail de mon équipe et comme c’est une pointure dans la boîte, j’avais été flattée.

    Il doit approcher la soixantaine, un bel homme et surtout un beau sourire, les tempes grisonnantes, je lui trouve un faux air de Sardou. Depuis quelques mois, il s'est amaigri, j’espère qu’il va bien.

    M.B. est aussi jovial et sympathique que sa femme est revêche. Au début, je me suis demandé pourquoi elle était aussi glaciale mais ensuite, une collègue m’a dit qu’elle était comme ça avec toutes les femmes, et sans doute très jalouse. Ca me fait toujours bizarre qu’une femme puisse se sentir menacée par moi, à fortiori si son mari a l’âge de mon père. 

    ***

    Et puis, elle, la seule femme dans cette meute de loups, sèche comme un coup de trique, un regard perçant et dénué d’émotion, aux remarques acerbes sur la tenue des hôtesses ou la gueule des plantes, toujours pendue au téléphone à invectiver sa pauvre assistante. Colette, si tu me lis, sache que j’ai souvent compati.

    Lundi, énervée de devoir attendre 30 secondes, elle a lancé « Et celles-là, elles peuvent pas aider au lieu de discuter ? » à l’attention de la chargée de com’, la tronche de l’autre, elle a failli s’étrangler de fureur contenue, et moi je riais sous cape.

    ***

    Bien après tout le monde, quand la réunion était déjà commencée, y'a un autre célèbre râleur qui s’est pointé. Je l’aime bien, cet alsacien rondouillard aux yeux bleus, qui pique systématiquement le taxi des copains, à l'accent traînant. Je l’ai envoyé chier une ou deux fois, au début, quand il oubliait de dire bonjour avant de commencer à gueuler, et depuis, il m’adore. M’a invitée à passer boire un café à Colmar, ça tombe bien, paraît que le marché de Noël est superbe là-bas.

    ***

    Et puis, il y a aussi M. R., un brun aux yeux bleus, discret, d’origine italienne. Il m’a souhaité bonne chance et a expliqué à son copain « Elle connaît I., sa maman est de là-bas ».

    ***

    M.L., la terreur de tous, m’a demandé si je pouvais contacter quelqu’un pour lui commander un taxi. J’ai sorti mon portable et ce fut fait en 30 secondes. Impitoyable, paraît-il, il est pourtant le seul à se présenter systématiquement lorsqu’il appelle mon plateau. La politesse est une vertu à laquelle je suis particulièrement sensible, surtout quand elle s’adresse à des « petites gens » que beaucoup méprisent généralement. M.L. a le charisme naturel des hommes de pouvoir. De sa belle voix chaude, il dit "qu’on va me regretter".

    ***

    Ah et puis, voilà M. P., un autre grand ponte. Notre rencontre fut renversante, surtout pour moi. J’avais déboulé au 6ème étage, à sa recherche, et au détour d’un couloir, je m’étais étalée, sous ses yeux, sur une p*** de table basse en verre. Je m’étais niqué les jambes, c’est pas peu de le dire, mais son extrême sollicitude avait instantanément effacé les hématomes faits à mon orgueil.

    ***

    Il jette sa cigarette juste avant de franchir la porte, le voilà mon camé à la nicotine. Les dents pourries, les doigts jaunis, pas spécialement affable, je ne sais pas pourquoi je me suis prise de sympathie pour lui, mais ça a au moins rapporté quelques boîtes de chocolat à mon équipe. Il a l'air ailleurs, comme d'hab, et répond poliment « bonne chance ».

    ***

    Vers midi (2 heures de retard), une silhouette de boucher-charcutier rougeaud se découpe sur le parvis. « Chuis à la bourre, et je me suis même salement engueulé avec le mec du parking ». Je souris, ça ne m’étonne pas, c’est un sanguin le G.  Pendant longtemps, je l’ai détesté, d’ailleurs, et encore plus quand j’ai appris qu’il appelait les membres de son équipe par leur nom de famille. Ca donne : les pieds sur le bureau, un bouledogue qui aboie « Dupont !!!!!!! Ramenez-moi le dossier Untel ! ».

    Pionnier de la première heure, il a aidé à la construction de l'empire. C'est un vrai gueulard, un pitbull matîné bouledogue, mais tous ses salariés l’adorent, y’a sûrement une raison, je me suis dit. "C’est un vrai tendre", m’a encore confié l’autre jour son assistante qui ne se remet pas du départ prochain de son patron.

    Lundi, je lui glisse timidement (enfin, presque) "Moi aussi, je m'en vais", et là, il a un mot gentil, le premier !

    ***

    Et puis, M.R. reconnaissable entre mille avec son épaule droite plus haute que l’autre et ses yeux bleus, aussi. Un queutard de première, paraît-il. Mon ex-boss flashait sur lui, ou plutôt sur sa carte bleue, les yachts à l’année sur une île de la Méditerranée, ça fait rêver les petites arrivistes comme elle. Toujours été très correct avec moi, une seule fois, il m’a confié qu’il était grand-père, j’ai répondu « C’est pas possible, vous faîtes surper jeune », il a ri et a répondu qu’il avait eu sa fille à 18 ans, et elle de même, donc oui, il était jeune. Et lundi il a dit « Vous allez nous manquer, enfin, à moi vous allez me manquer, en tout cas ».

