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2yeux2oreilles - Page 11

  • Au Bistro Le Physalis : la générosité de Tonio

    J'ai quelques billets gourmands en retard mais surtout, après 3 visites en 1 semaine, je dois enfin réparer une incroyable justice : l'absence absolument inexpliquée d'un billet dédié au restaurant que j'ai sans doute le plus fréquenté ces 10 dernières années.

    Le Physalis, que j'ai découvert dès mon installation en banlieue sud, est une valeur sûre, l'endroit où je vais les yeux fermés et où j'emmène sans hésiter les amis qui s'aventurent de l'autre côté du périphérique. Je suis toujours certaine de m'y régaler et n'ai jamais, en 10 ans, été déçue de ce que je trouvais dans mon assiette.

    Antonio Da Costa, qui s'est fait la main dans des restaurants étoilés (Troisgros par exemple), y crée des merveilles à un prix imbattable.  Les augmentations de prix y sont toujours raisonnables et justifiées (+ 8€ pour le menu complet en 10 ans). Pour 37€50, vous avez l'apéritif maison accompagné de son amuse-gueule (maison), et le choix entre une dizaine d'entrées, plats, avant-dessert (sorbet à l'alcool ou fromage), desserts, bouteille de vin pour deux et café. Tout le monde y trouve son compte, que vous soyez viandard, gibier (en saison) ou poisson.

    Mes papilles se souviennent avec émotion d'un feuilleté aux escargots, d'une nage de saint-Jacques en coque dorée, d'un tartare de dorade aigre-doux, d'un lit de sardines crues ou du classique foie gras accompagné de son chutney maison.

    le physalis,antonio da costa

    Côté plats, quand le bar entier est à la carte, j'y succombe car Tonio cuit parfaitement ses poissons. Mais quand je suis accompagnée d'un viandard, je partage volontiers une côte de boeuf lardée et escortée de délicieuses frites fraiches, ou comme la semaine dernière, je profite du froid pour déguster un civet de chevreuil. Mon compagnon se régalait, lui, d'un suprême de pintade surmonté de samoussas de homard (et n'en déplaise à mon collègue puriste réunionnais, c'était sublime, Tonio nous a même offert les 3 samoussas restants, qu'il s'apprêtait à jeter).

    le physalis,antonio da costa

    Les desserts de Tonio sont aussi superbes que raffinés. Pour moi, c'est le signe de la présence d'un vrai patissier en coulisses. J'ai le souvenir de généreux abricots confits de plaisir sou une meringue moelleuse comme un Chamallow, d'un millefeuille maison au croustillant inégalable, garni d'une chantilly mousseuse comme un tutu de ballerine, d'une banane caramélisée aux baies de Goji, de la gaufre maison. Et du fameux 95B, une île flottante dans laquelle ma nièce se noie avec bonheur, qui me fait répéter à Tonio qu'il devrait aller voir un oculiste car c'est au moins un 95D, et je sais de quoi je parle.

    le physalis,antonio da costa

    Voilà, j'espère avoir rendu à Tonio l'hommage qu'il mérite car il a la passion de son métier et l'amour du client. D'une honnêteté exemplaire, il le fait toujours bénéficier des bonnes affaires qu'il dégote parfois à Rungis et attention agréable, il fait chaque soir le tour de la salle pour saluer ses clients.

    Merci Tonio pour toutes ces heures passées à nous régaler. Tes yeux cernés trahissent la dévotion que tu mets à dénicher les meilleurs produits pour les gourmandes comme moi, qui t'en sont infiniment reconnaissantes.

    Le Pysalis au 47 avenue Henri Ginoux à Montrouge (01.47.46.14.26)

  • Afro fusion par le chef Malonga

    J’ai pas mal de billets gourmands en attente. Vous verriez mon téléphone portable, il contient presqu’exclusivement des photos de bouffe, à tel point que je m’y perds !

    En attendant de m’y atteler, je voudrais vous raconter le brunch très sympa que je me suis fait hier  avec 3 jeunes hommes drôles et sexys. Il y a quelque temps, sur FB, on m’invite à un évènement : le brunch Melting Popote de la Gaité Lyrique. Je consulte le menu et découvre celui, fort alléchant, d’un chef congolais.

    Hier donc, après mon jogging dominical de 10 kms et quelques, j’avale un café et un crumpet et je fonce jusqu’à Réaumur-Sébastopol. Plutôt à la bourre sur l’horaire de départ puisque j’y arrive vers 14h15 mais moi, le dimanche ….

