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  • Côtes de porc poêlées au cidre

    Je suis pas fan du porc, mais celle-ci est une de mes recettes préférées.

    Facile, elle plaît à tous les coups.

    L’acidité du vinaigre de cidre et la douceur de la crème fraîche, un beau mélange.

    4 côtes de porc
    1 cs de vinaigre de cidre
    2 cs de margarine allégée (ou beurre)
    6 cs de crème
    sel, poivre

    Dans une poêle, de préférence à revêtement anti-adhésif, faites fondre la margarine à feu moyen.
    Saupoudrez de poivre fraîchement moulu les côtes de porc et mettez-les à cuire.
    Laissez-les dorer 10 minutes de chaque côté.
    Au bout de 20 minutes de cuisson, retirez-les de la poêle et réservez-les sur un plat préalablement chauffé.
    Videz la poêle de la graisse et remettez-la à feu vif avec le vinaigre et la crème.
    Salez, poivrez et grattez les sucs avec une spatule en bois.
    Remettez aussitôt les côtes de porc et laissez-les 1 minute de chaque côté. Servez bien chaud.

    Accompagnement possible : purée de pommes de terre, riz, épinards, tomates grillées (perso, je préfère les pâtes)
  • L'avocat de la terreur

    fe04aefccac08c1d947e771efe3ea9bd.jpgVu hier le documentaire sur la vie de Jacques Vergès. Ces 2h15 passent sans qu'on s'en rende compte. La vie de ce personnage si controversé est comme un thriller sur fond d'espionnage et de terrorisme.

    Dès le début du flim, lorsque Vergès évoque le 8 mai 1945 qui commémore, pour lui, les massacres de Sétif en Algérie, le malaise s'installe. Vergès le dit, né d'une mère vietnamienne et d'un père réunionnais, il comprend parfaitement la lutte des Algériens pour l'indépendance et ne condamne pas leur violence. Né colonisé, en colère, il n'a jamais pu oublier les images de son enfance, celles d'êtres de couleur qui devaient s'écarter sur le passage des blancs. Il en gardera pour toujours l'incapacité à supporter "qu'un homme soit humilié". J'ai trouvé la première partie passionnante, et très romanesque son histoire d'amour avec Djamila Bouhired, jeune poseuse de bombes du FLN et héroine du peuple algérien. Beaucoup d'émotion aussi lorsqu'il visite la prison d'Alger avec les anciennes condamnées à mort. J'ai en revanche eu un peu de mal à comprendre, ne connaissant pas le contexte et surtout ses motivations, ses liens avec la bande à Bader et Carlos. Des moments forts aussi : Bouteflika sur le tarmac de l'aéroport d'Alger avec Carlos, la résistance palestinienne financée par un nazi suisse, Vergès qui dit "J'aurais défendu Hitler et même Bush (sic) à la condition qu'ils plaident coupables." De l'humour avec les anecdotes de Siné qui se désole de la conversion à l'islam de son pote bouffeur de cochon. Et aussi des questions restées sans réponse. Pourquoi a-t-il protégé Moïse Tshombé, assassin de Lumumba ? Pourquoi, lui qui s'était illustré en défenseur des opprimés, a-t-il défendu des dictateurs africains sanguinaires ? Le jeune homme révolté et profondément humaniste ne s'est-il pas transformé en personnage cynique motivé par l'appât du gain ? Et pourquoi avoir abandonné Djamila Bouhired et ses enfants en Algérie ?

    Vergès reconnaît avoir éprouvé de la sympathie et même de l'estime pour des ordures notoires. Cela me semble tout à fait humain, car pour ce que j'en pense, les bourreaux sont souvent d'anciennes victimes. J'ai trouvé le personnage sympathique et immensément brillant. Il a poussé son métier à l'extrême, risquant la mort, sacrifiant sa vie personnelle, haï par tant de gens et décrié par ses confrères. Et je retiens cette phrase de lui, qui pour moi, justifie ses choix : "Tout homme a le droit d'être entendu et un avocat a le droit d'accepter ou non d'assurer sa défense. Mais si on l'accepte, alors on doit le défendre avec toutes ses tripes." 

  • A poils et à pédales

    75657d9e467cd40f2e5aae413aa98b7d.jpgAprès Nice et Toulouse, Paris participera pour la première fois, demain,  à la Manifestation Internationale Cyclonudiste

    Les cyclistes défileront nus dans de nombreuses villes du monde, dont Paris, pour rappeler leur vulnérabilité face aux véhicules à moteur et la nécessité d’en finir avec la civilisation du pétrole, de la puissance et de la pollution.

