Pourquoi étais-je terriblement troublée en ta présence, c'est la question que j'ai retourné plusieurs jours dans ma tête. Certes tu avais sa taille et te tenais comme lui, mais il y avait autre chose, une sorte de flash douloureux, qui me perturbait régulièrement. Et puis un jour, alors que ton regard, aussi noir et intense que le sien, me dévorait, visiblement subjugué, je me suis réchauffée à cette caresse si délicieuse. Et la morsure est arrivée très vite, et je me suis souvenue. Votre point commun a jailli comme une évidence.
Mais tu n'es pas lui; tu as bien un cerveau à la place du cerveau, et l'expérience m'a rendue lucide, sinon sage. L'attirance désormais expliquée a rapidement laissé la place à une énorme tendresse.
Il y a quelques jours, j'ai lu la poignante "Lettre d'une inconnue" de Stefan Zweig, et je vous ai reconnus :
" Tu m'as pénétrée de ce regard chaud, tendre et enveloppant qui était comme une caresse, tu m'as souri. (...) Ce n'est que plus tard, peu de temps après à vrai dire, que j'ai réalisé que tu posais ce regard sur chaque femme, cette étreinte qui les attirait à toi, ce regard qui enveloppe en même temps qu'il dénude, ce regard du séducteur-né.
Tu posais ce regard sur chaque femme qui te frôlait, sur chaque demoiselle de boutique qui te vendait quelque chose, sur chaque femme de chambre qui t'ouvrait la porte. J'ai réalisé que tu n'avais pas conscience de ce regard, qu'il ne procédait ni d'une volonté, ni d'une inclination : c'est ta tendresse envers les femmes qui adoucit et réchauffe tout à fait inconsciemment ton regard lorsqu'il se pose sur elles. Mais moi, (...) je ne le soupçonnais pas : c'est comme si j'avais plongé dans un brasier. J'ai cru que cette caresse n'était destinée qu'à moi, à moi seule, et, à cet instant, la femme qui sommeillait en moi, alors adolescente, s'est réveillée et cette femme est tombée sous ton emprise à tout jamais."
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Séducteur-né
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Le Domaine de la Reposée, dans les environs de Rennes
Lundi dernier, c’était mon tout premier déplacement professionnel depuis … pfouuuuuu ! novembre dernier en Thaïlande, quelques jours avant la fin de ma collaboration éphémère avec mon ancien employeur.
Dans ma nouvelle boîte, ce qui est bien, c’est que quand les temps de déplacements sont longs, on peut partir la veille et dormir sur place avant d’attaquer la journée de formation. J’ai donc pris un train pour Rennes vers 18h. Après avoir épluché la carte des hôtels-restaurants alentour, j’avais posé mon dévolu sur le Domaine de la Reposée, un Logis de France à 5 minutes de mon client, qui propose la soirée-étape à 85€.
Vers 21h30, j’entre dans le restaurant gastronomique de l'hôtel, L'Escu de Runfao. On me fourgue une table derrière un poteau, dans le 2ème cercle, la vue sur le jardin étant visiblement réservée aux duos voire plus. Pas grave. Après me l’avoir présenté, on m’amène le menu du jour. En entrée, un risotto de crevettes et homard aux asperges, puis un poisson (désolée, ma mémoire flanche) et enfin, une tarte sablée chocolat banane et sa glace caramel. Succulente. Alors que je demande à la jeune femme de transmettre mes compliments au chef, elle précise que c’est la première fois qu’il sert ce dessert et sera ravi de son succès.
Le lendemain matin, après avoir été réveillée par le réveil de mon voisin à 6h15 (et impossible de me rendormir jusqu’à la sonnerie du mien à 7h45), je rencontre ma cliente. A la pause, je sors me remettre de mes émotions au bord d’une mare aux nénuphars. « Sympa le cadre », répond mon collègue auquel j’ai envoyé une photo clin d’œil.