    ***

    Il en manquait quand même quelques-uns, de mes chouchous.

    Le blond qui a une tête d’adolescent, président d’une équipe de foot. Un soir, il avait appris que j’étais cycliste et m’avait raconté un périple à vélo avec son fils, de France jusqu’aux confins de l’Asie, et d’autres rêves de voyages, j’avais rêvé, les yeux pleins d’étoiles.

    ***

    Pas vu non plus, le petit nerveux de Brive, qui arrive la tête dans le cul à ses rdv, le mardi matin, après avoir passé une nuit arrosée à faire la fête avec ses potes.

    ***

    Ni le landais qui m’avait hurlé un jour au téléphone « Mais vous savez qui je suis ??? Je suis le directeur de … » et j’avais répondu très calmement, en savourant l’écho de ma voix en « mains-libres » : « Si vous vous présentiez poliment, comme tout le monde, au lieu d’hurler, je le saurais, M.B et nous perdrions moins de temps ».

    Un brouhaha avait suivi, j’étais pas mécontente d’avoir renvoyé ce fanfaron dans ses buts devant ses petits copains.

    Et la fois d’après, je lui en avait remis une couche « Ben, alors, M.B, qu’est ce qui vous est arrivé, l’autre jour ? »  

    ***

    Et puis, le plus séduisant de tous mais certainement pas le plus sympa, impeccable dans des costumes italiens taillés au cordeau, cheveux poivre et sel, ondulés et gominés, regard azur (encore !), un vrai petit bonheur pour les yeux.

    ***

    Dans l’après-midi, j’ai encore croisé M.A., beau brun proche de la cinquantaine, une poigne franche et chaleureuse. Paraît que c’est un vrai connard dans son service, avec moi, toujours très sympa, on a discuté, m’a demandé ce que j’allais faire et chez qui, justement il est client :"Si vous passez en Normandie, venez me dire bonjour, ça me fera plaisir, hein ?"

    Je ne suis pas vraiment triste, d'abord parce que faut pas se leurrer, ils en vu d'autres, ensuite parce que je suis sûre que je vais effectivement en recroiser quelques-uns, dans le cadre de ma nouvelle activité.

    Mes vrais patrons, ils sont durs, souvent détestés, toujours craints, mais leur parcours force le respect.

    Concarneau, Mont de Marsan, Saint-Nazaire, Niort, Bourg-en-Bresse, Orléans, Colmar, je fais faire mon tour de France, moi ...

     

  • Le théâtre du dimanche soir...

    J’avais pourtant pas reçu un seul coup de fil de la journée …

    Dimanche soir, je sors du ciné vers 21h30, enchantée de l’atmosphère déjantée et de l’extrême pudeur du « Premier jour du reste de ta vie ».

    Pas de pathos, les scènes tristes sont suggérées, l'amour dit avec les yeux. J’aime vraiment.

    Je pédale jusque chez moi, contente de me poser, enfin.

    (Il est 22 h)

    ***

    A peine le temps d’une pause pipi (z’avez remarqué comme on est pris d’une irrépressible envie de pisser dès qu’on se trouve devant sa porte d’entrée, limite si on a le temps de l’ouvrir ?), mon portable sonne, c’est mon père qui me demande :

    - si je suis chez moi

    - si j’ai écouté le répondeur de mon fixe.

    « Ben non, je viens de rentrer, pas été là de la journée »

    (A part mon père, tout le monde sait que je n’écoute jamais le répondeur de mon fixe, qui d’ailleurs ne me sert pas à grand-chose à part à être réveillée en sursaut le samedi matin à 9h par des vendeurs de fenêtres, cuisines équipées, volets roulants … rayer la mention inutile)

    « Bon, c’était pour te dire que j’arrive demain à 14h à la gare de Lyon ».

    Je soupire. Il m’avait parlé d’une nuit à Paris il y a 2 semaines et annonce son arrivée … la veille.

    « Ok, pas de problème, mais comment tu vas récupérer les clés de chez moi vu que je bosse ? ».

    « Oh, ben ça c’est pas grave, je vais attendre que tu sortes du boulot »

    « Mouais, Papa, sauf que demain justement, j’ai une journée de dingue, convention, salon, et que je sortirai au plus tôt à 19h30 »

    Pendant que j’essaie de trouver un moyen de pas le faire errer dans les rues pendant des heures, un bip se fait entendre dans le téléphone, justement mon frère, tombe bien celui-là, je mets le pater en attente, cherche un n° de tel pour mon frère et négocie qu’il retrouve le reup’ pour lui filer les clés.

    ***

    Mon père demande « Tu veux parler à ta mère ? »

    Ben là tout de suite, pas trop, j’aimerais bien me poser, ah elle est couchée, quel dommage, ah ben non elle dort pas, dis donc ! J’te la passe. OK.

