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Gens (d'ici et d'ailleurs) - Page 7

  • Un petit-déj au marché central d'El Puerto de Santa Maria

    Ce matin, nous avons mis le réveil à 8h30 car avant de prendre le bateau pour Cadiz, nous voulons petit-déjeuner, visiter la iglesia Mayor Prioral, aperçue  la veille en rentrant à notre maison d'hôtes et le Castillo de San Marcos. Là comme dans la plupart des villes, la mosquée a été remplacée, après la Reconquista, par une cathédrale.

    Un superbe soleil baigne l'imposante église Mayor Prioral qui écrase la plaza de España. Si son retable en argent ne m'impressionne pas (je le trouve même d'assez mauvais goût), les petites chapelles qui bordent la nef centrale sont assez étonnantes. Chacune d'elles met en scène un saint ou la vierge de façon assez théâtrale, impression encore renforcée par les velours chatoyants et les coiffes dorées. La patronne de la ville d'El Pueblo Santa Maria, la Virgen de los Milagros (Vierge des Miracles), verse de lourdes larmes. De vieilles femmes font leur petit tour, saluant dévotement les uns et les autres.

    La plaza de España est plutôt calme et pas de café qui nous inspire, je demande à deux petits vieux qui me reluquent où l'on peut trouver des churros. Ils m'indiquent le bout de la rue.

    Dans un angle du mercado central, une viellle femme aux paupères fardées de bleu nous accueille. Saro est très fière de ses churros, elle nous montre une photo en noir et blanc d'elle petite fille dans la boutique avec son père, et une autre où elle pose avec un acteur.

    "Ça fait 59 ans que je suis dans ma churreria" dit-elle. Elle et son fils forment un couplé gagnant : il cuit une spirale de pâte qu'elle découpe et enveloppe dans un cornet de papier. Saro est une vieille dame pleine d'humour et de vivacité :

    "J'ai 70 ans, et je n'ai pas besoin de crème hydratante pour rester jeune, l'huile des churros c'est très bien !"

    Nous entrons dans le marché. Pour une fois, il est vivant, il faut dire qu'habituellement nous nous y promenons en fin de matinée. Les étals exhibent de beaux poissons et fruits de mer, des chocos charnus et brillants, des coquinas écarlates, des tronçons de poissons à la chair nacrée.

    Nous nous installons à la terrasse du bar Vicente où, à défaut d'un chocolat bien épais dans lequel tremper les churros croustillants de Saro, nous observons les habitants qui se promènent et palabrent. Il faut dire qu'il règne une sacrée animation aux abords du marché. Les femmes à la table voisine engagent la conversation, la soeur de la plus jeune vit à Vannes.

    Nous repartons en direction du bord de mer, hélas la femme de l'office du tourisme nous apprend que la visite du Castillo de San Marcos se fait à 13h30 uniquement. Dommage, l'édifice est tentant, nous nous contentons d'en faire le tour et d'admirer une copie de la première carte des Amériques dessinée par Juan de la Cosa. Car c'est ici, dans ce château, que Christophe Colomb a attendu son départ pour les Indes.

    Le prochain départ pour Cadiz est à 12h30, il nous reste plus d'1 heure, cela nous laisse le temps de visiter la plaza de toros de la ville. Construite en 1880 par Thomas Osbourne, propriétaire de la célèbre bodega dont le symbole est un taureau de métal, elle serait la plus grande d'Espagne (elle peut contenir 12.000 personnes).
    Nous achetons nos billets pour Cadiz (2€40 l'aller) et nous installons au bar-restaurant La Dorada, où nous buvons un tinto de verano et profitons d'un réseau wifi inespéré dans un endroit si simple.
    A 12h45, nous voguons sous le soleil. Cadiz, me voilà !

  • Une soirée à Jerez avec JuanJo, sa femme et 8/9

    Ca ne vous aura pas échappé, je blogue très peu. C'est parce que je suis en vacances et que j'ai besoin de vivre pleinement cette pause ô combien attendue.
    D'habitude, je me couche très très tard pour immortaliser ici les souvenirs qui réchaufferont les journées moins gaies. Le retour à Grenade, dont j'ai déjà abondamment vanté les beautés, m'a permis cette fois de me soustraire à l'obligation de tout consigner.
    Mais depuis mon arrivée sur la Costa de la Luz, qui s'étend de Sanlucar de Barrameda à Algeciras, la tentation m'a reprise. Alors je comence ma narration au beau milieu du voyage. Je vous parlerai plus tard d'Antequeira, Lucena, Montilla et Osuna. Et je mettrai en forme plus tard aussi les très belles photos.

