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2yeux2oreilles - Page 40

  • Un petit-déj au marché central d'El Puerto de Santa Maria

    Ce matin, nous avons mis le réveil à 8h30 car avant de prendre le bateau pour Cadiz, nous voulons petit-déjeuner, visiter la iglesia Mayor Prioral, aperçue  la veille en rentrant à notre maison d'hôtes et le Castillo de San Marcos. Là comme dans la plupart des villes, la mosquée a été remplacée, après la Reconquista, par une cathédrale.

    Un superbe soleil baigne l'imposante église Mayor Prioral qui écrase la plaza de España. Si son retable en argent ne m'impressionne pas (je le trouve même d'assez mauvais goût), les petites chapelles qui bordent la nef centrale sont assez étonnantes. Chacune d'elles met en scène un saint ou la vierge de façon assez théâtrale, impression encore renforcée par les velours chatoyants et les coiffes dorées. La patronne de la ville d'El Pueblo Santa Maria, la Virgen de los Milagros (Vierge des Miracles), verse de lourdes larmes. De vieilles femmes font leur petit tour, saluant dévotement les uns et les autres.

    La plaza de España est plutôt calme et pas de café qui nous inspire, je demande à deux petits vieux qui me reluquent où l'on peut trouver des churros. Ils m'indiquent le bout de la rue.

    Dans un angle du mercado central, une viellle femme aux paupères fardées de bleu nous accueille. Saro est très fière de ses churros, elle nous montre une photo en noir et blanc d'elle petite fille dans la boutique avec son père, et une autre où elle pose avec un acteur.

    "Ça fait 59 ans que je suis dans ma churreria" dit-elle. Elle et son fils forment un couplé gagnant : il cuit une spirale de pâte qu'elle découpe et enveloppe dans un cornet de papier. Saro est une vieille dame pleine d'humour et de vivacité :

    "J'ai 70 ans, et je n'ai pas besoin de crème hydratante pour rester jeune, l'huile des churros c'est très bien !"

    Nous entrons dans le marché. Pour une fois, il est vivant, il faut dire qu'habituellement nous nous y promenons en fin de matinée. Les étals exhibent de beaux poissons et fruits de mer, des chocos charnus et brillants, des coquinas écarlates, des tronçons de poissons à la chair nacrée.

    Nous nous installons à la terrasse du bar Vicente où, à défaut d'un chocolat bien épais dans lequel tremper les churros croustillants de Saro, nous observons les habitants qui se promènent et palabrent. Il faut dire qu'il règne une sacrée animation aux abords du marché. Les femmes à la table voisine engagent la conversation, la soeur de la plus jeune vit à Vannes.

    Nous repartons en direction du bord de mer, hélas la femme de l'office du tourisme nous apprend que la visite du Castillo de San Marcos se fait à 13h30 uniquement. Dommage, l'édifice est tentant, nous nous contentons d'en faire le tour et d'admirer une copie de la première carte des Amériques dessinée par Juan de la Cosa. Car c'est ici, dans ce château, que Christophe Colomb a attendu son départ pour les Indes.

    Le prochain départ pour Cadiz est à 12h30, il nous reste plus d'1 heure, cela nous laisse le temps de visiter la plaza de toros de la ville. Construite en 1880 par Thomas Osbourne, propriétaire de la célèbre bodega dont le symbole est un taureau de métal, elle serait la plus grande d'Espagne (elle peut contenir 12.000 personnes).
    Nous achetons nos billets pour Cadiz (2€40 l'aller) et nous installons au bar-restaurant La Dorada, où nous buvons un tinto de verano et profitons d'un réseau wifi inespéré dans un endroit si simple.
    A 12h45, nous voguons sous le soleil. Cadiz, me voilà !

  • Une soirée à Jerez avec JuanJo, sa femme et 8/9

    Ca ne vous aura pas échappé, je blogue très peu. C'est parce que je suis en vacances et que j'ai besoin de vivre pleinement cette pause ô combien attendue.
    D'habitude, je me couche très très tard pour immortaliser ici les souvenirs qui réchaufferont les journées moins gaies. Le retour à Grenade, dont j'ai déjà abondamment vanté les beautés, m'a permis cette fois de me soustraire à l'obligation de tout consigner.
    Mais depuis mon arrivée sur la Costa de la Luz, qui s'étend de Sanlucar de Barrameda à Algeciras, la tentation m'a reprise. Alors je comence ma narration au beau milieu du voyage. Je vous parlerai plus tard d'Antequeira, Lucena, Montilla et Osuna. Et je mettrai en forme plus tard aussi les très belles photos.

