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2yeux2oreilles - Page 159

  • Where is my mind ?

    free music

    J’ai la tête en vrac. Je flotte. Je plane. Ca fait un bon mois que ça dure et loin de m’inquiéter de cet état cotonneux, je m'en délecte. C'est magique.

    Comme cette sensation étrange au décollage d’un avion, quand les pilotes mettent les gaz, que tu te retrouves le dos plaqué au siège et qu’une myriade de papillons s’envole dans ton ventre.  Où comme ce jour de mars où, en pleine cordillère des Andes, je descendais le lit d’une rivière en sautant sur les rochers. Il faisait frais sous les arbres immenses, je m’accrochais à leurs racines noueuses et la terre brune et grasse noircissait mes ongles. Les condors planaient dans le ciel.

    Le cadre était d’une sérénité incroyable. Je n’arrêtais pas de me dire « Tu es là, au Venezuela, tu te rends compte ? » et mon ventre se tendait délicieusement à l’idée qu’au bout de cette rivière, je devrais descendre en rappel une cascade de 50 mètres. J’aime être en suspension, ne pas toucher terre. Le danger m’amuse.

    En ce moment, les sentiments négatifs sont amoindris, relativisés. Même la colère n’a pas de prise sur moi. Elle glisse comme la pluie sur les plumes d'un oiseau. J’ai l’impression de ne pas vraiment être là, de regarder les choses d’en haut. Et pourtant, c’est moi aussi que je regarde vivre. Les émotions sont si intenses. Mon baiser sur la joue d’Esperanza, vendredi soir, était plus appuyé que d’habitude. J’ai soif d’embrasser, de toucher, de dire. Dire ma joie d’avoir croisé leur route et la force de nos liens. Je ne le fais pas forcément d’ailleurs, car rien que d’en avoir envie me fait du bien. Ma voix est plus douce, mes mots plus tendres et mon sourire radieux. Je suis confiante. Je n’ai peur de rien, en ce moment.
  • Douce créature ... rhô !

    Un matin, comme à l’accoutumée, après avoir posé sac et manteau, allumé mon PC, désactivé mon répondeur et vérifié qu’il n’y a pas de message ou mail urgent, je pénètre dans le bureau de mes collègues où se trouve la précieuse machine à café Nespresso. Généralement, je bois un café avec eux et j’en emmène un autre dans mon bureau, que je sirote en lisant mes mails. Il y a là O., grand gaillard blond aux yeux bleus, chtimi ; L., mon gentil collègue dont j’ai déjà parlé, et D., son adjoint, un jeune brun originaire d’un pays de l’Est, très sensible au charme féminin. Parfois aussi, P. un quinqua moustachu, petit, sec et nerveux fait une visite de courtoisie.

    J’étais en train de faire des cafés pour tout le monde quand un inconnu entre et me découvre derrière la porte. Brun, la trentaine, souriant, il salue l’assemblée. Je lui propose un café, qu’il accepte avec plaisir tout en posant un sachet de congélation sur le bureau. « Oh ! des cannelés ! » m’écriai-je avec un intérêt non dissimulé. « Vous aimez ça ? » demande-t-il, d’un air amusé. « Prenez-en, c’est ma femme qui les fait. ». Faut pas me le dire deux fois.

    Ignorant les coups d’œil goguenards de mes collègues et L. qui secoue la tête avec un petit sourire attendri en me regardant « J’y crois pas … ! P’tain mais quelle gourmande, celle-là ! », je mords dans la pâte moelleuse et caramélisée. Mmmm ! Les cannelés, c’est depuis peu mon péché mignon. Je ne mange jamais de bonbons, mais je raffole des madeleines, financiers, palets de dames et autres délicates bouchées parfumées.

    Ils étaient bons les cannelés de sa femme, à l’assistant de prod’. Ben oui, ce jour-là, il venait pour signer le contrat de tournage dans nos locaux.. Et ce matin, alors que mon café coulait, faisant de la mousse, la porte s’ouvre, il me voit et s’écrie « Oh ! Bonjour douce créature ! » J’ai failli avaler mon café de travers et il a répété, sans se démonter. Mes collègues se marraient. Du coup, il a eu droit à son café du matin. Tonnegrande qui dit souvent des choses horribles sur moi devrait en prendre de la graine.

