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2yeux2oreilles - Page 62

  • Parisienne d'un jour, parisienne toujours !

    Parisien D'un JourTadam !

    Je suis très fière de partager avec vous la joie suscitée par un mail confirmant mon adhésion à l'association Parisien D'un Jour ! Yeepee !

    La télé ne diffuse pas que des conneries, la preuve, c'est en l'écoutant d'une oreille distraite que j'ai appris l'existence de cette association de bénévoles qui souhaite redorer l'image du parisien en proposant des visites hors des sentiers touristiques.

    Mercredi soir, 19h, je suis la dixième participante à la réunion de présentation qui se tient dans une pizzeria près d'Opéra. La femme qui nous accueille dresse le portrait des touristes qui font appel à PDJ : principalement américains, canadiens, australiens, italiens et allemands, ils souhaitent d'abord rencontrer des Parisiens et en apprendre plus sur leur vie quotidienne.

    Pourquoi je rejoins cette association ?

    D'abord, parce que j'ai toujours été heurtée par "l'accueil" réservé aux touristes - provinciaux ou étrangers - qui viennent découvrir les innombrables beautés de cette ville qui tire pourtant beaucoup de bénéfices de ce tourisme qu'elle méprise. A mon petit niveau, je m'efforce, aussi souvent que possible, de redorer l'image des parisiens. 

    Ensuite parce que j'ai moi-même profité de vacances parisiennes (6 semaines en tout depuis juin) pour jouer les touristes dans cette ville que je traverse toujours en courant. Munie des livres offerts par mes collègues bien-aimés et Boug', je me suis interrogée, extasiée, documentée, j'ai remonté les siècles et je crois que j'aime enfin Paris. Auparavant, j'appréhendais les questions des visiteurs, aujourd'hui, je me sens capable de leur faire découvrir des choses. 

    Egoistement, cette "responsabilité" va m'obliger à me documenter afin de ne pas raconter trop de conneries à mes touristes. Donc à continuer cette entreprise récente de me cultiver sur l'histoire de Paris déclecnchée, sans nul doute, par le fait que j'habite non loin de l'axe par lequel les armées de Libération sont entrées dans Paris. Tout alentour rappelle les souffrances, sacrifices et victoires.

    Ce que j'aime dans le concept de l'association ?

    La liberté laissée aux bénévoles qui décident des parcours, heures et lieux de rendez-vous. Le credo de Parisien D'un Jour, c'est de proposer aux touristes de découvrir ce qu'ils ne trouveront pas dans leurs guides : le Paris de chacun, ses endroits préférés, ses restos, son marché (je vais m'éclater, moi !) un quartier, des anecdotes, en toute modestie. La seule obligation, c'est de faire au moins 6 visites par an.  

    Les rencontres que je vais y faire, non seulement celles des touristes que je guiderai mais aussi celles que je ferai parmi les 220 bénévoles qu'elle compte à ce jour.

    Les apéros mensuels (ben ouais, merde, on est aussi là pour s'amuser !) et surtout (si si !) les visites réservées aux bénévoles (à venir : le Panthéon, l'Hôtel de Ville, l'UNESCO). Seul hic : elles ont lieu en semaine et en journée mais plutôt le jeudi et le vendredi. Ca me laisse quand même une chance de pouvoir poser des RTT.

    Voilà, je suis super contente et j'ai hâte de commencer. En plus mes touristes m'inspireront sans doute, à leur insu, des billets pleins d'anecdotes pour alimenter ce blog.

    PS1 : Je voulais faire un billet court. J'abandonne. Je suis une expansive.

    PS2 : J'ai besoin de votre avis, amis lecteurs. Devrais-je créer une rubrique PDJ ?

  • Un dimanche matin à Montrouge

    Depuis cette soirée où Jean-Louis, carillonneur montrougien, m'avait invitéé à un apéro improvisé dans sa boutique, le patron de Saveurs et Millésimes, face à la piscine, est mon caviste préféré. Ce soir-là, comme souvent lors de mes pérégrinations, le "petit saut" dans sa boutique s'était prolongé devant une assiette de charcuterie et fromage et j'avais trinqué de bon coeur avec Jean-Louis. Cerise sur le gâteau, le patron de Saveurs et Millésimes est bel homme. Ce dimanche matin, en compagnie de Boug', j'y entre juste pour le plaisir de le saluer.


    Quelques mètres plus loin, devant le Café du Marché, un homme qui porte bouc et lunettes de soleil nous barre le passage; à l'interieur, le patron nous hèle : "Qu'est ce que vous buvez, les filles, je vous invite ?"
    Présentations faites, nous nous posons quelques minutes devant deux petits noirs. Au mur, le portrait du patron trône au milieu de ceux d'acteurs et de l'enfant de la ville, Coluche.