    L'année dernière, à la faveur de mes toutes premières formations en espagnol, j'avais passé 4 jours dans la superbe ville de Jerez de la Frontera, séjour qui, parce que professionnel, m'avait laissée passablement frustrée. J'avais depuis nourri l'espoir de revenir à Jerez et puisque nous avions finalement rayé Seville de notre parcours, je l'avais de facto remplacée par une nuit à Jerez.
    Quelques semaines avant le départ, j'avais envoyé un mail à un de mes stagiaires de l'année dernière, qui avait eu la gentillesse de m'emmener dîner un soir avec sa femme, et il avait répondu qu'ils seraient ravis de dîner avec nous.

    Après une pause qui s'est un peu prolongée dans la très jolie ville d'Osuna, nous atteignons les faubourgs de Jerez vers 18h, le dimanche soir. Comme souvent, le premier contact avec les villes andalouses se fait à travers des zones industrielles. Et puis, on entre dans Jerez et je reconnais les larges avenues sur lesquelles je faisais mon jogging l'année dernière.
    Comme à chaque fois, j'ai compté sur ma chance et dédaigné le parking payant de l'hôtel. Je me gare au pied de la plaza de toros et nous rejoignons l'hotel Los Jandalos. Trop fort, il fait face à un pub irlandais, j'aurais voulu le faire exprès que je n'aurais pas fait mieux.

    Dès que je capte le wifi, je découvre un mail de la femme de JuanJo qui propose de nous retrouver pour dîner vers 21h. Je réponds en donnant le n° de l'hôtel et de la chambre, JuanJo appelle et me prévient que sa femme a un peu changé : elle est enceinte de 8 mois et c'est leur premier enfant !
    A 21 heures précises, leurs grands sourires nous accueillent à la réception, lui toujours aussi sympathique, elle radieuse.
    A la cervecería Altos Ibericos, nous nous attablons et laissons JuanJo choisir nos mets : surtido ibérico de charcuteries, puntillitas, ortiguillas (mais elles sont moins bonnes que dans mon souvenir car ce n'est pas la saison). Boug' commande un tinto de verano et converse avec mes amis sans aucune difficulté. Elle m'épate. Moi je continue au Ribera. Nous passons une très agréable soirée, parlons très très peu de boulot, racontons notre périple, écoutons leurs conseils et évoquons une visite à Paris, qu'ils ne connaissent pas. A la fin du repas, le patron nous offre un shot de licor de hierbas, délicieux breuvage que j'ai bu souvent avec Kique et Cesc à Lleida.
    Nous nous quittons peu après minuit, avec promesse de se lier via Facebook pour partager les photos prises et de garder contact. En fait, JuanJo et sa femme sont mes seuls amis espagnols.

  • Un déjeuner à Osuna

    C'est sous la pluie, discontiunue depuis jeudi soir, que nous quittons Grenade et le chevalier au bouclier vert.
    Sur ses conseils, j'ai programmé mon GPS pour Osuna, où nous déjeunerons, à mi-chemin entre Grenade et Jerez de la Frontera, notre destination.


    Agrandir le plan

    Après la reconquête chrétienne, Osuna tomba sous le commandement des ducs d'Osuna. Ceux-ci firent sa prospérité, dont les nombreux édifices de styles Renaissance et Baroque témoignent.
    En ce dimanche après-midi, la ville semble assoupie. La première personne que nous croisons est un peintre, devant l'église Notre Dame de l'Assomption. Nous nous engageons dans une rue au hasard, dans l'espoir d'y trouver une terrasse accueillante (car la pluie a disparu).