    Comme ça dure généralement 3 plombes plus de 5 minutes, je saute dans mon pyjama et rappelle ma mère du fixe, histoire de pas me cramer les neurones. Je suis pas en ligne avec elle depuis 5 minutes que mon portable sonne de nouveau,  je lâche un « Putain, mais qu’est ce que c’est que ce bordel ce soir, j’y crois pas, quitte pas, Maman ! »

    Sur le téléphone, y’a Igor qui clignote, ça lui ressemble pas d’appeler à 22h30 et je m’inquiète, décroche et entend « Olivier est chez toi ? »

    (qu’est ce que je suis censée répondre, là ????)

    Je bafouille, Igor m’explique une histoire à dormir debout de clés oubliées le matin, de téléphone bloqué (ça je savais) et de message sur un répondeur disant « je vais dormir chez Fiso » et finit par : « Je suis à Palais-Royal, j’arrive ».

    Je reprend ma mère qui pige que dalle, faut dire que je suis pliée de rire par la tournure que prend mon dimanche soir peinard.

    ***

    Quand l’interphone sonne, je me penche à la fenêtre et crie en rigolant à Oh ! « C’est pas un peu fini ce bordel, chuis en pyjama, moi ! ».

    Je rigole moins quand l’interphone fait grève et que je sors de chez moi en pyjama pour aller le chercher, sûre de ne croiser personne, et voilà l'ascenseur qui s’ouvre sur 4 visages hilares, je me perd dans la contemplation de mes babouches (encore heureux, y’avait pas le canon du 6ème).

    Pendant qu’Oh ! se remet de ses 2 journées de fête de l'Huma, 100 bornes de la journée, 3 heures à faire la conversation chez le voisin, et se prépare pour les 35 bornes restantes, je lui sers un thé.

    Le téléphone sonne encore 2 fois, mon frère pour me demander si mon pote photographe peut prendre sa meuf (en photo, donc) et Igor qui s’est paumé entre le périph’ et chez moi.

    Vers 23h, je libère mon amant qui se les gelait sur le balcon (nan, je déconne !)

  • Cuir de Paris

    Un homme s'assied à sa droite, dans l'obscurité de la salle. Elle hume avec délice l'odeur de son cuir mouillé par la pluie. Elle déteste son contact froid, mais elle a toujours aimé l'odeur du cuir. Du coin de l'oeil, elle scrute le profil viril, les cheveux en bataille, la bouche gourmande, le jean moulé sur les cuisses massives.

    L'inconnu la trouble. Elle a envie de coller son nez contre la peau animale et de la respirer, les yeux fermés, comme elle le fait souvent avec ce sac en cuir grainé qu'elle aime tant. Que porte-t-il sous le blouson brillant ? Elle imagine une chemise blanche et large, aussi légère que le cuir est lourd. Ses mains s'immisceraient dans l'encolure du cou, feraient lentement sauter les boutons en le regardant dans les yeux, fôlatreraient dans la toison douce du torse, glisseraient le long des côtes, effleureraient le nombril. Ses cheveux humides exhalent l'odeur âcre d'un sous-bois d'automne, sa bouche est parfumée au tabac blond.

    Lorsqu'une larme coule sur sa joue gauche, elle l'écrase le plus discrètement possible. Elle préfère être seule pour voir des films tristes. Et si elle le pouvait, elle se mettrait au premier rang pour que personne ne la voit. Zut, une autre larme, et une autre encore, elle les laisse couler et se perdre dans son cou, c'est froid et désagréable mais elle retient sa main qui se ferait trop remarquer sur ses joues. A sa droite, le cuir s'agite et fait du bruit, l'inconnu se penche vers elle et lui tend un mouchoir. Elle le regarde alors, elle jurerait que ses yeux sont humides aussi, ou alors ils brillent très fort, il lui sourit timidement, semble prêt à parler, se ravise et saisit sa main. Alors elle pose sa tête sur l'épaule de cuir et respire fort.

     

  • 5 lignes de la main d'un livre

    Diane.jpgRony m'a taguée il y a plus d'un mois et j'ai pas assuré un cachou de réactivité. Faut dire qu'à ce moment-là, j'étais en pleine orgie orgasmique de foie gras et confit de canard ....

    Donc :

    1-      Citer la personne qui nous a "tagué" (C'est fait)
    2- Indiquer le règlement.
    3- Choisir un livre, l'ouvrir à la page 123.
    4- Recopier à la 5ème ligne, les 5 lignes suivantes.
    5- Indiquer titre, auteur, éditeur, année d'édition.
    6- Taguer 4 personnes.

    "Rien n'avait changé entre nous malgré ce que nous avions vécu ces derniers temps. Bien au contraire, il me montrait une nouvelle fois la confiance qu'il m'accordait, l'amour qu'il me portait, et l'infinie tendresse dont il était capable".

    Diane de John Flaherty-Cox, éditons Blanche, 2000.

    Je tague Olivier, Bougrenette, WajDi, Nicolas et Mag.