    "Romy, c'est mon ex" dit Nasser.

    - Ça ne lui a pas réussi de sortir avec vous" lui dis-je.


    Il prend la pause devant l'objectif de Boug' qui prévient pourtant "Vous ne savez pas qui vous avez fait entrer chez vous!"
    Autour du comptoir, les habitués ricanent. Il y a Arnaud, l'homme au bouc, Loic, le charcutier qui prend une pause avant de retourner au marché et d'autres anonymes. Nasser ne sait pas où nous pourrions prendre un brunch. "Au pire, on ira manger des crêpes au marché". "Prenez vos crêpes et ramenez les ici, les filles".

    Je propose à Boug' d'aller voir si Chez Friloux  est ouvert. Nous traversons l'avenue de la République, éventrée par les travaux de prolongement de la ligne 4 du métro. Hélas, Chez Friloux, il n'y a personne et nous ne pouvons qu'admirer le beau décor de bois en nous promettant d'y revenir, accompagnées des deux joyeux lurons du quartier.

    Puisque nous somme là, remontons jusqu'au Rubeo Monte où une salopette inaugurée en juin dernier rend hommage à Coluche, l'enfant de Montrouge, enterré non loin de là, au-dessus du périphérique.
    Au retour vers le marché, nous passons par la rue Sadi Carnot où je découvre une trouée de verdure. "C'est un petit parc, me dit une mamie que son chien promène, il est très joli". Bon ben alors, on entre et le petit parc est fleuri et doté d'un petit pont de bois qui tient bien (on est montées dessus).
    Mon téléphone bipe, c'est Nicolas qui m'engueule gentiment "Tu devais pas passer cette semaine ?"

    boug',montrouge



    Il est déjà 13h30 et nous accélérons le pas. Au marché de Montrouge, Marc et sa belle moustache dorée solde ses galettes, à quelques minutes de vacances bien méritées. "On remballe mamie et c'est les vacances" dit-il à Thomas qui rêvasse en le regardant badigeonner les crêpes brunes de beurre salé. Je le taquine "Comment ça, vous remballez mamie ?" "Non, ça ça fait longtemps que c'est fait".
    Marc nous offre de belles gaufres épaisses, cadeau de la maison, et ses recommandations. On le rassure "Elles n'auront pas le temps de sécher".

    Quelques minutes plus tard, comme promis, nous déballons nos crêpes chez Nasser, devant un petit verre de blanc. Au comptoir, David et Arnaud jouent au 30. Un homme nous aborde et taille la bavette avec nous, il est dépanneur auto et surtout très sympa. "Ça peut servir" dit Boug', sauf pour celles qui circulent à vélo. Yannick est Brestois de naissance mais Malakoffiot depuis plus de 35 ans. "Il fait beau, faut aller à la piscine" dit David. Ouais, enfin, restons calmes, c'est pas la canicule, non plus ....

    Il est plus de 14 heures quand Boug' m'embrasse et monte dans son auto direction le soleil. Cette flânerie dans les rues de Montrouge m'a donné envie de prolonger la balade, cette fois de l'autre côté du périphérique ...

  • Balade dans le 10ème arrondissement

    Vendredi dernier, j'avais rendez-vous avec une vieille connaissance à la brasserie Julien, rue du faubourg Saint-Denis.

    La brasserie Julien est un bel endroit décati, un miraculé du Paris de la Belle Epoque, perdu au milieu des boutiques métissées et épicées du quartier. J'y ai aimé la clientèle, ce vieux couple, peut-être américain (ou pas), cette table familiale présidée par un vénérable monsieur aux cheveux blancs et au couvre-chef assorti à un je ne sais quoi d'excentricité et puis les serveurs, surtout celui-là, avec sa houppette blonde, qui nous servait du "Sire" et "Altesse" avec force clins d'oeil.

    Je m'entraîne déjà, 10ème arrondissement, faubourg Saint-Denis, rue de Paradis, église Saint Vincent de Paul


    Après le baba au rhum, C. est parti retrouver les impôts et moi, j'ai entamé une visite de ce quartier que j'aime beaucoup, aidée dans ma découverte par le livre offert par ma copine Boug' "Jeux de piste et énigmes à Paris".

    Chez Gibert Jeune, je me donne des idées de lecture et me leste du  Métronome illustré et du dernier exemplaire de XXI, que j'offrirai tous deux à mon amie Esperanza.