    Inspirée par l'animation qui règne à l'extérieur et à l'intérieur du restaurant Torres Vera, nous y entrons. En Espagne, j'aime m'installer au coeur de l'action : au comptoir, là où je peux assister, amusée, à la prestation comico-théâtrale des serveurs, assistés des cuisiniers. Au Torres Vera, on va être servies. Le serveur le plus âgé ne tarde pas à satisfaire sa curiosité et désigne son collègue, un grand brun à la mine renfrognée, qui parlerait français. J'aime bien les mines renfrognées et Manuel confirmera vite mon a priori.
    Mais pour l'heure, un cuissot séché sous le nez, un verre de tinto verano dans la main, nous nous penchons sur la carte des tapas. Faire un choix est un déchirement tant elle est est founie et alléchante : poissons, charcuterie, viandes ou légumes, le gourmand est comblé ici et nous, on va goûter à autant que possible.  
    Manuel s'est enfin intéressé à nous et à ma demande, nous fait ses suggestions.
    Nous commençons par de superbes calamars frits au beurre et persil. S'ensuit un solomillo con yucca, guacamole y reduccion de vino tinto (filet mignon de porc recouvert de guacamole et saupoudré de copeaux de manioc, en réduction de vin rouge). Un plat haut en couleurs où le mélange des textures, entre crémeux et fermeté, et celui des saveurs sucrées et acidulées promettent une belle expérience gustative.
    Mises en appétit par ces premiers échantillons, nous poursuivons avec une assiette de bacalaillas fritas (1€30), gobées par Boug' à la manière des harengs hollandais.  Nous terminerons cette dégustation avec un lomo con salsa verde (1€20), des croquetas caseras (1€20), désormais un rituel Bougrenettiste, un chipiron a la plancha (1€50) et une calabacin relleno (1€20). Un festin qui nous aura coûté moins de 10€ à deux.

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    C'est l'heure du café, que Boug' commande. "Viens le faire toi-même" répond Manuel, qui sait parler aux femmes. Qu'à cela ne tienne, Boug' passe derrière le comptoir, sous le regard amusé des clients. Entourée des deux serveurs, je me demande si je vais la récupérer .. surtout que Manuel commence à lui faire des bises. Ils prennent la pose tous deux, pour une photo souvenir où mon amie rayonne. Ah on peut dire qu'elle s'est bien intégrée en Andalousie, la Boug' !

    La pause qui se voulait courte a mis à mal notre timing (comme d'habitude mais c'est bien ça les vacances : ne pas regarder la montre). Lorsque nous quittons Torres Vera, le soleil a disparu et le ciel est d'un blanc cendré. Nous n'avons malheureusement pas le temps de partir à la découverte des nombreux joyaux architecturaux de la ville mais nous rejoignons la voiture en passant par la rue San Pedro, où une façade avait attiré notre attention, un peu plus tôt.

    Le Palais du Marquis de la Gomera, édifice baroque du 18ème siècle, aujourd'hui un hôtel http://www.hotelpalaciodelmarques.es/, arbore le blanc et ocre qu'on retrouve souvent en Andalousie. La réceptionniste nous autorise à pénétrer dans le patio de l'hôtel où la chapelle privée a été conservée. Tout à côté, la Cilla del Cabildo, de la même époque, arbore sur sa façade une tour blanche qui m'intrigue : une représentation de la Giralda de Séville.

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    Il est presque 17 heures lorsque nous quittons Osuna. Avec Montilla, elle est une de nos pauses éclair qui aurait mérité plus de temps. Et le déjeuner à Torres Vera restera, pour moi, un des plus beaux souvenirs gastronomiques et humains de ce voyage.

    Torres Vera
    27, calle Alfonso XII
    Tel : 955 820 855

  • Vendredi 19 : le Parque de las Ciencias

    Vendredi : réveil 10h, à 11h53 nous entrons au bar Marivi. Trosième tentative de manger le fameux chocolate con churros. La patronne me reconnaît, cette fois nous sommes dans le bon créneau horaire. Est-ce dû au quartier touristique, l'épais chocolat est plutôt liquide et bien moins bon que dans mon souvenir.

    Nous descendons en ville à travers la cuesta Maria de la Miel, histoire de nous mettre en jambes.
    A la Puerta Real, nous prenons le bus 1 qui nous dépose à quelques pas du Parque de las Ciencias. Cette Cité des Sciences miniature figure sur notre bono turistico. Moyennement emballées, nous nous sommes promis de ne pas nous y attarder si l'intérêt n'était pas au rendez-vous. Pourtant, quelques minutes plus tard, nous voilà au milieu d'une assemblée de gosses piaillant, happées par la démonstration faite par deux marionnettistes de la compagnie Etcetera.

    Quelle chance, les deux gamines que nous sommes sont arrivées pile poil pour la démo proposée à l'occasion de l'exposition temporaire célébrant les 30 ans de la compagnie de marionnettes ! Un tableau géant met en scène Don Quijote de la Mancha, un autre, ultraviolet, Pierre et le loup, un éléphant, une tortue et le préféré de Boug', el teatrino de Bernat, un pépé grincheux et attachant qui joue du violon.