    A la Gaîté Lyrique, ils sont dans le jus. Des organisateurs courent au bar toutes les 5 minutes pour rayer des plats de la carte. Après nous avoir annoncé qu’il ne restait plus aucun des plats du chef congolais, ni de tajine au poulet, ni de crêpes à la truite fumée (en gros, tout ce qu’on avait choisi et on a bien failli partir), finalement nous y avons eu droit. Le temps de faire la queue sur les stands, mon café était froid. En tout, il s’est bien écoulé une heure entre le moment où nous sommes arrivés et celui où nous nous sommes attablés, quelque peu agacés. Mais j’avais les sacro-saintes créations du chef Malonga sur mon plateau.

    Déjà, mention spéciale à ce jeune chef qui, malgré l’affluence, a répondu à mes questions. Beaucoup de douceur se dégage de son visage, et aussi une grande humilité dans son attitude. C’est intéressant de le regarder faire ses assemblages et voir jaillir de ses flacons California des monticules de sauces crémeuses et colorées (mangue, avocat par exemple). Je ne le connaissais pas mais si vous êtes un adepte de Top Chef, vous l’y avez sans doute vu car il y a participé. Et sur son site, il raconte son parcours, ses valeurs, son envie de faire découvrir la richesse des gastronomies africaines et les saveurs de ce continent, si méconnues, et ça confirme ma première impression. Je lui ai demandé s’il avait un restaurant, il a répondu « Pas encore mais bientôt ». A suivre !

    Venons-en à ce qu’il proposait hier. De gauche à droite dans le sens des aiguilles d’une montre :

    - Crevettes de l’île Maurice marinées aux épices bantoues, mangue, avocat (sur la photo, les petites « mayonnaises » oranges et vertes), caviar de quinoa, bananes plantain et sauce Soweto (qui avait la saveur du pondu – pas « pondu » comme l’œuf mais « pondou » comme le plat à base de feuilles de manioc). Le cube vert vif, c’est une brioche aux petits pois et menthe (précision du chef).

    - Poulet fermier grillé au feu de bois, espuma de mafé, gombo, confit de mais, bananes plantain et sauce Soweto.   

    (Sur un autre stand, pancakes framboises, chantilly maison et zestes de citron vert).

    - Cake à l’ananas, brioche au café (non identifiée), crumble de chocolat tanzanien 75% (très bon), sorbet de barbadine à la citronnelle (non identifié), jus de bissap (non plus), mais en revanche pas de mention de la jolie et savoureuse bille orange à gauche. Et les petites fleurs comestibles qui apportent une pointe d’amertume, miam !  PhotoGrid_1422810696468.jpg

    Tout ça pour environ 25€, café compris. Quand on voit ce qu’on nous facture ailleurs pour 2 œufs sur le plat et une tranche de bacon, on se dit que tant de créativité, de qualité et de saveurs, ça vaut bien ce prix-là.

    Ce que j’ai particulièrement apprécié, en dehors de l’originalité et de la saveur des mets ? Qu’au moment où nous partions, un des organisateurs (ou manager ?) soit venu s’excuser des couacs au niveau du service. La publicité faite à leur évènement dans plusieurs magazines féminins et par le chef Malonga a drainé une affluence record qui les a dépassés. « Habituellement, on s’occupe bien mieux de vous et le service est fluide » a-t-il dit. Et nous sommes tous tombés d’accord là-dessus : cette attention a fait toute la différence car comme on dit, « faute avouée, à moitié pardonnée ». Je retournerai à la Gaîté Lyrique plus tôt que prévu (et surtout plus tôt dimanche prochain) car on a annoncé sur FB le retour de chef Malonga !

  • Un illustre inconnu

    cinéma,samba,un illustre inconnuJ'ai eu quelques belles surprises au cinéma ces derniers mois. J'y vais désormais très rarement, pourtant j'aime cela.

    La première belle surprise fut "Samba", que j'allai pourtant découvrir avec une certaine appréhension; la bourgeoise qui tombe amoureuse d'un sans-papiers africain, ça sent le pathos. Mais il y avait Omar Sy et j'ai pensé qu'il était trop intelligent pour cautionner un conte de fées. Et de fait, si l'histoire d'amour entre Omar (Sy) et Charlotte (Gainsbourg) est aussi improbable que creuse,  j'ai vraiment aimé, et beaucoup ri. Le quotidien des sans-papiers en France, leurs galères, leurs drames, sont abordés sans mièvrerie. Et mention spéciale à Tahar Rahim et son inoubliable strip-tease.

    Le deuxième film qui m'a marquée, et davantage, c'est "Un illustre inonnu" de Mathieu Delaporte. N'ayant pas lu les critiques (je ne les lis jamais), je n'y suis allée que parce que Mathieu Kassovitz était à l'affiche. J'aime ce mec, et pas parce qu'il a joué dans "La haine", référence pour les jeunes issus ou ayant des amis dans des cités. Je l'aime parce qu'il ne fait pas de concessions (et peut-ˆetre aussi parce qu'il est tricard du cinéma français à cause de ses prises de position politiquement incorrectes). Faut croire que c'est une manie chez moi ...