    Je m'entraîne déjà, 10ème arrondissement, faubourg Saint-Denis, rue de Paradis, église Saint Vincent de Paul

    Mon parcours commence sous la très belle porte Saint-Denis. Le Métronome Illustré m'apprend que la voie principale de la rive droite passa, au Xème siècle, de la rue Saint-Martin à la rue Saint-Denis. La Porte Saint-Denis, érigée en hommage aux victoires militaires de Louis XIV, lie la rue Saint-Denis à son faubourg et mène à la ville du même nom.

    Je m'entraîne déjà, 10ème arrondissement, faubourg Saint-Denis, rue de Paradis, église Saint Vincent de Paul

    On m'invite à rejoindre "un passage fleurant bon les arômes d'Inde et du Pakistan"; c'est le passage Brady, bien sûr, où Nadette dévalisa, en juin dernier, l'épicerie Velan. Ce que j'ignorais, c'est que le passage Brady rejoint, au-delà du boulevard de Strasbourg et à ciel ouvert, la rue du Faubourg Saint-Martin.

    Le Marché Saint-Martin est fermé, dommage, j'aime déambuler dans leurs allées. Mon défi suivant, c'est la rue Bullet où je cherche un moment "une des maisons les plus étroites de Paris", glisse une tête entre les grilles du n° 6 pour débusquer la façade d'un hôtel particulier, reviens sur mes pas et finalement, la voilà ! Je la cherchais au mauvais endroit cette maisonnette, ou plutôt ce couloir sur deux étages, large d'un mètre cinquante, cachée dans une boutique au n° 37 (voir montage photo ci-dessous).

    Je tourne, retourne mais ne trouve pas cette rue dans laquelle je dois tourner alors je triche et saute quelques étapes pour localiser sur mon plan " celle qui sera trop longue au goût des époux volages". Pour la rejoindre, je reprends la rue du Faubourg Saint-Martin et cherche le Passage du Désir, non pas la boutique coquine, mais l'ancien Passage du Puits. En chemin, à hauteur du n° 75, mon regard est attiré par des hommes coiffés de sortes de toques, qui semblent tenir réunion dans un restaurant. Je stoppe, scrute l'enseigne. Tiens, un restaurant ouïghour ! Mon ignorance est totale au sujet de ce peuple; "Qu'est ce qu'on mange là-dedans ?" me dis-je, le nez collé sur le menu. Un homme orné d'une très fine moustache sort sur le trottoir, m'aborde et devance mes questions.  

    L'accès au Passage du Désir est fermé mais cet écart me permet de découvrir la plaque commémorative qui signale les anciens magasins Lévitan. Ci-dessous, l'hotel particulier au n°6 de la rue Bullet et la fameuse toute petite maison du n° 37, tout proche.

    Je m'entraîne déjà, 10ème arrondissement, faubourg Saint-Denis, rue de Paradis, église Saint Vincent de Paul

    Je reviens sur mes pas et traverse l'Afrique qui palabre dans les salons de coiffure, les restaurants de la rue du Château d'Eau et sur les Vélib' garés là. A défaut de défriser mes cheveux raides, on propose de me coller de faux ongles (pouah !).

    Laissant la rue des Petites Écuries face à moi, qui abrite le New Morning, et au bout de laquelle on peut manger gratuitement, selon les jours, couscous ou moules-frites au Tribal Café (testé et approuvé), je remonte la rue du Faubourg Saint-Denis où habitait jadis, avant qu'une saleté de maladie ne l'emporte, une des femmes les plus courageuses et meilleures managers et que j'aie connues, France). Au n° 83 se trouvait le salon de coiffure de la famille Reggiani (source Wikipédia ).

    J'atteins enfin la rue de la Fidélité, puisqu'il s'agit d'elle. J'ai bien aimé cette phrase, lue sur ce blog : " La rue de la Fidélité est l'une des plus courte de Paris. J'ignore s'il faut y voir un symbole."

    J'y avais repéré, après un apéro mojito, les spécialités africaines du restaurant Délices d'Afrique. "On peut y aller ?" avait demandé ma tante, craignant que notre blondeur ne sème le trouble parmi les têtes crêpues. "Oui, on va créer le buzz mais bien sûr qu'on peut y aller" (moi pour un mafé, je braverais tous les dangers, surtout s'il n'y en a pas).