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    Une fois les gamins partis, une jeune femme nous accoste, elle appartient à la troupe et discute avec nous, à moitié en français et en espagnol, vite rejointe par le bel Oscar, auquel je donnerais bien des cours de langue pour ressuciter le français qu'il a oublié ...

    Nous visitons rapidement l'expo sur Al-Andalus, puis payons une visite aux quelques rapaces qui, attachés, nous font pitié, et enfin l'expo sur les papillons, dont le nom espagnol, mariposa, est si joli.

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    A la sortie, nous essayons de déjeuner dans l'ancien quartier de Bruno, Zaidin, mais il est plus de 15h30 et tout est fermé, nous nous rabattons sur une tortilla au jambon et fromage dans un bar du quartier.

    De là, nous marchons jusqu'au monastère de San Jeronimo, somptueux, puis nous allons rendre le mp3 audio près de la plaza Nueva. Encore 45 minutes de queue, c'est quand même assez rageant, heureusement nous discutons avec un couple de français vivant près de la Suisse. "Vous êtes parisiennes et vous ne passez pas devant tout el monde ?" s'étonne-t-il.

    Il est 18h, il pleut et il l'humidité commence à nous transpercer, nous hésitons entre sangria et chocolat, et finalement au café Futbol, nous trempons nos churros dans un épais chocolat comme je les aime. Le wifi y est en rade, dommage.

    De là, le serveur nous indique Mariscal où nous achetons jambon et olives, puis plus loin du pain et des empanadillas aux épinards et au thon. Retour maison par le bus n°7, petit verre de vin qui va bien et dîner peinard dans la grande cuisine.

  • Jeudi 18 : L'Alhambra et le Realejo

    Ce matin, le réveil sonne à 7h car notre entrée dans l'enceinte de l'Alhambra doit se faire à 9h pétantes. Nouvelle tentative au bar Marivi, le patron secoue de nouveau la tête : cette fois il est trop tôt pour les churros, l'huile chauffe à peine. On boit un chocolat qui devrait nous caler quelques heures et on monte jusqu'à l'Alhambra où nous entrons sans faire la queue, grâce à notre bono turistico, avec une demi-heure d'avance. Le jardin est plus fleuri que lors de ma visite en février dernier et la vue, d'un côté sur Grenade, de l'autre sur l'Albayzin (nous, on habite tout en haut de la muraille et on se grimpe ça tous les soirs !)

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    Vers 14h, après un déjeuner quelque peu riche de rabo de toro (queue de taureau, officiellement), nous remontons jusque dans les hauts de Grenade. J'ai failli m'endormir à l'arrêt du bus numéro 7 que nous avons attendu plus d'une demi-heure, sous une chaleur écrasante. Et pour cause, nous l'apprendrons le soir de Bruno, il y avait des grèves.

    A la maison, épuisées par la visite de l'Alhambra et la chaleur, nous nous offrons un plongeon dans la piscine, après lequel je m'écroule littéralemet pour une sieste de 2 heures. Vers 18 heures, nous prenons le bus n°7 et marchons jusqu'à la Chartreuse de Grenade, que j'ai plaisir à visiter de nouveau, puis redescendons à pied jusqu'au centre où nous nous jetons un verre de pinard et deux croquetttes, plus la salade russe offerte par la bodega Castenada.

    Aujourd'hui, j'ai envie de montrer un de mes quartiers préférés à Grenade, le Realejo, abondamment photographié ici et . Après la Casa de Los Tiros, nous admirons la jolie église Santo Domingo puis remontons jusqu'au Campo del Principe, un espace vert bordé de cafés et étonnament paisible. Nous y buvons une sangria et dégustons une tartine saupoudrée de jambon sec. Boug' louche vers la table voisine où une dizaine de joyeux gaillards trinquent :
    " Putain, ils ont même pas fini leur jambon ! Et ils ont laissé une super tartine !"

    Du Campo del Principe, nous montons jusqu'à l'église San Cecilio, que je situais ailleurs, puis retour sur la calle San Matias où nous nous arrêtons pour un dernier verre et une assiette de jambon serrano (4€95). Le patron nous offre un tapa étonnant, une sorte de roulade de jambon et fromage aux noix. Boug' se régale du jambon arrosé d'huile d'olive.
    La pluie est apparue ce soir et nous remontons à pied sous la flotte car bien inspirée (sic!), j'ai retiré de mon sac ce matin le parapluie que je trimballais inutilement sous le soleil, depuis notre arrivée. Mes mollets commencent à chauffer. Je discute avec Bruno jusqu' à 1h30.