  • Prestataires

    Je viens de suivre une formation très intéressante qui s’intitule : « Piloter des contrats de prestations de service ».  Au cours de la première journée, j’ai réalisé, avec une certaine irritation, que cette formation, j’aurais dû la faire il y a 5 ans quand j’ai intégré ma société ou d’urgence en 2006, quand on m’a ajouté 3 prestataires à celui que je gérais déjà.  

    La jurisprudence dit que « pour qu’un contrat de prestations de services soit recevable en tant que tel, il doit avoir pour objet une tâche précise et ponctuelle qui nécessite un savoir-faire particulier que l’entreprise cliente n’est pas capable d’assumer en interne. »

    Je suis responsable d’une équipe mixte d’hôtesses d’accueil -standardistes internes et prestataires, ce qui est donc interdit et constitue de toute façon une configuration hautement déconseillée, car propice aux conflits.

    Et aussi « Par la suite, le prestataire doit être la seule autorité hiérarchique et disciplinaire concernant ses salariés qu’il aura mis à la disposition de l’entreprise cliente. »

    Si ces conditions ne sont pas respectées, on est en délit de marchandage. J’ai été dans cette situation, sans le savoir, pendant 3 ans et demi. Jusqu’en 2006, mon job au quotidien consistait à sélectionner les hôtesses d’accueil proposées par mon prestataire (je précise pour Tonnegrande que non, ça ne consistait pas à les faire défiler en lingerie), les former et les manager, ceci incluant la rédaction des procédures, des évaluations et des notations indivuelles.

    « D’autre part, le contrat doit prévoir une obligation de résultat, en aucun cas de moyens, pour laquelle l’entrepreneur est seul responsable. C’est à lui de s’organiser pour atteindre l’obligation de résultat. »

    C'est-à-dire que le donneur d’ordre ne doit en aucun cas s’immiscer dans le management des prestataires, ni imposer les moyens à mettre en œuvre. Cela comprend le matériel, les tenues éventuelles, les fournitures et les documents de travail. Le contrat ne doit préciser ni le nombre de personnes, ni les noms, ni les qualifications professionnelles. Le montant de la prestation doit donc être forfaitaire et non basé sur un nombre d’heures ou de personnes.

    Il faut savoir que la plupart des sociétés qui emploient des prestataires de service sont en permanence ou à la limite du délit de marchandage ou d’immixtion.

    Il y a de nombreuses clauses qu’il est conseillé de faire figurer au contrat, par exemple pour se protéger de la sous-traitance. J’ai également eu la confirmation, suite au cas de Seiji, qu’il est du devoir du client de s’assurer que le travailleur prestataire est en règle avec son titre de séjour, et ce tous les 6 mois.

    La bonne nouvelle, c’est que j’ai du pain sur la planche. Cette formation m’a permis de comprendre les difficultés auxquelles je me heurte depuis 5 ans et elle m’a remotivée. Je dois réécrire entièrement le contrat d’un de mes prestataires, revoir mes outils de suivi et surtout, je vais me simplifier la vie. Mais je vais aussi être beaucoup plus exigeante quand au suivi du contrat. Ca va faire tout drôle au prestataire avec lequel je bosse depuis 5 ans. N’empêche, j’ai bien la haine. C’est quand même rageant qu’on m’ait laissée me démerder, à vue, pendant aussi longtemps.

    Si vous êtes concerné et que recherchez des informations juridiques, vous pouvez consulter le site Legifrance ou NetPME. Si vous recherchez des outils pour gérer vos prestataires de service, le site de l’ARSEG fourmille d’informations. Prestataire ou client, comment ça se passe pour vous ?

       

     

  • Il y a longtemps que je t'aime

    1546231012.jpgJe déteste qu'on me prenne pour une conne, et qu'on dispose de mon temps, surtout un samedi. C'est ce qui est arrivé ce midi. J'ai donc passé une journée très moyenne, mais ça se règlera.

    Ce soir, donc, comme il y avait un brin de soleil, je suis allée au ciné pour voir un film auquel on emmène généralement pas un homme.