    L'année dernière, à la faveur de mes toutes premières formations en espagnol, j'avais passé 4 jours dans la superbe ville de Jerez de la Frontera, séjour qui, parce que professionnel, m'avait laissée passablement frustrée. J'avais depuis nourri l'espoir de revenir à Jerez et puisque nous avions finalement rayé Seville de notre parcours, je l'avais de facto remplacée par une nuit à Jerez.
    Quelques semaines avant le départ, j'avais envoyé un mail à un de mes stagiaires de l'année dernière, qui avait eu la gentillesse de m'emmener dîner un soir avec sa femme, et il avait répondu qu'ils seraient ravis de dîner avec nous.

    Après une pause qui s'est un peu prolongée dans la très jolie ville d'Osuna, nous atteignons les faubourgs de Jerez vers 18h, le dimanche soir. Comme souvent, le premier contact avec les villes andalouses se fait à travers des zones industrielles. Et puis, on entre dans Jerez et je reconnais les larges avenues sur lesquelles je faisais mon jogging l'année dernière.
    Comme à chaque fois, j'ai compté sur ma chance et dédaigné le parking payant de l'hôtel. Je me gare au pied de la plaza de toros et nous rejoignons l'hotel Los Jandalos. Trop fort, il fait face à un pub irlandais, j'aurais voulu le faire exprès que je n'aurais pas fait mieux.

    Dès que je capte le wifi, je découvre un mail de la femme de JuanJo qui propose de nous retrouver pour dîner vers 21h. Je réponds en donnant le n° de l'hôtel et de la chambre, JuanJo appelle et me prévient que sa femme a un peu changé : elle est enceinte de 8 mois et c'est leur premier enfant !
    A 21 heures précises, leurs grands sourires nous accueillent à la réception, lui toujours aussi sympathique, elle radieuse.
    A la cervecería Altos Ibericos, nous nous attablons et laissons JuanJo choisir nos mets : surtido ibérico de charcuteries, puntillitas, ortiguillas (mais elles sont moins bonnes que dans mon souvenir car ce n'est pas la saison). Boug' commande un tinto de verano et converse avec mes amis sans aucune difficulté. Elle m'épate. Moi je continue au Ribera. Nous passons une très agréable soirée, parlons très très peu de boulot, racontons notre périple, écoutons leurs conseils et évoquons une visite à Paris, qu'ils ne connaissent pas. A la fin du repas, le patron nous offre un shot de licor de hierbas, délicieux breuvage que j'ai bu souvent avec Kique et Cesc à Lleida.
    Nous nous quittons peu après minuit, avec promesse de se lier via Facebook pour partager les photos prises et de garder contact. En fait, JuanJo et sa femme sont mes seuls amis espagnols.

  • Un déjeuner à Osuna

    C'est sous la pluie, discontiunue depuis jeudi soir, que nous quittons Grenade et le chevalier au bouclier vert.
    Sur ses conseils, j'ai programmé mon GPS pour Osuna, où nous déjeunerons, à mi-chemin entre Grenade et Jerez de la Frontera, notre destination.


    Agrandir le plan

    Après la reconquête chrétienne, Osuna tomba sous le commandement des ducs d'Osuna. Ceux-ci firent sa prospérité, dont les nombreux édifices de styles Renaissance et Baroque témoignent.
    En ce dimanche après-midi, la ville semble assoupie. La première personne que nous croisons est un peintre, devant l'église Notre Dame de l'Assomption. Nous nous engageons dans une rue au hasard, dans l'espoir d'y trouver une terrasse accueillante (car la pluie a disparu).

    Inspirée par l'animation qui règne à l'extérieur et à l'intérieur du restaurant Torres Vera, nous y entrons. En Espagne, j'aime m'installer au coeur de l'action : au comptoir, là où je peux assister, amusée, à la prestation comico-théâtrale des serveurs, assistés des cuisiniers. Au Torres Vera, on va être servies. Le serveur le plus âgé ne tarde pas à satisfaire sa curiosité et désigne son collègue, un grand brun à la mine renfrognée, qui parlerait français. J'aime bien les mines renfrognées et Manuel confirmera vite mon a priori.
    Mais pour l'heure, un cuissot séché sous le nez, un verre de tinto verano dans la main, nous nous penchons sur la carte des tapas. Faire un choix est un déchirement tant elle est est founie et alléchante : poissons, charcuterie, viandes ou légumes, le gourmand est comblé ici et nous, on va goûter à autant que possible.  
    Manuel s'est enfin intéressé à nous et à ma demande, nous fait ses suggestions.
    Nous commençons par de superbes calamars frits au beurre et persil. S'ensuit un solomillo con yucca, guacamole y reduccion de vino tinto (filet mignon de porc recouvert de guacamole et saupoudré de copeaux de manioc, en réduction de vin rouge). Un plat haut en couleurs où le mélange des textures, entre crémeux et fermeté, et celui des saveurs sucrées et acidulées promettent une belle expérience gustative.
    Mises en appétit par ces premiers échantillons, nous poursuivons avec une assiette de bacalaillas fritas (1€30), gobées par Boug' à la manière des harengs hollandais.  Nous terminerons cette dégustation avec un lomo con salsa verde (1€20), des croquetas caseras (1€20), désormais un rituel Bougrenettiste, un chipiron a la plancha (1€50) et une calabacin relleno (1€20). Un festin qui nous aura coûté moins de 10€ à deux.