    Donc, Kassovitz, que j'avais adoré dans "Un héros très discret" d'Audiard, a visiblement une fascination pour les imposteurs. Le pitch ?

    Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour.

    C'est donc un thriller qui commence par une scène explosive. Je ne raconte rien, bien sur, mais Kassovitz y est bluffant, comme d'habitude, et effrayant, et tous les acteurs sont bons (Marie-Josée Croze, que j'aime aussi beaucoup). J'en suis ressortie chamboulée et ce fim a soulevé plein de questions.

    Voler l'identité de quelqu'un, quand c'est pour faire le bien, est-ce mal ? S'aimer si peu qu'on ne peut vivre que par procuration, est-ce méprisable ou misérable ?

  • Liberté etc.

     

    laïcité,démocratie,républicanisme,charlie hebdo

    Les évènements de la semaine dernière ont été l’occasion d’observer mes compatriotes, notamment sur ce réseau narcissique où la plupart se regardent le nombril et parlent pour ne rien dire. Dès que j’ai vu apparaitre le fameux « Je suis Charlie » sur la plupart des profils de mes connaissances, et que j’ai lu les premières réactions, j’ai décidé de rester silencieuse.

    Peu m’ont surprise : les relayeurs d’informations non vérifiées ont relayé canulars et photomontages, les ignorants dont la vie tourne autour de séries et émissions de télé-réalité se sont improvisés initiateurs de débats, les incultes qui ne lisent rien en dehors du programme télé ont posté pléthore de citations philosophiques, les bisounours m’ont noyée dans leur chagrin et les supposés racistes se sont lâchés. D'autres se sont réellement pris pour Charlie et ont voulu faire de l'humour. Ce fut assez instructif.

    J'avais résolu de ne pas réagir mais je n'ai pas pu. J'ai interrogé, publiquement, et une seule de mes 3 sollicitations a obtenu réponse. Je trouve quand même très symptomatique cette capacité d'exprimer un point de vue, directement ou à travers autrui, et de ne pas souhaiter le défendre. Et ça se revendique "Charlie"...

    Mon noyau dur, amis et famille du premier cercle, ne m’a pas surprise non plus : pas de slogans, pas de publications. Prudence et circonspection, comme disait mon grand-père. J’ai reconnu les miens.

    J’avais décidé de rester silencieuse ici aussi mais j’ai eu envie de poser les quelques interrogations qu’a suscité ce grand élan démocratico-patriotique, et aucune envie de le faire sur un réseau social que je méprise et où je me ferais un devoir de répondre à des gens que j’estime à des degrés divers, voire pas.

    Combien de ceux qui ont marché dimanche dernier et crié leur amour de la liberté d’expression ont défendu, en 2011,  la publication des caricatures du prophète musulman par Charlie Hebdo ?

    Combien de ces ardents défenseurs de la liberté d'expression se sont offusqués, jadis et aujourd'hui, que Dieudonné soit banni des médias et ses spectacles interdits ?

    Combien de ceux qui ont manifesté dimanche l’ont fait POUR la liberté et la démocratie et pas CONTRE l’islam et/ou les arabes ?

    Combien de ceux qui ont brandi leur pancarte pratiquent, au quotidien, l'humanisme, la bienveillance et la tolérance dont se réclamaient les dessinateurs et journalistes assassinés ?

    Combien se font un devoir de défendre et d’exercer leur liberté de pensée et d’expression, dans la rue, au travail, avec leurs amis, en en assumant les conséquences ?

    C’est à cause de toutes ces questions, auxquelles je crains de connaitre toutes les réponses, que je n’ai pas rejoint le troupeau des braves gens (qui n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux).

    Très tôt, j’ai appris à me méfier de l’unanimité et l’expérience a conforté ma position. Alors je suis restée chez moi. J'ai écouté les survivants du massacre, la veuve de Wolinski, admirable de dignité, j'ai pleuré avec Patrick Pelloux, montagne de chagrin qui me déchire le coeur à chaque fois que je l'écoute, j'ai suivi la retransmission en direct de la manifestation, j'ai été bouleversée par l'élan de tendresse du président, j'ai suivi quelques débats. J'ai réfléchi, seule et avec mon frère, à mes propres préjugés et incohérences.

    Et j’ai formulé le vœu, comme en 1998, 2002 et 2005, que demain chacun serait plus attentif à l’autre, plus respectueux, plus généreux.

    Que l’éducation nationale, le monde du travail, l’état se remettraient en question et reconnaitraient leur responsabilité dans ces échecs humains qui nous pètent à la gueule depuis des années.