    Kristin Scott-Thomas est une de mes actrices favorites, je la trouve très belle et chic. J'aime les beautés froides, femmes ou hommes. Fanny Ardant, Nathalie Baye, Nastassja Kinski, Isabelle Huppert et Julianne Moore sont toutes, pour moi, de très belles femmes. Kristin Scott-Thomas, je l'avais découverte dans "Lunes de fiel" mais surtout remarquée dans "Le patient anglais".

    Les premiers plans de "Il y a longtemps que je t'aime" la montrent brune, sans maquillage, cernée. Grossie, engoncée dans des vêtements austères, elle est bien loin de la garce blonde sophistiquée du patient anglais.

    Elle sort de 15 ans de prison pour le meurtre de son fils et est accueillie par sa jeune soeur (Elsa Zylberstein). Laquelle Elsa, désarmante de fraîcheur et de spontanéité, m'a rappelé ma jolie luciole provencale aux yeux bleus.

    J'ai pleuré une bonne partie du film. Il faut dire que j'avais déjà bien chialé hier soir dans mes sashimi, et bizarrement, la situation était assez similaire. Le choc et des larmes de tristesse d'apprendre que quelqu'un qu'on connaît depuis près de 20 ans a vécu un drame terrible dont on a jamais rien su.

    "Il y a longtemps que je t'aime" est un film bouleversant sur l'enfermement, la culpabilité, le manque d'amour et le jugement. En plus, en générique de fin résonne "Dis quand reviendras-tu" de Barbara, que j'ai chantonné sur le chemin du retour. A voir, mais préparez les mouchoirs !

  • No comment

    free music

    Fin de journée, j'accroche mon vélo quelque part à la porte de Choisy et me dirige vers l'arrêt du bus 183 qui m'emmène au musée Mac Val de Vitry. Sur le trottoir mouillé, je croise un jeune homme charmant qui parle dans son téléphone portable.

    "Tu veux quoi ? .... et quoi d'autre?"

    Et là, je ne peux pas m'empêcher de chantonner : "No comment ... hou hou hou ..."

    Plusieurs heures plus tard, je mets le pied par terre devant mon immeuble. Désormais, je freine en douceur et descend de mon vélo prudemment, histoire d'éviter de me ramasser comme je l'ai fait une fois. C'est quand même rageant de se taper 6 kms de vélo sous la flotte, d'esquiver piétons et voitures, de dévaler la descente de la Poterne des Peupliers sans toucher les pédales et de glisser sur le carrelage mouillé devant la porte de mon immeuble. Heureusement, il faisait nuit et la rue était déserte ...

    Ce soir, de l'immeuble surgit en trombe une silhouette féminine, la trentaine, cheveux longs, très jolie. On se salue avec un grand sourire. Elle traverse la rue et court dans son long manteau. Je me retourne, elle aussi, tout en courant, et on éclate de rire. Elle est super sympa, cette voisine. La dernière fois qu'on s'est croisées, il y a quelques semaines, je rentrais d'une soirée bien arrosée avec mon pote Nicolas. On avait fait la fermeture de la Comète et puis on avait fini à l'Aéro ou il m'avait fait mourir de rire en dansant la Tecktonic. J'ai bien essayé de récupérer une des photos qu'il a prises mais en vain. Même un peu éméché, il est encore lucide, le Nico ...

    J'étais rentrée de fort bonne humeur après cette excellente soirée. J'ai roulé bien moins vite que d'habitude et rigolais toute seule sur mon vélo en me remémorant les bêtises de Nicolas. En arrivant à la porte de mon immeuble, quelqu'un était derrière moi. La fameuse voisine. Elle me dit "Hé ben, vous rentrez tard! Vous en avez du courage de faire du vélo en pleine nuit !"

    "Surtout dans l'état ou je suis", je lui répond.

    Ca l'a beaucoup fait rire. On monte dans l'ascenseur et elle me demande "Vous savez encore à quel étage vous habitez?"

    Je devais être marrante à voir parce qu'elle était pliée de rire dans l'ascenseur, et moi aussi, du coup. Le plus drôle, ça a été quand je suis sortie à mon étage, et qu'en me retournant pour lui dire au revoir, mon vélo m'a échappé des mains. J'ai lâché "Oh! merde!" elle a éclaté de rire et je l'entendais encore rire alors que l'ascenseur s'éloignait dans les étages.

    Alors ce soir, on s'est reconnues...