    Tiens, je l'ai prise dans le mauvais sens, la rue de la Fidélité, puisque je tourne le dos à celle "qui m'enverra au septième ciel, au nirvana" quand je lirai son nom. La rue de Paradis, "haut-lieu du cristal, de la faïence et de la porcelaine" dévoile au n° 18 la sublime façade de céramiques peintes du magasin des faïenceries Boulenger, construit en 1900. D'ailleurs les carreaux de grès, blancs et biseautés, des couloirs et stations du métro parisien, c'est Boulenger. Sur la façade, l'inscription "Le Manoir" a remplacé celle de "Choisy le Roi", où se trouvait la faïencerie Boulenger.

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    Toujours aussi curieuse, je glisse la tête entre les grilles qui révèlent un vestibule, décoré lui aussi de céramiques, et un mystérieux escalier à balustre. Un homme s'approche (décidemment !) et me demande si je cherche quelque chose. "Non, non, je regarde mais si, tiens, c'est quoi, le Manoir de Paris ?" L'homme m'apprend que l'endroit abrite depuis quelques mois une toute nouvelle attraction, "Le Manoir de Paris" et que la prochaine réprésentation commence dans moins de 30 minutes. Chouette, encore une bonne idée de sortie avec mes copines blogueuses (et les autres) ! 

    Je continue mon avancée en direction du faubourg Poissonnière, dépasse le musée Baccarat, et prends à droite. Me voici sur la rue La Fayette, étrangement embouteillée en ce mois d'août et enfin j'atteins la place Frantz Liszt dominée par la très belle église Saint Vincent de Paul.

    C'est pour elle que je suis venue, en fait. Cette église, je n'en ai jusqu'ici vu que le dos car elle est ceinte de la rue de Belzunce où je me régale, trop rarement, Chez Michel ou dans son annexe, Chez Casimir.  J'ignorais donc tout de sa beauté, jusqu'à un soir de juillet où j'accompagnai deux amis à un concert de salsa au New Morning. Après le concert, nous avions marché jusque là et je m'étais promis de revenir l'admirer de plus près. Ce soir-là, la place Franz Liszt avait quelque chose de provincial mais ce jeudi, elle résonne des bruits de klaxons des automobilistes irrités.

    Je m'octroie une pause en terrasse sous les commentaires du serveur qui  atteste que la rue La Fayette est comme ça depuis mi-juin, un vrai vacarme. A côté de moi, une habituée attribue ces nuisances à la nouvelle voie de bus. Je m'isole du bruit en parcourant les livres que j'ai achetés.

    Un peu plus tard, je gravis les marches du jardin en terrasse qui borde, comme une barbe, l'église Saint Vincent de Paul. Construite par Hittorf sur l'emplacement d'une léproserie tenue par Saint Vincent de Paul, elle est d'inspiration romaine mais son porche est, lui, clairement grec.

    J'entre dans l'église, elle est déserte et emplie d'une délicieuse odeur de cire d'abeille. La fragrance est vraiment prononcée et je fais le tour de la nef, humant et me shootant littéralement à cette odeur douceâtre.
    [De retour chez moi, je lis que sa nef est ornée d'immenses peintures à la cire. C'était donc ça ! )]
    Dehors, j'hésite un instant sur la suite de mon parcours car j'ai décidé d'arrêter là le jeu de piste. Bien inspirée, je choisis de longer le flanc ouest de l'église et tombe en arrêt, au numéro 9 de la rue Fénelon, devant un très bel immeuble orné de peintures sur lave émaillée. On peut voir sur ce blog des détails de sa façade, sur laquelle je n'ai pas pu zoomer.

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    [Des recherches sur internet m'ont permis d'apprendre , ici  et , que cet immeuble est celui des ateliers Gillet, entreprise d'émaillage de lave (de Volvic). On lui doit la sortie du métro Dauphine, classée monument historique. Il réalisa aussi, avec le peintre Jollivet, les décors en lave de la façade de l'église Saint-Vincent de Paul mais ces peintures firent scandale et furent retirées l'année suivante par Haussmann. Il faudra attendre 150 ans et le 26 juin dernier pour que ces panneaux retrouvent leur place d'origine. Note à moi-même : il faudra que j'aille admirer la maison de Jollivet , cité Malesherbe, décorée elle aussi de lave émaillée.]
    Alors que je tente de déchiffrer les scénettes ornant la façade, un homme passe, ralentit "C'est un très bel immeuble" dit-il. Manuel y effectué des travaux, dans un appartement, et m'enjoint de trouver un moyen d'y pénétrer pour admirer le superbe hall. Nous discutons un moment mais Manuel devient très collant et je décline, avec le sourire mais fermement, sa proposition de "bien s'occuper de moi".

    C'est la fin de ma balade, je rejoins la station de métro de la Gare du Nord, ravie de cette échappée que je n'ai, hélas, pas pu partager. Merci Boug', il est bien ton livre !

