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2yeux2oreilles - Page 160

  • Rencontre avec B.

    Il avait répondu juste à la plupart des questions de mon test de compatibilité. En tout cas, il était passé à travers les questions éliminatoires. J’avais répondu à son test, moi aussi, et il m’avait envoyé un mail en me disant que je m’en étais plutôt bien sortie. Pas de photo sur son profil mais sa description physique et celle de son style de vie me convenaient. Dans son mail, il précisait, sans doute à cause de mon goût des voyages, qu’il était prof d’anglais.

    Un soir, nous avons chatté très cordialement une quinzaine de minutes puis il a proposé de s’appeler. On est restés 4 heures au téléphone, je crois que ça ne m’est jamais arrivé de ma vie, et à plus forte raison avec un inconnu.

    Le courant passait étonnamment bien, on a parlé couple, boulot, famille etc. Il a vécu 8 ans avec une femme qui est partie avec un de ses potes. S’intéresse à plein de choses, fait du sport et de la moto. On convient de se retrouver 2 jours plus tard pour boire un verre. Il propose de m’envoyer sa photo mais je préfère laisser le charme agir.

    Le choix de la tenue à porter, avant chaque premier rendez-vous avec un homme, est toujours un petit casse-tête. Féminine sans être aguicheuse, basique sans être stricte. J’opte pour ma petite robe fétiche en laine verte. Un col roulé aurait pourtant été plus approprié, avec la satanée grippe qui m’est tombée dessus samedi.

    Rendez-vous est pris à la porte d’Italie, à mi-chemin entre chez lui et chez moi. J’arrive avec 20 minutes d’avance, un exploit pour ceux qui me connaissent … Il faut dire que j’étais assez pressée de le rencontrer, mon rencart brun aux yeux verts.

    Je patiente et me marre intérieurement en me surprenant à guetter le moindre type qui semble attendre quelqu’un. Justement, j’en repère un qui fait les 100 pas, visiblement nerveux, et je me dis « Pourvu que ce ne soit pas lui… ». J’appelle B. pour voir si le type en question répond au téléphone, ce n’est pas le cas. Ouf.

    Quelques instants plus tard, un beau brun se dirige vers moi et là, je pense « Mmmm, ce serait bien que ce soit celui-là … » mais non, il s’engouffre dans le métro.

    En attendant B., j’envoie des sms à mon pote JM dont les réponses me font littéralement éclater de rire. Il est marié depuis plus de 10 ans et mes anecdotes de célibataire, que je lui raconte au cours de nos dîners mensuels, l’amusent beaucoup. Finalement, un type se dirige vers moi avec un sourire, c’est l’homme avec lequel j’ai rendez-vous. Bon, à priori, pas le genre de mec qui me fait flasher. Habillé sans recherche, il lui manque cet air délicieusement carnassier qui fait frémir l’échine des gazelles de mon espèce.

    On s’attable autour d’un verre au Spoutnik, le bar où je viens habituellement avec mon pote Dyvyne. D’ailleurs, ça me fait penser que ça fait un bail qu’on ne s’est pas fait une de nos soirées festives, lui et moi. On s’est ratés plusieurs fois, il faut que je le relance …

    La conversation avec B. démarre un peu laborieusement.

    Par moments, B. me parle en regardant par-dessus ses lunettes, comme le faisait mon grand-père. C'est pas le tic le plus sexy pour un homme encore jeune. La musique latina est remplacée par du ragga un peu trop bruyant et on émigre au Merle Moqueur. De toute façon, vu que j’ai le nez complètement bouché, je pourrais tout aussi bien boire de l’eau. Là, plus au calme, on arrive mieux à discuter. Il a le même humour cru que mon pote Dyvyne, j’aime bien.  Me raconte ses quelques rencontres l’année dernière, dont une femme qui disait avoir quelques kilos de trop et en avait plusieurs dizaines en superflu. Les femmes s’enlèvent souvent des kilos si elles sont dans la catégorie « rondes et plus » et les petits hommes ajoutent des centimètres à leur taille. Les deux n’hésitent pas à publier des photos datant de 10 ans pour se rajeunir.  

    Finalement, je l’emmène au Papagallo, dans la rue des Cinq Diamants. Faudra que j’arrête de prendre des moules chez eux, elles ne sont vraiment pas terribles.

    Nous nous séparons dans le métro. J’espère qu’il n’a pas flashé non plus et qu’on deviendra amis. Sur le chemin du retour, j’envoie un sms à mon pote Oh!91 : « Pas flashé mais sympa. Vivement l’astre lumineux. »

  • Aspirine

    Monsieur sort de la salle de bains, complètement nu et très en forme..
    Voyant venir son mari, la femme lui dit :
    - Pas ce soir chéri, j'ai très mal à la tête... 
    - Ca tombe bien : j'ai saupoudré mon sexe avec de l'aspirine. Tu le veux en cachet ou en suppositoire ?