    Le point de rendez-vous est :
    LE JARDIN DE REUILLY (Mairie du 12ème arrondissement)
    métro Montgallet (8) ou Dugommier (6), à 14h00 le samedi 9 juin.

  • Le couple, invention récente ? (suite)

    Hier soir, j'ai donc participé à mon premier "Café de l'amour". La rencontre avec Philippe Brénot, anthropologue et psychiatre, fut riche en échanges. Nous avons poursuivi le débat autour d'un bon repas (et je suis rentrée à 1h du matin, ravie). Le seul moment où j'ai été en difficulté a été lors de la séquence de "la méditation de l'amour". Pas facile de soutenir le regard d'un inconnu ...

    Comme promis, voici un résumé de ce que j'ai entendu au cours de ces 3 heures passionnantes. 

    Sur le couple à travers l’histoire de l’humanité :

    Au Moyen Age, la durée de vie des couples était de 13 ans et de 25 ans au 19ème siècle. Aujourd’hui, avec l’augmentation de l’espérance de vie, elle peut dépasser 40 ans au cours desquels plusieurs tranches de vie se succèdent. Autrefois, on était dans une société du destin : les mariages étaient arrangés et l'individu était le produit de sa condition sociale. A présent, chacun est responsable de soi-même et de son bonheur. Condamné non seulement à être libre, mais heureux.»

    La notion de couple telle qu’on l’entend dans la société occidentale date des années 1970. C’est l’arrivée de la pilule qui a modifié le rapport  hommes - femmes. Avant la pilule, la seule forme de couple était le  « mariage », indissoluble et voué à la procréation. Les hommes faisaient leur éducation sexuelle dans les bordels et les femmes ne la faisaient pas. Tout était fait pour maintenir hommes et femmes dans l’ignorance du sexe, mot qui par ailleurs était tabou. Une fois que le couple a éliminé la question de la fécondité, que celle-ci a pu être contrôlée, il a découvert le plaisir et la recherche du bonheur.

    Sur les différences entre hommes et femmes

    Les hommes sont naturellement polygames, comme 96 % de mâles mammifères, car destinés à perpétuer l’espèce. Ceci s’explique aussi par le fait que la paternité est ignorée, la grossesse chez les mammifères femelles étant cachée, ce qui n’est d’ailleurs plus  vrai aujourd’hui avec l’apparition du test de paternité. Auparavant, il n’y avait aucun moyen de savoir qui était le père de l’enfant. D’ailleurs, de nombreuses cultures sont basées sur un système matrilinéaire où seule l’ascendance maternelle est prise en compte dans la filiation. Dans plusieurs sociétés africaines par exemple, l’enfant porte le nom de sa mère car il est à coup sûr, « l’enfant de sa mère ». Il n’a pas un mais des pères, qui sont tous les hommes de l’âge de sa mère.

    En Occident, dans les 10 premières années de sa vie, la petite fille prend conscience de son destin de femme et de mère. Elle a très vite une idée assez précise de l’homme de sa vie et fait des projets. L’homme, quand à lui, ne commence à penser aux enfants qu’environ 6 mois après le début d’une relation. C’est ce qui explique qu’il est désemparé face à l’assurance de la femme et sa hâte à fonder une famille. Ca fait 25 ans qu’elle l’attend !

    Chez les femmes, le rêve de l'amour avec un grand A est toujours présent, observe Philippe Brenot, anthropologue et psychiatre. La plupart des divorces sont demandés pour cause de déception, car le décalage par rapport à l'idéal de soi et du partenaire est renforcé par l'image de tous ces couples parfaits que l'on voit dans les magazines ou au cinéma. »

    Les comités de rédaction des magazines féminins refusent d’ailleurs de parler de sujets graves, comme la misère sexuelle, parce qu’il faut continuer à faire rêver. Les micro-trottoirs vous donnent systématiquement des témoignages de gens qui font l’amour tous les jours et vivent une relation épanouissante.

    Après le mensonge des contes de fées, les magazines féminins entretiennent le mensonge de l’amour idéal. On veut nous faire croire qu’il est normal que ça marche, or c’est l’inverse qu’il faut comprendre : le sexe n'est pas naturel, il est culturel et le fruit d'un apprentissage.

    Après des siècles de domination par l'homme, aujourd'hui la femme ne le craint plus. C'est lui, l'homme, qui vit désormais dans la crainte d'être jugée par elle.

    Sur le secret d’une relation réussie

    Il est primordial qu’hommes et femmes comprennent qu’ils n’ont pas les mêmes attentes.

    Les hommes doivent savoir, car ils l’ignorent, que la femme remet en question et teste son couple pratiquement tous les jours. Le moindre changement d’attitude est source d’angoisse. Elle a besoin d’être rassurée, mais l’exprime rarement. L’homme en revanche est en CDI dans sa relation. C’est ce qui explique d’ailleurs que bien souvent, au moment de la rupture, il tombe des nues devant une catastrophe qu’il n’a pas vu venir.