    Que ces mêmes acteurs qui ont le pouvoir de construire et détruire un être humain décideraient enfin de briser les pernicieux mécanismes d’exclusion qui caractérisent la France et enfantent désespoir, résignation, haine ou violence. J’ai souhaité cela, de tout mon cœur, comme je le fais depuis des années. Sans illusions.

  • B., l'athlète ascète

    A courir chaque dimanche au même endroit et sur le même créneau horaire, on reconnaît les habitués, qu'on salue d'un regard.

    Les autres, on les voit affluer en masse en juin, juste avant l'épreuve "bikini". Elles commencent leur course le cheveu lisse et brillant, le maquillage impeccable, dans une tenue entièrement coordonnée; elles la finissent (vite) et en piteux état. Puis on ne les revoit plus jusqu'à l'été suivant. Il y a aussi des pics de fréquentation juste avant les grandes courses : le Paris-Versailles, le marathon de Paris. Là on ravale sa fierté, dépassé par des flèches aux tempes grisonnnantes qui galopent comme des gazelles ailées.

    Parmi les habitués du dimanche matin, il y a ce type qui a une tête de flic et qui me jette des regards noirs, sans que je sache pourquoi. A vrai dire, en regardant mon reflet là, dans la vitre du train, je me dis que sans sourire, je n'ai moi-même pas un air engageant, alors en plein effort et avec du rap dans les oreilles ...
    Il y a aussi un black mastard, ausi joufflu que musclé, avec une tête de méchant black qu'il faut pas faire chier.
    Un autre, cheveux gris, la cinquantaine, silhouette de marathonien, qui court avec un rictus de douleur aux lèvres, même qu'à chaque fois que je le croise, j'ai mal pour lui. 
    Un autre aussi, récemment, le sosie de Jean-Luc Bideau, dans un jogging en coton tout distendu; je n'en donnais pas cher mais il est là, chaque dimanche, et il s'accroche.


    Peu de femmes, parmi les habitués. Quelques unes en surpoids, qui s'accrochent quelques semaines et que j'ai envie d'encourager à chaque fois que je les croise. Une jeune asiatique qu'on a vu débarquer en tee-shirt de coton quasi transparent, début décembre, quand le thermomètre approchait 0 degré, genre "Ben quoi, il fait 3 degrés, et alors ?" Mon frère s'est tapé un point de côté quand j'ai lancé "Nan mais, trop facile pour elle, je te parie qu'elle vient des steppes de Mongolie !?"

     

    Et puis il y a B., petit asiatique basané, sec comme un coup de trique. Il m'a adressé la parole un jour où j'avais remplacé ma séance de course par des fractionnés de saut à la corde. Je sentais son regard intrigué dans mon dos. 
    Quand j'ai stoppé ma séance, en nage, il m'a lancé : "C'est quoi ton sport?"
    J'ai l'habitude de cette question. "Je ne fais pas de boxe, je saute, c'est tout, ça m'amuse."
    On a commencé à discuter. B. a flatté ma fierté en me disant que mon endurance à la corde l'avait impressionné. Il court 12 kms chaque jour, qu'il pleuve ou qu'il vente. Il fait et enseigne la muay thai et part régulièrement en Thailande pour des séjours d'entraînement intensif. Il s'est aussi formé aux massages thérapeutiques. 
    J'ai du mal à lui donner un âge mais je ne serais pas étonnée qu'il ait dépassé la cinquantaine. On s'est découvert un point commun; B. est fils de militaire, lui aussi. 


    L'autre jour quand je lui ai dit que j'allais partir à Madagascar, il a satisfait la curiosité qu'avaient fait naitre ses yeux bridés et sa peau café au lait : B. est né de père malgache et de mère vietnamienne. 
    Je lui ai présenté mon frère, féru d'arts martiaux et qui court avec moi depuis un peu plus d'1 mois. Ils ont sympathisé. C'est cool de retrouver B. chaque dimanche et d'échanger un salut, parfois quelques mots.


    Dimanche dernier, je courais seule et nous nous sommes retrouvés au point d'arrivée, près de la fontaine. Nous avons parlé de mon voyage qui se rapproche et B. m'a raconté quelques souvenirs de son enfance à Madagascar. 
    Alors que je lui parlais de l'approche du Carême, perspective qui me réjouit, j'ai appris qu'il pratiquait depuis 30 ans le rythme alimentaire auquel je me soustrairai pendant 40 jours : un seu repas quotidien. B. est exclusivement végétarien, ne boit pas d'alcool et de l'oeuf, ne mange que le blanc "parce que le jaune c'est plein de mauvais cholestérol".
    Ca rigole pas ! A mon avis, B. a une hygiène de vie hyper stricte, voire monastique. 
    On s'est souhaité de bonnes fˆetes et j'ai lancé en m'éloignant : "Mange quand même quelques truffes, B., c'est Noel quand meme !"