  • Moriarty

    free music

    Moi je travaille, et pas dans le secteur, malheureusement !

    Alors, pour ceux qui ont la chance d’être à proximité de la Défense, mardi 1er avril à l’heure du déjeuner, je vous recommande ce son -gratuit- mâtiné de folk, blues et country !

    1 avril 2008 à 12h00
    MORIARTY
    LA DEFENSE - Village du Festival Chorus: Magic Mirror

    (concert gratuit)

    J'ai repéré Idir à Châtillon le 4 avril et Wax Tailor à Châtenay Malabry le 8 ...

    La programmation du festival Chorus dans les Hauts de Seine -du 29 mars au 11 avril- est là :  Programme Chorus.pdf

     

  • Aux hommes de ma vie

    P.,

    J’ai toujours senti, viscéralement, que ton indifférence envers moi masquait trop d’amour. On déteste souvent les gens qui nous sont trop semblables. Ils nous renvoient nos souffrances et nos peurs. Je suis reconnaissante de ce que tu m’as transmis. L’écoute, l’humilité, la sensibilité, le goût des mélodies. J’aurais voulu que tu soies heureux et que tu cesses de te punir.

    J.,

    Je n’oublierai jamais ce mercredi d’octobre où tu m’as abandonnée. Je ne te t’avais pas demandé grand-chose, pourtant. Juste d’être là, à la sortie, et de m’accompagner jusqu’à chez moi. Je t’ai attendu longtemps, très longtemps sur ce trottoir. Je suis rentrée seule. Dans la cuisine, fenêtre ouverte, elle pleurait. Je me suis couchée, je ne voulais pas parler, rien d’autre que le sommeil. J’étais encore une enfant. C’est peut-être ce jour-là que j’ai appris qu’on est toujours seul.

    GP.,

    « Si je la quitte, elle retournera d’où elle vient, au ruisseau » disais tu, sans doute pour justifier ta lâcheté. Non seulement t’a –t-elle fait payer son orgueil froissé, pendant ces longs mois d’agonie où elle te tenait à sa merci, mais elle t’a enterré et survécu, longtemps.

    H.,

    Du thé, des livres et des petits pois carottes à la vapeur. Misanthrope, révolté et triste.

    J’espère que tu as trouvé l’amour. Je suis presque sûre que tu parles de moi avec mépris. Tu détestais tous les gens que tu n’aimais plus.

    S.,

    A la vie, à la mort. C’est comme ça que je t’aime.

    M.,

    Je n’oublierai jamais ce jour d’hiver où tu m’as abandonnée. Ta souffrance était grande et tes mots ont lacéré mon cœur à jamais. Je n’ai rien demandé, cette fois. J’essayais de ne pas entendre mais tu insistais. Alors, je n’ai plus entendu que ça. Sur le parking, j’ai pleuré. Je me suis couchée, j’ai souri, j’ai fait semblant. Je n’étais plus une femme. C’est ce jour là que je me suis souvenue qu’on est toujours seul.

    O.,

    Tu m'as réconciliée avec moi-même mais je ne t’estime pas. Tu es un tricheur et un lâche. De la race de ceux qui n'ont aucun scrupule.

    JM.,

    Toi tu m’aimes pour la vie.Tellement et avec une indulgence si indéfectible que parfois ça m’est insupportable. Tu es comme un enfant qui pleure parce qu’il a trouvé au fond de la poubelle le collier de nouilles offert à maman. S’il y a une personne sur cette Terre qui m’aime comme je suis, c’est toi.

     

     

  • Feargus, my dearest Irish friend

    I miss you so much. I’ve been looking for you all these years and sending mails but G. told me that you could hardly read now. I keep faith, however. I don’t know if you stayed in England , returned to Ireland or moved to the country of your loved one. One day, in Dublin , I hope I’ll bump into you. Tears will then fall down my eyes. We’ll go for a pint in an old and dark pub, down in Rathmines or along the Liffey.

    Will you see the tears of joy rolling down my cheeks or will the disease have won and made you a blind man?

    I never realized how much I cared for you until I lost your trace. I am sad not to have told you that I love you. You moved me like very few people do.

    I miss your soft and calm voice, your accent as clear as crystal, your hand on my arm when we walked together, that evening. I miss the diluted blue of your eyes and the way you looked at things. I remember that wonderful evening when we shared an Indian meal in my apartment. You were sitting on the floor and you started talking about Irish history. You told the british colonization, the brutal oppression of your justice and language, the fight for independence, and all of us were quiet and listening to you. You were speaking slowly to make sure my brother and sister would understand everything, and they did. They were “drinking your words”. I loved the pride that you had about your country and people. I miss your free spirit, your wisdom and your delightful humour.

    That evening, you told us why your local pub was called “The Hole in the wall”.  Since then, I’ve been waiting for the day when you’ll take me there. We’ll talk for hours while sipping the black stuff. Like in the old days, Feargus.