    Dans huit cas sur dix, les ruptures conjugales sont donc à l'initiative des épouses. « Les motifs de divorce, chez les hommes, sont en règle générale liés à la baisse du désir physique. Tandis que les femmes, elles, expriment une insatisfaction plus profonde, de ne plus exister en tant que personne, d'être un rouage de la machine familiale, de ne plus être entendues et écoutées »

    Le désir naît du manque. Il s’use donc encore plus vite chez les couples fonctionnant sur un mode fusionnel.

    Le secret des couples qui durent réside dans la capacité des conjoints à inventer des couples successifs et à entretenir un érotisme, c'est-à-dire une tension du désir de l'un pour l'autre.

    La sexualité ne survit pas à la possessivité, à la perte de liberté, à la dépendance, au besoin d’exclusivité. En revanche, un couple mature, composé de deux personnes véritablement autonomes, peut réussir à vivre une sexualité épanouie au long cours.

    Sur les sites de rencontres

    Les sites de rencontres satisfont les hommes plus que les femmes. Car les homme s’accommodent plutôt bien d’une vie faite de rencontres successives et éphémères alors que les femmes en souffrent profondément.

    Sur l’échangisme

    Là encore, c’est un comportement qui répond aux fantasmes de l’homme, dans la mesure où sa sexualité est stimulée par la vision d’autres couples copulant. La femme s’y adonne par peur de perdre l’homme.

    Sur la masturbation

    Philippe Brenot fait l’apologie de la masturbation. Il souligne que 95 % des hommes se masturbent, ce qui explique qu’ils n’ont généralement pas de problèmes sexuels parce qu’ils ont fait l’apprentissage de leur corps et se sont « auto-érotisé ». L’érection est un réflexe et contrairement aux croyances, n’est pas lié au désir.

    En revanche, les femmes ont souvent une grande méconnaissance de leur corps. Elles ne découvrent le plaisir qu’à travers la relation sexuelle avec les hommes. A la question « Pratiquez-vous la masturbation », elles répondent d’ailleurs souvent « Pour quoi faire ? Je fais l’amour trois fois par semaine ».

    Sur le célibat

    « Beaucoup de femmes célibataires sont des veuves qui s'ignorent, affirme Philippe Brenot. Nombreuses sont celles qui ont vécu une séparation douloureuse. » Et qui préfèrent élever seules les enfants de leur vie antérieure, dont la nostalgie les mine secrètement.

    Philippe Brenot conclut en observant, malgré toutes les difficultés, le désir de chacun de vivre un couple monogame amoureux de longue durée.

    Et vous, quelle est votre vision du couple ? Quelles sont vos difficultés face à cet autre, si différent et pourtant si convoité ?

  • Vieille femme algérienne

    Station Nation, 14h15, ligne 6, je saute dans le wagon juste avant que les portes ne se ferment.

    J'avise, quelques rangées plus loin, des places libres face à un couple d'une cinquantaine d'années. Lui, en veste et pantalon bleu indigo tient un caddie à carreaux d'ou émergent une botte de poireaux et des branches de coriandre parfumée. Elle, contre la fenêtre, les mains posées sur les cuisses, silencieuse et songeuse.

    Je m’assois face à elle en esquissant un sourire auquel elle ne répond pas. Ses yeux noirs me scrutent.

    Elle porte une robe jaune soleil sous un gilet en acrylique bleu ciel qui souligne sa poitrine alourdie par les maternités. Sur son plastron et au bas de sa robe, des croquets multicolores et des broderies bigarrées lui donnent un air endimanché. Un foulard à franges retient sa chevelure noire et un facétieux pompon rouge roule sur sa tempe au gré des secousses. Elle ressemble à un tableau de Delacroix et je ne peux pas détacher mes yeux d'elle. Je la trouve touchante.

    Le pompon rouge frangé lui donne un air espiègle en contradiction avec son visage fermé. J’imagine un parfum piquant, poivré. Ne voulant pas l'embarrasser, je regarde à travers la vitre et je surprends ses yeux noirs qui me fixent, sans aucune gêne. Nous passerons le trajet à nous observer avec curiosité.

     

    De temps à autre, le métro ressort à l'air libre et nous levons toutes deux les yeux vers le ciel bleu. Derrière moi, je sens des effluves de vanille et de crème solaire. Sur le quai, des africaines en boubou marchent d'un pas nonchalant. Deux touristes allemandes, enlacées, hèlent leurs amis.

    Paris, mosaïque de cultures ...