Après le boulot, je résiste à l’envie de reposer ma fatigue dans les rayons de soleil d’une très belle soirée. Quelques longueurs dans la piscine de Liffré me permettront d’évacuer le stress des derniers jours. 2 lignes seulement sont dédiées aux nageurs, le reste de la piscine étant réservée au cours d’aquagym, mais je réussis à faire mes 1,2 kms dans les temps habituels. Retour à l’hôtel. Le chef du restaurant fait la part belle au poisson, et ça n’est pas pour me déplaire. En entrée, je déguste des filets de sole et rougets dans leur bouillon, suivis de médaillons de lotte et risotto (le même que la veille) avec pois gourmands et haricots verts croquants. En dessert, symphonie de rouge pour une tarte sablée à la fraise sur compotée de rhubarbe et sorbet fraise.
Le lendemain, je suis de nouveau réveillée à l’aurore par un voisin.
[Après avoir déploré l’isolation phonique et loué le restaurant et le personnel sur le questionnaire de satisfaction mis à ma disposition, j’ai reçu un email de Mme Duhoux, la patronne de la Reposée, qui regrette que j’aie si mal dormi. Elle m’informe que « Ayant repris l’établissement il y 5 ans, nous avons entièrement refait la partie restauration, cuisine, bar et séminaire. Nous sommes pleinement conscient que tout est à refaire dans notre Hôtel, priorité à l’isolation ainsi qu’ aux Salles de Bains et à la Décoration (...) et espérons démarrer les travaux de rénovation de l’hôtel dès l’année prochaine ». Cette attention et ses explications détaillées ont réussi à me donner envie d’y retourner, comme quoi il suffit d'une réponse personnalisée à un client déçu pour le récupérer.]
Ce jour-là, démarrage de la formation à 8h30 et je compte désormais les heures qui me séparent du train de retour. Le midi, je délaisse ma cliente et sa cantine pour une parenthèse enchantée avec un ancien client qui travaille non loin de là et me rejoins. Le soir, malgré une marge de 1h30, je manque rater mon train car les abords de la gare sont en travaux pour accueillir le métro. Le sens des rues a été modifié et mon GPS devient chèvre. 21h, j’arrive chez moi, enfin, je suis en weekend ! Demain matin, je file dans le Perche pour un weekend au vert et entre filles avec ma copine Choups.
Le Domaine de la Reposée à Liffré (02.99.68.31.51)
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Furieusement envie d'Afrique
Il y a quelques semaines, j'ai retrouvé la saveur légèrement acide du manioc dans mon premier essai d'un plat brésilien, le bobo aux crevettes, réadapté peu après avec du poulet, moins réussi à mon goût.
J'ai remis le nez dans mon très beau livre "Cuisine actuelle de l'Afrique Noire" et me suis demandée pourquoi je ne m'étais jamais lancée. Un mélange de nostalgie et de timidité sans doute.
Aujourd'hui, après avoir récupéré mon dossard pour la course de demain, j'ai fait une incursion dans l'équivalent parisien du Matongé bruxellois. J'ai déboulé au milieu d'un groupe coloré à Chateau Rouge, où on compte les petits blancs sur les doigts des 2 mains.
Après les pavés glissants de la rue Dejean et ses étals de poissons, j'ai pris la rue Poulet où des mamans vendent sur le trottoir des bâtons de manioc, des sachets d'herbes et des fruits ressemblant à de grosses olives mauves (je crois avoir reconnu le safu).
Quand on entre dans une boutique africaine, mieux vaut être un peu initié ou trouver une âme charitable pour vous guider.
Le temps d'un rapide repérage dans des boutiques tenues par des asiatiques (ils cassent les prix, certes, mais par principe je n'achète des produits africains que chez les africains), je suis entrée chez Tout Kin, parce que c'est un peu chez moi.
Par chance, la dame derrière la caisse était très gentille et m'a choisi du poisson séché en me donnant les instructions de cuisson. J'ai pris un sachet de fumbwa (ahhhhh ! J'en salive d'avance !), des boîtes de sauce graine et arachide sans huile de palme, du saka-saka et surtout 4 chikwangues bien moelleuses, drapées dans leur feuille de bananier. Elle a confirmé que tout se congelait mais m'a fortement déconseillé de décongeler les chikwangues au micro-ondes.