  • Hier encore, j'avais 10 ans

    J'étais assise dans les gradins et d'étranges créatures évoluaient sur scène : des lombrics métalliques, des personnages au visage en pâte à modeler, au gré des émotions et des attractions, des mains géantes qui s'étreignent, des marionnettes en tissu chamarré qui perdent la tête, des boules qui roulent et n'amassent pas mousse.

    Sans paroles, ni musique, le langage - corporel - des personnages de la troupe suisse Mummenschanz est universel. On est intrigué, émerveillé, questionné, ému, hilare. Dans la salle, les rires des enfants fusent tout autant que les fous-rires des adultes.

    Et à la fin du spectacle, on découvre avec surprise et d'autant plus d'admiration les cheveux blancs du quatuor d'artistes qui, après 40 ans d'existence (on les as vus au Muppet Show, notamment), dépassent la soixantaine.

    Mummenschanz, je m'y suis frottée par curiosité, je n'ai qu'une envie : y retourner !

    Et quelques chanceux(ses) pourront même les voir à Genève en fin d'année ...

  • Je suis une femme très simple

    Il paraît que je donne l'impression de vivre à 100 à l'heure et d'être boulimique d'activités, toujours en mouvement comme le lapin Duracell.
    C'est parce que je ne vous raconte pas (quel intérêt?) toutes ces soirées où je me délecte du silence de mon appartement, plongée dans un film ou un bon livre en sirotant une tisane. Cette semaine, par exemple; à l'exception d'une parenthèse feutrée et enjouée chez P_o_L, où j'ai immortalisé les facéties de Blacksad, j'ai égréné chaque soir l'histoire de Paris à travers Métronome, le passionnant livre de Lorant Deutsch, confortablement enfoncée dans mes oreillers.

    P_o_L.jpg


    Il paraît que je donne l'impression de passer ma vie à manger et d'être boulimique de saveurs, d'odeurs et d'opulence comme Gargantua.
    C'est parce que je ne vous raconte pas toutes ces soirées où, fatiguée de mes repas à l'extérieur, toujours trop riches et trop saucés, je me sustente de soupes légères ou de légumes juste cuits dans leur jus. Cette semaine, par exemple, à l'exception d'un dîner savoureux et léger chez P_o_L, je me suis contentée, chaque soir, d'un bol de soupe maison.


    Ce soir, pourtant, je m'étais préparée à une petite fête gustative. Le jeudi, c'est jour de livraison dans les coopératives italiennes Latte Cisternina. Cette super adresse m'a été confiée par Flo, ma petite lurker italienne, rencontrée sur ce blog et devenue une très bonne copine (elle a eu, de surcroît, la bonne idée d'emménager récemment dans mon quartier). Un soir de juin, nous avons partagé une salade et une bouteille de vin et j'ai découvert la texture incroyablement crémeuse de la burrata.

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    Je travaillais aujourd'hui dans les beaux quartiers, à deux pas de la place Vendôme. Vers 18h30, j'ai emprunté la rue des Capucines, où l'Irlande adultère trinquait avec l'Auvergnat robuste. A proximité du boulevard de la Madeleine, j'ai levé un sourcil sur la plaque de la rue Cambon et fouillé ma mémoire quelques instants; je viens de le vérifier, il s'agit bien du fief de Coco Chanel.


    Laissant la massive église de pierre à ma gauche, j'ai traversé le boulevard et continué dans la rue Godot de Mauroy, jusqu'au n° 37. Là, j'ai poussé la porte d'une échoppe exiguë, accueillie par les vocalises d'un grand gaillard brun à l'accent aussi chantant que sa gorge décomplexée. Noyée parmi les dizaines de cartes postales colorées recouvrant les murs, la Joconde m'adresse un sourire goguenard mais je n'ai d'yeux que pour les victuailles empilées, fromages, jambons, pâtes fraîches et légumes marinés. Surtout, je cherche du regard les boules blanches et crémeuses que les connaisseurs s'arrachent dès la livraison.

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    Pour 22€, je repars avec 200 grammes de parmesan, une boule de mozzarella di buffala, deux burratas et un sachet de raviolis farcis à la viande.


    De retour à la maison, je tranche une tomate charnue, enfonce la lame dans la boule de mozzarella moelleuse, saupoudre le tout de poivre fraîchement moulu, l'arrose d'un filet d'une huile d'olive grecque très parfumée et déguste mon festin d'une frugalité exemplaire.

    Pour les adresses des 4 boutiques parisiennes et un texte très sensuel sur cette burrata tant convoitée, je laisse la parole à LittleParis.