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    C'est l'heure du café, que Boug' commande. "Viens le faire toi-même" répond Manuel, qui sait parler aux femmes. Qu'à cela ne tienne, Boug' passe derrière le comptoir, sous le regard amusé des clients. Entourée des deux serveurs, je me demande si je vais la récupérer .. surtout que Manuel commence à lui faire des bises. Ils prennent la pose tous deux, pour une photo souvenir où mon amie rayonne. Ah on peut dire qu'elle s'est bien intégrée en Andalousie, la Boug' !

    La pause qui se voulait courte a mis à mal notre timing (comme d'habitude mais c'est bien ça les vacances : ne pas regarder la montre). Lorsque nous quittons Torres Vera, le soleil a disparu et le ciel est d'un blanc cendré. Nous n'avons malheureusement pas le temps de partir à la découverte des nombreux joyaux architecturaux de la ville mais nous rejoignons la voiture en passant par la rue San Pedro, où une façade avait attiré notre attention, un peu plus tôt.

    Le Palais du Marquis de la Gomera, édifice baroque du 18ème siècle, aujourd'hui un hôtel http://www.hotelpalaciodelmarques.es/, arbore le blanc et ocre qu'on retrouve souvent en Andalousie. La réceptionniste nous autorise à pénétrer dans le patio de l'hôtel où la chapelle privée a été conservée. Tout à côté, la Cilla del Cabildo, de la même époque, arbore sur sa façade une tour blanche qui m'intrigue : une représentation de la Giralda de Séville.

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    Il est presque 17 heures lorsque nous quittons Osuna. Avec Montilla, elle est une de nos pauses éclair qui aurait mérité plus de temps. Et le déjeuner à Torres Vera restera, pour moi, un des plus beaux souvenirs gastronomiques et humains de ce voyage.

    Torres Vera
    27, calle Alfonso XII
    Tel : 955 820 855

  • Je me suis fait un nouveau voisin !

    En cette fin d'été, perdue dans mes pensées, j'arrive au terme de mon voyage métropolitain quand une voix chaude me tire de mes rêveries. Je tourne la tête, croise son regard, mon rayon de soleil souterrain est là, guitare en main. Une après-midi déjà, je l'avais aperçu, sur le quai opposé, grattant les cordes avec des frères de couleur.

    Terminus, le wagon se vide, je m'attarde, le hèle par son prénom africain, qu'il a remplacé par un pseudo d'artiste plus anglophone. Nous cheminons ensemble en bavardant. Peu de concerts à venir, la gloire annoncée se fait désirer et la carrière d'Oumar semble avoir raté son prometteur envol. Je demande pourquoi Oumar est devenu Kinsy, il s'enquièrt de ma préférence : j'ai toujours aimé l'authenticité.  

    La présence d'Oumar en bout de ligne s'explique : il habite mon quartier et effectue régulièrement le voyage en chantant. Chemin faisant, je demande des nouvelles de son (ex) manager, qui m'avait repérée ici-même et comme il se demande comment je connais Thierry, je lui raconte ce soir de 2007.
    "C'était toi, la blogueuse ?" s'écrie Oumar.

    Mon billet, visiblement, l'avait touché. Il donne son numéro de téléphone, m'embrasse et lève le doigt avant de s'éloigner "Surtout, ne me lâche pas, ok ?".

    A l'air libre, je le regarde s'éloigner. Oumar et moi, ça y est, les présentations sont faites !  

  • D'Alain à l'autre

    Dans le train entre Bruxelles et Paris, j'envoie un sms au groupe d'amis que je dois rejoindre à mon arrivée. La belle Nantaise est parisienne pour quelques jours et à la faveur d'une formation annulée par mon client, je vais pouvoir me joindre à eux pour la soirée. Dans ma boite mail, je découvre, éberluée, l'adresse où mes compagnons festoient déjà. D. a osé ! Après l'Oustaou, voilà que mes proches continuent d'investir mes repaires !

    En retrouvant le quartier de ma jeunesse, je regrette un instant que mon ami ait choisi cet endroit car le fils du boxeur ne sera pas là ce soir. C'est oublier qu'une soirée dans le bistrot jaune est toujours riche en surprises.
    Je soulève le heurtoir, un homme m'ouvre et me demande le mot de passe avant de me livrer passage. Calée par les deux St Feullien que je me suis sifflé en terrasse à Bruxelles, je picore dans l'assiette de la piquante Nantaise tout en racontant ma folle journée à mes camarades.