Au retour, je suis allée jeter un oeil à une boutique exotique pas loin de chez moi. Le patron m'a offert un bocal de piment "parce que je vois que vous êtes black" (ouf, j'ai cru qu'il voulait me mettre le feu au cul).
Après un pain maison (en Irlande), une tête de mouton grillée (en Espagne), voilà qu'on m'offre du piment; je continue à m'interroger sur ce que j'inspire aux hommes ...
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La marmite de la Téranga
Hier soir, après une course de 50 minutes avec ma copine Choups, je suis entrée à La marmite de la Téranga, à 2 pas du centre commercial de la Vache Noire, à Arcueil.
Un vieux monsieur jovial jouait sur sa kora et s'est fendu d'un grand sourire à notre arrivée. La décoration est sobre, épurée et la carte propose 3 ou 4 plats pour chaque jour de la semaine, garantie de fraîcheur.
Après un jus de gingembre qui nous a fouetté le sang et quelques accras de crevettes et morue, pas huileux pour un sou, parfaits, j'ai commandé mon plat test, le mafé. Il était parfaitement crémeux et les proportions justes. Le viex monsieur riait gentiment en entendant Choups s'étrangler avec le -savoureux- piment.
J' ai particulièrement apprécié le sourire de la patronne car je déplore souvent l'accueil dans les restaurants africains où les serveuses se la jouent Naomi Campbell et oublient de sourire. Elle, elle a un sourire franc et sincère. Je lui demande comment ça marche dans le quartier car ce n'est pas une rue passante, surtout le soir. "Le midi, ça marche bien, mais le soir c'est plus difficile"
Ndolé camerounais et saka-saka congolais ont disparu de la carte originale et le restaurant s'est recentré sur la gastronomie sénégalaise, avec yassa, thiep, poulet braisé, mafé et autres joyeusetés, sur place ou à emporter. Et chaque premier samedi du mois, il y a une soirée spéciale avec des musiciens (cap verdiens, sénégalais etc.).
Je reviendrai sans tarder y explorer la carte. Et je vous le recommande.
La marmite de la Téranga au 55 avenue Lénine, Arcueil (94)
Tél : 01 57 21 65 89
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Pôle Emploi, c'est pas pour cette fois !
Le vendredi, je passe une bonne partie de la journée à essayer de calmer mon angoisse en bombardant mes amis d’appels. Un en particulier apaise un peu ma parano : si mon employeur avait appris que je m’apprêtais à lui fausser compagnie, pourquoi m’aurait-il virée en me versant 7 semaines de salaire alors qu’il lui suffisait d’attendre que je donne ma dém’ ? D’après lui, j’ai été évincée pour avoir implicitement critiqué le management dans mon service ; ma boss se serait sentie menacée.
Le soir, 6 décembre, je fête la Saint Nicolas à l’Institut Culturel Roumain avec Mada et le lendemain, je prends le train pour Strasbourg où Maurice l’alsacien m’a rassurée, gâtée et surtout bien changé les idées. J'ai tout raconté là (qu’est-ce qu’on s’est pété la panse !).
En fait, à l’issue de ces quelques jours d’angoisse, je suis passée en mode carpe diem. Fatiguée de ces 8 mois de souffrance (relative, certes, mais quand même violemment sentie après presque 5 années à roucouler avec mes ex collègues), écœurée de l’attitude des employeurs français et démotivée face à la lourdeur administrative de mon futur employeur, je n’ai – presque - plus envie de rien. Alors si je dois être au chômage, tant mieux ! Je pourrai enfin passer du temps avec les gens que j’aime, parce que c’est finalement la seule chose qui compte. Après tout, ça fait plus de 20 ans que je bosse et que je rêve de m’offrir un break supérieur à 1 mois .
Mais le lundi soir, soit 4 jours après m’être fait remercier par mon dernier employeur, je découvre dans mes mails, à 18h, le contrat tant attendu ! On est le 9 décembre, je démarre le 6 janvier, il me reste 1 mois pour me remettre de mes émotions.