    Un peu plus tard, un homme vieillissant s'approche de notre table, micro en main.
    "Tiens, tu n'étais pas là toi tout à l'heure !" dit-il en me tendant la main. Il  plonge un regard perçant dans les notres et nous offre "J'me voyais déjà", que nous ne tardons pas à entonner avec lui, puis "Je bois". Je découvre que la belle Nantaise est, comme moi, amatrice des mélodies de Charles. Amusée, je fais le deuil de mon espoir de récupérer ce soir de mes nuits trop courtes. On ne "passe" pas chez le boxeur, on s'y installe et on n'a plus envie d'en partir. Minuit, 2 heures, quelle différence, finalement ?

    Après la poignante "Mamma", je demande "Les deux guitares", ma préférée sans doute, puis l'homme qui enchante ma soirée caresse les cheveux de D. sur "Comme ils disent", nous faisant rire, et enfin nous nous époumonons sur La bohème.
    Vers minuit, je suis en train de danser avec D. sur "Ring ring ring" de De La Soul, puis je valse avec l'homme au visage creusé, le laissant essoufflé. Au hasard des conversations, nous découvrons qu'il habite notre quartier. "Vous venez boire un verre à la maison ?" demande-t-il. C'est parti, nous 3 en voiture, les 2 hommes en scooters.

    Dans l'appartement de notre hôte, baigné d'un sensuel halo bleuté, une barre de métal fixée à la rembarde et ornée de lanières en cuir attise ma curiosité et délie ma légendaire spontanéité  :"Dis donc, tu fais dans le sado-maso ou quoi ?"  
    Après une seconde d'hésitation, il avoue une vie sexuelle un peu débridée, qu'il illustre en ouvrant un placard rempli de gadgets sexuels dont un gigantesque godemiché. Nos têtes éberluées auraient mérité à cet instant, je crois, une photo souvenir ...

    Passée la surprise, nous nous installons sur le sofa et D. s'écrie à côté de moi : "Quand je pense que quand j'amène une fille chez moi, je lui montre mon robot Kenwood ! Je suis vraiment à côté de la plaque !"
    - Laisse tomber le Kenwood, D., et trouve-toi un truc qui vibre" lui dis-je en éclatant de rire.
    S'ensuit une bonne demi-heure de déconnades, encouragées par les récits orgiesques de A., libertin depuis plus de 30 ans et inscrit à l'Amicale des Pompiers. Nous nous taquinons et si ça ne vole pas très haut, nous rions de bon coeur. Pourtant, au fil des minutes, son ton se fait plus grave et il se confie à la belle Nantaise :
    " Dans la vie, t'es libertin ou t'es cocu, y'a pas d'autre choix."
    Je renchéris "Tu peux aussi être libertin et cocu". "C'est vrai, l'un n'empêche pas l'autre.
    Il continue, s'adressant à D. : " Tout ce que tu peux imaginer au niveau cul, je l'ai fait. Tu me donnes une feuille, tu écris ce que tu veux, je te coche toutes les cases. Du cul, j'en ai autant que je veux. Je passe un coup de fil, là, j'en ai plusieurs qui arrivent dans la demi-heure. Mais aujourd'hui, je suis comme un con, tout seul, c'est pathétique. Les femmes que j'ai aimées ou épousées, elles se sont toutes barrées.

    Il plonge son regard dans les yeux de la belle Nantaise :
    " Tu sais ce que c'est mon plus grand fantasme aujourd'hui ? Serrer dans mes bras une femme que j'aime, et m'endormir avec elle. Juste la serrer contre moi, même sans cul. C'est triste, hein ?"
    Il narre ses amours défuntes, les morts toujours vivants, ses regrets, ses enfants, les corps s'enchevêtrant, la surenchère de la chair jusqu'à l'écoeurement. Il parle d'amour, nous enjoignant de le vivre à 200%, parce qu'il ne dure pas, jamais, de le dévorer à pleine dents, de savourer le grain d'une peau, d'avaler chaque souffle de vie.

    Je regarde ses mains qui se tordent dans une supplique muette, j'écoute ses mots qui ont perdu leur écho et je suis partagée. Son numéro de clown triste n'est-il pas celui du prédateur espérant attendrir la chair fraîche et si proche ?
    Seul le danger suscite la peur et je ne me sens pas en danger. Je trinque donc au hasard de cette soirée improbable qui nou a tous réunis. Et à cette soif de vivre chaque instant qui me fait dédaigner la raison.
    Il est plus de 2 heures lorsque chacun de nous retourne à sa solitude. Pensive, je regarde le traversin qui orne ma tête de lit. Est-ce qu'un jour moi aussi je dormirai contre lui pour me donner l'illusion d'une présence ?